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    Dans ses autoportraits, elle se présente jeune, belle, au teint lumineux mettant en valeur ses traits fins. Ses grands yeux sont souriants, énergiques, curieux et ironiques. C’est une femme tendre et séduisante, mais c’est une femme peintre fière de son métier qui sourit à la vie.

    Elle est une mère heureuse qui se parfait dans l’imagerie de la maternité.

    Élisabeth nait à Paris.

    Son père Louis Vigée (mort en 1767) est portraitiste et enseigne la peinture.

    Sa mère, coiffeuse, a une boutique qui connait l’affluence. Elle reçoit son éducation de jeune fille au couvent et dévoile très tôt ses dons pour le dessin.

    Elle dessine partout.

    Son père l’encourage.

    Elle quitte l’ennuyeux couvent à 11 ans pour suivre les cours d’un peintre collègue de son père qui lui permettent vite de réaliser des œuvres. Le soir, le père invite ses amis peintres et gens de lettres pour des diners plaisants auxquels assiste avec passion la jeune artiste.

    Elle baigne dans un milieu bourgeois rêvant d’aristocratie.

    La mort de son père alors qu’elle a 12 ans brise son enfance.

     

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    Hyacinthe Gabrielle Roland , Madame Roland

      

    Il ne laisse aucune fortune. Forte de son talent, elle s’engage dans la voie de la peinture.

      

    À ce moment, l’accès aux ateliers du Louvre (qui n’est pas encore un musée) reste ouvert aux femmes (il est fermé 20 ans plus tard par Louis XVI) et elle s’y rend fréquemment pour copier les peintres, ce qui fait partie de l’enseignement normal de tout élève.

     

    Portrait of Joseph Vernet  - Louise Elisabeth Vigee Le Brun

     

    Portrait de Joseph VERNET

     

      

    Claude Joseph Vernet (1714-1789) se prend d’amitié pour elle quand il découvre son don et fait tout pour l’encourager.

      

      

    Ne recevant pas une éducation académique, les femmes n’ont pas accès aux ateliers avec des modèles vivants (il est indécent de peindre un homme nu !), elle échappe au maniérisme de l’époque, tant décrié par Diderot.

    À 15 ans, elle commence à gagner de l’argent grâce à ses portraits. Elle arrive à saisir la vérité des gens avec une telle force que sa voie est tracée. Elle prend conscience de l’importance du travail, pour lequel elle est une acharnée, et de la valeur de l’argent gagné. Avoir du talent ne suffit pas, il lui faut devenir une femme d’affaires.

     

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    Contesse de la Châtre

      

    Un tableau a d’abord une valeur financière.

    Elle rajeunit et embellit ses modèles pour être sûre de mieux vendre ses tableaux. Elle va au-devant de sa clientèle dont elle connait les goûts et les désirs auxquels elle se plie avec complaisance.

    Elle conquiert les bonnes grâces des riches et des puissants dont le monde l’envoute. Elle rêve de faire sa place auprès d’eux et seule la peinture peut lui permettre cet exploit. Cette ambition, ce besoin d’être reconnue et admise parmi les aristocrates lui fait du tort, elle ne cherche pas à faire autre chose que ce que l’on attend d’elle.

    Au lieu d’explorer de nouvelles voies, elle reste enserrée dans une forme qu’elle maîtrise, mais qu’elle ne dépasse jamais.

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    Comtesse Catherine Vassillievna Skavronskaia, dame d’honneur de l’Impératrice Catherine II, musée du Louvre

       

    Les années 70 et 80, de l’avènement de Louis XVI à la Révolution, sont des années d’émancipation pour les femmes de l’aristocratie et de la bourgeoisie. Elles affirment leur indépendance sociale et veulent vivre seules sans être tributaires d’un mari ou d’un frère. Elles prennent leur destin en main.

    Elles sortent par elles-mêmes et vont partout. Beaucoup se passionnent pour les arts et il y a nombre de femmes peintres de talents à cette époque.

      

    Mademoiselle SOPHIE

    Parce qu’une femme ne peut représenter le corps d’un homme quand il est nu, la peinture d’histoire, alors à la mode, lui est interdite. Elle se spécialise avec bonheur dans le portrait. Si les interdits restent forts, au moins la femme peut-elle songer à une carrière d’artiste. D’amateur, elle acquiert le statut de professionnel.

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    Mme Rousseau et sa fille

       

    Les hommes découvrent les femmes ailleurs que dans un boudoir.

    L’autoportrait féminin devient un genre prisé.

    Avant de recevoir des commandes, on commence par se peindre soi-même.

    Coup de chance, la duchesse de Chartres, Louise Marie Adélaïde de Bourbon (1753-1821), la future duchesse d’Orléans en 1785, la mère de Louis-Philippe, s’intéresse à son travail. Elle saisit sa chance à bras le corps.

    Elle fait son portrait. La duchesse n’est pas une belle femme. Élisabeth, à la fois, en saisit l’authenticité et gomme les défauts, sa peinture plait.

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    Antoinette-Elisabeth Marie d’Aguesseau, comtesse de Ségur, Châteaux de Versailles et Trianon

      

    Elle entre dans ses bonnes grâces et la duchesse devient sa protectrice. De nombreuses aristocrates veulent leur portrait de sa main.

    Elle a 15 ans, elle est jolie, elle attire les hommes. « Plusieurs amateurs de ma figure me faisaient peindre la leur, dans l’espoir de parvenir à me plaire. » À la moindre incartade, elle rembarre celui qui ose douter de sa vertu.

    La beauté est un passeport pour la haute société.

      

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    Louise Marie Adeaide de Bourbon-Penthiève, duchesse d’Orléans, Château de Versailles et Trianon  

      

    Pourtant, elle n’entre pas dans le jeu de la galanterie quitte à paraître prude. Elle use de son charme, mais son atout, c’est son talent de peintre, elle n’en démord pas. Elle est intelligente.

    Louis XVI accède au trône à la mort de Louis XV en 1774. Élisabeth a19 ans, elle est une femme peintre reconnue. Le 25 octobre, elle est admise maître peintre à l’Académie de Saint-Luc. La route est encore longue avant d’assouvir ses ambitions. Elle épouse Jean-Baptiste Le Brun, un riche commerçant d’art, le 11 janvier 1776.

    L’homme a deux vices, les prostituées et le jeu, qui vont causer la perte de sa fortune et de celle de sa femme jusqu’à qu’elle obtienne la séparation de biens (le divorce est prononcé en juin 1794). Sinon, il fait tout ce qu’il peut pour la soutenir dans son art et il reste son plus fidèle appui et admirateur. Peu après, elle se rend à Versailles pour faire le portrait de Louis Stanislas Xavier (1755-1824), le futur Louis XVIII.

      

    Marie Antoinette en 1783

    En 1778, elle travaille sur un portrait de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), destiné à son frère, l’empereur Joseph II (1741-1790, régnant depuis 1765). Elle réalise une œuvre pleine de majesté qui séduit. Elle a compris que ce qui prime n’est pas tant la ressemblance que le côté solennel et royal baigné de bienveillance.

    Cette façon de peindre est une nouveauté pour l’époque.

    Elle fait de la reine une beauté séduisante et heureuse. Elle la rend humaine.

    En six sans, elle réalise 30 portraits de la reine. Cette reine n’est pas belle, mais elle a de la noblesse. Le peintre fait tout ce qu’elle peut pour supprimer les faiblesses. Elle y parvient puisque tout le monde reconnaît la reine.

    Marie Antoinette and her Children - Louise Elisabeth Vigee Le Brun

      

    Grâce à ses doigts de fée, Élisabeth la transforme en beauté, ce qui ne peut que ravir la reine.

    Elle réussit à entrer dans son intimité et devient une peintre acclamée. Le 12 février 1780, elle a une fille, Jeanne Julie Louise, qu’elle idolâtre jusqu’à l’étouffement. C’est devenu la mode depuis les discours de Rousseau.

      

    Madame Vigée Lebrun et sa fille Julie

    Voir le mythe de la maternité.

    Sur recommandation du roi (sur insistance de la reine), elle entre à l’Académie royale de peinture (ouverte aux femmes) qui organise, depuis 1745, tous les deux ans une exposition dans le salon carré du Louvre, d’où le nom de Salon, le 31 mai 1783.

      

    C’est la consécration. Sa rivale, Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803), fille de bourgeois parisiens, le père est mercier, y est reçue la même année sans recommandation royale.

    Les deux femmes ont un destin similaire. Adoptant une façon de voir plus réaliste, elle devient la peintre des tantes du roi, alors qu’Élisabeth, qui a le don de tout embellir, est le peintre de la reine.

    Adélaïde Labille-Guiard dans son atelier

     

    Élisabeth est une mondaine appréciant être reçue dans les salons de l’aristocratie et aimant recevoir. C’est une stratégie, pour vendre, il faut parader. Connaître les autres artistes, entrer dans leur jeu de relations, être artiste, à cette époque, c’est vivre en société.

    On est loin de l’image de l’artiste solitaire tirant le diable par la queue. L’artiste est un être social qui se met en représentation en offrant ce qu’on attend de lui.

    En cette fin de régime, l’art est un jeu et une comédie que l’on partage dans le bonheur de vivre d’une société raffinée. Les peintres se passionnent pour la musique et leur œuvre en est emprunte. Ils raffolent des bons mots et de la littérature.

    La peinture se trouve au centre d’une activité artistique florissante qui se veut enjouée des couleurs chatoyantes d’une société qui est en train de disparaître. Plus un monde sombre dans la trivialité de ses impuissances, plus il a besoin des parures de raffinements.

     

    Madame de POLIGNAC

      

    Si madame Vigée-Lebrun se plaint dans ses souvenirs d’un monde machiste et misogyne, non seulement elle passe au travers, mais elle devient une égérie indispensable. Les intrigues de cour sont nombreuses, elles font et défont une gloire. Élisabeth montre les gens comme ils veulent être. Elle reçoit le salaire qu’elle mérite.

    On l’accuse de frivolité, mais aussi de vénalité. Dans ce monde cruel, il faut continuer de sourire en affichant son bonheur si l’on veut durer. L’époque est difficile, l’art offre la simplicité, l’artiste démêle les nœuds de la vie.

    Vigée-Lebrun est un grand peintre, ses œuvres sont un subtil mélange de l’âme de la personne représentée et de la sienne.

     

    Madame CHALGRIN

      

    Elle condescend à plaire à ses clients, mais elle le fait avec génie, imprimant à chaque fois une touche qui n’appartient qu’à elle. Elle met en valeur la femme dans sa beauté, physique et morale. L’homme est moins valorisé dans son œuvre.

    Son Autoportrait avec sa fille, peint en 1786, est le premier portrait connu d’une femme peintre avec son enfant, sa fille. D’autres suivront. Elle produit cette œuvre magistrale pour elle-même, aucune commande, comme une provocation. Ce que l’on reproche le plus à la femme, sa maternité envahissante, devient ici un sujet de peinture. Contre toute attente, son travail remporte un succès unanime.

      

    Peut-être pour la première fois, elle montre la tendresse maternelle devenant ainsi un modèle du genre. Deux êtres fusionnant dans un monde où la distinction a tant de valeur, où l’important n’est pas tant l’amour que la succession.

     

    Baronne de CRUSSOL  

    Ce qu’ignore Élisabeth est qu’en 1804, le code civil napoléonien va transformer la maternité en propagande ouvrant ainsi un siècle où la femme est relayé au rang de pondeuse et de couveuse. Le tableau s’inscrit dans une modernité à venir.

    La représentation est un pouvoir. Peindre un personnage, c’est en faire un être de pouvoir. Ses tableaux qui connaissent du succès, elle les répète à satiété pour ses clients.

      

      

    Le portrait en pied de la reine Marie-Antoinette avec ses enfants, terminé en 1787, est fait sur le modèle de la Sainte Famille de Raphaël.

      

    La famille royale est d’ordre divin.

    La reine est majestueuse dans sa robe rouge, mais elle ne porte pas de collier.

      

    Impopulaire, elle est présentée dans le rôle d’une mère entourée d’enfants épanouis. Aucun luxe tapageur, seule la dignité compte. Le tableau est beau, mais froid.

      

    Un bon portraitiste flatte subtilement son modèle, ce à quoi excelle Élisabeth. Cette brillante femme peintre réalise le rêve de la beauté et de l’harmonie.

    Élisabeth révèle une femme fière de sa féminité. Elle aime la simplicité et le naturel. Elle sait que c’est le meilleur moyen de valoriser la femme au lieu de la camoufler derrière du maquillage et une perruque envahissante, même si c’est la mode de l’époque.

      [Vigée-Lebrun,+The+Vicomtesse+de+Vaudreuil+,+Getty+Museum.jpg]

    The vicomtesse de Vaudreuil, Getty museum

      

    Elle cherche à montrer la femme dans sa splendeur, mais également libre, indépendante et forte, comme elle l’est elle-même.

    L’intimité entre Marie-Antoinette et Élisabeth montre que les deux femmes partagent la même ambition malgré le poids des conventions de l’époque.

      

    La reine joue le jeu d’une femme telle que l’imagine sa portraitiste, ce qui prouve combien elle n’est pas cette fille futile et stupide que la Révolution va en faire. Dans un registre plus réaliste, Labille-Guiard a une démarche similaire.

    Elle gagne beaucoup d’argent. En 1789, elle fait partie des privilégiés.

    [Vigee,+Mme+du+Barry.jpg]

    Madame Du Barry  

    Son intimité avec la reine en fait un personnage encore plus odieux aux yeux des révolutionnaires. Elle a peur. Elle souffre d’anorexie dépressive. Elle ne peint plus. Elle décide de quitter la France. L’Italie la fascine pour découvrir ces toiles qu’elle admire. Déguisée en ouvrière, accompagnée de sa fille et de sa gouvernante, elle se rend à Turin.

      

    Elle traverse l’Italie pour visiter chaque lieu où elle rassasie son regard d’art. Pour subvenir à ses besoins, elle continue de peindre.

      

      

    À Rome, elle rencontre Angelica Kauffmann (1741-1807), la peintre la plus connue d’Europe.

    Elle ne cache pas son admiration pour cette femme cultivée autant douée pour les arts que pour les langues.

      

    Angelica se veut la digne continuatrice de Rosalba Giovanna Carriera (1675-1757), la première femme à se faire un nom prestigieux dans la peinture grâce à ses portraits au pastel. Elle est un modèle pour toutes celles qui veulent se faire reconnaître.

     [Elisabeth-Louise+Vigée-Le+Brun,portrait+1786.jpg]

    Autoportrait en 1783

    En cette fin de XVIIIè siècle, la femme est appréciée dans les arts. Élisabeth rêve d’égaler ces célébrités.

    Elle est présente au Salon de 1791 grâce à des portraits qu’elle fait envoyer à Paris. Il ne s’agit désormais plus d’un Salon royal, il est ouvert à tous et de nombreuses toiles affluent. Sa rivale madame Labille-Guiard, qui s’est ralliée aux idées nouvelles et peint les personnalités politiques du moment, connait son heure de gloire.

     

      

    Les choix d’Élisabeth l’ont reléguée à un rôle secondaire.

    En 1793, Élisabeth est à Vienne. Tout en travaillant de façon acharnée, elle reste une mondaine aimant la fréquentation des aristocrates. Les Russes et les Polonais qu’elle rencontre s’expriment en un français parfait. En avril 1795, elle part pour la Russie et arrive à Saint-Pétersbourg en juillet. Elle y devient une peintre célèbre.

      

    Elle rêve de revenir en France, mais son statut d’émigré l’en empêche. Grâce à l’intercession de ses amis peintres, elle est rayée de la liste le 5 juin 1800. En 1802, elle est enfin à Paris.

    Les relations entre hommes et femmes sont devenues formelles. La complicité entre les deux sexes a disparu. Lors d’un bal, elle constate que les hommes et les femmes sont chacun de leur côté. Les hommes s’habillent en noir, ne se poudrent plus, ne portent plus de perruques, ils se sont virilisés. En ce temps consulaire, l’homme devient un militaire.

      

    Bonaparte est un général qui remporte des victoires, l’homme a repris sa place de fauve prédateur. Cette femme qui était sur le point d’éclore est laissée pour compte avec le code napoléonien. Élisabeth le comprend : « Les femmes régnaient sous l’Ancien Régime, la Révolution les a détrônées. »

    L’aristocratie a ses héros, mais il existe une fatalité dans cet héroïsme puisqu’il appartient au sang noble. On ne devient pas, on nait héros.

    Princesse Skavronskaia 1796

      

    La Révolution affirme un brave en chacun. Tout le monde peut devenir héros. Cet héroïsme potentiel place l’homme en première ligne.

    Si la peintre continue d’être célébrée, elle n’obtient plus les mêmes commandes. Elle a toujours été insatisfaite de sa peinture. Elle a raison, elle reste dans la logique de ce qu’on lui demande, elle ne dépasse pas son talent pour explorer de nouvelles terres.

     

    En 1803, elle part pour Londres où elle séjourne durant trois ans. Elle travaille à de nombreux portraits pour des commandes bien payées. Son talent est désormais derrière elle.

    Élisabeth apprécie difficilement la France impériale. Son séjour à Londres la rend suspecte de vouloir collaborer avec l’ennemi. Elle réalise un portrait de la sœur de l’empereur, Caroline Murat. Les deux femmes ne s’apprécient pas.

      [Vigée-Lebrun,+Countess+Skavronskaia+-+1796.jpg]

    Isabella Teotochi Marini 1792,

    Élisabeth s’en tient à un portrait officiel. Elle ne cache pas son hostilité au nouveau Régime.

    Le Code civil de 1804 réduisant la femme à une propriété de l’homme, elle perd les privilèges que l’Ancien Régime lui avait accordés.

    En 1814, elle se félicite du retour des Bourbons. Il lui semble que sa vie d’autrefois, sa jeunesse, va revenir. Elle connait les émigrés qui reviennent au pouvoir. Si elle reste égale à elle-même, on ne peut pas en dire autant des aristocrates décatis.

    Lettre de Madame Vigée Lebrun  

    À 60 ans, elle continue d’être séduisante. Le premier tome de ses souvenirs paraît en 1835. Le troisième et dernier sort en 1837. Peu versée en écriture, ce sont ses proches qui l’aident à rédiger. Elle veut laisser une image favorable à la postérité.

    [Marie-Antoinette,+par+Mme+Vigée-Lebrun+en+1783..jpg]

    Marie Antoinette, dite à la Rose

      

    Comblée dans son enfance, sa fille Julie (1780-1819) est, en réalité, une jeune fille seule délaissée par sa mère. En 1800, elle épouse un gentilhomme italien, monsieur de Nigris. Madame Vigée-Lebrun lui reproche ses accointances avec le régime napoléonien. Quand son père meurt en 1813, Julie hérite de ses dettes immenses, dont celles à sa mère.

     Elisaveta Alexandrovna Demidova, nee Stroganova

     

    Grande princesse, celle-ci oublie les dettes de son mari, mais elle ne l’aide pas à régler les autres alors qu’elle en a les moyens. C’est une jeune fille ruinée, misérable qui termine son existence sans même pouvoir payer médecin et infirmière.

     

    La mort de sa fille

    Dans ses Souvenirs, Elisabeth Vigée Lebrun évoque une maladie...foudroyante.

    Je m’étais hâtée de courir chez elle, dès que j’avais appris qu’elle était souffrante ; mais la maladie marcha rapidement, et je ne saurais exprimer ce que je ressentis lorsque je perdis toute espérance de la sauver : lorsque j’allai la voir, pour le dernier jour, hélas ! et que mes yeux se fixèrent sur ce joli visage totalement décomposé, je me trouvai mal.
    Madame de Noisville, mon ancienne amie, qui m’avait accompagnée, parvient à m’arracher de ce lit de douleur ; elle me soutint, car mes jambes ne me portaient plus, et me ramena chez moi.
    Le lendemain, je n’avais plus d’enfant !
    Madame de Verdun vint me l’annoncer en s’efforçant vainement d’apaiser mon désespoir ; car les torts de la pauvre petite étaient effacés.
    Je la revoyais, je la revois encore aux jours de son enfance...
    Hélas ! elle était si jeune !
    Ne devrait-elle pas me survivre ?
    C’est en 1819 que je perdis ma fille ; et en 1820 je perdis mon frère.


    Élisabeth Vigée-Lebrun rentre définitivement en France en 1809 et s'installe l'été à Louveciennes, au Château des Sources (aujourd'hui résidence Dauphine).

    "Séduite par cette vue si étendue que l'oeil peut y suivre pendant longtemps le cours de la Seine, par ces magnifiques bois de Marly, par ces vergers si délicieux, si bien cultivés qu'on se croit dans la terre promise ; enfin, par tout ce qui fait de Louveciennes l'un des plus charmants environs de Paris". Elle y vécut 33 ans, entourée de nombreux amis, après avoir eu la douleur de perdre sa fille unique Julie en 1819. En son souvenir, elle offrit à l'Eglise de Louveciennes le portrait de Julie, représentée en Sainte Geneviève, tableau qui est maintenant exposé au Musée-Promenade de Marly-Louveciennes.

    Sa mort cause une perte terrible à sa mère, sûrement en tant que mère, mais sans nul doute par remords de ne pas avoir su s’occuper comme il se doit de sa fille.

    Elle a aimé sa fille, mais elle voulait qu’elle entre dans le moule qu’elle s’était fixée. Elle s’est faite une idée de la vie et elle n’a jamais voulu en démordre, préférant suivre un monde fini au lieu de comprendre celui à venir.

    [Vigée-Lebrun,+Isabella+Teotochi+Marini+-+1792,+Toledo+museum+of+Art.jpg]

    Princesse TERESA 1793  

    Elle a tout sacrifié à cette idée, même son talent. Au lieu de suivre le génie qui est en elle, elle préfère se parfaire dans un idéal, certes flatteur, mais fermé. Elle a peint des portraits sans nul autre pareil, mais elle n’a pas compris que l’art, comme la vie, est un mouvement qu’il faut savoir suivre. Elle pensait travailler pour la postérité, elle vivait dans le passé.

      

    Elle a peint un présent idéalisé qu’elle voulait éternel, elle est passée à côté du tourbillon de la vie, elle a su en saisir un instant fugace et génial.

      

    SOURCES

    http://cieljyoti.wordpress.com/2011/08/07/louise-elisabeth-vigee-madame-vigee-lebrun-1755-1842/

    [Vigee_Le_Brun_Autoportrait+1789,+collection+particulière.jpg]

    Princesse CASSINI

      

    Madame Vigée Lebrun habita au 19 rue de Clery - PARIS 10è

     

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  • Marie-Antoinette intime 1

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    Marie-Antoinette intime 2  

      

      

      

    Marie-Antoinette intime 3  

     

     

      

      Marie-Antoinette intime 4

     

     

      

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    Marie-Antoinette intime 6fin

      

      

     

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    • Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) est un immense portraitiste, grand pastelliste, peintre des philosophes, mais aussi de la cour et de la noblesse :
    • D'Alembert, Rousseau), La Dauphine), Maurice de Saxe, la Pompadour, autoportrait du Musée d’Amiens…

    sources lien..http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=172&pChapitreId=34402&pSousChapitreId=34404&pArticleLib=Le+portrait+%5BL%92art+en+France+au+XVIII%E8+si%E8cle-%3EL%92art+en+France+au+XVIII%E8+si%E8cle%5D

    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : Maurice, Comte de Saxe, maréchal de France. 1748. Pastel sur papier, 59,5 x 49 cm. Dresde, Gemäldegalerie
    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : Maurice, Comte de Saxe, maréchal de France. 1748. Pastel sur papier, 59,5 x 49 cm. Dresde, Gemäldegalerie
    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : autoportrait. 1751. Pastel sur papier. Amiens, Musée de Picardie
    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : autoportrait. 1751. Pastel sur papier. Amiens, Musée de Picardie
    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : Portrait de Nicole Richard enfant. 1748-1750. Pastel sur papier, 454 x 358 mm. Paris, Musée du Louvre
    Maurice Quentin De La Tour (1704-1788) : Portrait de Nicole Richard enfant. 1748-1750. Pastel sur papier, 454 x 358 mm. Paris, Musée du Louvre
    • Jean Baptiste Perronneau (1715-1783 ; portrait de Jacques Cazotte de Londres, Madame de Sorquainville du Louvre) Joseph Ducreux (1735-1802 ; autoportraits), Joseph Boze (1745-1826 ; Mirabeau) sont de bons mais moins brillants portraitistes.
    Jean Baptiste Perronneau (1715-1783) : portrait de Jacques Cazotte. Londres, British Museum
    Jean Baptiste Perronneau (1715-1783) : portrait de Jacques Cazotte. Londres, British Museum
    Jean Baptiste Perronneau (1715-1783) : madame de Sorquainville. Paris, musée du Louvre.
    Jean Baptiste Perronneau (1715-1783) : madame de Sorquainville. Paris, musée du Louvre.
    Joseph Ducreux (1735-1802) : autoportrait sous les traits d’un moqueur. 1793. Paris, musée du Louvre.
    Joseph Ducreux (1735-1802) : autoportrait sous les traits d’un moqueur. 1793. Paris, musée du Louvre.
    Joseph Ducreux (1735-1802) : autoportrait sous les traits d’un bailleur. 1783. Los Angeles, Musée Paul Getty.
    Joseph Ducreux (1735-1802) : autoportrait sous les traits d’un bailleur. 1783. Los Angeles, Musée Paul Getty.
    Joseph Boze (1745-1826) : Honoré Gabriel Riqueti, marquis de Mirabeau
    Joseph Boze (1745-1826) : Honoré Gabriel Riqueti, marquis de Mirabeau
    • Le portrait mythologique connaît grande faveur avec Jean Marc Nattier (1685-1766 ; Marie Adélaïde de France en Flora, Marie Leczinska), Louis Tocqué son gendre (1696-1772 ; Portrait du Marquis de Lucker, portrait de Marie Leczinska du Louvre), Donatien Nonotte (1708-1785), Jacques André Joseph Aved (1702-1766 ; Jean Baptiste Rousseau).
    Jacques André Joseph Aved (1702-1766) : Jean Philippe Rameau. Dijon, musée des Beaux Arts
    Jacques André Joseph Aved (1702-1766) : Jean Philippe Rameau. Dijon, musée des Beaux Arts
    Jean Marc Nattier (1685-1766) : Marie Adélaïde de France en Flora. 1742. Huile sur toile, 94,5 x 128,5 cm. Florence, les Offices
    Jean Marc Nattier (1685-1766) : Marie Adélaïde de France en Flora. 1742. Huile sur toile, 94,5 x 128,5 cm. Florence, les Offices
    Jean Marc Nattier (1685-1766) : La comtesse Tessin. 1741. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Paris, Musée du Louvre
    Jean Marc Nattier (1685-1766) : La comtesse Tessin. 1741. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Paris, Musée du Louvre
    Louis Tocqué (1696-1772) : portrait du Marquis de Luckner. Musée d’Orléans
    Louis Tocqué (1696-1772) : portrait du Marquis de Luckner. Musée d’Orléans
    Donatien Nonotte (1708-1785) : portrait de femme. Musée de Besançon
    Donatien Nonotte (1708-1785) : portrait de femme. Musée de Besançon
    • Il y a un grand souci de vérité chez Henri Pierre Danloux (1753-1809 ; le patineur, le supplice d’une vestale du Louvre), Antoine Vestier (1740-1824 ; Marie Antoinette), Joseph Siffred Duplessis
    • (1725-1802 ; Franklin, Gluck, Allegrain)…
    Henri Pierre Danloux (1753-1809) : le patineur. Ce tableau fut longtemps attribué à Raeburn. Huile sur toile. 76,2 x 63,5 cm. Edimbourg, National Gallery
    Henri Pierre Danloux (1753-1809) : le patineur. Ce tableau fut longtemps attribué à Raeburn. Huile sur toile. 76,2 x 63,5 cm. Edimbourg, National Gallery
    Henri Pierre Danloux (1753-1809) : portrait du Baron de Besenval dans son salon de compagnie, 1797 Londres National Gallery
    Henri Pierre Danloux (1753-1809) : portrait du Baron de Besenval dans son salon de compagnie, 1797 Londres National Gallery
    Antoine Vestier (1740-1824) : portrait de femme. Pastel. 1780. 58x49cm
    Antoine Vestier (1740-1824) : portrait de femme. Pastel. 1780. 58x49cm
    Antoine Vestier (1740-1824) : portrait de Marie Antoinette d’Autriche. Huile sur toile, 1778, Paris, coll. Particulière
    Antoine Vestier (1740-1824) : portrait de Marie Antoinette d’Autriche. Huile sur toile, 1778, Paris, coll. Particulière
    Joseph Siffred Duplessis (1725-1802) : portrait du sculpteur Christophe Gabriel Allegrain. 1774. Paris, Musée du Louvr
    Joseph Siffred Duplessis (1725-1802) : portrait du sculpteur Christophe Gabriel Allegrain. 1774. Paris, Musée du Louvre
    • Les principaux peintres de la noblesse et de la cour sont François Hubert Drouais (1727-1775 ; Mme de Pompadour de la National Gallery, Mme Drouais du Louvre) élève de Boucher ; Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842 ; autoportrait avec sa fille Julie du Louvre, Hubert Robert, Madame Grand), Adélaïde Labille Guiard (1748-1803).
    François Hubert Drouais (1727-1775 : madame de Pompadour. 1763-1764. Huile sur toile, 217 x 157 cm. Londres, National Gallery
    François Hubert Drouais (1727-1775 : madame de Pompadour. 1763-1764. Huile sur toile, 217 x 157 cm. Londres, National Gallery
    François Hubert Drouais (1727-1775 : madame Drouais, femme de l’artiste. Vers 1758. Huile sur toile, 82,5 x 62 cm. Paris, Musée du Louvre
    François Hubert Drouais (1727-1775 : madame Drouais, femme de l’artiste. Vers 1758. Huile sur toile, 82,5 x 62 cm. Paris, Musée du Louvre
    Adélaïde Labille Guiard (1748-1803) : Marie Adélaïde de France, 1787, Musée National du Château de Versailles
    Adélaïde Labille Guiard (1748-1803) : Marie Adélaïde de France, 1787, Musée National du Château de Versailles
    Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) : autoportrait avec sa fille Julie. Vers 1789. Huile sur toile, 130 x 94 cm. Paris, Musée du Louvre
    Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) : autoportrait avec sa fille Julie. Vers 1789. Huile sur toile, 130 x 94 cm. Paris, Musée du Louvre
    Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) : le peintre Hubert Robert. 1788. Huile sur bois, 105 x 84 cm. Paris, Musée du Louvre

    Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) : le peintre Hubert Robert. 1788. Huile sur bois, 105 x 84 cm. Paris, Musée du Louvre 

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    Pietro Antonio Rotari

    Peintre italien (Vérone 1707  – Saint-Pétersbourg 1762).
    Rotari est l'élève, à Vérone, d'un graveur nordique, Van Auden-Aerdt, et d'Antonio Balestra.
      
    Il se déplace ensuite à Venise (1725-1727), à Rome, où il est l'élève de Francesco Trevisani (dont il grave la collection de peintures et d'antiques) entre 1727 et 1731, et à Naples, auprès de F. Solimena.
     
     
     
    En 1735, il rentre à Vérone où il ouvre sa propre académie. Des peintures religieuses et une peinture mythologique remontent aux années passées à Vérone (Saint François Borgia, Vérone, Castelvecchio, Sacrifice d'Iphigénie dans le palais Paletta à Vérone).
     
     
     
    Rotari se rend ensuite à Vienne, où il put prendre connaissance de la peinture de Liotard, et à Dresde,
    où il peint les portraits de la famille de l'Électeur de Saxe.
     
     
     
      
    C'est là qu'il met au point le genre qui deviendra sa spécialité : des portraits de jeunes femmes en buste, répondant à un goût largement diffusé à l'époque.
     
     
     
     
      
    En 1756, il se fixe à Saint-Pétersbourg : vingt-deux portraits destinés au pavillon chinois d'Oranjenbaum, toujours en place ;
      
    autres séries décorant d'autres palais impériaux ou princiers, tel celui de Tsarskoie Selo, aujourd'hui détruites ou démembrées.
     
     
      
    Portrait d'une femme dans une veste d'or et un chapeau de fourrure avec le gland d'or Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA
     

     (500x644, 24Kb)  

      

    Portrait d'une femme avec un foulard bleu et un milieu écharpe rayée du XVIIIe siècle Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA

     

     (500x657, 27Kb)

      

    Portrait d'une femme dans un manteau rouge avec fourrure milieu du XVIIIe siècle Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA

     

     (500x631, 25Kb)

      

    Portrait d'une jeune fille dans une veste verte et chemise blanche milieu du XVIIIe siècle Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA

     

     (500x670, 26Kb)

    Portrait de Catherine Petrovna Holstein-Beck, plus tard duchesse Baryatinskiy milieu du XVIIIe siècle Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA

     (500x635, 26Kb)

    Fille à l'éventail 1756 National Gallery, Vancouver, Canada

     

     (500x620, 24Kb)

    Fille avec une fleur dans ses cheveux 1760-62g Samuel H. Kress Collection

    (Samuel H. Kress), États-Unis

     

     (500x650, 27Kb)

    Sleeping Girl 1760-62g Samuel H. Kress Collection (Samuel H. Kress), États-Unis

     

     (500x650, 23Kb)

      

    La jeune fille qui écrit une lettre d'amour 1755 Norton Simon Museum, Pasadena,

    Californie, USA

     

      (500x628, 31Kb)

      

    Portrait d'une jeune fille dans une écharpe noire et un manteau vert

    avec fourrure blanche milieu du XVIII

    Norton Simon Museum, Pasadena, Californie, USA

     

     (500x653, 28Kb)

    Sleeping Girl ~ 1760 Alte Pinakothek, Munich, Allemagne

     

     (500x631, 30Kb)  

    Une fille dans un bandeau blanc, comme un turban (Paysan) milieu du XVIII siècle Musée-Preserve "Gatchina»

     (500x685, 23Kb)

      

    Une paysanne avec foulard blanc du XVIIIe siècle Musée-Preserve "Gatchina»

     

     (500x663, 24Kb)

    Une jeune fille avec chapeau de fourrure du XVIII e siècle Musée-Preserve "Gatchina»

     

     (499x699, 21Kb)  

      

    Portrait de FB Rastrelli La deuxième moitié de 1750-début 1760 Le Musée d'Etat russe, Saint-Petersburg

     

     

     

     

     

     (500x606, 22Kb)

      

    Portrait de FB Rastrelli La deuxième moitié de 1750-début 1760

    Le Musée d'Etat russe, Saint-Pétersbourg

     

    Sur tout le patrimoine du portraitiste Rotari,  FB Rastrelli, est considéré comme l'oeuvre la plus significative et profonde.   

    Rotari a été le compatriote et artiste Francesco Bartolomeo Rastrelli (1700-1771) - un architecte célèbre, le principal représentant de l'architecture baroque russe du milieu du XVIIIe siècle
     
    sources :
     
     
     
     
     
    sources D.R.
     
     
     
     
     
     
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    Epouse de Louis XVI, Marie-Antoinette reste l’une des plus célèbres reines de France.

    Née à Vienne (Autriche) le 02/11/1755  ;  Morte à Paris (France) le 16/10/1793

      

    Par son comportement léger et irréfléchi, par son indifférence à la souffrance du peuple, elle a suscité la haine et l’a sans cesse alimentée.

    Contre-révolutionnaire convaincue, elle n’a cédé en rien aux insurgés, avec une force et un courage qu’on ne lui soupçonnait pas. Celle que le peuple appelait "l’Autrichienne" ou "Madame Déficit" semble avoir elle-même tracé son chemin vers l’échafaud.

    Marie-Antoinette, l’archiduchesse d’Autriche

    Née de François de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche, Marie-Antoinette passe une enfance encadrée par les diverses gouvernantes chargées de son éducation. Sa voie est déjà toute tracée par sa mère, qui envisage de la marier au petit-fils de Louis XV.

      

     

    Toutefois, son éducation se base plus particulièrement sur l’apparence que sur la connaissance. Elle apprend à se maintenir correctement, à danser et à jouer de la musique mais les lettres, les langues et l’histoire restent longtemps pour elle des domaines inexplorés.

    Elle grandit ainsi dans une atmosphère moins rigoureuse qu’à Versailles, loin des contraintes et proche de la nature.

      

     

    Marie Antoinette, Reine de France

    Louis XVI à 21 ans (détail)
    Duplessis (Joseph-Siffred) huile sur toile,80 x 62, Musée national du Château de Versailles, Versailles,
    France© Photo RMN /Gérard Blot / SP

    Grand mariage et mauvais présage

    Les efforts de Marie-Thérèse d’Autriche finissent par être récompensés : pour renforcer les relations entre la monarchie française et les Habsbourg, le duc de Choiseul entame les négociations du mariage entre Marie-Antoinette et Louis XVI.

    Dès sa quinzième année, la jeune autrichienne est conduite à Versailles pour épouser le dauphin.
     

    Les festivités qui suivent la cérémonie sont monumentales mais tournent au cauchemar pour le peuple parisien.

    Alors qu’un feu d’artifice fabuleux et coûteux est lancé au dessus de la capitale, la foule se bouscule et plus de cent personnes périssent étouffées.
    Délaissée par son époux et peu habituée aux usages de la cour française, Marie-Antoinette se laisse rapidement entraîner dans une vie festive et futile, n’accordant que peu d’attention à l’étiquette et dépensant des fortunes en broutilles.

    Elle s’entoure d’une coterie de jeunes aristocrates impopulaires, avides et libertins.

    Les recommandations et conseils maternels n’ont pas beaucoup de poids et Marie-Thérèse noie l’ambassadeur d’Autriche, Mercy d’Argenteau, et sa fille sous une pile de lettres inquiètes.

      

    Une reine calomniée et détestée

    Lorsque son époux accède au trône, le 10 mai 1774,

    elle n’envisage pas de changer son comportement, si ce n’est qu’elle s’appuie de plus en plus sur sa nouvelle influence pour chasser certains courtisans ou ministres, selon son humeur.

    Son impopularité enfle parmi le peuple parisien, d’autant plus que sept ans après son mariage, elle n’a toujours pas donné de descendance au roi. De nombreuses calomnies courent sur ses présupposées infidélités, notamment avec le jeune officier suédois, Axel de Fersen.

     

    Ce n’est qu’en 1778 qu’elle met au monde son premier enfant, une fille nommée Marie-Thérèse-Charlotte. Trois ans plus tard, elle donne enfin le jour au dauphin, Louis-Joseph, ce qui n’apaise pas pour autant les hostilités du peuple.

    De plus, son origine autrichienne, qu’elle revendique sans discrétion, ne joue guère en sa faveur. On lui attribue même de manière péjorative le surnom d’"Autrichienne".

      Marie Antoinette, Reine de France

    En 1785, l’affaire du collier éclate et, malgré son innocence, finit de lui faire perdre tout crédit aux yeux du peuple. Dès lors, on l’accuse de tous les maux du royaume, aussi bien des mauvaises récoltes que des failles budgétaires.

    La reine face à la Révolution

    Lorsque la Révolution éclate, Marie-Antoinette, affectée par la mort du dauphin, Louis-Joseph, ne scille pas une seconde et pousse le roi à résister. Mue par son orgueil, la reine s’oppose à tous les compromis qui lui sont présentés par les plus modérés, tels que La Fayette, Mirabeau ou Barnave. L’idée même d’une monarchie constitutionnelle la répugne. Elle préfère se tourner vers ses frères, Joseph II et Léopold II, en leur demandant de l’aide.
     

    Digne et inébranlable, Marie-Antoinette affronte la situation avec un courage qui en étonne plus d’un. Depuis les journées du 5 et 6 octobre 1789, la famille royale est retenue aux Tuileries. Toujours dans un état d’esprit combatif, elle convainc son époux de s’enfuir et le 20 juin 1791, le couple et les enfants s’évadent de Paris. Mais ils sont finalement interceptés à Varennes et ramenés vers la capitale dans une atmosphère particulièrement tendue.

     

    Sous la pression, Louis XVI approuve la Constitution le 14 septembre 1791, mais les rumeurs d’une éventuelle guerre conduite par Léopold II, empereur du Saint Empire romain germanique, contre la France ravivent la haine du peuple à l’égard de la reine. Le manifeste de Brunswick, paru en France le 1er août 1792 attise encore les tensions et mène finalement à l’émeute du 10 août. Les Tuileries sont envahies par la foule furieuse et la famille est enfermée à la prison du Temple.  

    Un procès couru d’avance

    Marie-Antoinette espère encore pouvoir échapper à la mort mais les massacres de septembre 1792 prouvent déjà le contraire. La plupart de ses amis sont tués et la tête sanglante de sa chère princesse de Lamballe est agitée devant sa fenêtre. Quant à son époux, il est finalement jugé puis exécuté le 21 janvier 1793.

    Peu de temps après, le dauphin, second fils de Marie-Antoinette, né en 1781, lui est enlevé avant d’être monté contre elle.

    Le mois suivant, elle est arrachée à sa fille et conduite à la Conciergerie. Son procès est imminent. Noyée sous de monstrueuses accusations, elle garde la tête haute, espérant secrètement qu’on l’épargne. Mais tout est décidé d’avance et les plaidoyers de ses avocats sonnent creux.

      

    Le 16 octobre, aux alentours de quatre heures du matin,

    Marie-Antoinette est condamnée à mort pour trahison.

    C’est encore avec toute la dignité qui lui reste qu’elle gravit les marches de l’échafaud.
    Par son destin tragique, par la haine qu’on lui a vouée des années durant, Marie-Antoinette a profondément marqué l’Histoire de France.

    Accusée d’avoir été "le fléau et la sangsue des Français" et d’être celle qui a poussé le roi à la trahison, Marie-Antoinette, en cristallisant la fureur du peuple, a considérablement terni l’image de la monarchie avant que la Révolution n’éclate.

     

    SOURCES

    http://www.linternaute.com/biographie/marie-antoinette-1/biographie/

     

     

     

     

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    Joseph-Ignace GUILLOTIN

    Joseph-Ignace GUILLOTIN

            1738-1814 Médecin, humaniste et homme politique français

     

    Docteur de la faculté de Reims, Joseph Guillotin combattit toute sa vie pour le rationalisme et la justice. Erudit et cultivé il fréquente les cercles, il côtoye des savants comme Franklin, Lavoisier, Bailly, Buffon ou Lacépède, ou des écrivains comme Condorcet ou Voltaire.

    Il fait décréter, par l'Assemblée Nationale, l'égalité des peines pour tous les citoyens.

     
     

    Joseph-Ignace Guillotin est né à Saintes en Charente-Maritime, le 28 mai 1738. Il est le fils de Joseph-Alexandre Guillotin, avocat girondin et de Catherine-Agathe Martin. Il est le neuvième de treize enfants. Il entreprend des études théologiques dans la Société de Jésus à Bordeaux. Après sept ans chez les Jésuites, Joseph-Ignace, élève brillant abandonne la soutane, et en 1763, se tourne vers la médecine.

    Il étudie d'abord à Reims (les études y sont moins onéreuses) puis en 1768 à Paris, pendant trois ans, il est reçu docteur régent en 1770 et enseigne l'anatomie, la physiologie et la pathologie à la Faculté de Médecine de Paris (de 1778 à 1783) en même temps qu'il exerce en cabinet. Il fréquente les loges maçonniques dont l'esprit de progrès et de liberté séduit les savants à la recherche de la vérité.

    Le 10 mai 1774, Louis XV meurt de la petite vérole, son petit-fils aîné lui succède sous le nom de Louis XVI.

    En 1784 Guillotin est membre (avec Franklin et Bailly) de la Commission Royale d'enquête sur le magnétisme animal qui avait été initiée par Mesmer et à ce titre condamne le magnétisme animal pour raison d'immoralité publique. Mais pétri d'humanisme Guillotin veut plus pour ses contemporains. Par relation Guillotin devient pendant un an le médecin attitré du frère du roi, le comte de Provence, futur Louis XVIII. Le 14 juillet 1787, il se marie avec Elise Saugrain. Il a 49 ans.

    En 1787, le peuple réclame à grands cris des réformes et de l'argent. L'année suivante les notables réclament et obtiennent la convocation des états généraux du royaume de France.

    1788

    "Pétition des citoyens domiciliés à Paris"

    Le docteur Guillotin était déjà auréolé d'une renommée importante lorsqu'il participe à la rédaction de la Pétition des citoyens domiciliés à Paris, du 8 décembre 1788, réclamant le vote par tête et non par ordre aux états généraux et un nombre de députés du Tiers au moins égal à ceux réunis de la Noblesse et du Clergé, cette pétition se prononce également pour la liberté de la presse. On le lui reprocha vivement, mais peu importait à cet homme épris d'idéal.

    Cette pétition scandalise le roi. Des sujets ont osé adresser ce genre d'écrit au souverain au lieu d'en appeler à lui par voie de requêtes, comme c'est l'usage. Guillotin avec d'autres sont cités devant le Parlement le 17 décembre. Trois jours plus tard la cour rend son arrêt. L'ouvrage est supprimé et ne doit pas être diffusé dans le public. Le conseiller Lefebvre ajoute, à l'adresse de Guillotin : "ce jugement concerne la forme de votre écrit et son mode de diffusion. Quant au fond, le Parlement, dont je suis ici l'interprète, n'y trouve rien à redire." Le 27 décembre 1788 suivant, sur la demande de Necker, le conseil d'Etat du roi donne gain de cause à Guillotin.

    1789

    Député de Paris

    Avant l'élection il figure parmi les électeurs de Paris chargé de nommer les députés du Tiers. Il partage avec Bailly les fonctions de secrétaire de leur assemblée. Il est élu dixième député du Tiers de la vicomté et généralité de Paris aux états généraux le 15 mai 1789, en même temps que l'abbé Joseph Sieyès et Jean-Sylvain Bailly. L'assemblée de réunit à l'hôtel des Menus Plaisirs, à Versailles, les députés du Tiers doivent siéger dans une salle commune aussi vaste qu'obscure, fétide et sans aération.

    Guillotin déclare "l'air pesant et pestilentiel exhalé de trois milles personnes… produira un effet funeste sur tous les députés". Il demande que soit pratiquer des ouvertures suffisantes au renouvellement de l'air.

    "Tous au Jeu de Paume!"

    Les premiers débats furent laborieux, un mois s'écoule en négociations inutiles. Début juin Mirabeau interrompt l'appel de baillage pour proposer la formule de "représentants du peuple français" en remplacement de celle de "députés des états généraux".

      

    guillotin1.jpg

    Il demande également la réunion des deux ordres privilégiés au tiers état. Il est écouté. Les représentants des Communes, rejettent le nom des états généraux qui rappelle les institutions caduques et les désordres de la Royauté, et adoptent la dénomination d'Assemblée nationale Constituante (qui siègera du 9 juillet 1789 au 30 septembre 1791). Les députés du Tiers légalisent la perception des impôts et s'engagent à pallier la disette et la misère publique. Louis XVI effrayé s'enfuit dans sa chasse à Marly. La noblesse tremble.

    Elle ne veut pas d'une réunion des trois ordres et supplie le roi de casser le décret par lequel le Tiers s'est proclamé Assemblée nationale, invoquant la chute inévitable de la monarchie. Le 20 juin Louis XVI ordonne la fermeture de la salle des Menus Plaisirs. Les députés qui se présentent sont contraints de se retirer. Guillotin propose de s'établir dans la salle du Jeu de Paume.

    Les députés, sur proposition de Mounier, prêtent le célèbre serment. Louis XVI choisit alors de recourir à l'emploi des armes après avoir échoué dans celui de l'autorité. Versailles et Paris sont occupées par divers corps d'armées. Le 9 juillet, l'Assemblée par la voix de Mirabeau demande au roi le rappel de ses troupes.

    Mais Louis XVI déclarant être seul juge de la situation, Paris se met en état d'insurrection. Le soir du 13 juillet, le peuple est maître de la capitale. Le conflit s'achève le lendemain 14 juillet par le soulèvement parisien.

    Le 4 août 1789, Guillotin est nommé secrétaire du dix-septième bureau. La nuit suivante, sur la proposition du vicomte de Noailles, il prend part au vote de l'Assemblée qui abolit les privilèges et rachète les droits féodaux.

    Les 5 et 6 octobre 1789 : À la suite de la marche des Parisiens sur Versailles du 5 octobre, des gardes du corps sont tués, les émeutiers pénètrent jusque dans les appartements royaux réclamant le retour de la famille royale à Paris. Le Roi cède et "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" sont emmenés sur un chariot, ils sont conduits aux Tuileries où ils seront dès lors retenus prisonniers.

      

    Les français découvrent la machine à décapiter

    Une des questions d'actualité débattue fut celle de la peine de mort dont le Docteur Cabanis disait qu'elle est "Un grand crime social qui, suivant moi, n'en prévient aucun". Soucieux des problèmes que pose la peine capitale, Joseph-Ignace Guillotin prononce à l'Assemblée nationale, le 1er décembre 1789, un discours sur le Code pénal. Après avoir rappelé les décrets sur les droits de l'homme, par une transition rapide et heureuse, il démontra la nécessité de réformer ce code : 

    "La loi, dit-il, soit qu'elle punisse, soit qu'elle protège, doit être égale pour tous les citoyens, sans aucune exception." Conformément à la vérité de ce principe, il proposa ces articles: 

    "Les délits du même genre seront punis du même genre de supplice, quels que soient le rang et l'état du coupable; dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l'exécution se fera par un simple mécanisme."

    Son but est d'humaniser l'exécution des Hautes Œuvres et de rendre les mises à mort de criminels moins barbares et d'écourter autant que possible leur souffrance. Il arrivait en effet à l'époque que les exécutions traînent en longueur.

    En effet, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle la décapitation au sabre était réservée aux nobles et aux gens de qualité, le voleur de grand chemin était roué en place publique, le régicide et le criminel d'état étaient écartelés, le faux-monnayeur était bouilli vif dans un chaudron, l'hérétique était brûlé, le domestique voleur était pendu.

    1790

    Le 21 janvier Guillotin prend à nouveau la parole pour formuler à nouveau ses propositions philanthropiques dont la discussion a été ajournée. Tous les articles présentés par Guillotin sont acceptés. Le simple mécanisme associerait pour lui la suppression de la souffrance et celle du spectacle du corps de l'exécuté exposé en place publique.

    C'est en défendant son fameux article 6 : "Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort contre un accusé, le supplice sera le même… Le criminel sera décapité; il le sera par l'effet d'un simple mécanisme", que Guillotin, dans la chaleur de l'improvisation, laissa échapper une phrase maladroite : "Messieurs, ajoute-t-il en effet, avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d'œil, et vous ne souffrez pas.

    La mécanique tombe comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'est plus !" La Rochefoucauld-Liancourt a pris fait et cause pour tous les articles de Guillotin, particulièrement pour l'article 31 : "Le crime étant personnel, le supplice d'un coupable n'imprimera aucune flétrissure à sa famille. L'honneur de ceux qui lui appartiennent ne sera nullement entaché, et tous continueront d'être également admissibles à toutes sortes de professions, d'emplois et dignités." Son discours ne parvient pas à convaincre l'Assemblée qui ajourne une nouvelle fois la discussion de l'article 6.

    Ce même 21 janvier 1790, l'Assemblée nationale fait un premier pas en direction de la Santé Publique en instituant un Comité de mendicité qui se donne pour objet la destruction de la mendicité, dans lequel Joseph-Ignace Guillotin fut le seul médecin à siéger. Mais il n'arrive pas à contrebalancer l'énorme influence de Talleyrand et du duc de la Rochefoucauld-Liancourt.

    En septembre se constitue le Comité de salubrité, chargé de la réorganisation de l'enseignement médical et des hôpitaux, composé de 17 membres tous médecins dont Guillotin est élu président le 4 octobre. Lavoisier est invité à venir assister aux séances pour " communiquer les lumières qu'il a acquises sur une matière aussi importante. Le 13 octobre il présente à l'Assemblée "son projet de décret sur l'enseignement et l'exercice de l'art de guérir", qui est ajourné.

    Cette année 1790 est aussi l'année où un jeune député d'Arras, Maximilien Robespierre prend une position prépondérante. Une partie de son influence vient de son respect presque religieux pour la Loi.

      

    1791

    Le 3 mai 1791, le député Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau, demande à l'Assemblée l'abolition pure et simple de la peine de mort et des galères. Il est soutenu par le clan des abolitionistes : Voltaire, Malesherbes, Boucher d'Arcis, Mirabeau, Brissot, Pastoret, Robespierre, Vasselin. Le 31 mai, le débat se poursuit. Adrien Duport et Jérôme Pétion dénoncent à leur tour l'inutilité et le danger de la peine de mort. Ils sont soutenus par Condorcet et l'abbé Grégoire. En dépit des arguments des abolitionnistes, le 1er juin 1791, l'Assemblée repousse la proposition d'abolir la peine capitale par une majorité écrasante; elle supprime simplement les supplices et décrète que "dès à présent la peine de mort ne sera plus que la simple privation de la vie".

    Le 3 juin, Le Pelletier de Saint-Fargeau, édicte que "tout condamné à mort aura la tête tranchée" (article 3 du Code civil). L'article issu de sa proposition est introduit dans le code pénal le 6 octobre suivant.

    Puisqu'on ne veut pas abolir la peine de mort, parlons alors au moins de la façon plus humaine d'exécuter la sentence capitale.

    Du 20 au 25 juin 1791 : Les évènements politiques se bousculent, c'est la fuite du roi à Varennes et son piteux retour au milieu d'un peuple qui considère sa fuite comme une trahison.

    Puisque dans la réalité cette Constituante est une assemblée réactionnaire qui freinera les réformes au lieu de les précipiter, il n'est pas seulement indispensable qu'elle fasse place à une autre mais encore que, dans celle qui lui succèdera, le personnel soit différent ("les membres de cette législature ne seront pas réélus"), et, on l'espère du moins, plus progressiste. Le lendemain 30 septembre 1791, Robespierre, qui s'apprête à devenir le maître de la France, assiste, avec tous les députés, à la clôture solennelle de la Constituante par le roi.

    Réforme du service de santé

    En 1791, le Comité de Salubrité envoie dans les départements un questionnaire sur la question médicale. Les conclusions furent en faveur d'une fusion de l'enseignement de la médecine et de la chirurgie. Assuré de la collaboration de nombreux conseillers le Comité de Salubrité essaya de mettre sur pied un service de santé national organisé à l'échelle départemental, chaque département ayant ses propres médecins de districts et de cantons.

    La réforme des études médicales avait été l'objet de nombreux projets. Le plus cohérent était celui présenté, en 1790, par Vicq-d'Azyr au nom de la Société Royale de Médecine. Malgré tout, les médecins passaient pour des aristocrates et des privilégiés de l'instruction. C'est dans cette ambiance que le décret du 2 mars 1791 autorisa n'importe quel citoyen à soigner son prochain…!

    Les médecins de l'Assemblée législative ne feront guère mieux que leurs collègues de l'assemblée précédente.

    1792

    Si la carrière politique de Guillotin s'achève avec la Constituante, le médecin, avant d'abandonner son banc pour de bon, veut que soit réglée cette affaire de machine à décapiter qui semble ne pas en finir. Des lettres parviennent par dizaines à l'Assemblée. En effet l'article 3 du Code pénal dit : "Tout condamné à la peine de mort aura la tête tranchée"; mais le mode d'exécution n'est pas précisée. L'exécuteur de la justice (le bourreau) témoigne de la crainte de ne pas faire souffrir au coupable que la mort simple. et demande à l'Assemblée de trouver "les moyens pour éviter les longueurs et en fixer la certitude".

    Antoine Louis

    Le Comité de législation ne se juge pas compétent pour trouver le moyen réclamé par Sanson. Il s'adresse alors au secrétaire perpétuel de l'Académie royale de chirurgie, le docteur Antoine Louis, médecin du roi, avec pour mission de mettre au point l'instrument.

    Il écrit dans un rapport : "L'expérience et la raison démontrent que le mode en usage par le passé pour trancher la tête à un criminel l'expose à un supplice plus affreux que la simple privation de la vie, qui est le vœu formel de la loi : pour le remplir, il faut que l'exécution soit faite en un instant et d'un seul coup.

    Il n'est pas possible d'être assuré d'une prompte et parfaite séparation de la tête et du tronc en la confiant à un agent susceptible de varier en adresse par des causes morales et physiques. Il faut nécessairement, pour la certitude du procédé, qu'il dépende de moyens mécaniques invariables, dont on puisse également déterminer la force et l'effet… La décapitation sera faite en un instant, suivant l'esprit de la nouvelle loi."

    Le 20 mars 1792, un des membres du Comité de législation, Prosper-Hyacinthe Carlier, présente à l'Assemblée un projet de décret adopté à la quasi unanimité, précise que "l'article 3 du titre premier du Code pénal sera exécuté suivant la manière indiquée et le mode adopté par la consultation signée du secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie… autorise les dépenses nécessaires pour parvenir à ce mode d'exécution de manière qu'il soit uniforme dans tout le Royaume" .

    Le "grand rasoir national" est né en effet d'un côté des réflexions politiques, philosophiques et humanitaires de Joseph-Ignace Guillotin, Médecin régent de la Faculté de Médecine de Paris, et par ailleurs des réflexions anatomiques et techniques de Antoine Louis, secrétaire de l'Académie de Chirurgie et de Médecine de sa Majesté, qui dans un but d'humanité ont voulu rendre la mort plus douce, sans penser que dans le même temps ils la rendraient plus facile.

    Les modes de décapitation

    La mécanique à trancher les têtes de la période révolutionnaire: L'instrument pèse 580 kg, dont 40 kg pour l'ensemble mouton-couperet (qui se répartit de la façon suivante: 30kg de poids mort, 7kg pour le couperet et 3 boulons de 1 kg chacun)   La hauteur des montants est de 4,50 m et la chute du couperet se fait sur une hauteur de 2,25 m.   Nombre, lieux d'exécutions et victimes:   Le nombre de guillotines est fixé par décret du 25 prairial an I (13 juin 1793) : une machine à trancher par département.   Lieux d'exécutions à Paris:   Place de Grève   Place du Carrousel   Champ de Mars   Place de la Révolution (aujourd'hui Place de la Concorde)   Place Saint Antoine (aujourd'hui Place de la Bastille)   Barrière du trône renversé (aujourd'hui Place de la Nation)

    La guillotine n'est pas une invention de la Révolution. En effet, s'est en s'inspirant de gravures de machines anciennes déjà utilisées en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Ecosse dès le XIIe siècle, et même en France (selon les mémoires de Puységur, elle servit le 30 octobre 1632 à l'éxécution d'Henri II de Montmorency, maréchal de France, à Toulouse), qu'Antoine Louis, aidé de Guillotin, conçoit une machine placée sur un échafaud.

    Prototype Tobias-Schmidt

    Après en avoir dessiné les plans, d'après les descriptions de Guillotin il fait fabriquer un prototype par un artisan facteur de clavecins, nommé Tobias Schmidt - dont l'atelier se trouve Cour du Commerce Saint-André, sur l'emplacement de l'actuel n°9, à deux pas des demeures de Danton et de Camille Desmoulins) - assisté de l'exécuteur Charles-Henri Sanson, car c'est lui qui offrait le meilleur prix (824 livres).

    Constituée de deux montants verticaux reliés par une traverse, comportant eux-mêmes une rainure, la guillotine fonctionne avec un couperet, placé dans les rainures, et maintenu en haut de la machine à l'aide d'une corde.

    Autrefois, le bourreau devait tirer sur une corde pour déclencher le mécanisme. Grâce à Schmidt, il pressera désormais un simple ressort.

    Le 25 mars 1792 Louis XVI signe la loi faisant adopter la machine à trancher la tête des condamnés.

    Le comte Pierre-Louis Roederer ex-constituant est chargé de faire construire la machine. Il demande l'avis de Guillotin. Tobias Schmidt est finalement "chargé de construire l'instrument de concert avec le docteur Louis…"

    Le 20 avril 1792, le roi lit à l'Assemblée la déclaration de guerre au roi de Hongrie et de Bohême. Le 11 juillet la patrie est déclarée en danger. Des volontaires se lèvent et les gardes nationaux sont en état d'activité permanente.

      

    Premiers essais de l'instrument

    Roederer invite Guillotin à assister aux premières expériences. La machine est expérimentée "in anima vili" (sur des moutons vivants ). Puis une nouvelle expérience sera faite le 15 avril 1792, dans la cour de l'hospice Bicêtre, sur trois cadavres humains, devant une foule de notabilités de l'Assemblée nationale, des membres du conseil des hospices, et les docteurs Pinel, Cabanis, Louis, Cullerier et Guillotin .

    Le couperet en forme de croissant est modifié par le docteur Louis en un couperet en forme de trapèze au tranchant oblique. Les résultats de l'expérience se révèlent satisfaisants.

    Même s'il a aidé Antoine Louis à en esquisser le premier croquis, Guillotin reste étranger à la construction proprement dite de la machine qui va pourtant porter son nom. Antoine Louis ne le cite même pas dans son rapport et ne paraît pas s'être soucié du projet présenté par son confrère pour la première fois le 10 octobre 1789.

    Le premier guillotiné de l'Histoire

    La première exécution a lieu le 27 avril 1792. Une foule considérable se presse vers la place de Grève à Paris pour assister à la première décapitation mécanique, celle d'un voleur avec violence appelé Nicolas-Jacques Pelletier, accusé d'avoir frappé un particulier de plusieurs coups de couteau pour lui dérober 800 livres en assignats, dont la condamnation avait été prononcée le 24 janvier 1792.

    La foule, déçue de voir avec quelle rapidité et efficacité se passe l'exécution, hua le bourreau.

    Quelques jours après sa mort, place du Carrousel cette fois, a lieu la seconde exécution publique, celle des trois soldats : Devire, Cachard et Desbrosses, qui ont tué à coups de sabre une limonadière du Palais-Royal. Ensuite sont décollés trois faux-monnayeurs : l'abbé Geoffroy, Dumas, Lamiette.

     

    La machine de Guillotin fit l'objet des plus sordides divertissements. Tant qu'on la surnomme: - d'abord la "Louisette" (par rapprochement au docteur Louis), - la "Mirabelle" (par rapprochement à Mirabeau), - le "Moulin à silence" - la "Cravate à Capet" - le "Raccourcissement patriotique" - la "Monte-à-regret", - le "Rasoir national", - le "Vasistas", - mais également la "Veuve" par les escrocs, - ou "la Bécane" par les exécuteurs.  

    Peu à peu, ces noms sont oubliés, au profit de la "Guillotine", du nom du docteur Guillotin, malgré les protestations de son inventeur, qui avait le premier proposé - par philanthropie - la création d'une machine unique et rapide. Guillotin resta inconsolable de l'utilisation qui fut faite de sa machine et du nom qu'on lui attribua.

    A la suite d'un fonctionnement défectueux lors d'une exécution, le 24 juillet 1792, le ministre de l'Intérieur refusera d'accorder un brevet de fabrication à Tobias Schmidt. Il n'empêche que le nombre de guillotines va bientôt se répandre dans tous les départements.

    Les journées de septembre

    Les Massacres de septembre désignent une série d'exécutions sommaires et de masse qui se déroulèrent du 2 au 7 septembre 1792. Ces tueries furent perpétrées non seulement à Paris, mais également dans d'autres villes du pays, comme par exemple à Orléans, Meaux ou Reims.

    C'est un des épisodes les plus sombres de la Révolution française. Les historiens ne s'accordent pas sur les motivations exactes qui ont poussé des hommes à commettre ces actes de pure folie et à tuer, dans des circonstances particulièrement horribles, des prisonniers.

    Henri Grégoire, évêque constitutionnel de Blois, fut élu député à la Convention par son diocèse (Loir-et-Cher). C'est lui qui, en cette fameuse journée du Vendredi 21 septembre 1792, demandera fermement l'abolition de la royauté. C'est aussi lui qui obtiendra l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises le 4 février 1794.

    La République est proclamée le 22 septembre 1792.

    1793

    Le roi est déchu, ses fidèles persécutés ou en fuite. Le verdict de sa mort est rendu le 20 janvier 1793. Le 21, son sang éclabousse les pavés de la place Louis XV, rebaptisée place de la Révolution (actuelle place de la Concorde).

    La dictature montagnarde

    Le 9 mars 1793, on parle officiellement, pour la première fois, de la création d'un Tribunal révolutionnaire. Le 2 juin marque le début de la dictature montagnarde.

    Mais 60 départements (les trois quarts de la France), sont en armes contre Paris. Il faut y transporter des guillotines.

    Et les guillotines exécutent désormais le moindre suspect. Le député Foucault, une brute sans nuances, hurle : "Le peuple veut du sang ! Il lui faut du sang, du sang!" Et la guillotine exécute, exécute, exécute toujours.

    Guillotin ferait un suspect idéal. Le 11 juillet 1793, il se rend chez son confrère et ami Marat lui demander la grâce pour son confrère François Lanthéas, emprisonné à la Force pour ses rapports d'amitié qui le rattachent aux Girondins. Marat sauvera sa tête sous prétexte que "c'est un pauvre d'esprit qui ne mérite pas qu'on s'occupe de lui".

    La mort de Marat

    Deux jours plus tard, le 13 juillet, Charlotte Corday met fin à la vie de Jean-Paul Marat, l'"Ami du Peuple", dont Charlotte considérait qu'il réclamait de plus en plus de têtes chaque jour, et qu'il était le grand responsable de tous les malheurs qui se sont abattus sur le peuple français. Le 17 juillet, à huit heures du matin elle est condamnée à mort devant le tribunal de Fouquier-Tinville; le même jour, à sept heures du soir, elle est exécutée sur la place de la Révolution.

    Victimes guillotinées pendant la Révolution : - Le 25 avril 1792, à Paris la foule assiste à la première décapitation mécanique, celle de Nicolas-Jacques Pelletier.   Pendant la période de la Terreur qui dura de juin 1793 à juillet 1794, 50 guillotines furent installées en France, fonctionnant jusqu'à six heures par jour à Paris pendant les mois de juin et juillet 1794. On estime à environ 19.000, le nombre des guillotinés à Paris pendant cette période et à environ 42.000, en Province pendant la même période.     Le 21 août 1792 eut lieu la première exécution d'un condamné politique: Louis-David Collenot d'Angremont.  

    1793-1794   21 janvier 1793: Après son procès et sa condamnation à mort (le décompte nominal des votes suscite encore aujourd'hui des controverses), le transfert de Louis XVI se fit Place de la Révolution, car l'emplacement de cette place ouverte semblait moins risquée que la place du Carrousel, fermée et plus étroite. Le roi fut décapité à 1O h 22 sur l'échafaud dressé entre la statue de Louis XV et l'avenue des Champs-Elysées.  

      

    Le bourreau qui exécuta Louis XVI s'appelait Charles-Henri Sanson dit le Grand (1739-1806), il faisait partie d'une dynastie de bourreau qui officia de 1688 à 1847.   Le cadavre du roi fut transporté à l'ancienne église de la Madeleine et après l'office, enterré dans une fosse sur un lit de chaux au cimetière de la Madeleine. Le corps fut exhumé le 19 janvier 1815 et transporté à Saint Denis.

    - 16 octobre 1793: condamnée à mort à 4 heures, la reine Marie-Antoinette fut exécutée à 12 heures 15 Place de la Révolution (ensevelie à côté de Louis XVI au cimetière de la Madeleine), le corps fut exhumé le 18 janvier 1815 et transporté à Saint Denis.

    - 6 novembre 1793: Jugement et exécution de Philippe égalité (Duc d' Orléans), dans la journée.

    Renié à la fois par les royalistes et par les tenants du pouvoir révolutionnaire. élu député de la noblesse, il s'était joint aux délibérations du Tiers. Il reçut de la Commune de Paris le nom d'égalité. élu député de Paris à la Convention. Il vota l'abolition de la royauté et le châtiment capital au procès de Louis XVI dont il était le cousin. Il sera favorable à la création du Tribunal révolutionnaire le 10 mars 1793 qui le condamnera quelques mois plus tard.

    - le 5 avril : Danton, Camille Desmoulins, Hérault de Séchelles et Fabre d'Eglantine.

    - 10 mai 1794: Exécution de Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de Bourbon, sœur du roi.

    - Le Dauphin Louis XVII, serait mort au Temple le 08-06-1795, après trois ans d'enfermement, il était âgé de 10 ans et 3 mois.

    Ainsi, ce qui se voulait, pour Joseph-Ignace Guillotin, un instrument humanitaire devint plutôt un symbole de terreur. Louis-Marie Prud-homme (1752-1830) dans " Histoire générale et impartiale de la Révolution" (1797)  évalue le nombre des guillotinés :

    18 613 dont nobles 1 278, femmes 750, femmes de laboureurs et d'artisans 1 467, religieuses 350, prêtres 1 135, hommes non nobles de divers états 13 663.

    (liste nominative des guillotinés)

    En novembre 1793, Guillotin est commissaire de la section de la Fontaine de Grenelle à Paris, chargé de l'habillement et armement des volontaires partant rejoindre l'armée du Nord.

    Joseph-Ignace GUILLOTIN

    1794

    Quelques proches ou amis de Guillotin périssent, en pleine Terreur, ce qui laissera longtemps pensé que lui-même, à la même époque, fut victime de sa propre machine. Le 10 juin est proclamée la Grande Terreur. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) le député montagnard Louis Louchet demande l'arrestation de Robespierre, le décret est aussitôt rendu; le lendemain 10 thermidor il est conduit à la guillotine avec Saint-Just, Couthon et son frère Augustin.

    "La chute de Robespierre devint ainsi le signal d'une réaction qui malgrè ses excès laissa respirer la France. La Guillotine cessa d'être le grand moyen de gouvernement", écrit Victor Duruy (1811-1894) dans son Histoire de France. Enfin, la Terreur est dissipée.

    En juillet 1794, Guillotin est lui-même incorporé dans l'armée du Nord, à Arras, en tant qu'officier de santé. Il dirige avec son confrère Baudelocque un hôpital militaire établi dans l'abbaye Saint-Vaast d'Arras, celui de la ville étant en surnombre de blessés.

    Débats entre médecins

    Dès 1794, un débat s'instaura entre médecins sur la question de savoir si la tête séparée du reste du corps perd immédiatement conscience après l'exécution?   Cabanis, Oelsmer, Sömmering et Suë eurent d'orageuses discussions pendant près d'une année, au cours de laquelle on ne sut pas comment exécuter un condamné. - Selon certains "il est vraisemblable que la sensibilité peut durer un quart d'heure [...] vu que la tête ne perd pas si tôt sa chaleur [...] et que si l'air circulait encore régulièrement par les organes de la voix, cette tête parlerait." - Selon d'autres ("Réflexions sur le supplice de la guillotine" de Suë), "la section de la moelle entraîne une disparition de la force vitale, du sentiment, de la personnalité et du moi." - Le silence de Guillotin dans cette discussion surprend; on constate seulement qu'il ne prend pas la moindre part à la controverse.

    Réforme de la Médecine

    Le 7 frimaire an III (27 novembre 1794), le chimiste Antoine-François de Fourcroy, successeur de Marat comme député et membre du Comité d'instruction publique de la Convention, lira à la tribune un rapport portant réorganisation de l'enseignement de la médecine (le rapport reprenait un grand nombre des propositions de Guillotin). Une partie de la loi du 10 mars 1803 transformera les propositions de Guillotin en réformes, réformes sur lesquelles vit en grande partie la médecine aujourd'hui.

    1795

    Il résulte de documents des Archives Nationales que Guillotin a bien été successivement incarcéré, puis relaxé, mais bien après la Terreur :

    du 16 vendémiaire au 18 brumaire an IV (soit du 8 octobre au 9 novembre 1795).

    La Constitution de l'an III (5 fructidor an III, soit 22 août 1795), fonde le Directoire

    Avec la loi du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) la Convention Nationale vote :

    - article I, la "suppression de la peine de mort"

    - article II, "La place de la Révolution portera désormais le nom de place de la Concorde…"

    - article III et suivants, et une amnistie générale "pour les faits proprement relatifs à la Révolution".

    En sont exclus les émigrés, les déportés, les accusés de Vendémiaire ainsi que les faussaires. Le Consulat prorogera cette mesure par la loi du 4 nivose an X (25 décembre 1801).

    De 1789 à 1815, les médecins ont été profondément mêlés à la vie politique nationale, pendant que leurs statuts professionnel et social subissaient d'importants changements.

    Le 15 septembre 1793, la Convention Nationale, sous prétexte d'égalité, ferma toutes les Facultés de France et proclama la liberté de toutes les professions.

    A la Convention, A. de Fourcroy fait adopter le décret du 14 frimaire an III (4 décembre 1794) qui réglemente les études médicales mais non leur sanction et laisse les professions médico-pharmaceutiques dans le chaos.

    Le danger était tel que Guillotin se joignit à Cabanis, Pinel et Fourcroy pour obtenir le rétablissement des écoles de Santé. Michel-Augustin Thouret est nommé directeur de l'Ecole de Paris et en 1795, à nouveau, un enseignement est dispensé. "Médecine et Chirurgie, deux branches de la même science", sont réunies et enseignées aux "élèves de la Patrie".

    Bonaparte renverse le Directoire lors de la fameuse journée du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et se fait nommer Premier consul.

    Le Comité central de Vaccine

    Guillotin poursuit ses recherches en médecine. Il fut un des plus importants membres du Comité central de Vaccine ainsi que de la Société pour l'extinction de la petite vérole et s'attache, dès 1799, à propager la pratique de la vaccination contre la variole dont il est un des plus ardents propagandistes français avec Pinel.

    Le 11 mai 1800, les souscripteurs élisent les médecins d'un Comité central de vaccine, Guillotin en est le président, Pinel le vice-président. Le 18 février 1801, le comte Nicolas Frochot, ex-constituant et préfet de la Seine, apporte l'appui officiel à ces initiatives privées en inaugurant l'Hospice spécial pour l'inoculation de la vaccine.

    Des écoles et des régiments se font vacciner. Le clergé profite des prêches du dimanche pour encourager les fidèles à la vaccination.

    Les adversaires de Guillotin sont contraints de reconnaître les résultats incontestables. Jean-Antoine Chaptal fonde la Société pour l'extinction de la petite vérole en France par la propagation de la vaccine, qui a pour vocation de diriger et de coordonner les efforts de tous les comités de vaccine de France. Guillotin obtient de Joséphine de Beauharnais, une entrevue avec Bonaparte le 23 octobre 1803, qu'il tente de convaincre du bienfait de la vaccination contre la petite vérole.

    L'année 1804, année du sacre, Guillotin fait une démarche auprès du Saint-Père, car le Comité se heurte à l'hostilité grandissante du clergé, qui voit sa cause dans l'origine "anglo-anglicane" du vaccin. Pie VII répond qu'il approuve les généreux travaux des membres du Comité de vaccine et promet d'intéresser la Chrétienté à une aussi belle découverte.

    Au mois de mai 1805, Guillotin reçoit le soutien de Parmentier, qui impose jusqu'en 1813, l'obligation de la vaccination contre la variole autant chez les civils que chez les soldats de la Grande Armée. Le docteur Larrey se montre très dévoué dans l'innoculation des soldats de l'Empereur. Napoléon fait vacciner son fils le roi de Rome le 11 mai 1811.

    La première Académie de Médecine

    Il rencontre son plus grand succès sous le Consulat en faisant diffuser dans l'Europe entière la vaccination contre la variole.

    La création du conseil de salubrité du département de la Seine le 18 messidor an XI (7 juillet 1802) permit à l’administration de disposer d’un organisme de consultation stable. Les communes doivent à présent pourvoir à l'alimentation en eau potable des habitants et doivent dresser la liste des établissements "insalubres et dangereux" (parmi lesquels on trouve les boucheries, les équarrisseurs, les abattoirs, les manufactures de produits chimiques ou les mines, les tannages et teintureries).

    Les communes doivent également porter assistance aux pauvres et gérer les hôpitaux - d'où la nomination aujourd'hui encore du maire de la ville comme président du Conseil d'administration de l'hôpital local - et distribuer des secours et des médicaments aux indigents. Les communes sont tenues d'avoir des médecins à leur service, chargés d'informer le préfet de l'état de santé de la population, des épidémies et des épizooties.

    En 1803, avec Fourcroy - Directeur de l'Instruction Publique, - il parvient à faire voter une loi sur l'exercice de la médecine:

    • La loi du 19 ventôse an XI (10 mars 1803) instaura des écoles de Médecine. La distinction est abolie entre médecins et chirurgiens. La médecine comportait désormais deux niveaux : celui des docteurs, issus des écoles de médecine devenues facultés en 1808 et dont le titre conférait le droit d'exercer la médecine et la chirurgie sur tout le territoire ; celui des officiers de santé, pratiquant une médecine restreinte après des études plus brèves. Jusqu’en 1855, les officiers de santé sont reçus par des jurys médicaux dans les départements. L’officier de santé ne pouvait exercer que dans les limites du département où il avait été reçu.

    L’officiat de santé est aboli en 1892.

    • Dans le même temps la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803) confie à l'Etat, le monopole de l'enseignement de la pharmacie en créant trois écoles à Montpellier, Paris et Strasbourg. C'est pour conserver leur activité de société savante et pour maintenir les liens de confraternité en France et à l'étranger, qu'ils créent quatre mois plus tard, le 15 thermidor An XI (3 août 1803), la Société de Pharmacie de Paris, dont le premier président fut Parmentier.

    Le rôle de Guillotin dans l'histoire de la médecine ne s'arrête pas là. L'idéologie sociale irraisonnée de l'époque provoqua une crise au sein de la médecine hospitalière au profit d'une médecine libérale dans laquelle des individus mal formés distribuaient des soins inconsidérés.

    Pour "réparer l'état de sûreté publique compromise depuis 1789", Guillotin fonde la toute première Académie de médecine de France, chargée de poursuivre les travaux de la Société royale de médecine et d'éclairer la science sur toutes les questions d'hygiène publique. Avec des confrères parisiens réunis le 27 septembre 1804, ils fondent l'Académie de médecine de Paris. La première séance se tient en octobre. On trouve autour de Guillotin : Bourru, Desessartz, Sédillot, Léveillé, Legallois et Bosquillon. Le baron Antoine Portal fait également partie des membres; il sera à l'origine du déclin de cette première Académie de médecine. Après le sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804, on décide de substituer le nom d'Académie Impériale de médecine à celui d'Académie de médecine. L'Académie de médecine se réunit dans la chapelle désaffectée de la congrégation des pères de l'Oratoire, elle s'occupe de tout ce qui peut contribuer aux progrès de l'art de guérir, elle est mentionnée dans l'almanach impérial en 1808, dans lequel elle signale l'adhésion d'un total de 382 membres . Le 31 décembre 1807, s'appuyant sur de futiles prétextes, Bosquillon démissionne; en 1810, elle est mentionnée comme Société Académique de médecine, Portal claque la porte entraînant avec lui Sédillot et crée une nouvelle Société en juin 1811, le Cercle Médical. Désormais Portal n'a qu'un but : détruire l'Académie de médecine de Guillotin.

    Les deux sociétés coexisteront jusqu'en 1819 (cinq ans après la mort de Guillotin). Le 20 décembre 1820, Louis XVIII, à la demande de son premier médecin, le baron Antoine Portal, crée l'Académie royale de médecine (chargée de continuer les travaux des trois sociétés : la Société Royale de Médecine, l'Académie Royale de Chirurgie et la Société de la Faculté de Médecine), pour rassembler l'élite des médecins et des chirurgiens français.

    Par ailleurs la fin de l'Empire verra le début de l'utilisation des statistiques dans le domaine de la médecine.

    Le dernier combat

    Depuis début 1812, Guillotin est fatigué, il écrit à un ami : "…les forces vont en diminuant sensiblement de jour en jour, mais c'est le cours ordinaire et naturel des choses…" Il ne renonce pas au Comité de vaccine, continue à gérer ce qu'il reste de la Société Académique de médecine et intervient, en vain, pour faire transformer son ancien collège de Jésuites à Saintes en lycée impérial.

    Après une longue période de surmenage, Guillotin meurt, d'un anthrax à l'épaule gauche, à Paris le 26 mars 1814. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.

    Comble de malheur pour cet homme plein de compassion, l'imaginaire collectif donna, à un instrument de mort, le nom de guillotine, qu'il ne cessera d'appeler "la tache involontaire de ma vie".

    C'est ce qui fera dire à Victor Hugo : "Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention".

     
     
     

    Sources:     

    - Le docteur Guillotin, Bienfaiteur de l'humanité Par Henri Pigaillem. Paris, Pygmalion, 2004. In-8° broché, 246 p., - Histoire de la Médecine par Maurice Bariéty et Charles Coury, Les grandes Etudes Historiques Fayard Editeur 1963. - Histoire de la Médecine Française par Professeur Jules Guiart, Editions Nagel 1947. - La découverte médico-chirurgicale de la Révolution par Gilles Haroche JIM/134 - Ce bon Docteur Guillotin par Soubiran. 1962. - Discours prononcé par Bourru, E.C. le 28 mars 1814, jour des obséques de M. Guillotin. Paris, Plassan. - Discours prononcé dans la Séance générale de la Société Centrale établie pour l'Extinction de la Petite Vérole en France. Paris, Imp. impériale, 1805. - Le Docteur Guillotin. Le Progrès Médical. Juilllet 1938, pp. 17-24;

     

    SOURCES

    http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/guillotin.html

     

     

     

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    La guillotine de la révolution

      

    Extrait de "la chronique de la révolution", éditions Larousse.
    La guillotine loin du coeur de Paris
    Paris 13 juin 1794

      

    Déplacée à la barrière du trône renversé, la guillotine est en voie d'être rejetée hors des murs.

      

    Elle était restée longtemps place de la Réunion, ancienne place du carrousel..........

    Mais les députés installés dans la salle des machines du palais des Tuileries ne supportaient plus de voir les éxécutions se dérouler sous leurs yeux.

    On a alors dressé la guillotine place de la révolution, lieu qu'elle a quitté le lendemain de la fête de l'Etre suprême.

    Reléguée place St Antoine, elle n'y est restée que 3 jours : le sol, à cet endroit, ne pouvait absorber la quantité de sang répandu........

    Environ 10.000 personnes seront guillotinées à Paris pendant la période de la révolution française.

    Il est très difficile d'avoir un chiffre à peu près exact, les sources diffèrent les unes des autres.

      

    Fichier:Portrait de J.I. Guillotin.jpg  

      

    le 28 novembre 1789  

    Le docteur Guillotin présente son invention

    Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'Assemblée Constituante une nouvelle machine servant à exécuter les condamnés à mort.

    L'engin, mis au point en collaboration avec le chirurgien Antoine Louis, est selon ses inventeurs le moyen "le plus sûr, le plus rapide e le moins barbare."

    Il sera d'abord appelé 'Louison" ou "Louisette" mais très vite les parlementaires et les journalistes lui donneront le nom de "guillotine"en souvenir du nom de son créateur. Le peuple surnommera la machine: "la veuve".

    La première exécution aura lieu le 25 avril 1792, elle s'appliquera à un bandit de grand chemin.

    La guillotine fonctionnera jusqu'en 1977. 

      

      

    25 avril 1792  

    Première utilisation de la guillotine

    La guillotine est inaugurée lors de l'exécution à Paris de Nicolas-Jacques Pelletier, un voleur de grand chemin.

    En 1789, le docteur Joseph Guillotin présente sa machine à décapiter à l'Assemblée constituante.

    En 1791, un décret fixe que "tout condamné à mort aura la tête tranchée".

    Pendant la Terreur, de septembre 1793 à juillet 1794, près de 50 guillotines

    seront installées en France et quelques

    20 000 personnes seront exécutées.

    La guillotine fonctionnera pour la dernière fois en 1977 et la peine de mort sera abolie en 1981.

     

     

    La chanson, sur l’air du menuet d’Exaudet, avait pour titre :

    « Sur l’inimitable machine du médecin Guillotin propre à couper les têtes et dite de son nom Guillotine » .

    Dont voici le dernier couplet :

    Le romain
    Guillotin
    Qui s’apprête,
    Consulte gens de métier
    Barnave et Chapelier,
    Même le Coupe-tête [Jourdan dit « Coupe-tête »]
    Et sa main
    Fait soudain
    La machine,
    Qui simplement nous tuera
    Et que l’on nommera Guillotine.
      
      
      
      
      
     

     


     

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    la guerre de Vendée - partie 1 de 2 - R.Secher, C.Esquines, M.Jouanny (Vendéens génocide) 

      

      

    Pour apprécier les vidéos...

    cliquer sur le logo central de MIXPOD juste en dessous

    - le fond musical du BLOG Sera supprimé...

    pour toutes les vidéos ...

     

    Guerres de Vendée...

    LES VENDÉENS: Le Génocide caché perpétré par les révolutionnaires Républicains.

    Le 21 janvier 1793, à Paris, Place de la Révolution, le Roi Louis XVI est guillotiné.

    Sa tête, montrée au peuple, est jetée en défi à tous les souverains d'Europe.

    Le peuple vendéen n'acceptera pas ce sacrilège.

    Un mois plus tard, à l'occasion de la conscription décrétée par la Convention, il va se soulever en masse contre la tyrannie révolutionnaire et les persécutions contre les Catholiques.

      

    Derrière les chefs exemplaires qu il s est donné (CATHELINEAU, CHARETTE, LA ROCHEJAQUELEIN), ce peuple, mû par une foi en Dieu sans pareille, se battra corps et âmes jusqu'au suprême sacrifice. L insurrection vendéenne et sa répression aveugle par la terreur constituent l'un des épisodes les plus tragiques de l histoire de France.

    Le nombre des victimes reste encore incertain : 200.000..., 400.000..., 600.000 morts... ?

     

    La Vendée continue d'interroger l'Histoire.

     

     

     

     

     

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    Le 18 ème siècle : Epoque de raffinement.

    La mouche en cosmétique dans MOUCHE Langage_des_Mouches

      

    Le maquillage est recouvert d’un épais fard blanc, les joues sont rouges, les rouge à lèvre sont choisie en fonction du rang social (grenat pour les dames de la cour, rouge plus claire pour les bourgeoises et violet agressif pour les femmes de mauvaises réputation).

    C’est aussi la grande mode des mouches, chaque emplacement a une signification (au coin de l’œil pour la passionnée, au milieu de la joue pour la galante, aux commissures des lèvres pour la coquette et sur les seins pour la provocante).

    Le visage était recouvert de blanc. On pensait que les produits blancs donnaient une peau blanche. Le blanc évoquait la virginité et donnait l’illusion d’un visage pur, exempt de toute tache, de toute cicatrice, et dissimulait les rougeurs, les couperoses et les dermatoses provoquées par la nourriture très épicée et par les vins capiteux.

    La blancheur du teint était également un signe d’oisiveté et donc de richesse.

    Les dames se mettaient aussi parfois une quantité impressionnante de mouches (petites rondelles de taffetas noir disposées sur le visage et destinées entre autres à cacher les impuretés tels que les boutons, les petites rougeurs, les grains de beauté…), toujours pour faire ressortir la blancheur de leur teint. Les précieuses se blanchissaient et évitaient, lors des promenades, le bronzage en portant un masque qu’elles maintenaient par un bouton entre les dents, ce qui évitait la conversation.

    Une couleur marque l’apogée de cette illusion : le rouge.

    Le rouge était la marque du pouvoir aristocratique.

    Quand une femme voulait séduire, elle ajoutait du rouge sur les joues.

      

      

    Dès 1673, toutes en portaient.

    Sous Louis XIV, le fard devint le symbole de l’amour, de l’émancipation, mais aussi de l’adultère, de l’impudeur. Les femmes se fardent à l’extrême, surchargées de blanc et de rouge. Toutes les gammes de rouge explosent agressivement.

    Les cosmétiques de l’époque se composent de céruse, du sublimé, du rouge d’Espagne, du vinaigre distillé ou de l’eau de fleur.

    La céruse est de l’oxyde de plomb (produit extrêmement toxique) que l’on poudrait sur le visage, le cou, parfois les bras et la naissance de la gorge.

    Au début du XVIIIe siècle, les précieuses fabriquaient elles-mêmes leurs fards.

    mode-et-robes-au-18-eme-siecle dans MOUCHE

    Elles portaient toutes des noms :  

    Près de l’œil, elle se nomme assassine ou passionnée.

     Au coin de la bouche, c’est la baiseuse.   

    Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.

     Sur le nez, effrontée ou gaillarde.  

    Sur le front, la majestueuse Sur la joue, c’est la galante.  

    Sur une ride, dans le creux du sourire, elle est enjouée.  

    Sur la poitrine, c’est la généreuse. Sur un bouton, la receleuse.  

    Ou bien sur le menton, ne serait-ce point la discrète

      

    Cette mode disparaitra à la fin du XVIIIème siècle.

    Il faudra attendre un bon siècle pour que cette mode soit à nouveau en vigueur.

    Dans les années trente, l’emplacement favori est le coin de l’œil droit, les spécialistes du maquillage les vendent en boîtes. On les fixe en humectant  la partie encollée.

    Nous sommes à l’ère de la mouche autocollante. Les adeptes du piercing n’ont rien inventés avec la “médusa” et la “Madonna” qui agrémentent la lèvre supérieure.

      

    sources

    superbe blog

    http://francoise1.unblog.fr/category/mouche/page/5/

      

      

     

     

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    LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières

         

      

    Siècle des Lumières, terme qui désigne le XVIIIèmesiècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marqué par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique qui fut au fondement de la Révolution française.   

    L'expression était déjà fréquemment employée par les écrivains de l'époque, convaincus qu'ils venaient d'émerger de siècles d'obscurité et d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité.

          L’un des textes fondateurs qui inaugure le mouvement des Lumières en France est le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1707). Son appel à la tolérance, à la lutte contre les superstitions et les préjugés, va inspirer tout le mouvement de pensée du XVIIIème siècle et le Dictionnaire historique et critique va devenir l'arme privilégiée du camp des "philosophes".

    L'Encyclopédie de Diderot (1713-1784) et d'Alembert (1717-1783) reprendra à son compte le militantisme philosophique et le combat contre l'obscurantisme, le dogmatisme, le fanatisme et le despotisme. Les idées de Pierre Bayle trouveront aussi un écho puissant chez Montesquieu (1689-1755), qui introduit en philosophie politique des notions décisives, Voltaire(1694-1778), héros de la lutte contre l'obscurantisme et les préjugés, et surtout chez Condorcet (1743-1794) le théoricien de l'idée de progrès chère aux Lumières.

      

    D'un point de vue plus strictement philosophique, un courant se développe, incarné par Etienne Bonnot de Condillac (1715-1780), représentant éminent de l'empirisme français, et qui trouve un prolongement matérialiste avec

    Helvétius (1715-1771),

    d'Holbach (1723-1789),

    La Mettrie (1709-1751) et Diderot.

         

    Alors que la vie sur Terre était menacée :

    perte, épidémie, famine, on croyait au bonheur après la mort.

      

    La classe montante était la bourgeoisie, elle va demander plus de liberté et la fin des privilèges. Les idées de l'époque étaient le progrès et la justice.

    A coté du courant rationaliste, il y a un côté d'ombre. C'est l'éclosion de plusieurs nouvelles écritures.

    De tous ces courants se détache la figure originale de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) qui occupe une position transitoire dans le mouvement des Lumières.

    Après Rousseau, qui est à l'origine de la pédagogie moderne, il y a l'éclosion de la sensibilité, avec le courant romantique Rousseau est un penseur marginal ("Je").

      

      

    sources

    http://www.bacdefrancais.net/18.html

      

      Fiche sur le théâtre au 18ème siècle                 Fiche sur l'histoire littéraire

     

     

      

     

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  • LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières

          Siècle des Lumières, terme qui désigne le XVIIIèmesiècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marqué par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique qui fut au fondement de la Révolution française. L'expression était déjà fréquemment employée par les écrivains de l'époque, convaincus qu'ils venaient d'émerger de siècles d'obscurité et d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité.

          L’un des textes fondateurs qui inaugure le mouvement des Lumières en France est le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1707). Son appel à la tolérance, à la lutte contre les superstitions et les préjugés, va inspirer tout le mouvement de pensée du XVIIIème siècle et le Dictionnaire historique et critique va devenir l'arme privilégiée du camp des "philosophes". L'Encyclopédie de Diderot (1713-1784) et d'Alembert (1717-1783) reprendra à son compte le militantisme philosophique et le combat contre l'obscurantisme, le dogmatisme, le fanatisme et le despotisme. Les idées de Pierre Bayle trouveront aussi un écho puissant chez Montesquieu (1689-1755), qui introduit en philosophie politique des notions décisives, Voltaire(1694-1778), héros de la lutte contre l'obscurantisme et les préjugés, et surtout chez Condorcet (1743-1794) le théoricien de l'idée de progrès chère aux Lumières. D'un point de vue plus strictement philosophique, un courant se développe, incarné par Etienne Bonnot de Condillac (1715-1780), représentant éminent de l'empirisme français, et qui trouve un prolongement matérialiste avec Helvétius (1715-1771), d'Holbach (1723-1789), La Mettrie (1709-1751) et Diderot.

          Alors que la vie sur Terre était menacée : perte, épidémie, famine, on croyait au bonheur après la mort. La classe montante était la bourgeoisie, elle va demander plus de liberté et la fin des privilèges. Les idées de l'époque étaient le progrès et la justice. A coté du courant rationaliste, il y a un côté d'ombre. C'est l'éclosion de plusieurs nouvelles écritures. De tous ces courants se détache la figure originale de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) qui occupe une position transitoire dans le mouvement des Lumières. Après Rousseau, qui est à l'origine de la pédagogie moderne, il y a l'éclosion de la sensibilité, avec le courant romantique Rousseau est un penseur marginal ("Je").

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    Musée de la  Faïence de Samadet

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    C’est au coeur d’un petit village de Chalosse Tursan que vit le jour

    en 1732 la manufacture Royale de Samadet ( Landes ) sous le règne

    de Louis XV . Ainsi naquirent , sous les mains expertes de différents

    ouvriers , de superbes pièces de faïence , décorées avec beaucoup de

    soin et de raffinement . Chardons , roses et oeillets et palombes ont

    orné les plats et les assiettes des plus grands notables de l’époque .

    *

    CLIQUER SUR LES PHOTOS , pour agrandir le cliché

    *

     

    Plat à décor camaïeu bleu ,1ère époque de Samadet ( 1732 )

    *

    *

    Plat à anses , èpoque de Samadet 1732

    *

    *

    Cette tradition renaît depuis quelques années avec des artisants

    passionnés qui vous feront redécouvrir ce patrimoine vieux de

    trois cents ans , et vous feront partager leur art , et leur goût

    du travail bien fait .

    *

    Plat camaïeu vert avec chinois assis . Décors polychrome .

    *

    *

    Plat hexagonal et plat rond , décor Palombe .

     

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    Fontaine décor Licorne et Lion

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    Fontaine décor Rose

    Les 2 fontaines appartiennent au musée départemental de la faïence .

    *

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    Assiettes décor polychrome

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    Toutes les pièces sont fabriquées sur place . La première cuisson

    ( biscuit ) se fait à 1070 ° . La pièce est ensuite émaillée , décorée

    au pinceau à main levée , puis ensuite une deuxième fois à 950°

    *

    Jardinières décor camaïeu bleu

    *

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    Pichets

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    Soupière époque XVIII ème

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    *

    Théière , gobelet , bougeoir , pot à sauce , décor chardon

    *

    *

    Les modèles traditionnels sont conçus d’après les pièces

    authentiques du XVIII ème siècle .

    Pièces ralisées par l’association du comité de la faïencerie

    de Samadet , sur copies du XVIII ème .

    Monsieur et Madame Borredon , fondateurs de l’association .

    **

    Quelques dates :

    1732 : création de la manufacture Royale

    Jusqu’en 1795 :  Samadet de la  »grande époque » d’une grande qualité

    et d’un grand sens artistique .

    Les pièces sont rares et très

    recherchées et cotées de nos jours de 300 à 30 000 euros .

    1795 à 1831 : Période dite ‘décadante’ , les décors sont plus grossiers

    par manque de personnel qualifié . La manufacture est en crise .

    1831 : Fermeture définitive de la manufacture

    1840 : Démolition des bâtiments de la faïencerie .

    *

    Rose de SAMADET, photographié dans l’atelier de Muriel .

    *

     

    ****

     

    SOURCES

    Superbe blog de  Les images de Romaric

    http://romaric77.fond-ecran-image.com/blog-photo/2009/05/22/les-faiences-de-samadet/

      

      

     

     

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    La culture populaire est la culture du peuple,

    lequel est traditionnellement opposé aux élites.

      

    Le clivage qui sépare ces deux cultures est néanmoins loin d'être imperméable : la monarchie tente d'harmoniser les cultures « régionales » tandis que les élites tendent à imposer leur manière d'être, caractérisée par la retenue, le contrôle des pulsions et la pudeur.

      

    Si le XVIIIe siècle est le siècle du mépris de cette culture populaire, paradoxalement celle-ci suscite l'intérêt à des fins d'apprivoisement, de contrôle des masses.

      

    Premiers BOBOS

    Le jugement des élites sur le peuple :

    Le siècle des Lumières est celui du mépris du peuple, considéré comme
    « une multitude aveugle et bruyante » (d'Alembert).
      
    Ce mépris n'est pas nouveau, se retrouvant déjà au XVIe siècle :
      
    « Le vulgaire est une bête sauvage, tout ce qu'il pense n'est que vanité, tout ce qu'il dit est faux et erroné, ce qu'il réprouve est bon, ce qu'il approuve est mauvais, ce qu'il loue est infâme, ce qu'il fait et entreprend n'est que pure folie »
      
    (Pierre Charon, De la sagesse, 1601).
      
      
    D'Holbach considère qu' « il n'y a qu'un très petit nombre d'individus qui jouissent réellement de la raison ou qui aient les dispositions et l'expérience qui la constituent ». Voltaire conseillait à d'Alembert :
      
    « Portez-vous bien, éclairez et méprisez le genre humain » (lettre de 1757).
      
      
    Si ce discours est méprisant, les élites cherchent néanmoins à connaître l'état d'esprit de la population et les bruits qui courent : à Paris, rapporte Louis-Sébastien Mercier, « La Cour est fort attentive aux discours des Parisiens : elle les appelle les grenouilles. Que disent les grenouilles ? Se demandent souvent les princes entre eux. »
      
    (Tableau de Paris).
      
    En 1745, le contrôleur général Orry ambitionne de dresser un état de l' « esprit public des populations » du royaume en utilisant des méthodes plutôt originales : il conseille aux intendants de « semer les bruits » d'une augmentation des impôts, puis de relever les marques de l'émotion engendrée.
     

    Puis on tente de contrôler les masses. La monarchie propose à tous les habitants du royaume les mêmes fêtes, rituels et cérémonies : l'entrée du roi dans la ville, un mariage princier, un Te Deum,...
      
    De même, l'Eglise tente d'imposer un modèle auquel tous doivent s'identifier, par le biais de l'histoire des saints, les sermons ou catéchismes.
      
    Les cultures régionales s'harmonisent dans un processus d'acculturation : l'historien Benoît Garnot parle de « dressage culturel ».

    Aspects de la culture populaire

     

    La culture populaire au XVIIIe siècle

    La famille :
     
    La culture populaire au XVIIIe siècle
     
    Nicolas Lancret. Le repas de noces (1735).

    Contrairement aux idées reçues, la famille typique dans la France de l'Ancien Régime est la famille conjugale limitée aux parents et aux enfants (et non la famille large étendue aux grands-parents, aux oncles et cousins).

      

    Il peut arriver qu'elle se recompose suite à la mort de l'un des deux parents.

      

    Le nombre d'enfants n'est pas non plus très élevé : 3-4 environ.

      

    Tout au long du XVIIIe siècle se développe ce que des historiens appellent le « refus de l'enfant » ; un comportement malthusien se développe : on fait moins d'enfants pour mieux s'en occuper tandis que le recours aux pratiques contraceptives s'accentue (recettes de rebouteux, préservatifs en peau de porc, coït interrompu).

      

    L'âge du mariage est tardif et recule tout au long du siècle (28 ans pour les garçons, 25 ou 26 pour les filles) ; les remariages sont fréquents

    (un tiers des mariages implique un veuf ou une veuve).

     


    La cellule familiale coïncide souvent avec le groupe de travail : le père est aussi le chef de l'exploitation et sa domination se caractérise par exemple par sa place à table.

      

    La femme a la quasi-exclusivité des travaux de la maison et du soin des enfants, elle aide aussi son mari pour certains travaux agricoles secondaires.

     

    La culture populaire au XVIIIe siècle

      

    Le voisinage tient aussi un rôle important puisque tout le monde fréquente à peu près les mêmes personnes durant le travail et les loisirs.

      

    Ces relations de voisinage se marquent entres autres par l'échange de services ou d'outillages pour les travaux agricoles, les repas en commun, les rassemblements pour les veillées d'hiver, les jeux collectifs de boules et de quilles et les devoirs rendus pour les mourants des familles voisines.

     


    La culture populaire au XVIIIe siècle

      Le raffinement des mœurs

    Au XVIIIe siècle, de nombreux petits guides ou traités de politesse diffusent dans les milieux populaires l'art des bonnes manières, calqué sur les codes nobiliaires.

      

    C'est ainsi qu'au cours du siècle, il devient condamnable, même dans les milieux paysans, de mettre la main dans le plat commun : l'usage des ustensiles s'impose (à la fin du XVIIIe, à Chartres, trois habitants sur quatre possèdent des fourchettes et cuillères) ; chacun se retrouve maître de son assiette et de son verre.

      

    La promiscuité jouit désormais d'une mauvaise image :

      

    il est mal vu de dormir à plusieurs dans un même lit.

      

    On apprend aussi à se moucher dans un mouchoir.

      

    Le soin du corps gagne en importance et s'inscrit dans le discours scientifique et la croyance en le progrès véhiculés des Lumières ; la mortalité recule partout et les grandes crises démographiques s'espacent puis disparaissent.

      

    De nombreux petits traités médicaux ou hygiénistes sont écrits à destination de tous (L'Orthopédie ou l'art de prévenir et corriger dans les enfants les difformités du corps de Boisregard en 1741, l'Education médicinale des enfants de Brouzet en 1754, la Dissertation sur l'éducation physique des enfants de Ballexserd en 1762,...).

      

    Dernier aspect significatif de la diffusion de la civilité :

    le recul de la violence.

      

    Les crimes jugés sont moins graves et les peines plus légères.

      

    La criminalité contre les personnes (meurtres, blessures, coups) recule tandis que celle contre les biens augmente.


    La culture populaire au XVIIIe siècle

    Les lectures populaires :

    Même si le peuple est analphabète dans sa grande majorité, le livre est très présent dans les milieux populaires, même à la campagne. Ceux qui ne savent pas lire profitent des lectures collectives à haute voix durant les veillées de l'hiver.

      

    Un livre peut servir pour plusieurs familles.

      

    La Bibliothèque bleue, destinée spécialement aux plus pauvres, est la plus connue des collections populaires.

      

    Elle comporte des textes issus de genres variés (titres savants, livres religieux, astrologie, cuisine, jardinage, contes de fées, récits chevaleresques, farces,...) tirés d'ouvrages anciens ou de nouveautés dès que le privilège de l'éditeur initial parvient à expiration (souvent 12 à 14 ans).

      

    Les libraires n'hésitent pas à retoucher les textes pour les rendre accessibles aux milieux peu cultivés : des paragraphes superflus sont supprimés ou transformés, de nouveaux chapitres sont ajoutés ainsi que des titres et résumés.

     

     

    La culture populaire au XVIIIe siècle
    Deux fléaux  le jeu et la prostitution

    Les hommes du XVIIIe siècle ont la passion du jeu, qui s'exprime tout particulièrement dans les jeux de hasard.

      

    A Paris, les joueurs de loterie se réunissent, dans les coins des rues, dans les cabarets, dans des maisons de jeu pour parier sur tel ou tel numéro.

      

    Cette pratique est largement condamnée par les moralistes qui y voient une menace pour l'économie (non-investissement d'une part de l'argent acquis) et la civilité (égoïsme et superstition).

      

    En 1793, la Révolution ira jusqu'à interdire la loterie nationale.

      

    La monarchie tente d'encadrer ces jeux afin d'éviter toute dérive, ce qui entraîne descentes de police et recours aux mouchards.

      

    La répression est particulièrement forte sur un tout autre domaine : la prostitution, fléau qui touche à Paris près d'une femme sur sept en âge de la pratiquer

    (25 000 personnes).

     

    La police arrête en moyenne 800 prostituées tous les ans, lesquelles sont jugées et enfermées provisoirement à l'hôpital de la Salpêtrière.

     


    La culture populaire au XVIIIe siècle

      Etienne Jeaurat, Conduite des filles de joie à la Salpêtrière (1745).

      

    LIBERTINAGE 

     

    "Le libertinage semble affaire de privilégiés et la société est faite au profit des hommes. Libertins seraient d’abord les mieux nés et les plus riches, ceux qui ont droit à l’initiative.

     

      

     

    Ce serait compter sans l’aspiration générale à un épanouissement personnel que le peuple partage avec l’élite sociale, que les femmes revendiquent aussi bien que les hommes.

     

     

    En ce xviiie siècle éclairé, le bonheur est une idée neuve en Europe. Distance prise avec les normes anciennes, les échanges amoureux tendent à se transformer en spectacle et la vie en oeuvre d’art. Ce nouvel art de vivre se décline par la parole et dans une esthétique du quotidien renouvelée.

     

      

     

    La langue devient un jeu verbal au service de la parade amoureuse. Roman, théâtre, correspondance, mémoires, poésie ou chansons rivalisent de raffinement et de subtilités pour transcrire l’émoi naissant, la quête du plaisir sensuel, la passion effrénée et les délices de la jouissance.

     

      

     

    De Marivaux à Sade en passant par Crébillon, Diderot, Voltaire, l’abbé Prévost, Beaumarchais, Choderlos de Laclos, Casanova… – sans oublier des écrivains moins connus mais tout aussi savoureux –, cette anthologie nous convie à parcourir un siècle de littérature à la lumière des grands peintres et dessinateurs du xviiie siècle. Boucher, Fragonard, Greuze, Lancret, Saint-Aubin, Watteau et autres chantres de la fête galante accompagnent magnifiquement ces invites non déguisées à la délectation.

     

    Au-delà du jeu de la séduction, des fantasmes érotiques ou de la satire de moeurs, ces textes remarquables interrogent la liberté humaine et la possibilité pour les êtres d’atteindre au bonheur."

     

     

    L'éducation dans les milieux populaires :

     

    Les écoles :

    Sous l'Ancien Régime, l'éducation de l'enfant n'est pas faite principalement par les parents mais par les adultes du bourg (voisins, vieillards et amis), par la parole et le travail (association aux travaux des champs, apprentissage des comportements sociaux, etc.).

      

    La monarchie ne créé pas d'écoles, celles-ci sont fondées sur l'initiative de l'assemblée des habitants de la paroisse ou d'un bienfaiteur (souvent l'évêque). Dans les villes, des écoles de chant héritées du Moyen Âge subsistent, des petites écoles sont créés par la municipalité, des communautés dévotes ou des particuliers.

      

    L'enseignement dans les écoles primaires au XVIIIe est surtout assuré par des congrégations spécialisées (la principale est celle des frères des Ecoles chrétiennes, fondée à Reims en 1679).

      

    Les garçons et les filles sont séparés, parfois, lorsqu'il n'y a qu'un seul instituteur, celui-ci fait cours alternativement aux filles et aux garçons dans deux salles séparées. Quand les moyens sont insuffisants, une grange, le logis du maître ou le porche de l'église sert de salle de classe.

      

    Trois enseignements essentiels sont dispensés :

    l'éducation religieuse,

    l'instruction scolaire et des préceptes de civilités.

      

    L'enseignement scolaire consiste en l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et la maîtrise du calcul

    (chiffres romains et arabes, les quatre opérations de base et des règles utilitaires : compter en deniers, sols et livres).

     

      

      

    Les préceptes de civilités concernent les manifestations du corps, les habits, la coiffure, les manières à table. L'enseignement est gratuit pour les familles les plus pauvres, mais la perte de travail représenté par la scolarisation des enfants freine les progrès de l'éducation.

      

    La scolarité dure jusqu'à 14 ans mais peu restent jusqu'au bout.

      

    Par conséquent, l'analphabétisme, s'il recule au XVIIIe siècle, reste très présent : en 1686-1690, 28 % des hommes signent, contre 14 % des femmes ; peu avant la Révolution, on passe à 47 % et 26 %. Le Nord et le Nord-Est de la France sont davantage alphabétisés que le Sud.

     

     

    La culture populaire au XVIIIe siècle

      
    Faut-il éduquer le peuple ?

    La question de l'éducation du peuple est largement discutée dans le cercle des philosophes. De nombreux textes sont relatifs à ce sujet comme l'Emile de Rousseau (1762), le Mémoire sur l'éducation publique de Guyton de Morveau ou Le Temps perdu ou les écoles publiques (1765) de Maubert de Gouvest. La question « faut-il éduquer le peuple ? » sera posée en dissertation en 1780 aux élites académiques sur l'initiative de Frédéric II et d'Alembert.

      

    Les dissertations reçues répondent à peu près également oui et non. L'Eglise considère que l'instruction est utile à l'ordre public, l'ignorance entraînant l'oisiveté et le libertinage.

      

    Voltaire au contraire est opposé à l'éducation des masses, ayant crainte que les paysans ne désertent leurs terres :

      

    « Moi qui cultive la terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres, et non des clercs tonsurés […]. Il est à propos que le peuple soit guidé et non qu'il soit instruit.

      

    Il n'est pas digne de l'être, il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants ».

     

      

    Sources :

    Benoît Garnot. Société, cultures et genres de vie dans la France moderne. Hachette supérieur, 2007.

      http://www.philisto.fr/article-28-la-culture-populaire-au-xviiie-siecle.html

      

    Antoine de Baecque, Françoise Mélonio. Histoire culturelle de la France, T. 3, Lumières et liberté. Seuil, 2004. 

    Sources : photographies google

     

     

     

     

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    La vie au quotidien

    au 18ème siècle

    La gastronomie nouvel art de vivre !

      

    Préambule

    Décrire l’histoire de la gastronomie au siècle des lumières est un exercice passionnant et digne d’intérêt. La gastronomie c’est l’histoire du goût, d'un art de vivre si difficile à établir, mais aussi l’histoire de l’homme et de l’humanité.

    C’est donc une histoire humaniste qu’il nous faut détailler en une multitude de chapitres.

      

     

      

    La gastronomie au siècle des lumières.

     

    La particularité du XVIIIème siècle est la prise en compte de nouveaux comportements, qui se traduisent par de nouvelles valeurs : plus de nature, de liberté, d'hygiène. Les habitations, le mobilier, les vêtements, l'alimentation ont profondément changé la vie des habitants de cette époque.

     

    Le temps d'une paix relative a suscité un nouvel art de vivre. Une multitude d'existence de femmes et d'hommes  avec un contraste social très marqué de la ville à la campagne n'a pas permis à tous de bénéficier de ces profonds changements.

     

    Comment et que mangent les classes populaires des villes et des campagnes, les classes sociales les plus défavorisées, les gens du commun, les soldats ?

     

    La vie des humbles est des plus drastiques.

    Ces derniers doivent attendre de longues années et ne sont pas épargnés par de nombreuses disettes.

      La bouillie d'orge, les fèves, les pois et le pain sont des aliments de base pour "la classe du tiers état inférieure" des villes. En effet, depuis bien longtemps, on ne fait plus pousser de légumes dans les villes. Les moutons, porcs et vaches ont disparu des ruelles et arrières cours par souci d'hygiène.
    Pour cette tranche de la population, on ne parle pas de gastronomie, mais d'une alimentation de survie. En revanche, pour les privilégiés et la frange supérieure des classes moyennes, les acquis du siècle des lumières sont bel et bien là.

     

      

     Le commerce du sucre un goût amer !
    Durant le XVIIème et XVIIIème siècle le goût pour les produits d'outre mer se développe, et notamment pour le sucre de canne.

      

    Il s'en suit un engouement économique attiré par les profits, l'esclavage voit le jour de cet esprit "capitaliste".
    Les esclaves dans les colonies françaises seront "des victimes oubliées" de l'histoire. Une pénible page de l'histoire de

      

    France débute dés 1518 par Charles Quint qui autorise la déportation d'esclaves d'Afrique.
    En 1639, Louis XIII autorise l'utilisation d'esclaves vers les colonies françaises, et Louis XIV organise et réglemente le statut des esclaves avec le "Code Noir" en 1685.

     

    Sous le règne de Louis XV et Louis XVI, face aux pressions des financiers, des armateurs, des marchands et avec la complaisances des intellectuels et philosophes, le commerce et l'exploitation de cette main d'œuvre soumise s'amplifie.

     

     

      

    Il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle à la suite des pressions organisées par la société des amis des noirs et d’humanistes comme l'Abbé Grégoire, pour que la convention proclame l'abolition de l'esclavage, le 4 février 1794 sur proposition de Levasseur, Danton et Lacroix.

      

    En 1802, Bonaparte 1er consul rétablit l'esclavage, et en 1848 l'esclavage est aboli par la 2ème république.
    Nancy, une ville en plein essor

    Nancy au milieu du XVIIIème siècle jouit d'une prospérité économique, attire de nombreux aristocrates, commerçants, artisans et compte 25 000 habitants en 1755 et 30 000 à la révolution.

     

    Le pavage des rues et l'entretien des routes facilitent le transport et le ravitaillement des marchés notamment en produits frais.

     

    Une meilleure hygiène est assurée grâce à l'approvisionnement en eau potable de la ville par des fontaines publiques ou pour les plus riches directement dans les habitations, ainsi que l'évacuation des eaux usées par des égouts.

      

     

    La ville de Nancy  devenue plus propre et bénéficiant d'un éclairage public a permis de développer en autres, les soupers et soirées mondaines.

    Une mode se développe dans le milieu intellectuel et bourgeois,  l'acquisition et l'entretien d'une maison de campagne, de jardins potagers et de vignes. Les aliments végétaux, considérés au Moyen

      

    Age comme une nourriture paysanne, vont devenir la marque distinctive des tables princières.
    Nancy est une ville où le commerce d'entrepôts se développe, les meilleurs produits du pays et des autres régions du monde s’y concentrent.

    La découverte du nouveau Monde a permis l’arrivée de nouveaux aliments : maïs, haricot, piment, potiron, tomate, dinde, pomme de terre. 

    Le thé, le café et le chocolat ne sont plus considérés comme des produits médicinaux vendus par des apothicaires.

     

    Un café nancéien fait son apparition dés la construction de la place Royale en 1755 et sera tenu par la famille Masson. On y sert bien sûr, du café et on y discute des questions politiques et philosophiques.

     

    En privé, les "salons" sont devenus les institutions par excellence du XVIIIème siècle où les femmes notamment se distinguent et parlent à égalité avec les personnages les plus en vue du moment. L'exotisme fait partie des choses à la mode, on trouve comme à Versailles et dans les résidences de Stanislas Leszczynski des orangeries et des jardins exotiques.

     

    A l'instar de Nancy, d'autres grandes villes ont adopté le même schéma de développement et ont bénéficié du climat de prospérité

    du début du XVIIIème siècle.

      

     

    Soupière époque XVIII ème  

      

    Nouvelle conception de l'Habitat 

    La conception et l'ordonnancement des habitations subissent radicalement des changements. Chaque pièce répond à un usage unique (chambre, cabinet de toilette, bibliothèque etc...)

     

    La salle à manger est donc inventée, jusque-là, on prend ses repas dans la chambre à coucher ou l’antichambre. Nous parlons évidemment des maisons aristocratiques. Cette distinction n'avait pas cours dans les humbles chaumières où une pièce unique accueillait hommes et bêtes.

     

      

    On assiste à de nombreux changements qui se caractérisent par une nouvelle manière de cuire les aliments. La cheminée est le mode de cuisson le plus utilisé, toutefois un nouveau moyen plus ou moins sophistiqué se développe comme le réchaud, ou le trépied qui se modernise

     

    De très nombreux ustensiles, marmites, poêles,  moules ont cette particularité commune : de répondre à un usage caractéristique. Les ustensiles en fer à connotation négative se trouvent dans une grande majorité de foyers, et pour les plus riches, ils sont réalisés en matériaux plus nobles comme l' argent, le cuivre rouge. L' agencement de la cuisine, tout comme les autres pièces d'une habitation est le révélateur du niveau de vie de son propriétaire.
     

      

      

    Les arts de la table
     

    La renaissance sous des influences italiennes fait apparaître la table fixe, ainsi que la fourchette. La table, jusqu'à lors, de forme rectangulaire, devient ronde ou ovale, ce qui a pour conséquence une plus grande convivialité, car l'abstraction est faite du protocole.
       Un clic pour plus d'informations

     

      

      

    Le XVIème et XVIIème siècle sont marqués par la généralisation de l'assiette individuelle, et du couvert composé d'une cuillère, d'une fourchette et d'un couteau. La faïence et le verre remplacent progressivement l'étain.
    Vers 1750, les couverts de table trouvent leur forme définitive, et de nombreux modèles d'orfèvrerie dessinés à cette époque sont toujours produits aujourd'hui. Le couvert s’enrichit de la petite cuillère.
    La table accueille nombre d’ustensiles de services nouveaux : la louche, alors dénommée “cuillère à pot”, les cuillères à sel, à moutarde, à ragoût, à condiments, à sucre ... ainsi que la saucière, le moutardier, l’ huilier, le vinaigrier, le beurrier, le sucrier, le pot à épices ... La faïence commence à concurrencer l’orfèvrerie jusqu'alors de rigueur.
    Cette évolution annonce la table moderne comme nous la connaissons de nos jours.

      

     

      

    A la cour et dans le royaume de France Le "Grand Couvert", rite monarchique depuis le Moyen Âge, le repas public est une marque de pouvoir, un acte de représentation politique, où la qualité et la quantité des plats ingérés sont recensées et magnifiées. Louis XIV s'astreint à l'usage quotidien du Grand Couvert, nom que prennent alors ces repas publics.
     

      

    L'étiquette prescrit que le roi y convie la reine, ses enfants et ses petits-enfants. Au Petit Couvert, le roi mange seul.

      

    Le souper au Grand Couvert se tient à 22h dans l'antichambre, du roi ou de la reine selon les époques.

      

     

      

    Une table rectangulaire est alors dressée, avec le fauteuil du roi et de la reine, le dos à la cheminée. Les pliants pour les convives sont placés aux bas côtés de la table et devant, en demi-cercle, ceux des duchesses, qui seules sont assises au premier rang de l'assistance.

      

    Derrière elles, se tiennent debout les autres courtisans et les curieux de passage.
    Le Grand Couvert se raréfie sous Louis XV et n'a plus lieu, à la fin de l'Ancien Régime, que les jours de fête et les dimanches, Marie-Antoinette y affiche son ennui, n'ôtant même pas ses gants.  Il faut connaitre les us et coutumes de la gastronomie du XVIIème siècle, pour mieux appréhender la gastronomie du siècle suivant.

     

      

      

      

    Le service à la française

      

    Afin de bien comprendre l'évolution des manières de la table, il convient d'expliquer les principes de base du service à la française tel qu'il était pratiqué dans les cours royales.
    Le Service à la française se codifie dans la seconde moitié du XVIIème siècle fondé sur l'ordre et la symétrie, qui deviennent des critères d'élégance et de bon goût. 

      

    Le menu réglé spécifiant à la fois l'ordre d'enchaînement des mets selon leur catégorie et la façon de les servir.

      

    Le menu se structure en "services" successifs, composés chacun d'un ensemble de plats déposés simultanément sur la table par un cortège d'officiers de la Bouche puis emportés pour être remplacés ("relevés") par une autre série.

     

    Les convives picorent dans les divers plats proches d'eux et doivent recourir à l'obligeance de leurs voisins pour atteindre les plats les plus éloignés.

     

    Les mets, très nombreux, sont apportés en vagues successives, tout est si bien rôdé que le repas se déroule en moins d'une heure. 

      

    Ce type de service ne pose pas de problèmes pour les plats froids, les salades et les desserts, mais n'est pas adapté pour "la juste cuisson" des poissons et des viandes.

      

    D'où l'extension prodigieuse des pâtés chauds, ou tièdes en croûte, des tourtes, chartreuses. Les plats de l'époque privilégient l'esthétique à la dégustation.  Pour atténuer le refroidissement les différents plats, ils parviennent sur la table en plusieurs services distincts:
        

     - 1er service contient potages et poissons, suivis du relevé de poisson ou de potage, sorte de transition.     

    - 2ème service étale largement les "entrées" mot désignant plat de résistance.     

    - 3ème service, les rots, volailles, gibiers      - etc...    

    - plus les entremets, hors d'œuvre, fromages, fruits, desserts et confiseries ne comportaient pas de service à proprement dit.

     

      

    Les hors d'œuvre, figurent du début à la fin, ils ne constituent pas un préambule fugace, mais un accompagnement perpétuel. Les "hors d'œuvre", petit plat typique, catégorie de mets d'une facture nouvelle annoncent les raffinements du XVIIIème siècle où s'exprime la capacité d'invention des maîtres queux.

     

    On retrouve des traces de ce service à la française, aujourd'hui encore, sur les tables bourgeoises, lors des repas officiels, mais aussi dans les menus dominicaux et fêtes familiales. 

     

      

      

    A la cour de Louis XIV

     

    Le repas royal était très réglementé "Le Grand ou Petit Couvert" et Louis XIV ne goutait pas à tous les plats, il s’en faut de beaucoup.

      

    Il mange toujours plusieurs potages, reprend de la volaille ou du gibier. Il lui arrive même de laisser passer plusieurs plats sans y toucher pour se régaler d'une sauce dont on aurait peine à imaginer le mode de consommation. Le pain grillé et émietté épaississait les sauces jusqu'à les rendre solides, car Louis XIV, n'utilisait presque pas son couvert, préférant manger avec les doigts.
     

      

    Dans le reste du royaume au XVIIème siècle
    Seuls les aristocrates peuvent se permettre de tenir en permanence le genre de table dont la réputation est parvenue jusqu'à nous.

      

    Dans une noble maison et de train important, le repas normal est au minimum de 3 services comptant 3 plats.
    Les entrées qui comportaient des abats ou des pâtés  nommés entrées volantes.

     

    Les services  selon les cas et le nombre des convives  peuvent être composés :

      

    - de 3 potages, 3 entrées, 3 rôtis
    - ou 3 potages, 3 poissons, 3 entrées

    - ou encore 3 potages, 3 poissons, 3 rôtis

    - plus les hors d'œuvre, fruits, fromages et desserts.

     

    Dans notre vie moderne, un menu tel que celui-ci est inconcevable.

      

    Dans nos menus actuels en admettant le principe d'un seul potage servi au choix, tous les plats doivent obligatoirement s'harmoniser entre eux pour être servis sur une seule assiette.

     

    Toutefois, un repas conçu tel qu'il l'était au grand siècle, facilite grandement le service. Les plats sont posés simultanément sur la table.

      

    A cette époque, le "service" commençait dans l'ordre chronologique en fonction de l'importance des convives.

     

    Les soupes, les marinades, et les pâtés tiennent une place prépondérante dans la composition variés des menus, compte tenu de la difficulté d'approvisionnement et de conservation des aliments.
     

      

      

    La composition d'un menu du XVIIème siècle

     

    - Le potage est incontournable pour un repas, et il était de bon ton d'apporter une note d'exotisme se "conjuguant" avec le potage en ajoutant un légume, des fruits ou un sorbet, voire un dessert.

     

    - Les poissons, la marée arrivent à Paris venant de Dieppe de Fécamp ou d'Honfleur. En même temps, la carpe et l'anguille font concurrence au saumon  saisonnier.

      

    L’anguille dont on connaît la vigueur jouit depuis le Moyen Age d'un préjugé favorable la plaçant au tout premier rang.

      

    Le pâté d'anguilles, la terrine de saumon, la carpe à l'ancienne rivalisent avec la lamproie, les aloses et le hareng. Les trois premiers sont de conservation facile.
    - Pour la viande, on aime les pieds de veau ou de porc farcis, on affectionne les hures et les fromages de tête. Le gibier devait être mangé faisandé (par souci de facilité).

      

    Les sauces sont lourdes, grâces et encore très épicées.
    - Les desserts, inconnus du peuple, sont l'apanage de l'aristocratie.

      

    Ils sont multiples et très sucrés : glaces et sorbets surtout en été, croquembouches,  fleurs cristallisées en sucre (violette, rose, etc.),  fruits exotiques frais ou confits ...
    La France en tant qu'empire avait le privilège des aliments rares. Des possessions lointaines, il fallait tirer sinon du profit, du moins quelque vanité.

    L'ananas, le rhum, le sucre, les dattes, les cédrats (citrons), la pintade, ou la tortue de mer etc...voilà ce qui donnait la note de luxe aux tables aristocratiques.

     

    Ces menus étaient dits de "tous les jours", pour les grands du royaume en tous cas.
    " Ce qui est Royal, de fête, doit être dispendieux et unique ! "
    A la cour de Louis XV

     

    Louis XV, déroge aux contraintes des repas réglés et il s'entoure souvent de quelques amis pour le souper qu'il donne dans son Petit Appartement ou dans ses Cabinets, les dames y sont en majorité. Outre le choix des convives, le nombre de domestiques est réduit au minimum afin de favoriser une certaine discrétion liée à un esprit de libertinage. La forme de la table, ronde ou ovale, l'utilisation fréquente après 1750 de services en porcelaine opposent ces soupers aux repas officiels.

     

    C'est pour ces soupers que se crée une partie de la gastronomie française.
    Un autre changement fondamental va s’opérer, la transformation du service des repas. Dès le début du XVIIIème siècle, on peut voir dans la littérature culinaire la description de ce qui est appelé le service “à la russe”.

     

      

      

      

      

    Le service a la russe
     

    Il s’agit, en fait, de servir les divers plats du repas les uns après les autres, en les présentant directement au convive. Les mets sont découpés et arrangés en cuisine, et peuvent être consommés chauds, dans la perfection de leur préparation.

     

     

      

    Ce changement a une autre conséquence:

      

    désormais, les verres sont disposés sur la nappe de la table, devant les convives. Ils font partie du décor, et les manufactures inventent alors les services de verres à vin, à liqueur, à champagne qui commence à être connu.  Le raffinement est le maître mot qui définit le mieux les dîners et soupers.
     

    A la cour de Stanislas Leszczynski

    A Lunéville, "le petit Versailles lorrain", demeure habituelle de la cour de Stanislas, la vie s'organise à l'image de la cour de Versailles.
    Gourmet reconnu, Stanislas est attentif à la qualité des repas servis à la cour.

      

    Il consomme beaucoup de volailles et de gibiers, adore les crudités, raffole de melons. Les faisans viennent de son élevage de Vitrimont et les poules de ses fermes sont de race "sarnates".

      

    Les poisons tout particulièrement le "Karas" sorte de brème proviennent de ses étangs.

      

    Stanislas se délecte des plats polonais qu'il apprécie beaucoup.

      

    Pour le vin, à la cour du Duc de Lorraine, on consomme la production locale limitée au gris des collines de Toul et des côtes de Meuse, mais Stanislas préfère certainement par nostalgie le tokay de Hongrie qu'il réserve à sa table.
    Stanislas devient franchement gourmand pour les desserts. I

      

    l apprécie biscuits, bonbons, nougats et le fameux Baba que lui confectionne son inséparable cuisinier-pâtissier François Richard, et son successeur   Gilliers. De cette période, parmi les pâtisseries les plus connues, on peut citer la madeleine et le baba.
    Il aime à surprendre ses invités avec d'extravagants "surtout" composition architecturale réalisée en céramique et métal dotée de divers contenants sortant du plancher par un astucieux système hydraulique.
    Stanislas déteste s'attarder à table.

      

    Le repas réglé comme une horloge ne dure qu'une heure. Les musiciens du palais jouent pendant la durée du service qu'ils rythment avec force à coups de cymbales et de sonneries de trompettes. Les visiteurs non initiés goûtent avec plaisir le vendredi réservé aux instruments à cordes.
    Evolution de la cuisine au XVIIIème siècle

     

      

      

    C’est au XVIIIème siècle que se cristallise le concept de "nouvelle cuisine". Pour la première fois, la cuisine est appréhendée comme une harmonie de différents mets.

      

    L’idée du naturel et de la qualité surpasse enfin celle de l’abondance.

      

    Dés lors, la grande cuisine française va établir ses règles, son influence et étendre sa domination sur toutes les cuisines du monde occidental, au point de devenir un symbole international de qualité et de prestige.
    Cette haute cuisine se développe à la cour de Louis XIV / Louis XV et chez les plus grands  aristocrates, puis dans les riches demeures particulières.

      

    Elle devient l’affaire d'hommes spécialisés, cuisiniers, pâtissiers, confiseurs...
    Les aspirations de la bourgeoisie vers toujours plus de raffinement vont accélérer l’évolution des fastes de la grande cuisine. La noblesse qui se voit imitée dans ses goûts et sa distinction va, pour garder ses distances, redoubler de fastes culinaires, lesquels seront, à leur tour, copiés par les bourgeois. Les bouleversements de la Révolution n’y changeront rien.

     

    Des maisons plus modestes et bourgeoises, va émerger une cuisine que l’on appellera “bourgeoise” puis “régionale”, pratiquée par des cuisiniers non professionnels et, le plus souvent, des femmes.

     

    Les femmes ont un grand rôle dans cette évolution, mais elles seront les oubliées de l'histoire de la gastronomie au profit des hommes.  Les grands cuisiniers ne peuvent véritablement officier que dans la capitale, voire dans quelques  villes de province.

     

      

    Dés le XVIIème siècle, s’opère un déclin du goût pour les épices.

      

    La France qui, de tout l’ Occident, avait été le plus grand consommateur d’épices, ce qui lui a valu son statut de nation gastronomique, s’en désintéresse, alors que les épices continuent à être très appréciées dans tout le reste de l’Europe.

      

    Il n’y a plus guère que le poivre, le clou de girofle, la cannelle et la muscade en quantités discrètes, qui trouvent grâce au palais des français. A cette époque, les étrangers s’étonnent même du peu d’épices utilisées en France.

      

    Les herbes aromatiques ont également changé: l’hysope, la rue, la marjolaine, la menthe ou la tanaisie disparaissent et sont remplacées par le thym, le laurier, le persil, la sarriette, la ciboulette, l’estragon et le romarin.

     

    En fait, il semble bien que la grande cuisine française ait délaissé ce qui avait fait sa distinction par le passé pour prendre une nouvelle inspiration dans des ingrédients plus simples, plus naturels, avec pour inspiration la  cuisine bourgeoise et paysanne. Tels sont bientôt les critères du bon goût et du style culinaire à la mode…   

      

      

      

      

      

    Les influences de la religion dans la gastronomie

     

    La pratique religieuse, plus développée dans les siècles passés qu’aujourd’hui, a affecté les habitudes alimentaires. Entre le grand carême, les petits carêmes, les veilles de fêtes et les jours de jeûne eucharistique, on peut considérer que pendant plus d’une moitié de l’année, les catholiques proscrivent l’alcool, les rapports sexuels et la consommation de viande. L’interdiction s’étend aux graisses animales, ce qui posait un gros problème dans les régions qui ne disposaient pas de l’huile végétale ( d’olive, de noix, etc..)

     

    À Rouen, au Moyen Âge, les bourgeois ont payé une tour de la cathédrale, appelée " tour du beurre " pour obtenir de l’Église l’autorisation de manger du beurre en carême. De larges assouplissements sont intervenus à partir du Concile de Trente au XVIème et surtout au XVIIème siècle.

     

    Cette autorisation acquise au XVIIème siècle, le beurre est utilisé durant le carême et les jours de jeûnes. Absent des recettes du Moyen Age, le beurre triomphe enfin. Il est mis rapidement à toutes les sauces ! Adopté par l’élite sociale, il devient à l’instar des truffes l’une des caractéristiques de la grande cuisine.

      

      


     

    Dés 1635, l'utilisation du beurre conduit à l'élaboration du feuilletage, réinventé par Claude Gellée de Toul (La pâte feuilletée était connue des Grecs). Cette pâte feuilletée donne naissance à une multitude de vols au vent, croûtes, et sera créée la  "bouchée à la reine " destinée à  Marie Leszczynska.
     

      

      

    Les sauces : élément primordial

    Déjà employés dans la cuisine, le saindoux, lard et huiles, on ajoute du beurre dans la confection des sauces. C’est en effet, à cette époque que l’on assiste à cet élément primordial de la cuisine classique, les sauces  qui sont d’une conception radicalement différente, des  “potages liants” médiévaux.

      

    En accompagnement du poisson, voici la “sauce blanche”, encore un peu acide à cause de sa petite quantité de verjus, mais rendue liante et épaisse grâce au beurre. La crème fraîche est encore négligée par les cuisiniers.
    L’ancêtre de notre beurre blanc est recommandé pour accompagner les poissons !

      

    Toutes les autres sauces sont réalisées à base de bouillon de cuisson de ragoût et sont liées à la farine, aux jaunes d’œufs ou encore de pain, et additionnées de beurre.

      

    Le roux est né (nouvelle base liante).
    La réduction est une nouvelle technique pour donner consistance aux sauces.

      

    Elles sont conservées dans des récipients séparés, afin d’être utilisées dans la confection de diverses préparations. L’événement est de taille dans l’histoire des techniques culinaires.
    L’autre grande innovation est l’apparition des jus et des coulis, ancêtres des fonds, dont les cuisiniers développeront toute une théorie au XIXème siècle.

      

    Les jus sont des déglaçages de viandes rôties dans des récipients couverts, qui peuvent être réservés à divers usages, et les coulis sont très proches des fonds de sauces modernes.

     

    Dans cette recherche de nouvelle sauce: La sauce  "Mahonnaise", rapportée de Fort Mahon aux Baléares par le maréchal de Richelieu d’où son nom de Mahonnaise devient ensuite mayonnaise ainsi que la sauce "béchamel" inventée par Bechameil.

     

    De nouveaux plats font leur apparition au milieu du  XVIIIème siècle :"les chaud-froid".
    Le pâté de foie gras d’Alsace apporté à Versailles par le cardinal de Rohan sous Louis XV, connaît une vogue qui ne fera que s’accroître et, en Normandie, une certaine Marie Marel dans son village de Camembert prépare un fromage qui fera les délices du monde entier.

     

    Enfin, la séparation rigoureuse qu’établissent les Français entre le salé et le sucré se met vraiment en place à partir du milieu du  XVIIIème siècle.
     

     

      

      

    La pomme de terre
    Il semble que l'appellation ‘‘pomme de terre ‘’ est utilisée pour la première fois en 1762 par le botaniste Henri Louis Duhamel du Monceau.

     

    La pomme de terre va définitivement faire son entrée sur les tables françaises, vers la fin du XVIIIème siècle grâce aux efforts de Parmentier qui voulait à tout pris améliorer et étudier la qualité d'un tubercule à chair blanchâtre dont il avait découvert l'usage culinaire en faisant la guerre au Hanovre.
    En effet, alors qu'il était prisonnier de guerre en Prusse durant la guerre de Sept Ans, il réussit à survivre grâce à ce légume.

      

    Il se heurte aux paysans qui ne voient, dans la pomme de terre, qu'une nourriture bonne pour les cochons. Dans certaines provinces on dit même qu'elle donne la fièvre. En effet mal conservée la pomme de terre peux être toxique, la peau devient verdâtre et renferme un alcaloïde, la solanine concentrée surtout dans la peau.

     

      

    Louis XVI confronté devant la montée du peuple contre le prix du pain demanda aux botanistes et autres savants de trouver un substitut qui pourrait remplir le ventre du peuple.
    C'est ainsi que Parmentier présenta sa "bouillie" à la cour de Versailles qui reçut l'accréditation et son nom passa ainsi à l'histoire et ce féculent prit sa véritable place dans l'alimentation quotidienne.

     

      

    Le "restaurant"  En 1765, un certain Boulanger, dénommé aussi Champ d’Oiseaux, ouvre une sorte de petit cabaret dans la rue des Poulies (aujourd’hui rue du Louvre), où il sert des “restaurants”, des bouillons à ses clients.
    Le mot “restaurant” a fait fortune et depuis est employé dans de nombreux pays. À l’origine, il s’agissait d'un terme médical (un bouillon revigorant), ensuite une vente ambulante où les crieurs vantaient leurs bons " bouillons restaurants ", c’est-à-dire " bons pour la santé". 

      

    Boulanger offre également des volailles bouillies au gros sel et des œufs frais. N’étant pas traiteur, il n’a pas encore le droit à cette époque de vendre ragoûts ou plats en sauce...
     

    La cuisine une affaire de spécialiste

     

      

    Tandis que l’aristocratie se distingue en érigeant dans ses cuisines ce qui doit être “le bon goût", la bourgeoisie qui lui emboîte le pas, devient un public assidu des nouveaux livres de cuisine.

      

    Ces derniers énoncent en précepte de base que les aliments doivent garder le goût que leur a conféré la nature.
    Dans les grandes cuisines, règne une querelle sans merci qui divise toujours avec autant d’âpreté les Anciens et les Modernes.

      

    Pour ces derniers, seules comptent la simplicité et la pureté “naturelle”. Ce mouvement est bien établi dès les années 1740, mais que ce mot de “simplicité” ne trompe personne. En réalité, cette cuisine nouvelle exige un travail extraordinaire et dans les plats, se mêlent quantités de saveurs, peut-être “naturelles” au départ, mais dont le résultat est d’une extrême complexité.

      

    Les ingrédients sont de plus en plus luxueux, les mélanges de base fort chers et compliqués, et les combinaisons de plus en plus recherchées.
    On parle beaucoup de théorie dans les cuisines. La cuisine des aristocrates reste une affaire d’hommes et tous les grands auteurs culinaires de l’époque sont d’accord pour que l’on fasse table rase de l’encombrante cuisine des siècles précédents.

     

    Il s’agit de repas servis pour un nombre très restreint de convives, avec un minimum de domestiques et où la qualité de la cuisine est de tout premier ordre. Le “bon goût” s’allie désormais à une intimité faite de convivialité. Les manières de table se modifient et pour répondre au besoin d'intimité des  " soupers fins " l'utilisation de la  "sonnette" se généralise, une invention du marquis de Rouillac (mort en 1662).
    Le dîner philosophique !
        Un clic sur la photo pour plus d'informations

     

     

     LA VIE au QUOTIDIEN au XVIIIè siècle

     

      

    Voltaire laisse la parole à Diderot

      

      

    Dans ce siècle, les théories scientifiques modernes se mettent en place, la philosophie est en pleine effervescence et la Révolution se prépare.
    De ces repas, sont nées des idées humanistes, qui ne seront prises en compte qu'après la Révolution.
    Ces conversations brillantes, bien à l'écart des princes, sont l'une des caractéristiques essentielles du XVIIIème siècle où les idées font leur chemin à partir des salons et des cafés.
          - Consulter l'encyclopédie de Diderot / d'Alembert

     

     

     

    Les repas de société

     

    Afin de redonner un certain lustre à la vie de Cour, Louis XVI et Marie-Antoinette inaugurent les "repas de société" auxquels sont conviés une quarantaine de personnages, sélectionnés pour leur condition ou pour leur mérite.
    Chez les aristocrates et chez les très riches, elle est d’un raffinement et d’un luxe extrême et exige une main-d’œuvre très spécialisée.

      

    Un menu d’apparat se compose alors de 4 services, comprenant plusieurs plats chacun, plus un 5ème service de “desserts”, préparé à l’office et comportant confiseries, glaces pâtisseries et autres friandises.
    Dans la bourgeoisie, faute de pouvoir suivre les tendances aristocratiques, on pratique une sorte de cuisine de compromis, en simplifiant et diminuant plats et ingrédients.
    L’aristocratie éclairée ne dédaigne pas cette cuisine bourgeoise soit par souci de santé, soit à la lumière des nouvelles idées par souci d’égalité. Quelques ouvrages sur la cuisine propagent dans les familles de province les principes de la cuisine bourgeoise qui comme toute cuisine de cette époque est essentiellement parisienne. 

     

    La révolution ?

    C'est une époque enthousiaste et tragique, où se côtoient, festins et famines. Les dirigeants révolutionnaires sont souvent de fameux gourmands. Même chez les condamnés, on festoie. Restaurateurs et traiteurs ont des contrats avec les prisonniers qui en ont les moyens, et qui se font servir d’exquises nourritures avant d’aller à la guillotine !  En 1789, Antoine de Beauvilliers, qui a dirigé les cuisines de la Maison royale ouvre à paris, rue Richelieu près du Palais-Royal, le premier restaurant tel que nous le concevons.

      

    Comme à son ouverture, son établissement était très fréquenté par des aristocrates, Beauvilliers est emprisonné durant 18 mois sous la Terreur, mais a la chance de sauver sa tête. Lors de sa sortie, il ouvre un autre restaurant, Galerie de Valois, toujours au Palais-Royal, qui deviendra un haut lieu de la gastronomie.
     

    L’ère des grands restaurants a commencé !
     

    Les aristocrates ont fui et leurs cuisiniers et maîtres d’hôtel se retrouvent sans emploi. Ils n’ont d’autre solution que de se faire restaurateurs. Certains, comme Beauvilliers, Méot ou Véry deviennent des célébrités nationales.
    La haute cuisine est descendue dans la rue, les grands chefs ont des restaurants, et n’importe quel citoyen, du moment qu’il a de l’argent, peut manger comme le faisaient les grands aristocrates disparus. Sous le Directoire et jusqu’au début de l’Empire, lorsque s’éloignent enfin les horreurs de la Terreur, l'on assiste à une frénésie de gourmandise et jouissance, une envie irrépressible de plaisir.

      

    La France se remet à vivre.
    Les petits soupers du XVIIIème siècle, avec leur raffinement dans la séduction sont remplacés par des repas intimes dont le seul but est la jouissance des papilles. À ces agapes en comité restreint s’oppose, tout au long de ce siècle riche en événements politiques et diplomatiques, une grande cuisine vouée au gigantisme.  La France de cette époque imagine être le phare culturel des sociétés civilisées, le nombril du monde.

      

    Paris est donc la capitale mondiale de la cuisine et du goût.
    Les conditions de travail ont considérablement évolué dans les cuisines. Non seulement le fourneau a fait son apparition, mais il est même en fonte et de plus en plus perfectionné. Cette merveille de modernité permet désormais de rôtir, cuire au four, braiser, griller...
    Durant ce siècle, que l’on a qualifié peut-être un peu trop arbitrairement: “Âge d’or de la gastronomie française”, vont s’affirmer les grands principes de la technique culinaire, qui serviront  de modèle à la gastronomie internationale. Des fourneaux des grands cuisiniers, vont naître des plats qui feront le tour de la planète et deviendront de grands classiques.
    Recueils et ouvrages sur la cuisine du  XVIIème et XVIIIème siècle
    Comme les encyclopédies du XVIIIème, les ouvrages traitant de la cuisine et de la gastronomie participent à la transmission d'un savoir à un large public.
           - Quelques rares ouvrages et recueils pour vous initier à la gastronomie du XVIIème et XVIIIèmesiècle.

           - Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné de Diderot et d'Alembert

     

    Vous êtes intéressés par l'art culinaire du XVIIIème siècle ou si vous souhaitez m'apporter plus d'informations,

    merci de me contacter.

     

    Bruno DENISE

    Ancien chef pâtissier nancéien

    Si vous êtes de passage à Nancy !  Venez découvrir un restaurant Historique, installez-vous à la table et découvrez, dans une douce ambiance, les gravures d'époque vous présentant la vie et la gastronomie au XVIIIème siècle en Lorraine.

     

     
    Le restaurant Historique / 

    7 rue Gustave Simon / 

    54000 NANCY

     

    www.latabledestan.com             info@latabledestan.com                  -    tél  : 03 83 35 36 52

      

      

     

     

     

    Sources :

    http://stanislas.pagesperso-orange.fr/stanislas/stanislas_gastronomie.htm
     


     

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    Le bénédicité 

    Le Bénédicité

     

    Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’usage d’une pièce réservée aux repas se répand, et la table de la salle à manger devient un meuble à part entière.

      

    Auparavant, la table était « dressée » dans les antichambres, les salons ou les chambres, avec des planches posées sur des tréteaux. Elles étaient démontées en dehors des heures de repas.

      

    Nous assistons ici à une scène familière, celle du bénédicité précédant le repas. Cette prière est adressée à Dieu pour lui demander de bénir le repas et ceux qui l’ont préparé. Les regards de la mère et de la grande sœur descendent vers le jeune enfant qui s’apprête à réciter sa prière. Le geste est arrêté, et le temps suspendu.

      

    Suivez des yeux l’inclinaison du corps de la mère.

      

    Associé à l’ellipse de la table, il forme une sphère qui englobe les personnages et renforce le caractère intime de la scène. Assiettes et soupière à oreillettes, sur la table, ustensiles, bouteilles et pichets, sur une étagère, évoquent le quotidien. Éloignez-vous et remarquez que le point de vue adopté par le peintre semble être celui de l’enfant qui, comme nous, lève les yeux vers sa mère.

    La disposition en oblique de sa chaise nous ouvre la scène.

    Sources

    © 2010 Musée du Louvre / Angèle Dequier

      

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    LE SALON DE MADAME D'ÉPINAY

    À l’âge de dix-neuf ans, elle est mariée à son cousin germain, l’aîné des fils du fermier général de La Live de Bellegarde, Denis Lalive D'Épinay (1724-1782) qui est destitué de son poste en 1762.

    Les premières années de cette union furent heureuses, ayant de lui deux enfants dont une fille morte en bas âge, mais elle souffrira vite du libertinage de son époux et, surtout, de ses prodigalités.

    Une séparation de biens prononcée en 1748, assura une position financière confortable à Louise.

    Elle ouvre alors un salon à Montmorency dont le philosophe dirigeant est GRIMM qui n'a rien à voir avec les deux frères collecteurs de contes.

    Ce salon reçut Marivaux

    , Jean Jacques ROUSSEAU et les encyclopédistes introduits par Voltaire et DIDEROT. 

     

    1756: Madame d'Épinay (1726 -1783) fait construire l'Ermitage près de Montmorency. ROUSSEAU s'y installe avec Thérèse et sa mère.

     

    L'impatience d'habiter l'Ermitage ne me permit pas d'attendre le retour de la belle saison; et sitôt que mon logement fut prêt, je me hâtai de m'y rendre. (Confessions, IX)

     

    ROUSSEAU a une passion violente et inassouvie pour Madame d'Houdetot

    belle-soeur de Madame d'Épinay. Il publie pour elle "Lettre à Sophie". Il subit alors les reproches des Encyclopédistes et la jalousie de Madame d'Épinay.

     

    1770: ROUSSEAU revient à Paris et instruit le procès de ses détracteurs, ses anciens amis.

    Ses lectures des Confessions, dans les salons parisiens, choquent au point que Madame d'Épinay qui redoutait que Les Confessions ne révèlent l'existence de partenaires multiples des divers ébats passés, s'emploie à faire interdire leur lecture publique.

     

    1771: Le salon de Montmorency se transporte à Paris où s'ajoutèrent les ambassadeurs des États Européens.

     

    Elle écrit alors, l'Histoire de Madame de Montbrillant, afin de parer à des attaques sur sa vie privée de la part de Rousseau. Sa rédaction porte le nom de «Contre-confessions».

    Elle y détaille et justifie, entre autres, pourquoi elle en est un jour venue à tromper son époux. Il s’agit de pseudo-mémoires puisque les noms sont modifiés.

    Grimm et DIDEROT aideront Louise d'Épinay à rédiger son livre, notamment en faisant un portrait à

    charge de Jean Jacques ROUSSEAU sous les traits du personnage de René.

    Cet ouvrage, ne paru que tronqué et qu'à titre posthume en 1818.

      

      

     

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    Historique

    Jusqu’au XVIIIe siècle la seule méthode de préparation connue est la décoction encore utilisée aujourd’hui utilisée avec la méthode de préparation du café turc.

    Puis en 1710 les Français commencent à le préparer en infusion en utilisant un tissu servant de filtre.

    Les premiers services à café

    Deux formes spécifiques de cafetière existent alors au XVIIe et XVIIIe siècle et l’on date le modèle le plus ancien vers l’année 1688.

    Ce modèle provenant d’une coffee house anglaise servait aussi bien à la cuisson qu’au service du café. Il est légèrement conique et à fond plat, coiffé d’un couvercle lui aussi conique et pourvu d’un long bec verseur et d’une anse à l’opposée du bec.

    Ce modèle en métal de fer blanc ou de cuivre est placé directement sur les flammes ou la braise. Le second modèle disponible lui à partir du XVIIIe siècle ressemble à la chocolatière, il est piriforme à fond plat, puis tripode avec un manche tubulaire placé à la droite du bec verseur avec un couvercle.

    Seul l’absence du trou au sommet du couvercle le distingue d’une chocolatière. Le manche latéral va plus tard disparaître pour laisser la place à une anse verticale placé à l’opposé du bec verseur préfigurant nos cafetières actuelles.

    Une petite cafetière pour une seule tasse se nomme alors cafetière « égoïste ».

    Un service cafe classique se compose d’une cafetière (18cm) de 6 tasses et soucoupes avec leurs petites cuillères, d’un pot à crème et d’un pot à sucres.

    Pour le service du café on se doit d’ébouillanter la cafetière verseuse avant d'y mettre le café.

    Savoir servir le café

    La verseuse est de préférence en porcelaine ou en faïence et l’on déconseille l'argent qui modifie le goût du café. Les tasses seront petites pour le café expresso et grandes pour le café au lait. Alors qu’il incombe à l’homme de servir le vin à table c’est à la maîtresse de maison qu’il revient de servir le café.

    A la fin du repas on fait passer les convives au salon et l’on apporte le café sur un plateau accompagné des tasses dans leur soucoupe avec la petite cuillère dans la soucoupe (et jamais dans la tasse).

    Si vous servez le café à table et non pas au salon vous pouvez débarrasser la table en laissant uniquement les verres d’eau. Le plateau peut être préparé à l'avance mais le café doit être bu immédiatement et le plus chaud possible alors il est préférable de le préparer au dernier moment.

    Le premier café produit étant plus dense et crémeux que le dernier il est important de remuer la cafetière avant le service, afin d’obtenir une boisson d’intensité uniforme. Le café se sert à droite de l’invité avec la cuillère à café posé dans la soucoupe à droite de la tasse.

    Le sucre est présenté dans un sucrier. Le café lui est préparé à la cuisine et versé dans une cafetière verseuse. L'hôtesse verse alors le café devant la personne qui en désire, puis lui passe la tasse.

    Pensez aussi à avoir du décaféiné à offrir à vos invités de même que des infusions ou du thé que vous servirez dans des tasses à thé. Et l’on propose toujours une deuxième tasse de café ou de tisane.

     

    Café servi
    © Chris Witko

     sources

    excellent blog -  EXPRESSO

    http://www.machine-expresso.net/service-cafe.php

     

     

     

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    Epices et condiments - Histoire du poivre...
     

     

    Le Poivre :
     
     
    Le poivre se raconte comme une belle histoire, car sa conquête a accompagné quelques une des plus incroyables aventure de l’humanité . Enjeu commercial, il était l’objet de grandes tentations qui ont entraîné les hommes dans de grandes expéditions et des guerres meurtrières.
     
     
    D’une forte valeur marchande pour un poids modeste, le poivre a représenté l’un des grands moteurs de l’essor commercial du monde. La magnificiance des riches s’appréciait d’ailleurs aux réserves de poivre constituées en raison de l’incertitude de l’approvisonnement des marchés
    Cette épice servait de monnaie d’échange :

     

    Elle constituait une dot, réglait les impots ou payait les loyers. Dans un procès, les plaideurs tentaient d’influencer les juges en leur faveur, par des dons de poivre ou d'épices. Pour plaider, il vous faudra de l’argent…pour les conclusions…et les plaidoieries des avocats…pour les rapports de substituts des épices .... écrit Molière dans les fourberies de Scapin...

     

    "Il me redemandait sans cesse des épices , et j’ai couru dans toutes les officines pour chercher la boite aux épices.." écrit Racine dans les Plaideurs.

     

     
    Il est supposé d'ailleurs que payer en espèces voulait dire payer en épices…

      

    Un rôle essentiel dans notre histoire :
     
     
    De l’Indoustan, le poivre traverse le monde Persan, vers le IV siècle avant notre ère, pour arriver dans les cités grecques. La quête du poivre était l’un des objectifs de la conquête d’Alexandre le grand. Le poivre de l’Inde parvenait à Jérusalem au temps de Salomon et a enrichi pendant des siècles les villes phéniciennes de Tyr et de Sidon.

     

     

      

    Le roi Salomon
    Pline naturaliste et écrivain du premier siècle après JC a décrit le chemin long et compliqué de ce négoce oriental .
     
     
    Pline l'Ancien

     

     
    Il allait par la mer de l’Inde au port de Bérénice, sur le golfe arabique,ensuite par terre et par chameaux jusqu’à Copos sur le nil, enfin par navigation sur le fleuve jusqu’à Alexandrie, richissime entrepôt et centre intellectuel de renommée mondiale.

      

     

    En l’an 410, Alaric, Roi de wisigoths, dit à Rome qu’il allait investir et piller, parmi d’autres richesses 3000 livres de poivre. La renommée de ces épices s’étendit ensuite vers l’Italie. L’empire romain dont les limites s’étendront progressivement d’un bout à l’autre de la Méditerranée appréciait le poivre.

     

     

     

     
    Au VI ème siècle, le prophète Mahomet issu de la tribu marchande des Quoraîchites tira avantage de ces courants d’échanges commerciaux, où les épices tenaient une large part, pour propager son message.

      

    Elles étaient d’autant plus appréciées qu’elles favorisaient le commerce, satisfaisaient aux plaisirs alimentaires et rentraient dans les pharmacopées dispensées par les médecins arabes. 

     

     

    La fin d’un monopole :

     

      
    Au XI ème siècle, les italiens acheminaient le poivre par la mer méditerranée, puis passant les Alpes, il négociaient leurs marchandises dans les foires de Lyon ou de Champagne ce qui permettait une large redistribution sur toute l’Europe du nord.

      

     
     
    Marseille bénéficie de ce commerce juteux, en tirant le meilleur profit du monopole que les vénitiens partagent avec leurs fournisseurs arabes venus d’Alexandrie. La maitrise du commerce et de l’approvisionnement des épices devient alors un objectif essentiel pour les Portugais et les Espagnols. 

     

     

     
    Le vieux Port de Marseille

      

    Un atout médicinal :

     

     
    Les connaissances médicinales héritées des civilisations les plus anciennes sont étudiées par le médecin philosophe arabe Avicenne dès le XI ème siècle.

     

    Au temps de Charlemagne, les corps des chevaliers morts de Ronceveaux, comme plus tard celui de Saint-Louis seront conservés grâce à un mélange d’épices. 

     

     
    Charlemagne

     

     
    " ben sut lavez de piment et de vin " Le piment est ici un vin miellé et épicé au poivre, à la cannelle et aux clous de girofle. 

     

     
     
    Roland à Roncevaux
    Des universités de médecins sont créées par les papes à Bologne, à Padoue et à Montpellier .
    On y prépare des baumes contre la douleur à base de poivre. 

     

     
     
    Le Moyen Age :

      

    Au XVI ème siècle la haute société d’occident raffole de la graine du poivre. C’est l’âge d’or de la cuisine épicée. 

     

     

    Cette cuisine nécessite une provision importante d’épices ainsi que le montre l’inventaire de Jeanne d’Evreux veuve du Roi Charles IV le bel et réalisé en 1372.

      

    - 6 livres de poivre

     

    - 23 livres et demi de gingembre

     

    - 13 livres et demi de cannelle

     

    - 5 livres de graines de paradis

     

    - 3 livres et demi de girofle

     

    - Etc…

     

      
    Le comte Guillaume de Limoges a dans son cellier des tas de poivre amoncelés comme des glands pour les porcs où un officier remplit un panier à la pelle pour les besoins de la cuisine.

     

     
    Tous les plats au Moyen age contenaient une grande quantité d’épices. On peut alors se demander comment ces gens pouvaient en absorber autant à la fois.

     

     

     

     

      
    On peut aussi penser que les épices permettaient de camoufler certaines odeurs des produits carnés car à cette époque les moyens de conservation étaient inexistants ou presque sauf l’hiver.

      

    Ces mélanges éliminent aussi les saveurs particulières .

      

    Tout les aliments devaient donc avoir des gouts très forts.

     

     

     

     

     

     

    Vinaigrier et Moutardier au Moyen-Age

     

     

     

     

     

    La course au Poivre

     

     

     

     

     

    Dès le XV ième siècle, la course au poivre et aux épices a conduit à reconnaitre les côtes africaines, établir la route des indes et des épices et de découvrir l’Amérique.

     

     

     

    En 1497, Vasco de Gama franchit le Cap de bonne Espérance à la pointe sud de l'Afrique et débarque en Inde en 1498. Des commercants arabes lui demandent. .. Mais comment diable es tu venu ici..." Nous cherchons des épices et des chrétiens" fut sa seule reponse. A dater de ce jour le monopole Arabe et Vénitien s' effondrera très rapidement.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vasco de Gama

     

     

     

     

     

    Diversification des origines.

     

     

     

     

     

    Petit a petit la valeur économique du poivre s'affaiblit avec la multiplication des sites de culture.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pierre Poivre botaniste et navigateur francais du XVII ième siècle réussit a transplanter des poivriers à l'ile Maurice puis dans les differents empires coloniaux

     

     

     

     

     

     

    Pierre Auguste Poivre
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    La Veuve et son curé - Jean-Baptiste Greuze

    Le « saint » prêtre du XVIIIe siècle

    La Veuve et son prêtre, Jean-Baptiste Greuze (seconde moitié du XVIIIe).

    Enclenchée dès le début du XVIIe siècle, la Réforme tridentine ne parvient à son aboutissement qu’à la toute fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Le clergé séculier atteint sa période de maturité et l’idéal du « saint prêtre » du concile de Trente prend véritablement forme.

    Jamais le clergé ne fut d’aussi bonne qualité et la christianisation aussi forte qu’au XVIIIe siècle.

     

    I. Profil des curés

    Les prêtres sont généralement issus du milieu urbain : 40 à 50 % des prêtres du royaume (sur un échantillon d’une trentaine de diocèses bien connus) sont nés en ville. A Reims en 1773-1774, 50,5 % des curés viennent des villes ; dans le diocèse de Toulouse, 55 % du clergé est issu des villes (alors que la population urbaine représente 41 % de la population du diocèse). Au niveau national, certaines régions sont exportatrices comme la Bretagne et l’Auvergne, d’autres déficitaires comme Bordeaux (en 1772, un tiers des curés sont extra-diocésains, venant de 41 diocèses de France voire d’Irlande) ou Lyon.

    L’intérêt de la noblesse et de la haute bourgeoisie pour les cures décline au XVIIIe siècle : ce sont les marchands, petits et moyens officiers (titulaires d’un office), artisans aisés et gros laboureurs qui fournissent le gros des bataillons. Les prêtres du XVIIIe ont donc globalement des origines plus modestes que leurs prédécesseurs.

      

      

    Les curés sont mieux formés. Au milieu du XVIIe siècle, les prêtres ignorants sont courants : la visite pastorale du diocèse de Lyon de 1613-1614 signale plusieurs curés « qui ne savent pas la forme de l’absolution ni des autres sacrements, ayant même peine à lire ».

      

      

    A Rodez au début du XVIe, l’évêque François d’Estaing constate que de nombreux candidats à la fonction confondent les sacrements et les commandements de l’Église ! Ce niveau déplorable n’est plus qu’un lointain souvenir au XVIIIe siècle. Vers 1750, 42 % des prêtres du diocèse de Reims, 64 % de ceux de Bordeaux sont gradués (diplômés) à l’Université. Les collèges des Jésuites ou des autres congrégations religieuses (Oratoriens, Dominicains, Doctrinaires,…) fournissent aussi un bagage intellectuel loin d’être négligeable pour l’exercice du ministère sacré (la rhétorique et les lettres).

    Le séminaire finit par se répandre (tardivement) dans tous les diocèses de France. En 1698, une déclaration royale rappelle cette prescription tridentine aux évêques négligents. Au milieu du XVIIIe siècle, presque tous les diocèses sont dotés d’un séminaire. Les lazaristes sont ceux qui en tiennent le plus grand nombre (56), suivis par les jésuites (32), les sulpiciens (20), les oratoriens (14), les doctrinaires (14) et les eudistes (13).

     

     

     

     

     

    II. La réputation légendaire des curés

    Je ne sais si, à tout prendre, et malgré les vices éclatants de quelques-uns de ses membres, il y eut jamais dans le monde un clergé plus remarquable que le clergé catholique de France au moment où la Révolution l’a surpris ; plus éclairé, plus national, moins retranché dans les seules vertus privées, mieux pourvu de vertus publiques, et en même temps de plus de foi : la persécution l’a bien montré.

      

      

    J’ai commencé l’étude de l’ancienne société, plein de préjugés contre lui, je l’ai finie, plein de respect. » – Alexis de Tocqueville (L’ancien régime et la Révolution).

    Au XVIIIe, les prêtres jouissent d’une image très positive tant auprès de leurs paroissiens que des élites intellectuelles. La proportion de prêtres dont la conduite est critiquée par la hiérarchie diminue dans tous les diocèses de France : 5 % dans le diocèse de la Rochelle vers 1724 (contre 10 à 25 % vers 1648) ; 3,7 % dans le diocèse de Toulouse en 1763.

    Lors des siècles précédents, les prêtres absents étaient monnaie courante (deux tiers de non-résidents dans le diocèse de Rodez dans les années 1518-1528 ; 55 % dans le diocèse de Toulouse au milieu du XVIe ; 77 % dans le diocèse de Limoges en 1560 !) ; de même, un certain nombre de prêtres étaient condamnés pour ivrognerie, coups et blessures ou concubinage : ces cas sont devenus exceptionnels. Le prêtre du XVIIIe siècle devient un modèle, et est généralement apprécié par ses paroissiens.

    Enraciné dans sa paroisse (la moitié environ des clercs sont à la tête d’une paroisse depuis plus de 10 ans), le curé tisse de solides liens d’affection avec ses fidèles. Protecteur de la communauté, visitant les malades et les femmes enceintes, conseillant ses fidèles dans les affaires courantes, éducateurs de leurs enfants, il est, comme l’écrit Restif de La Bretonne « l’arbitre des différends, le consolateur et le secoureur des malades ».

     

    III. La gestion de la paroisse

    Un Prêtre catéchisant des jeunes Filles - Pierre-Antoine Baudouin
    Un Prêtre catéchisant des jeunes Filles, Pierre Antoine Baudouin (1763).

    Gérer une communauté de fidèles n’est pas aisé, comme le témoigne Mgr. de Beauvais en 1781 :

    « C’est une multitude composée de toutes les conditions, de tous les esprits, de tous les caractères qu’il faut réunir dans les principes d’un même culte et d’une même foi ; c’est la discipline des mœurs qu’il faut maintenir, non seulement dans l’ordre public, mais dans l’intérieur des familles, mais dans le secret des âmes qui échappent à la surveillance des lois [...]

     

    ce sont des riches dont il faut ménager la délicatesse et des pauvres dont il faut supporter les murmures ; ce sont des esprits simples et superstitieux qu’il faut éclairer, ou des esprits superbes dont il faut réprimer le faux savoir ; ce sont des caractères froids et indifférents qu’il faut exciter ou bien des zélateurs inquiets qu’il faut contenir ; ce sont des âmes dégradées qu’il faut retirer du désordre de l’iniquité ou des âmes pures et sublimes dont il faut suivre et diriger l’essor dans les régions supérieures de la perfection ».

    Le prêtre doit être à l’écoute de tous ses paroissiens et les surveiller, il vérifie les nourrices et les sages-femmes de sa paroisse dont il contrôle le sérieux et la bonne moralité ; il est aussi un relai de l’autorité royale dont il lit les déclarations lors de la messe dominicale ; il renseigne les officiers royaux ; il consigne les baptêmes, mariages et sépultures dans les registres de la paroisse.

    Dans les périodes calamiteuses (catastrophes naturelles), il peut demander un allègement des prélèvements fiscaux ; lors des épidémies, il organise la résistance en délivrant des certificats de sortie, choisit le lieu où enterrer les morts contagieux et réconforte ses paroissiens. Enfin, lorsque des conflits éclatent au sein de sa communauté (rivalités, violences, vols), c’est généralement lui que l’on vient trouver pour l’arbitrage plutôt que la justice royale.

     

    IV. L’« œuvre sociale » des curés

    ● L’action charitable

    Les contemporains sont unanimes pour saluer l’action charitable des curés. « Je connais plusieurs de ces bons curés de campagne, qui, malgré l’extrême médiocrité de leur prébende, trouvent le moyen de faire infiniment plus de bien que des millionnaires même généreux : leur charité active, industrieuse sait créer mille ressources. Les uns savent préparer des remèdes simples aux malades qu’ils consolent, et s’opposent aux prestiges des charlatans ; les autres, livrés aux travaux de l’agriculture, la perfectionnent par leurs exemples » écrit ainsi Louis-Sébastien Mercier (Mon bonnet de nuit, 1784). Le frère de Restif de La Bretonne, curé de Courgis, nourrit à ses frais durant l’hiver 1749 tous les pauvres de sa paroisse sinistrée par l’incendie de 149 maisons.

    mgr de belsunce
    Mgr. de Belsunce.

    A partir du XVIIe siècle, la charité tend à s’organiser avec la création de bureaux de charité. Gérés par le(s) curé(s) (et éventuellement l’évêque) et des habitants, alimenté par les aumônes, les offrandes, les quêtes à domicile et à l’église, ils distribuent des produits de première nécessité (pain, lait, linge, bois, médicaments,… plus rarement de l’argent) aux « pauvres honteux » ou aux malades. Les individus adonnés au vice et à la débauche, ou ceux qui n’envoient pas leurs enfants à l’école ou au catéchisme, sont exclus de ces distributions.

    Les curés ne font évidemment pas face seuls à la misère de la paroisse. Les congrégations charitables et hospitalières jouent un grand rôle. Les évêques eux-mêmes ne doivent pas être oubliés, un grand nombre d’entre eux s’illustrant par leur dévouement, tel Mgr de Belsunce (1671-1755), évêque de Marseille, qui s’illustre lors de la grande peste de 1720 en allant au chevet des malades ou lors de cérémonies spectaculaires comme l’exorcisation de l’épidémie du haut du clocher des Accoules.

     

    ● Les petites écoles

    L’action éducatrice de l’Église se poursuit au XVIIIe siècle, malgré les critiques naissantes des élites (dont les philosophes des Lumières). cette mission de l’Église est prise très au sérieux comme en témoignent de nombreux articles de statuts synodaux :

    « Il est du devoir des curés et vicaires de prendre soin de l’instruction des enfants de leur paroisse et de leur apprendre non seulement les points fondamentaux de notre foi, mais encore, autant qu’il peut se faire, à lire et à écrire, afin qu’ils soient en état de chanter les louanges de Dieu [...] C’est pourquoi nous leur enjoignons de tenir eux-mêmes ou de faire tenir de petites écoles » (statuts synodaux de Coutances, 1682).

    « Les curés doivent employer tous leurs soins afin qu’il y ait dans leurs paroisses des maîtres sages, savants, vertueux et appliqués. Jamais nous n’aurons d’estime et de confiance pour un curé que nous trouverons négligent sur cette parti essentielle de son devoir. » (statuts synodaux de Toul, 1717).

    Quand le curé lui-même n’est pas en charge de la petite école de la paroisse, le maître (ou la maîtresse) d’école est placé sous son étroit contrôle. Les enfants apprennent les rudiments de la religion, les bonnes manières, la lecture, l’écriture et le calcul (pour ceux qui restent jusqu’au bout).

    En fonction des moyens, les enfants sont rassemblés dans une salle, au domicile du maître, dans une grange ou sous le porche de l’église. L’enseignement n’est pas toujours aisé car tous les niveaux se confondent, et il n’est pas rare que les effectifs dépassent 100 élèves…

    Là encore, les congrégations enseignantes assurent une bonne part de l’enseignement, avec comme figure emblématique Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719), fondateur des Frères des Écoles Chrétiennes.

      

    Sources :

    AUDISIO, Gabriel. Les Français d’hier, tome 2 : Des croyants, XVe au XIXe siècle. Armand Colin, 1997.

    DEREGNAUCOURT G., POTON D. La vie religieuse en France aux XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles. Ophrys, 2002.

    LOUPÈS, Philippe. La vie religieuse en France au XVIIIe siècle. SEDES, 1995.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    LA TABLE SOUS LA REVOLUTION ET L’EMPIRE

     

     

     

    Le repas aristocratique

     

    Sous l’Ancien Régime, le mode alimentaire des français évolue, notamment chez les nobles où les repas deviennent de plus en plus sophistiqués. Les bonnes manières à table sont connues et respectées. Les couverts deviennent individuels, le couteau et la fourchette (à trois dents) sont posés à droite de l'assiette, la serviette et les verres sont posés sur la table nappée. Sur table, tous les mets sont disposés en respectant une parfaite symétrie : on nomme ce type de service le service à la française.

      

      

    C'est grâce à Versailles que ce type de service deviendra un standard du savoir-reçevoir à travers toute l'Europe. Les repas festifs sont organisés sous formes de buffets fastueux, richement décorés et très structurés, à l'image des jardins à la Française très à la mode. Les valets ne participent pas au service à table, ils se contentent de changer les assiettes sales.

      

      Jean-François de TROY (Paris, 1679 - Rome, 1752)

      

    Seuls les gentilshommes ont le droit de servir la table royale.

      

    Tous les convives n'ont pas accès aux mêmes mets et c'est la préséance qui permet de déterminer qui à droit à quoi. C'est le travail des Maîtres d'Hôtel d'organiser ce service à la Française. Dans les hôtels particuliers de la noblesse, les premières salles à manger apparaissent sur les plans de construction, elle sont situées à proximité des chambres.

     

     

    De nouveaux mets

    Les mets exotiques arrivent progressivement : café dit le vin d'arabie, thé, chocolat tandis que les épices se démocratisent un peu dans la cuisine populaire.

      

    Ces mets nouveaux exigent de nouveaux ustensiles et récipients pour pouvoir être servis.

      

      

    Très rapidement ces produits vont se répandre dans la société française au point de devenir sous la Révolution des aliments quotidiens et pour le café, le point de départ de la journée, bu avec du sucre. La poudre de cacao est quant à elle prisée.

      

     A Paris, l’annonce du manque de sucre, en 1790, marque le début de la chasse aux accapareurs.

     

     

    Le peuple à table

     

     

    Le peuple, lui découvre les premiers cafés.

      

    Les pays musulmans ont depuis longtemps coutume de s'asseoir et de discuter tout en buvant le café. A Paris on dénombre déjà presque 900 cafés qui deviennent très vite d'importants lieux d'échanges et de discussions, tel le Procope, lieu de rendez vous des Montagnards et des Jacobins.

     C’est à partir de la Révolution, que l’on adopte les trois repas dans la journée :

      

    le déjeuner, vers 11 h, le dîner vers 18 heures, le souper vers 20 heures.

     

    Le Restaurant

     

    La Révolution marque un tournant important pour la gastronomie Française. En ruinant les nobles, elle oblige beaucoup de grands cuisiniers à se reconvertir dans la restauration publique.

      

    C'est ainsi qu'émerge l'un des plus grands cuisiniers-pâtissiers de tous les temps :

      

    Antonin Carême.

      

    Ainsi, les restaurants, nés tels que nous les connaissons en 1766 à l'initiative de Roze de Chantoizeau, se développent. On y mange à son heure en choisissant ses plats sur une carte, à la différence auberges traditionnelles.

      

    Ainis, à Paris et dans certaines villes, chacun peut accéder à la gastronomie.

      

    Dans la capitale, les grands restaurants sont :

    Les Frères Provençaux,

    Le Rocher de Cancale,

    Le Café anglais et La Taverne de Londres.

      

      

    Avec cette nouvelle forme de restauration, il très difficile pour les restaurateurs de facturer les plats servis à la française, inadapté.

      

     

      

      

    Un nouveau type de service apparaît alors :

    le service à la russe.

      

    Il permet de servir les plats les uns après les autres .

      

    Seules quelques grandes familles continuent le service à la française car il est dangereux à l'époque d'exposer sa fortune à travers de fastueuses tables.

     

    Sous, l’Empire, dans les restaurants parisiens, le travail de l'équipe de service prend de l'importance : c'est l'époque des grands Maîtres d'hôtel qui excellent dans l'art de découper les pièces de viande et les flambages au guéridon apparaissent aussi.

      

      

    Goxotte

      

    Le menu s'organise dans l'ordre de service des mets, les plats de poissons devenant des plats à part entière, désormais servis avant les viandes. Les prix ne sont alors pas exorbitant, pour une bourgeoisie au fait de la société.

      

    A la Maison Egalité, à Paris, en 1795, le Clos Vougeot, le Champagne et le Bordeaux y sont proposés au même prix : 30 francs, la blanquette de veau aux champignons à 10 francs. Les convives peuvent finir avec un café et un digestif (porto).

     

      

     

    Comme il se doit dans le pays qui a donné au monde le plus nombre d'écrivains qui soit, la gastronomie donne naissance en France à une littérature spécialisée avec Grimod de la Reynière et surtout Brillat-Savarin, un digne conseiller à la Cour de Cassation, célibataire et amateur de repas fins, dont le nom survivra pour l'éternité avec un seul livre :

    «Physiologie du goût».

      

       

    sources

    superbe blog - ASSOCIATION SUCHET

    http://www.associationsuchet.com/article-775785.html

      

     

     

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    Voici un sujet très intéressant qu'est la mode sous la révolution, sujet méconnu mais au combien instructif, car dès lors la mode et le vêtement deviennent la matérialisation des idées.




    femme "urbaine" fin XVIIIe



     

    SOURCES

    LE PERE DUCHENE

    http://pereduchesne.forumperso.com/t276-la-mode-sous-la-revolution

     



    gravure d'après LESUEUR

     

     

    MODE RURALE

    Jusqu’au 1er Empire, où la mode urbaine se popularise, le vêtement des pays de l’Ain est dicté par la coutume. L'habit du Bressan est composé d'un habit de grosse croisée teint en noir appelé baude. Sous cet habit se trouve une veste grise. S  a culotte grise descend jusqu’à la moitié de la jambe par dessus des bas de laine. Son chapeau est noir avec le bord arrière rabattu sur le cou. Il est chaussé de sabots. Son pantalon est protégé par un tablier de peau qui descend jusqu'au genou. La Bressane est habillée d'une robe étoffe de laine bleue à corset lassé.   Pour protéger sa robe, elle porte un tablier de coton.   Celles qui sont plus riches ont des robes d’étoffes plus fines d'un drap très beau avec des tabliers de soie les jours de fête. Leur coiffure consiste en une coiffe de toile placée en arrière et brodée de dentelle. Les jours de fête elles portent un chapeau noir particulier.

    En Dombes, le vêtement, de drap grossier, est composé d'un gilet et d'une veste plus longue avec des poches externes. Le bas des jambes est protégé par des guêtres. Les femmes portent une robe d'une seule pièce de drap dont le bas est en forme de jupon plissé et dont les manches sont larges. Leur coiffe est en toile fine.

    Le vêtement du Bugiste est le même que le Bressan exception faite du tablier et des sabots qui sont remplacés par des souliers ferrés. Contrairement aux Bressanes, les femmes ont un corset et une jupe séparés. Les femmes sont chaussées comme les hommes. Comme leurs vêtements, leur coiffure est différente de celle de la Bressane. Elles ont des chignons sous une coiffe relevée et bordée de dentelles.

    Sous l’Ancien Régime, l’habitant du pays de Gex porte le chapeau bicorne et les cheveux longs attachés par un ruban. Un habit court, boutonné sur le devant. Les culottes sont retenues par un ceinturon et les mollets sont protégés par des guêtres appelées garaudes. Au travail, l’homme porte un tablier de peau. La Gessienne porte sur la tête une béguine, coiffe très vaste en toile de chanvre, relevée sur le bord et s’élargissant en ailes sur les côtés.   La robe gessienne n’a pas de col jusqu’en 1793, et il faut un mouchoir carré plié diagonalement pour cacher les épaules.

    SOURCES

    Jérome

    http://sehri.forumactif.com/t14-la-mode-sous-l-empire-et-la-revolution

     

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  • 20120509-160521.jpeg 

     Images © Corbis

      

    ... Il y a deux ans du côté de Pigalle, un appartement parisien a été réouvert pour la première fois... après 70 ans.

    Capsule  temporelle vers le passé, cet écrin hermétique appartenait à Madame de Florian qui l'avait quitté précipitemment pour aller se réfugier dans le sud alors que les troupes d'Adolf Hitler avançaient sur Paris.

      

    Et jamais elle ne revint.

              

    Ce n'est qu'à sa mort à 91 ans en    2010 qu'il fut fait un état des lieux de ses possessions et que sa famille découvrit l'existence de cet appartement à deux pas de l'église de la    Trinité à Paris.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.23

          

    Sous une épaisse couche de poussière attendait patiemment un trésor.

      

      

    appart19423

     

    Œuvres d'art, jouets d'époque, témoignages intacts d'une vie figée en un instant dans l'éternité, mis sous cloche, en sommeil.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.18.jpeg

          

    140 mètres carrés restés figés dans leur jus. Et le plus étonnant est que bien qu'elle ne soit jamais revenue dans cet appartement,  on découvrit plus tard que chaque mois,

    Madame de Florian payait ses charges consciencieusement.

    Depuis 70 ans.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.20.jpeg

          

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.21.jpeg

          

    Mais l'une des découvertes majeures fut un tableau encore inconnu de Giovanni Boldini,

    peintre italien du XIXe, souvent comparé à  Sargent pour la grande qualité de ses portraits.

     

      

      screenshot-2012-05-09-at-16.22.jpeg

        

    L'un des maîtres de la Belle Epoque.

    En robe de mousseline rose pose une femme superbe, feignant la timidité tout en dénudant une épaule,   

    doigts balladeurs et graciles, buste avancé dans une posture à mi-chemin

    entre l'offrande et le retrait.

      

    Un portrait de Marthe de Florian, de son vrai nom Mathilde Baugiron, quel joli nom,   

    née en 1875 et grand-mère de la propriétaire décédée.

      

     

    appart19425

     

    Marthe de Florian était actrice, courtisane, bref une "demi-mondaine" comme on les appelait et fut un temps muse de l'artiste puis de nombreux autres hommes de l'époque dont un ministre et futur "Tigre" :

    Georges Clemenceau.

    L'expert en charge pensa immédiatement à Boldoni mais ce tableau n'ayant jamais été exposé, il n'était    répertorié nulle part dans le catalogue de l'artiste.

    En poursuivant son exploration dans l'appartement, il découvrit un mot d'amour manuscrit du peintre, le confortant dans l'idée qu'il tenait    un tableau inédit de Boldoni.

    Ce n'est qu'après de longues recherches qu'il trouva une référence dans un livre publié en 1951 par la veuve de l'artiste, indiquant qu'il avait été peint en 1898  alors que Marthe de Florian avait 24 ans.

          

     

      appart19424    

    Bien avant sa petite-fille, Marthe de Florian habita cet appartement toute sa vie. On y retrouva toutes les correspondances  enflammées de ses courtisans de l'époque gardées bien précieusement, entourées de rubans de couleurs différentes pour chacun.

      

    Le tableau de la belle endormie fut finalement vendu par la famille  quelque temps plus tard.

    Mise à prix à 300 000 euros, il s'envola à 2,1 millions d'euros, nouveau record pour un Boldini. Mais le plus fabuleux trésor, c'est cette bulle restée intacte, un retour vers le futur dans le passé comme il en existe peu.

      

    Et une bien jolie histoire.

      

    sources

    http://www.apreslapub.fr/article-70-ans-de-reflexion-107447727.html

      

     

        

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    Le 10 août 1901, deux «misses» anglaises — Miss Moberly et  Miss Jourdain — se promènent dans le parc de Trianon, après avoir visité le  château de Versailles.

    L'après-midi est chaud et orageux, mais nos  deux promeneuses se sentent cependant en excellente forme.

    Les voici parvenues  au Grand Trianon.

    Elles le dépassent, le laissant à leur gauche, et rencontrent «une large allée verte parfaitement abandonnée». Elles la traversent et montent  un sentier en face d'elles. C'est alors que commencent les étranges « visions ».


     
    Annie Moberly principale du collège de St. Hugh’s Hall, troisième collège féminin de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) 
      
      
    «Je fus surprise que Miss Jourdain ne demande  pas le chemin à une femme qui secouait un vêtement blanc par la fenêtre d'une  construction au coin du sentier, mais (la) suivis, supposant qu'elle savait où  elle allait. »
     
      
      
    Tout en bavardant, elles grimpent le sentier qui fait un  coude aigu vers la droite, dès que sont dépassés quelques bâtiments.
      
      
    «Il y avait  trois sentes devant nous, et comme nous vîmes deux hommes un peu en avant sur  celle du centre, nous la suivîmes et nous leur demandâmes notre chemin.
      
      
     
      
    Ils nous indiquèrent notre chemin tout droit. »
    Les deux  Anglaises reprennent vivement leur route, tout en devisant :
      
      
    Eleanor Jourdain vice-principale du même collège visitent le château de Versailles puis le parc.
      
      
    « Mais depuis le  moment où nous quittâmes le sentier, un extraordinaire abattement m'avait  envahie, qui, en dépit de tous mes efforts pour le chasser, devenait de plus en  plus profond. Il paraissait n'y avoir aucune raison à cela.»
      
    Le sentier  se termine, coupé par un autre, perpendiculaire.
      
    Devant nos deux promeneuses, un  bois, et, dedans, ombragé par les arbres, un kiosque de jardin circulaire.
      
      
     
     
    A  côté, un petit siège, avec un homme assis dessus. Et, « soudain,  tout parut non-naturel, et, en conséquence, déplaisant. Même les arbres,  derrière la construction, semblaient être devenus plats et sans vie, comme un  bois représenté sur une tapisserie ».
      
    De plus, il règne un silence  absolu et impressionnant.
      
    L'homme assis près du kiosque tourne la  tête et regarde les deux femmes.
      
    Sa figure est repoussante, son expression  odieuse. Miss Moberly se sent effrayée, et c'est pour elle un grand soulagement  d'entendre quelqu'un courir dans leur direction, avec une hâte haletante. Elle  pense aux jardiniers, ne découvre personne sur les sentiers, mais, presque au  même moment, perçoit soudain un autre homme tout près d'elles, plutôt à leur  gauche.
      
      
      
      
    Il a surgi de derrière un rocher qui bouche la vue à la jonction des  sentiers. « La soudaineté de son apparition fut une espèce de choc. »
      
    Le nouveau venu est visiblement un gentilhomme : haute taille, grands yeux  sombres, cheveux noirs bouclés et large «sombrero», en un mot, un homme élégant. 
      
    rose blanche
      
      
      
    Mais sa figure est rouge, comme à la suite d'un gros effort, comme s'il avait  parcouru une longue route.
      
    D'une voix pleine d'excitation, il interpelle les  deux Anglaises: «Mesdames, Mesdames, il ne faut pas passer par là!» Il agite le  bras et, toujours avec autant de vivacité:
      
    «Par ici, cherchez la maison. » Suivant l'indication du gentilhomme, elles se dirigent vers un petit pont  sur leur droite.
      
    Miss Moberly, tournant la tête pour remercier  leur guide, découvre, à sa grande surprise, qu'il n'est plus là, mais elle  entend à nouveau le bruit de la course, et, «d'après le son, c'était tout près  de nous». Fantôme sonore?... Un pont rustique, une cascade, un nouveau sentier  sous les arbres, très sombre, et une sensation de tristesse...  
      
    Voici enfin la maison annoncée.
      
    Elle est entourée d'une terrasse sur les deux  côtés.
      
    Au pied de la terrasse, une pelouse rustique, et, sur la pelouse, une  dame assise, qui dessine. «Je supposai qu'elle était en train de faire  un croquis. (...)
      
    Elle nous vit et, lorsque nous passâmes non loin d'elle, à sa  gauche, elle se retourna et nous regarda en plein. Ce n'était pas une figure  jeune et, quoique plutôt jolie, elle ne m'attira pas. »
      
    Son costume est  étrange, aux yeux de la mode 1900, mais nos deux Anglaises n'y attachent guère  d'importance. Elles montent à la terrasse, tandis que Miss Moberly commence à  éprouver la sensation de s'avancer dans un rêve:
      
    «Le silence et l'oppression  étaient si contraires à ce qui est naturel!...» Un peu plus loin, se  dirigeant vers un jardin à la française, arrive soudainement un jeune homme qui  les interpelle en leur disant que le chemin pour aller vers la « maison », passe  par la cour d'honneur.
      
    Il leur offre même de les guider.
      
    C'est — pense la  narratrice — un valet de pied. Et de se retrouver près du premier sentier: elles  sont toutes désorientées...
      
    C'est enfin le retour dans  Versailles. Elles n'ont, ni l'une, ni l'autre, envie de parler de leur «aventure». Et ce ne sera qu'au bout d'une semaine qu'elles l'évoqueront. En narrant cet incident dans une lettre, Miss Moberly revoit les  scènes du Petit Trianon, éprouve à nouveau la même sensation de rêve et  d'oppression anormale.
      
    Elle s'arrête d'écrire et demande à Miss Jourdain : — Pensez-vous que le Petit Trianon est hanté ? — Oui, je le pense,  répond l'autre sans la moindre hésitation.
      
    Alors, elles  récapitulent tous les détails bizarres de leurs rencontres et les trouvent de  plus en plus étranges. Mais elles sont en désaccord sur un point : Miss Jourdain  n'a pas vu la dame qui dessinait.
      
    Nouvel élément de mystère et, rappelons-le,  phénomène fréquent au cours des apparitions. Les deux amies  décident alors d'écrire, chacune de son côté, le récit de leur après-midi à  Trianon.
      
    Relations qui, naturellement, ne concordent pas, et qui amèneront les  deux femmes à entreprendre de longues et minutieuses recherches historiques et  topographiques sur Versailles et sur Marie-Antoinette. Miss  Jourdain a, en effet, eu connaissance d'une tradition selon laquelle on verrait,  un certain jour du mois d'août, la Reine assise sur le devant du jardin du Petit  Trianon, avec un chapeau léger et une robe rosé.
      
    Mieux encore, on rencontrerait,  aux alentours, des familiers de la Reine. Et ce jour serait précisément le 10  août, anniversaire de la chute de la royauté. Miss Jourdain  revient en France à l'occasion des fêtes de Noël et du Jour de l'An de 1902. 
      
    (Elle est, comme son amie, Miss Moberly, enseignante dans un collège déjeunes  filles.)
      
    Elle retourne à Trianon, le 2 janvier, et elle éprouve  la même sensation déprimante: «C'était comme si j'avais franchi une ligne et  étais soudain dans une zone d'influence.» De nouvelles «visions» et même des «auditions» aussi étranges que celles de l'été précédent, ajoutent à son  malaise. Nouveau retour, en 1904, des deux misses.
      
    Cette fois,  tout est normal; les sites et les aspects sont, d'ailleurs, différents... Elles  ne peuvent que se documenter sur le Petit Trianon et acheter des livres et des  plans du parc de Versailles.
      
    En 1908, Miss Jourdain fait sa  quatrième visite à Trianon, et elle y vit sa troisième aventure. Après avoir  croisé deux femmes en train de se quereller et atteint le corps de gardes, elle  ressent un changement indéfinissable: «J'eus le sentiment d'être entraînée dans  un état de choses différent, bien qu'aussi réel », et toujours cette sensation  déprimante, avec une difficulté de se mouvoir, comme dans certains cauchemars.
      
    De toutes ces expériences involontaires, Miss Moberly et Miss  Jourdain décident de faire un livre. Elles le publient chez Faber and Faber, en  1911, sous le titre fort simple de « An Adventure » (Une Aventure), sous les  pseudonymes de Miss Morison et Miss Lamont. C'est un succès immédiat... et  durable. Mais les «fantômes de Trianon» n'ont pas fini de  défrayer la chronique.
      
    Ils vont se montrer à d'autres: des Américains, les  Crookes, au mois de juillet 1908; deux autres Anglaises, en 1928; et un couple  de Londoniens en 1955, avec des variations dans les détails, mais toujours avec  des costumes de l'Ancien Régime, et parfois accompagnés par cette atmosphère  d'oppression, qui a tant frappé nos deux premières héroïnes.
     

    Que sont donc ces «fantômes du Trianon » ?

    Les sceptiques répondent aussitôt: «Mystification!» Or, elle paraît des plus improbables, cette hypothèse du  canular: ces «demoiselles » anglaises, professeurs, et on ne peut plus sérieuses — l'une a 38 ans et l'autre 55 — ne passaient pas pour des fantaisistes.
      
    De  plus, elles ont attendu, pour publier le récit de leurs aventures versaillaises,  dix longues années, employées à se documenter, à rechercher des témoignages et  des preuves. «Alors, répliquent, sans se démonter, les sceptiques,  elles ont été victimes d'hallucinations. »
      
    Passe pour la première fois,  mais la répétition de phénomènes à peu près semblables, et non seulement chez  Miss Moberly et chez Miss Jourdain, mais chez d'autres personnes — dont  certaines ignoraient la «tradition» du 10 août, ainsi que le livre de nos deux  Anglaises — cette répétition à des moments variés de l'année, et durant plus  d'un demi-siècle, nous paraît relever d'une autre cause que l'hallucination pure  et simple, d'une autre cause encore que la suggestion par des hypnotiseurs en  veine d'amusement, ou qu'une mise en scène montée par des plaisantins.
      
    Il faut  donc chercher une autre explication, peut-être du côté de cette étrange  sensation de «dépression», signalée dans plusieurs témoignages sur l'affaire de  Trianon.
      
    Il est un peu simpliste d'alléguer le temps lourd et  orageux, assez banal pendant la saison d'été. Mais on peut déplacer la question  sur un orage magnétique, et rappeler aussi qu'il règne parfois, aux alentours du  Trianon, des conditions atmosphériques inhabituelles, lesquelles pourraient  provenir, non du ciel, mais de la terre, mais des courants telluriques, ces  courants qui auraient peut-être fait choisir Versailles par Louis XIV, pour y  édifier sa ville royale.
      
    Chambre de la Reine Marie-Antoinette au petit Trianon
      
      
    Et cette atmosphère spéciale pourrait déclencher, chez  certaines personnes — des Anglo-Saxons, en l'occurrence — des hallucinations. Mais pourquoi ces hallucinations ont-elles toutes porté — entre  1901 et 1955 — sur une seule, sur une certaine période — celle de la fin du  temps de la «douceur de vivre» — et sur une femme mystérieuse, en train de  dessiner, qui fait songer à la Reine Marie-Antoinette ?
      
    Evidemment parce que le  souvenir de celle-ci est lié au Petit Trianon et au Hameau.   Pourtant, si l'on applique à ces manifestations paranormales, les lois  habituelles en télépathie, de l'agent émetteur et du percipient récepteur, on  trouve les percipients, mais on se demande où sont les agents.  
      
    Faut-il donc admettre des agents morts depuis longtemps, ayant laissé dans les  parages du Trianon, où ils ont jadis vécu, une influence qui, dans certaines  conditions, telluriques ou atmosphériques, ou d'un autre ordre que nous  ignorons, possède la capacité de déclencher des phénomènes paranormaux chez des  visiteurs postérieurs, évidemment doués des qualités des percipients ?
      
    Cette imprégnation, cette influence, laissées par des morts, ne doivent  pas être confondues avec la théorie spirite de la survie des désincarnés. Ce  n'est pas un «fantôme», mais une simple trace, un vague souvenir audible et  visible, une sorte de radiation de corps radioactif pas tout à fait désintégré,  comme le laissent supposer les découvertes assez récentes du R.P. Pellegrino,  parvenu à mettre au point et à construire une sorte de récepteur TV du passé.
      
    Il  existe des êtres humains capables de capter les images et les sons des temps  révolus: ce sont les voyants, dont quelques-uns «voient» aussi le futur. Et ce  sont peut-être de ces voyants qui ont assisté aux fantasmagories de Trianon.
      
    Et si ces fantômes étaient, tout simplement, de véritables  fantômes, comme ceux dont nous parle le spiritisme : l
    e fantôme de  Marie-Antoinette et ceux de quelques personnes de son entourage, continuant à  hanter les lieux qui leur furent chers, dans les dernières années où il faisait  bon vivre?
      
    Pour ceux qui recherchent plutôt des explications  scientifiques, les récentes théories sur la relativité et sur les univers  parallèles, pourraient fournir des hypothèses explicatives fort ingénieuses,  mais hasardeuses : l'esprit voyagerait dans le temps passé, par le truchement de  la quatrième dimension qui, avec nos trois dimensions, constitue l'espace-temps  einsteinien. On peut encore faire appel à l'hypothèse, encore  plus aventurée, des « portes induites », qui livreraient parfois passage à des  événements éloignés dans le temps ou l'espace, toujours par le moyen des univers  parallèles.
      
    Dans ces « portes induites » se produiraient des phénomènes  extraordinaires: de fortes perturbations gravitationnelles, par exemple, allant  jusqu'à l'inversion de la pesanteur — une voiture peut, dans ce cas, atteindre  le sommet d'une colline en roue libre... Les découvertes de l'avenir n'ont pas  fini de nous émerveiller!...

     

    Lire la suite: 

    http://www.rhedae-magazine.com/Les-Fantomes-du-Trianon_a248.html#ixzz21rpAb52c

      

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    Mystères au Château de Versailles

    Les univers parallèles: Peut-on y plonger vraiment ?
    Il peut se faire que certains faits arrivés à des personnes pourtant très sensées soient si difficilement croyables que ces personnes nous les racontent après bien des hésitations pour ne pas passer pour des malades mentaux.

    Et il faut aller fouiller dans des revues spécialisées dans l'ésotérisme pour accéder à ces événements hors du commun. En tout cas ce n'est pas la peine d'aller consulter, pour l'instant, les publications dites sérieuses comme par exemple :

    "Le Monde" ou "La Recherche", pour les y découvrir. Ainsi donc, nous abordons aujourd'hui les contacts avec des univers parallèles qui a priori, vous allez vous en rendre compte, ne semblent pas seulement réservés au monde du rêve.
     

    Premier Volet
    En 1977, nous avons enregistré à Paris une émission intitulée "Histoires Extraordinaires" conduite par le regretté Lucien Barnier, chroniqueur scientifique à l'époque de France-Inter, que nous vous transcrivons intégralement en espérant que les protagonistes de cette affaire ou quelqu'un de leurs amis tombent sur ce site (et c'est là le rôle principal de l'Internet,) pour nous en donner d'autres détails.

      

    C'était pendant l' hiver de 1967 au mois de Janvier que Mme Nathalie Nelson et son mari de Ste Cécile en Vendée qui habitaient alors une veille ferme au cœur de la forêt, ont décidé un dimanche d'aller faire un grand tour en voiture dans les environs.

       

    Madame Nelson raconte :
     

    "Nous avons roulé une bonne dizaine de km sur une route parfaitement connue, quand, tout d'un coup la brume qui régnait autour de nous et aussi les arbres de la forêt qui bordaient la route, ont disparu pour faire place à un paysage d'été avec des pelouses, des boutons d'or et des marguerites.

    Nous avons roulé un peu dans ce magnifique paysage, et nous sommes arrivés à un village, que nous ne connaissions pas, un village avec des maisons très anciennes sans crépis, avec des colombages de bois et de toits de tuiles qui paraissaient neufs et où se dressait une église dont, chose frappante, le clocher n'était pas terminé.

    Il y avait une luminosité extraordinaire un ciel bleu, pas un souffle d'air, les arbres immobiles et aucune vie, aucun animal , ni personne.

    Un signe de mort dans un paysage magnifique. Nous avons alors arrêté la voiture et nous sommes descendus. Nous avons marché pendant dix bonnes minutes, un quart d'heure peut-être , on a regardé, les maisons, les arbres, l'herbe qui avait une couleur verte absolument éclatante.
    Puis brusquement nous avons eu la même crainte :

    "Et si notre voiture n'était plus là ?", car cette route où nous avions pénétré, nous était totalement inconnue.
    On a rebroussé chemin et on a trouvé la voiture où nous l'avions abandonnée. Puis nous sommes repartis en voiture en se disant que nous allions re-pénétrer dans ce village pour refaire le même périple et retraverser les mêmes petites rues. Mais en redémarrant la voiture, tout le froid paysage s'installa à nouveau, nous n' avons plus rencontré le petit village et seule la route givrée se déroulait de nouveau devant nous."
     

    Une précision nous est donnée par le rédacteur de l'émission:

    Mme Nelson a essayé de retrouver en vain, à plusieurs reprises ce mystérieux village et elle n'a pu trouver en fouillant les archives locales qu'un seul indice:

    Il existait bien à cet endroit une bourgade abandonnée mais vers les années 1500, bourgade qui a disparu sans qu'on sache exactement pourquoi ?
     

    Lucien Barnier, à qui le rédacteur demande si un tel témoignage ne relève pas de l'hallucination pure et simple, se déclare convaincu de la bonne foi du témoignage de Mme Nelson et s'avoue incapable d'en trouver une explication. Mais, il fait remarquer que ce thème est assez fréquent dans la littérature et en particulier dans la littérature anglaise :
     

    C'est l'histoire d'un médecin qui est parti à cheval visiter un malade dans un village qu'il connaissait bien et au bout de la route également brumeuse, il déboucha sur le village, mais la maison du malade lui était inconnue, et les gens parlaient une langue étrange.

    C'est donc, nous le voyons, une histoire assez semblable à celle qui précède et à une autre que nous dévoilerons ultérieurement dans le 2ème volet.
     

    Le rédacteur passe alors la parole à Mme CHEST biologiste, de son état, participant à l'émission et qui nous dit : J'ai d'abord pensé au début de l'histoire à un système de micro-climat qui se manifeste quelques fois dans une petite zone et qui peut faire passer cette zone sans transition de l'hiver au printemps. Mais dès qu'elle parle du 'village' cela ne marche plus.
     

    Si l'on élimine l'hypothèse de l'hallucination, qui semble peu vraisemblable, puisqu'elle n'était pas seule et que son mari a vécu la même aventure qu'elle, je n'ai donc pas d'explication si ce n'est l'analogie que je pourrai faire avec le phénomène des trous noirs qui en astronomie sont des sortes vortex, des spirales tournant sur elles-mêmes où l'on constate que les relations spatiales sont extrêmement condensées et où le temps se contracte et où la matière des étoiles s'engouffre irrémédiablement.

    Le problème est d'en sortir.

    L'histoire de cette dame pose le problème de la réversibilité du temps et en tout cas d'un retour en arrière à une vitesse phénoménale peut-être même dépassant la vitesse de la lumière et c'est ce qui me fait penser à ce trou noir.

    En tout cas ce qui est remarquable, à mon avis, c'est qu'ils s'en sont sortis.
    Autrement dit Mr et Mme Nelson ont eu beaucoup de chance de quitter ce village, car s'ils avaient cueilli ne serait-ce qu'une marguerite, que ce serait-il passé ?

      

    Pourraient-il l'emporter dans leur voiture ?

    Cette fleur n'induirait-elle pas une vibration qui par résonance, les plongerait dans ce monde parallèle moyenâgeux et les ferait disparaître à jamais du notre et laissant sur le bord de la route leur seul témoin véritable, mais hélas bien muet :

    leur voiture ?
     

    S'il vous arrive un jour, où vous vous promenez dans la campagne, une aventure semblable, réfléchissez avant de cueillir une fleur, même si sa beauté, vous y invite fortement.
     

     Les FANTOMES de TRIANON

    Deuxième Volet
    C'était le 10 Août 1901, deux respectables dames anglaises, Miss Charlotte Anne Elisabeth MOBERLY, Principale du collège St Hugh's Hall à Oxford et Miss Eleanor France JOURDAIN Voyez donc l'image ci-dessous:
     

    Régisseur d'une petite école très renommée près de Londres se promenaient à Versailles dans les Jardins avoisinant le Petit Trianon qu'elles voulaient aller visiter.

    Il était environ 4 heures de l'après-midi.

    Elles avaient déjà parcouru longuement le château et se sentaient gagnées par la fatigue quand elles abordèrent les allées menant aux somptueuses « dépendances ».
    Elles aperçurent alors, à un moment donné, deux gardiens ou jardiniers à l'air sombre et préoccupé, vêtus d'une livrée verte et coiffés d'un tricorne.
     

    " - Il doit y avoir une fête costumée, une rétrospective des siècles de la monarchie, souffla Miss Moberly à sa compagne."
     

    Mais elles n'avaient pas le cœur à la joie.

    Au fur et à mesure qu'elles avançaient, une tristesse infinie les pénétrait; une tristesse dont elles ne parvenaient pas à déceler l'origine.

    Elles se risquèrent à demander aux deux personnes en habits verts, de leur indiquer le chemin du Petit Trianon.
     

    - "Droit devant vous ! lança l'un d'eux d'un air bougon."
     

    Elles parvinrent à un kiosque rond d'inspiration chinoise et furent bien surprises, encore, d'y découvrir, confortablement assis, un homme vêtu d'un manteau ample, coiffé d'un chapeau à larges bords. Il se leva à leur approche et les dévisagea longuement.

      

    Il était laid à faire peur et l'expression de son regard était odieuse.

      

    Comme il s'apprêtait à ouvrir la bouche, elles furent saisies de panique, empoignèrent leurs jupes à pleines mains et détallérent à toutes jambes.

      

    Mais une voix, tout près d'elles, les arrêta:
     

    - Ce n'est pas par là Mesdames, mais par ici .
     

    Elles étaient, cette fois, en présence d'un parfait gentleman.

    Mais un gentleman vêtu à la mode du XVIIIe siècle. Il ajouta, en s'inclinant le plus civilement du monde.
     

    - "Vous n'allez pas tarder à trouver la maison."
     

    Le ton rassurant ne parvenait pas à apaiser leurs angoisses. Elles avaient de surcroît, la sensation oppressante d'évoluer dans un décor qui n'avait rien de réel.

    Elles partirent, pourtant, dans la direction conseillée.

    Elles franchirent un pont suspendu, qui enjambait un petit ravin, aperçurent une petite cascade et un rocher couvert de mousse, et elles pénétrèrent dans un jardin en pente en haut duquel se dressait un "Petit Château Carré" (Le Petit Trianon ),

      

    Voyez donc l'image ci-dessous:
     

    Dans ce jardin, précise l'une d'elles, une dame blonde, vêtue d'une robe d'été à l'ancienne au corsage largement échancrée, était assise et dessinait.

    La dame n'était plus très jeune. Mais que de beauté, encore dans ses traits, que de prestance, de grâce et de distinction dans son maintien !
     

     

    Sa tête couverte d'un large chapeau blanc d'où s'échappaient en vagues soyeuses les boucles blondes de sa riche chevelure ; I

    l va de soit que leurs regards furent attirés par cette inconnue, altière et attendrissante tout à la fois qui fixait avec attention à bout de bras l'objet sur lequel de toute évidence, elle exécutait le croquis d'un bouquet d'arbres devant lequel elle restait plantée, comme en extase.

    Les deux Anglaises eurent tout le temps de la détailler. Puis elles la virent lever les yeux dans leur direction. Voyez donc l'image ci-dessous:
     

    Tout en elle exprimait une extrême mélancolie. Elle n'eut ni un sourire, ni un signe de tête pour ses visiteuses inopinées.
     

     

    Celles-ci poursuivirent leur route.

    Elles tombèrent, ensuite , sur un palefrenier qui sortait d'une remise en faisant claquer la porte. Puis sur une femme qui criait "Marion, Marion" et tendait à une fillette qui accourue une tasse probablement de lait.

     Elles virent encore une charrue couverte de lierre; puis elles perçurent une musique de violons échappée, sans doute venant, des salons même du Trianon.
     

    Elles marchèrent quelque temps encore, et leur angoisse imprécise les abandonna d'un coup. Elles retrouvèrent tout leur bel entrain.

    La fatigue même était tombée; elles se moquèrent un peu de leurs frayeurs et échangèrent quelques plaisanteries. D'autres personnes les dépassaient ou les croisaient ; mais des c'étaient des personnages plus "rassurants" , cette fois, de leur époque.

    Miss Moberly et Miss Jourdain regagnèrent leur pays, mais au cours de visites ultérieures à Versailles elles constatèrent que les sentiers qu'elles avaient parcourus en Août 1901, n'existaient pas, des bâtiments qu'elles avaient vus intacts et apparemment habités telle la remise où étaient la femme et la petite fille avaient disparu.

    Plus de gardiens ou jardiniers portant livrées vertes et tricornes, plus de kiosque, ni de pont sur un minuscule ravin, ni de cascade en miniature.

      

    Et elles constatèrent même avec stupéfaction que la façade du Petit Trianon vue le 10 Août était modifiée. Quant à la porte de la remise que le jeune homme avait claquée si bruyamment, elle était fermée par des verrous rouillés et couverte de toiles de d'araignée. .
    Pourtant elles avaient bien conversé semble-t-il avec des personnages.

    Mais ceux-ci s'adressaient-ils vraiment à elles ?
     

    Miss Moberly et Miss Jourdain étaient de celles qui s'évertuent à revivre, au cours des soirées d'hiver les merveilles de leurs itinéraires de vacances.

    Elles lurent quantité d'ouvrages sur Versailles. Et leur cœur faillit s'arrêter quand elles tombèrent au détour d'une page sur un portrait de Marie-Antoinette.

    C'était la belle étrangère du perron et des arbres du Trianon.

    Elles fouillèrent fébrilement les bibliothèques, les cabinets de lecture et les archives, épluchèrent les récits et mémoires de tous les contemporains de Louis XVI, découvrirent d'autres estampes, images, et portraits... Au terme de leur chasse fiévreuse, le doute n'était plus permis :elles avaient bel et bien passé une demi-heure environ de leur vie dans un siècle révolu, elles avaient croisé la route et le regard de la souveraine guillotinée depuis plus d'un siècle.
     

    20110915 0249-Le Pavillon Frais

    Le pavillon frais 

    Elles apprirent aussi que l'homme laid qui les avait effrayées était le Comte de Vaudreuil, une victime de la petite vérole.

    Elles trouvèrent, même des lettres où il était question de la petite Marion et de la vieille charrue abandonnée contre un arbre et Miss Jourdain fut même capable de reproduire quelques notes de musique de l'air de violon entendu.

    Dix ans après leur promenade à Versailles, elles décidèrent de publier en 1911 sous deux pseudonymes cachant leur vraie identité, un livre intitulé "An adventure" .
     

    Des journaux aussi sérieux que Le Daily Telegraphe et le Times en reproduire d'abondants extraits si bien que de nombreux chercheurs et érudits se mirent en campagne.

    On peut d'ailleurs affirmer que, depuis cette époque maintenant lointaine, les spécialistes des disciplines les plus diverses n'ont jamais cessé de s'interroger sur la "vision" des deux anglaises:

    S'agit-il d'un "voyage dans le temps" ?

    Nos deux héroïnes ont-elles vu des fantômes? Peut-être.

    Ont-elles eu une authentique apparition de personnages qui ont réellement existé ?

    Qui le sait?

    Qui le saura jamais?
     

      

    Mais il faudrait longtemps s'interroger sur les éléments qui ont permis la manifestation fortuite d'un phénomène aussi rarissime.
    On s'est évidemment intéressé tout spécialement à la date du 10 août, à laquelle les Anglaises avaient fait leur inoubliable promenade.
     

    Or, le 10 août 1792, Marie-Antoinette était enfermée à la Conciergerie.

    Et ce 10 août 1792, elle n'était pas seule dans sa prison.

    Nombre des témoins de l'agonie qu'elle vivait alors, ont raconté qu'elle ne cessait, à ce moment là, de penser aux moments heureux passés au Petit Trianon et de les évoquer.

    Alors a-t-elle projeté , ce jour là, ses rêveries dans le temps pour qu'elles soient captées par nos deux promeneuses anglaises, 108 ans après avoir été guillotinée ?
     

    En tout cas, tous les historiens qui, en 1911 et plus tard, se sont penchés sur les textes laissés par les écrivains de l'époque révolutionnaire, sont d'accord pour dire que les deux promeneuses ont fourni, avec une exactitude inattaquable des descriptions de faits, d'êtres et de choses dont elles n'avaient eu aucune connaissance préalable en particulier au château de Versailles de 1770, soit 131 ans au préalable.
     

    Ont-elles été les seules à assister à ce phénomène?

    Apparemment non, puisque parait-il, deux autres anglais, les Cooke qui habitèrent la région de Versailles de 1907 à 1909, confirmèrent avoir vu eux aussi la mystérieuse dame entrain de dessiner ainsi qu'un personnage en costume de XVIIIe siècle.

      

    En 1928 deux autres anglaises d'excellentes réputations ont rapporté également un récit du même genre, lors d'une de leur promenade à Versailles.

     Sans doute des visiteurs français ont pu aussi voir certaines choses, mais à qui iraient-ils le raconter s'ils ignoraient qu'une telle aventure avait déjà été vécue ?
     

      

    Conclusion.

     

    Que conclure au sujet de ces deux volets fantastiques qui précèdent, si ce n'est que la réalité dépasse de bien loin la fiction et qu'il convient de s'interroger sur nos velléités de comprendre et de régir ce Monde en soumettant ceux qui y vivent à notre vue sclérosée, stéréotypé et forcément réduite de l'Univers.

      

    C'est donc bien le moment de prendre une leçon de modestie et pour terminer, de citer la célèbre phrase d'Hamlet de Shakespeare:

      

    "Il y a plus de choses au ciel et sur Terre, Horatio, que n'en rêve votre philosophie."

      

     Le Petit Trianon

      

      

     

      

     

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    Au moyen age, avoir un grain de beauté était valorisé. Ceux qui n’avaient pas de grain de beauté utilisaient une « mouche », un bout de tissue noir que l’on colle sur le visage soit pour marquer une imperfection de la peau, soit pour ressortir le teint clair du visage.

    L’emplacement du grain de beauté ou la mouche à une importance, une signification :

    • sur le front : un majestueux ou une majestueuse
    • près de l’oeil : un passionné ou une passionnée
    • sur le nez : un effronté ou une effrontée
    • près des lèvres : un coquin ou une coquine
    • sous la lèvre : la firponne
    • sur le menton : un discret ou une discrète
    • sur la joue : la galante
    • dans le creux du sourire : l’enjouée
    • sur un bouton : la recéleuse

    La mouche était également un faux grain de beauté, fait de mousseline noire et collé sur le visage. Les mouches étaient utilisées pour faire ressortir la blancheur du teint. L’usage des mouches était déjà connu au XVIIème siècle. C’est au XVIIIème siècle qu’elles vont devenir les symboles de la parure. La localisation de la mouche sur le visage possédait une symbolique particulière qui donnait des précisions sur le tempérament et la personnalité de l’utilisatrice à un moment donné.

     

    table de toilette du XVIIIè siècle

     

    La fin du XVIIème siècle sera marqué par la folie des édifices capillaires et des mouches.
    -" la passionnée " se pose sous le sourcil.
    -" La baiseuse " ponctue le coin de la bouche.
    -" l' effrontée " orne le bout du nez.
    -" La voleuse " dissimule le bouton.
    Les femmes se fardent terriblement. Le blanc et le rouge les rendent si affreuses et dégoûtantes que Boileau conseille au mari d'attendre, que le soir, sa femme " ait étalé son teint sur sa cornette, et dans quatre mouchoirs de sa beauté salis, envoie au blanchisseur et ses roses et ses lys". Les produits utilisés sont le blanc de céruse, le sublimé et le fameux rouge d'Espagne, toujours aussi toxiques.

    Coffret de toilette en galuchat XVIIIè siècle

     

    Le XVIIIème siècle ...à la Cour du Roi Soleil et l'Empire, toutes les gammes de rouge éclatent sur les visages en un véritable feu d'artifice. On se farde de jour comme de nuit(même pour dormir!). Le naturel est proscrit, seul le rouge est porté et adoré. Ces dames en font d'ailleurs une consommation si excessive que l'on pense instaurer un nouvel impôt! Les coiffures sont de véritables chef-d'œuvre démesurés, ornés d'une multitude de d'accessoires.

     

    A l’origine les mouches, ces petits grains de beauté en taffetas ou velours que l’on se colle sur la peau, sont apparues pour cacher les boutons de la petite variole. Ce n’est qu’un peu plus tard en 1796 que le vaccin contre la variole a était découvert et que la mouche est devenu un élément esthétique chez les précieuses.

    Appelée aussi « Tache avantageuse« , la mouche est donc une petite pièce de taffetas ou de velours noir que l’on se collait sur la peau pour en faire ressortir la blancheur et l’éclat du teint. C’est l’un des principaux accessoires de la beauté, de la mode et de la galanterie dès le milieu du XVIIe siècle. Sa première mention apparait en 1655 dans une pièce galante de De Laborde. C’est l’accessoire baroque par excellence.

    Les coquettes en usaient parfois à outrage : elles pouvaient en porter plus de quinze. Si elle étaient généralement ronde, sous Louis XV, on les taillait aussi en cœur, en lune, en comète, en croissant, en étoile, en navette. Elles n’étaient pas réservée aux femmes, les hommes en portaient aussi mais en moins grand nombre. La mouche était avant tout un instrument galant et de séduction.

    Elle avait un côté frivole si affiché qu’un dame qui voulait paraitre sage n’en mettait pas.

    boite à mouche en nacre 18e siècle De lutilisation des mouches

    Boite à mouche en nacre 18e siècle - ©Virtu

    On conservait les mouches dans de

    petites boites spécialement conçues à cet effet, les boites à mouches.

     

    Que ces mouches sans vie ont de vivacité!

    Par leur noir aiguillon l'amour est excité ;

    Ces petits assassins arment la beauté même,

    Et leur air agaçant dit: Je veux que l'on m'aime.

     

    (Ovide, Art d'aimer, 3ème chant.)

     

    Sources : http://ohsococo.skyrock.com/2.html

      

      

     

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    Cet article présente le costume au XVIIIe siècle.

    Contexte :

    Au XVIIIe siècle, la mode avait une influence forte sur les Français. Colbert a bien expliqué cela quand il a dit « La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l’Espagne»]. Au XVIIIe siècle, la mode en France réfléchissait les attitudes sociales et politiques, les arts, et bien sûr, la richesse et la classe sociale des gens.

    Le XVIIIe siècle a apporté un nouveau roi et un nouvel espoir à la France : Louis XV et une période de gaieté succédèrent à la fin rigide, solennelle et endeuillée du règne de Louis XIV. À l’avènement du roi, la lourdeur et les couleurs noires de la période précédente disparurent et furent remplacées par les pastels, la lumière, et une certaine liberté d’esprit. C'était l'époque de la Régence et du Rococo.

      

      

      

    Les maîtresses du nouveau roi (à partir de 1736), les goûts féminins de ce dernier et son amour pour les divertissements, influencèrent la culture du temps. Les arts, le théâtre, l'architecture et la mode s'en ressentirent. Avec le libertinage du régent puis la jeunesse du roi arriva également un sens de la liberté et une joie de vivre qui se reflétaient bien dans la mode de l’époque. À la cour, une certaine frivolité se développait. Le politique et l’administration du pays étaient oubliées par la noblesse et le roi.

    Les affaires du pays étaient abandonnées aux gens de la classe moyenne pendant que les nobles et la royauté poursuivaient les divertissements et le plaisir. L’éloignement du gouvernement, conjugué à un nouveau scepticisme, a écarté les styles de la mode traditionnelle masculine ; dans la transition du Baroque au Rococo, ce changement a amené les styles élégants, doux, et féminins. Les tissus doux et les motifs à fleurs ont gagné en popularité.

     

    Costume :

    Partout à cette époque, les styles des vêtements sont devenus moins chargés tandis que les tissus devenaient plus précieux. Les silhouettes devenaient plus naturelles et moins volumineuses, et les couleurs commençaient à s’éclaircir vers le style Rococo. Les styles pour les deux sexes ont trouvé une conformité simple.

    Les hommes :

    L'article de première nécessité pour les hommes était le costume. Chaque homme avait un justaucorps, des culottes courtes, une longue veste, et parfois un jabot blanc.  

    Les vestes, généralement de brocart, étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s'évasaient du corps, laissant une place pour l'épée pour descendre jusqu'au genou. Les manches sont ajustées et ornées de galons. La chemise se porte avec un gilet aussi long que la veste à boutonnage serré et avec des poches basses. La chemise se porte parfois avec un jabot blanc. Ces hommes mettaient, sous les culottes serrées juste en haut des genoux, des bas de soie.

      

    Les chaussures plates et noires avec une boucle finissaient la tenue. Toutes les classes sociales ont mis ces costumes pendant le siècle entier sans beaucoup de changements.

    La coiffure consiste en des rouleaux de cheveux couvrant les oreilles aussi appelés ailes de pigeon ; cette coiffure élaborée entraïne souvent le port de perruque l'imitant.

    Entre les classes économiques et sociales, le style des vêtements ne différait pas vraiment ; mais c’était par les tissus qu'elles étaient facilement distinguées.  

     

     

    Les classes supérieures utilisaient les soies, les brocarts et le velours pour les costumes et les robes, pendant que la classe ouvrière utilisait la laine et le coton, qui étaient moins chers. Les vestes de la noblesse avaient les embellissements, des broderies et des douzaines de boutons qui étaient considérés comme des bijoux. Les hommes des classes supérieures mettaient aussi des postiches blancs poudrés avec des boucles de cheveux près du visage et une queue. La classe ouvrière portait les vestes très peu ornées et les cheveux longs en queue de cheval nouée sur la nuque.

     

    Les femmes :

     

    Se faisant l’écho du gouvernement, les vêtements des femmes de cette époque adoptèrent une mode plus informelle. Les formes des robes devenaient plus naturelles. Comme pour les hommes, ce n'est pas par leur forme mais par leurs tissus que les vêtements des femmes riches différaient de ceux des femmes modestes.

    Pendant la plus grande partie du XVIIIe siècle, la mode pour les femmes fut aux robes flottantes. Elles avaient des jupes amplement drapés par-dessus des paniers. La silhouette des femmes qui les portaient semblait une grande cloche avec une très petite taille et de larges hanches. La plupart des robes étaient à taille basse, en pointe.

     

      

      

    Madame Adélaïde

     

    Sous chaque robe les femmes mettaient un corps baleiné et des jupons. Les corsets étaient essentiels pour obtenir une petite taille et pour maintenir la forme des corsages, et les jupons aidaient à soutenir les paniers sous les jupes.

    Des plis Watteau couvraient les dos des manteaux et une traîne complétait ces robes élégantes.

    En 1740, la silhouette des robes a été transformée.

    Les paniers ont pris de l'ampleur autour des hanches, les jupes se mettant à ressembler à des boîtes. Juste avant que cet engouement ne disparaisse, l’ampleur de certaines de ces robes atteignait quatre mètres. Mais après cette brève lubie, les formes plus naturelles sont revenues.

      

     

    Fichier:Le Tonnelier de Breteuil, Emilie.jpg

      

      

    Cette mode des robes imposantes et incommodes pour se présenter en société va amener l'apparition du négligé afin de revêtir une tenue confortable chez soi.

    Jusqu'en 1720, la mode est à la coiffe fontange consistant en un bonnet garni d'une forme en fil de fer assez élevée composée de plusieurs degrés garnis de mousseline, de rubans, de fleurs et de plumes. Les cheveux ne se coupent plus, on en ajoute même des postiches pour gagner du bouffant. De nombreux accessoires (fleurs, oiseaux, poupée, animaux, etc.) s'ajoutent à la coiffure pour exprimer les goûts de celle qui les portent. Ils se poudrent aussi afin d'être blanc.

      

    Elles portent parfois un laissez-tout-faire qui est un tablier orné qui se porte par élégance. C'est la mode des ombrelles. Les chaussures sont des escarpins ou des mules en soie à talons très haut.

    Comme Louis XV, les femmes riches utilisaient les tissus de luxe pour leurs robes.

      

    Le satin, le taffetas, le velours, et les soies étaient populaires, et les robes étaient souvent couvertes de broderie fleurie, dans le style féminin du Rococo.

      

    Les bourgeoises utilisaient le coton et la laine et elles mettaient des jupons rigides au lieu de paniers. Le détail et les bijoux manquaient dans les robes de paysans, mais la forme fondamentale restait la même. Sans exception, tout le monde essaie d’être à la mode.

      

    Les gens riches, même les paysans, imitaient les styles du roi et de sa cour.

    Les classes sociales ont certainement influencé la mode au XVIIIe siècle, mais la mode a également influencé les classes sociales.

    Si le 18ème siècle m’était conté, Costumes d’exception – exposition

     

     

    Du 21 avril au 2 octobre 2011, au Musée des Tissus de Lyon.

    Suivez un parcours mis en scène à travers les modes du XVIIIè siècle.

    Les collections du Musée des Tissus de Lyon recèlent des trésors, notamment une collection de costumes du XVIIIè rarissimes et superbes.

      

      

    Rarissimes, parce qu’alors, les dames ne portaient leurs toilettes qu’une ou deux fois, puis, dès qu’elles étaient salies (il n’y avait pas de pressing, alors !), elles les donnaient à leur personnel de maison, qui les transformait en rideau, en robe plus simple… En effet, selon la loi, chacun devait se vêtir selon son rang. Aussi, il ne reste donc que très peu de pièces d’époque.

    L’exposition présente la fabrication de ces somptueux costumes de noblesse et de cour masculins et féminins du siècle des Lumières, ainsi que les dessous et accessoires, rubans et dentelles, qui finissaient les toilettes. Selon le monarque régnant, la mode changeait…

     
     
     
    Madame Du Barry
     

    Les costumes sont présentés dans des mises en scènes de la vie quotidienne, environnés de meubles, tableaux et miroirs du Musée des arts décoratifs…

    Charme d’une déambulation dans le temps, à la découverte de l’évolution des modes, us et coutumes et mentalités au fil du XVIIIè.

    Une belle expo à ne surtout pas manquer !

    L'entrée au Musée des Tissus et des Arts décoratifs et à leurs expositions temporaires est gratuit avec la Lyon City Card.

     

    Musée des Tissus, LYON Musée des Arts Décoratifs, LYON

     PEINTRES XIXè siècle

      

      

      

     

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     Manoir du Grand Taute

     

    Le manoir du Grand Taute est une demeure historique de la Manche,

    située à Saint-Sauveur-Lendelin.

    Il a été construit au 16e siècle par Jean le Coq, officier de justice.

      

      

    Un système défensif protégeait la demeure contre toute intrusion ennemie.

     

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    « Les communs se composent d'une boulangerie, d'un pressoir, de granges, d'écuries et d'étables autour d'une cour devant le manoir. » 

     

    Château du Grand Taute - Manche

     

    Le pressoir ancien, non daté, est pourvu d'un tour à pommes en granit et une presse à longue étreinte.

     

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    Le manoir a fait l'objet de deux inscriptions.

    L'une comme Monument historique le 11 août 1975 pour les façades, les toitures, le plafond et la cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée.

     

     

    L'autre le 4 juin 1993 pour le logis, le pressoir, la boulangerie, les écuries et la grange, ainsi que la pièce d'eau et les douves.

    Je suis allée le  visiter , il est magnifique , mais on ne peut que visiter les écuries , la boulangerie et le pressoir . 
     

      

    Château

    Il fut édifié à la fin du XVIème siècle par Jean le Coq, officier de justice. La visite permet d'évoquer avec précision le cadre de vie d'une seigneurie rurale pendant la période troublée des guerres de religion.
     
     
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    Un système défensif très élaboré, parfaitement conservé, protégeait la demeure contre d'éventuelles incursions ennemies.
     
     
     
     
    Les communs se composent d'une boulangerie, d'un pressoir, de granges, d'écuries et d'étables autour d'une cour devant le manoir.
     
     

     

    Le Manoir du Grand Taute au coucher de soleil.

    Il fut édifié à la fin du XVIème siècle par Jean le Coq, officier de justice. La visite permet d'évoquer avec précision le cadre de vie d'une seigneurie rurale pendant la période troublée des guerres de religion.

    Un système défensif très élaboré, parfaitement conservé, protégeait la demeure contre d'éventuelles incursions ennemies.

    img052

    Le manoir du Grand Taute est une demeure historique de la Manche, située à Saint-Sauveur-Lendelin.

    Il a été construit au 16e siècle par Jean le Coq, officier de justice.

    Un système défensif protégeait la demeure contre toute intrusion ennemie.

    « Les communs se composent d'une boulangerie, d'un pressoir, de granges, d'écuries et d'étables autour d'une cour devant le manoir. » 

    Le pressoir ancien, non daté, est pourvu d'un tour à pommes en granit et une presse à longue étreinte.

    Le manoir a fait l'objet de deux inscriptions. L'une comme Monument historique le 11 août 1975 pour les façades, les toitures, le plafond et la cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée. L'autre le 4 juin 1993 pour le logis, le pressoir, la boulangerie, les écuries et la grange, ainsi que la pièce d'eau et les douves.

     

     

    C.A.Manoir du Grand Taute ,fin du XVIème siècle.

    img051

    C.A. La rue principale au début du 19ème siècle

     

    1280px-FranceNormandieSaintSauveurLendelinEgliseMairie

    La place de la Mairie et la croix de l'ancien cimetière (1571)

    Saint-Sauveur-Lendelin est une petite ville située à quelques kilomètres de Coutances dans le Cotentin. Petite cité rurale très agréable.

    Sans ce gros bourg que l'on aimerai découvrir, l'église Saint-Laurent du XIXème siècle dont le clocher est inscrit aux monuments historiques.

    Devant l'église et la mairie, la croix de l'ancien cimetière de 1571 y a trouvé sa place.

    Le château des mares, propriété privée date du XVIIIème siècle.

    img050

     

    C.A. L église de Saint-Sauveur-Lendelin.

    Les communs se composent d'une boulangerie, d'un pressoir, de granges, d'écuries et d'étables autour d'une cour devant le manoir.

     Personnalité liée à la commune :

     

     

     

    Charles_François_Lebrun_prince_architrésorier_de_l'Empire

    Charles-François Lebrun (1739/1824), troisième consul et prince-architrésorier du premier empire, né au village de La Bouchelière; un vitrail de l'église de Saint-Sauveur-Lendelin célébrant la participation de Lebrun à l'élaboration du concordat et à la paix religieuse, a été inauguré en septembre 2002, ainsi qu'un monument situé dans le village. Un portrait en habit d'architrésorier est exposé dans la mairie.

     

     

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Sauveur-Lendelin

    Cartes anciennes : collection privée.  

    sources

    http://romy50300.skyrock.com/3043289463-Le-Manoir-du-Grand-Taute.html

      http://www.region-basse-normandie.fr/seves-taute

     

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    Favorites, maîtresses et enfants adultérins  

    Louis XV, comme Louis XIV, eut également un certain nombre d'enfants adultérins de nombreuses maîtresses. Ses quatre premières maîtresses furent quatre sœurs, quatre des cinq filles de Louis III de Mailly, marquis de Nesle et de Mailly, prince d'Orange.

      

    Tous ses enfants adultérins, autres que Charles de Vintimille, naquirent de jeunes filles non mariées, appelées les « petites maîtresses ». Hanté par les mauvais souvenirs liés aux bâtards de son arrière-grand-père, Louis XV se refusa toujours à les légitimer.

    Il subvint à leur éducation et s'arrangea pour leur donner une place honorable dans la société, mais ne les rencontra jamais à la cour. Seuls furent légitimés Charles de Vintimille et l'abbé de Bourbon.

    Ses maîtresses et favorites furent :

     

     Favorites, maîtresses et enfants adultérins

    • Louise Julie de Mailly-Nesle, comtesse de Mailly (1710-1751), épouse en 1726 son cousin Louis-Alexandre, comte de Mailly.
    • Elle devient maîtresse en 1733, favorite en 1736, et est supplantée en 1739 par sa sœur Pauline.
    • Elle rentre en grâce en 1741, mais est renvoyée de la cour en 1742 à la demande de sa sœur Marie-Anne ;
    •  
    •  
    •  Favorites, maîtresses et enfants adultérins
    • Pauline Félicité de Mailly-Nesle, comtesse de Vintimille (1712-1741), maîtresse de Louis XV elle épouse en 1739 Jean-Baptiste, comte de Vintimille (1720-1777).
    • Elle est mère de :
    • Diane_Adelaide 
    • Diane Adélaïde de Mailly-Nesle, duchesse de Lauraguais (1713-1760) ;
      • Charles de Vintimille (1741-1814) dit le Demi-Louis car il ressemblait beaucoup à Louis XV. Marquis du Luc, Madame de Pompadour tenait tellement pour assuré qu'il était de naissance royale que, souffrant de n'avoir pas d'enfants avec le roi et désireuse de porter des petits-enfants en commun, elle nourrit en 1751 de le marier à sa fille Alexandrine; il épousera (1764) Adélaïde de Castellane (1747-1770), dont postérité ;

     

    Fichier:Pauline Félicité de Mailly-Nesle.jpg

    • Marie-Anne de Mailly-Nesle, marquise de La Tournelle, duchesse de Châteauroux (1717-1744).
    • Hortense de Mailly-Nesle, marquise de Flavacourt, fut aussi pendant un temps soupçonnée de liaison intime avec le roi, mais cette hypothèse fut rapidement écartée au profit de ses quatre sœurs.

      

    • La marquise de Pompadour de son vrai nom Jeanne Antoinette Poisson, (1721-1764), fille d'un financier véreux exilé en 1725.
    •  
    • Elle épouse en 1741 Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles et a deux enfants dont
    •  
    •  
    •  
    • Alexandrine Le Normant d'Étiolles (1744-1754) qui est élevée en princesse et
    • anoblie Mlle de Crécy.
    • Elle devient de 1745 à 1751 la maîtresse du roi, et est honorée en 1752 du tabouret et des prérogatives de duchesse.
    • Elle est dame du palais de la reine en 1756, mais doit quitter Versailles quelque temps en 1757 suite à une cabale ;
    •  
    •  
    •  
    • La comtesse du Barry (Jeanne Bécu, 1743 - guillotinée en 1793) : fille naturelle d'Anne Bécu, couturière, et de Jean-Baptiste Gomard de Vaubernier.
    •  
    • Après avoir reçu une bonne éducation, elle travaille comme modiste à Paris.
    • Elle devient en 1768 la maîtresse du roi auquel Jean, comte Dubarry (dont elle a été la maîtresse) l'a présentée. Louis XV lui fait épouser la même année Guillaume Dubarry (frère de Jean), puis la présente à la cour en 1769. Elle avait dit un jour devant Louis XV :
    •  
    • « La France, ton café fout le camp ! »
    •  
    • - car tel était le surnom qu'elle donnait à son valet.
    •  

      

     

     

      

     

    • Elle se retire de la cour à la mort du roi, puis émigre en Grande-Bretagne en 1792 pour y cacher ses diamants : elle est arrêtée au retour et condamnée à mort pour avoir dissipé les trésors de l'État, conspiré contre la République et porté le deuil de Louis XVI. Avant d'être guillotinée à Paris, elle supplia : « Encore un moment, messieurs les bourreaux. » ;
     
     
     Fichier:François Boucher, Ruhendes Mädchen (1751, Wallraf-Richartz Museum) - 02.jpg
    • Marie-Louise O'Murphy (1737-1815) dite Mlle de Morphise, fille de Daniel O'Murphy, d'origine irlandaise. Elle épouse :
    • 1°) Jacques Pelet de Beaufranchet en 1755,
    • 2°) François Nicolas Le Normand en 1759, et
    • 3°) Louis-Philippe Dumont en 1798, député du Calvados à la Convention, dont elle divorcera
    • la même année.
    • Elle est la mère de : 
      • Agathe Louise de Saint-Antoine de Saint-André (née le 20 juin 1754 à Paris-1774) qui épousera en 1773 René-Jean-Mans de La Tour du Pin (1750-1781), marquis de la Charce.

     

    • Françoise de Chalus, duchesse de Narbonne-Lara(1734-1821), duchesse de Narbonne-Lara, fille de Gabriel de Chalus, seigneur de Sansac, elle épousera en 1749 Jean-François, duc de Narbonne-Lara.
    • Elle est la mère de :
      • Philippe, duc de Narbonne-Lara (1750-1834) qui épouse en 1771 Antoinette Françoise Claudine de La Roche-Aymon, et de
      • Louis-Marie, comte de Narbonne-Lara (1755-1813) qui épousera en 1782 Marie Adélaïde de Montholon, dont postérité.

     

     

    • Marguerite-Catherine Haynault(1736-1823), fille de Jean-Baptiste Haynault, entrepreneur de tabac. Elle épouse en 1766 Blaise d'Arod, marquis de Montmelas.
    • Elle est la mère de :
      • Agnès Louise de Montreuil (1760-1837), qui épousera en 1788 Gaspar d'Arod (1747-1815), comte de Montmelas, dont postérité, et de
      • Anne Louise de La Réale (1763-1831) qui épousera en 1780 le comte de Geslin (1753-1796).

     

    • Lucie Madeleine d'Estaing (1743-1826), sœur naturelle de l'amiral d'Estaing,
    • elle épousera en 1768 François, comte de Boysseulh.
    • Elle est la mère de :
    • Agnès Lucie Auguste (1761-1822) qui épousera en 1777 Charles, vicomte de Boysseulh (1753-1808), et de
    • Aphrodite Lucie Auguste (1763-1819) qui épousera en 1784 Louis Jules, comte de Boysseulh (1758-1792).

     

    • Anne Couppier de Romans, baronne de Meilly-Coulonge(1737-1808) Baronne de Meilly-Coulonge, elle est la fille d'un bourgeois, Jean Joseph Roman Coppier. Elle entretient une liaison avec le roi de 1754 à 1765, et épousera en 1772 Gabriel Guillaume de Siran, marquis de Cavanac.
    • Elle est la mère de :
    • Louis Aimé de Bourbon (1762-1787), dit l'abbé de Bourbon le seul enfant bâtard que Louis XV reconnaîtra en 1762.

     

     

    • Irène du Buisson de Longpré (décédée en 1767), fille de Jacques du Buisson, seigneur de Longpré, elle épousera en 1747 Charles François Filleul, conseiller du roi. Elle est la mère de :
      • Julie Filleul (1751-1822), qui épousera 1°) Abel François Poisson en 1767, marquis de Vandières, de Marigny, de Menars, etc., frère de Madame de Pompadour ; 2°) François de La Cropte, marquis de Bourzac en 1783 dont elle divorcera en 1793.

     

     

      

    Louis XV ne compta donc en tout que treize enfants adultérins

    (c'est sans doute plus que 13 enfants illégitimes)

    car le nombre de liaisons de Louis XV est la première des difficultés auxquelles on se heurte. La naissance royale n'est certaine que pour 8 enfants (3 garçons et 5 filles).

    Madame de Pompadour fit toujours des fausses couches, et les naissances d'enfants naturels cessèrent après la mort de celle-ci.

    Ajoutons une possible relation avec Françoise de Chalus, dame d'honneur de sa fille,

    Marie-Adelaïde.

    De cette union serait né en 1755 le comte Louis Marie de Narbonne-Lara.

     

     

    Sources

    WIKIPEDIA

     

     

     

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