•  

     Pierre-Joseph Redouté art

     

      

    Pierre-Joseph Redouté (Saint-Hubert, le 10 juillet 1759Paris, le 19 juin 1840) est un peintre wallon et français célèbre pour ses peintures de fleurs à l'aquarelle, et plus particulièrement de roses. Il est surnommé « le Raphaël des fleurs ».

      

      

    Pierre-Joseph Redouté art 

      

    D'ailleurs une école bruxelloise porte son nom en hommage l'Institut Redouté-Peiffer à Anderlecht.

     

    Pierre-Joseph Redouté art- 2 

     

      

    Il s'installe à Paris en 1782 aux côtés de son frère Antoine-Ferdinand Redouté. Il rencontre Charles Louis L'Héritier de Brutelle et René Desfontaines, qui l'orientent vers l'illustration botanique, discipline alors en plein essor. En 1787, il part étudier les plantes au Jardin botanique de Kew près de Londres.

     

    Pierre-Joseph Redouté art 

      

    En 1788, Redouté rentre à Paris où L'Héritier l'introduit à la cour de Versailles. La reine Marie-Antoinette devient sa protectrice. Redouté reçoit le titre de dessinateur et peintre du Cabinet de la Reine.

     

    Pierre-Joseph Redouté art 

      

    En 1792, c'est l'Académie des sciences qui l'emploie.

     

    En 1798, Joséphine de Beauharnais devient sa protectrice et en fait, quelques années plus tard, son peintre officiel.

    À vous de choisir 

      

    En 1809, Redouté enseigne la peinture à l'impératrice Marie-Louise.

     

    En 1824, il donne des cours de dessins au Muséum national d'histoire naturelle. De nombreuses personnalités féminines de la royauté, notamment belge, suivent son enseignement.

     

     

    Pierre-Joseph Redouté art 

      

    Redouté a été capable de traverser, sans grand problème, les crises politiques successives, et de survivre aux différents régimes politiques. Il a collaboré avec les plus grands botanistes de son temps et a participé à près d'une cinquantaine d'ouvrages.

     

    Jean Lechanteur écrit sous le titre La voie royale : continuité wallonne en France :

     

    Pierre-Joseph Redouté art 

      

    « Le premier artiste liégeois du XVIIIe siècle à Paris, Jean Duvivier, marche sur la voie tracée par Warin, puisqu'il accède aux charges de graveur des médailles des rois Louis XIV (...) L'ascension de Grétry ne doit pas éclipser les brillants parcours de Gilles Demarteau, reçu à l'Académie en 1759, un an avant d'être nommé graveur de desseins du cabinet du roi, et de Pierre-Joseph Redouté prouve la capacité de survivre aux changements de régime : dessinateur et peintre du cabinet de Marie-Antoinette, dessinateur de l'Académie des sciences, peintre de fleurs de l'impératrice Marie-Joséphine, professeur de l'impératrice Marie-Louise ... »

      

      

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Redout%C3%A9

     

     

     Pierre-Joseph Redouté art

     

     

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     Click the image to open in full size.

     

    Louveciennes dans l’histoire contemporaine  :

    Henri d’Orléans, comte de Paris

    Les relations avec le général de Gaulle

     

    De retour d’exil, le comte de Paris* s’installa à Louveciennes où il séjourna de 1953 à 1972.
    Nous avons vu dans l’article précédent les efforts du prétendant au trône de France pour acquérir une visibilité politique notamment en organisant dans son manoir du « Cœur Volant » des réceptions où se côtoyaient hommes politiques, industriels, banquiers, journalistes, artistes…

    L’arrivée du général de Gaulle en 1958, l’instauration de la Vème République et plus encore l’introduction en 1962 de l’élection du Président de la République au suffrage universel augmentèrent les espoirs d’Henri d’Orléans dans sa quête historique.

    Ceci d’autant plus que le Général avait du respect pour cette longue lignée qui « avait fait la France » et n’avait pas découragé le comte de Paris dans ses ambitions.

    Prologue : une rencontre avortée à Alger

    ComteParisLégionnaire

    Inutile de raconter ici la geste du général de Gaulle depuis le 18 juin 1940 et ses efforts pour rallier autour de « la France combattante » les Français n’acceptant pas la défaite et la collaboration. Elle est connue.
    Le comte de Paris pour sa part au moment de l’entrée en guerre s’engagea dans la Légion étrangère.

      

    Une fois démobilisé, il fit comme d’autres un tour à Vichy ; il rencontra Philippe Pétain en août 1942 (« Alors, jeune homme, vous voulez ma place » lui dit le Maréchal), Pierre Laval lui proposa au cours d’un dîner le ministère du ravitaillement, ce qu’il refusa. « Encore heureux qu’il n’ait pas donné suite » dira plus tard le général de Gaulle.
    Mais fin 1942, la situation se retourna.
     

    Les Américains débarquèrent en novembre au Maroc et en Algérie contrôlés par Vichy. Roosevelt, pathologiquement anti-de Gaulle chercha à s’appuyer sur les représentants du gouvernement de Vichy et notamment sur l’amiral Darlan venu opportunément sur place à Alger.

      

    Darlan en qualité de haut-commissaire de la France en Afrique, avait maintenu le régime de Vichy, sous protectorat américain, Il se fit assassiner par un jeune homme, Fernand Bonnier de la Chapelle, à qui on prêta des sentiments monarchistes ; on le soupçonna d’être le bras armé d’un complot ourdi par un résistant royaliste, Henri d’Astier de la Vigerie au profit du comte de Paris.

      

    D’autres y voyaient la main des gaullistes. L’exécution rapide et sans procès de Bonnier de la Chapelle par les autorités d’Alger afin d’éviter des révélations conduisit à épaissir le mystère (1).
    La mort de Darlan empêcha Roosevelt de continuer à jouer la carte de Vichy d’autant plus que les Allemands entrèrent en zone non occupée et que la marine française, viscéralement antibritannique, se saborda piteusement à Toulon.
    Roosevelt misa alors sur le général Giraud pour écarter définitivement de Gaulle mais cette tentative échoua car Giraud se révéla comme un personnage d’une grande médiocrité que ses partisans finiront par abandonner, tel « un artichaut mangé feuille à feuille » par son grand rival, le général de Gaulle qui gagna la partie.

    Le comte de Paris fit vraisemblablement à ce moment-là une erreur historique car au lieu de rallier la « France libre », il rejoignit sa famille dans la propriété de Larache au Maroc pour y mener une existence confortable. De Gaulle devait dire à son confident, Alain Peyrefitte « Il aurait pu relever le drapeau et venir à mes côtés ; il n’y avait pas d’encombrement. Il représentait une part de la France qui eût été bien utile à la France libre. » (2)

    Il ne réapparut politiquement qu’en 1953, à son arrivée à Louveciennes, de retour d’exil. En 1958, à l’arrivée du général de Gaulle, le comte de Paris lui apporta son soutien. S’en suivirent des échanges de lettres, des entretiens, des missions notamment celle confiée au comte de Paris, au Proche-Orient auprès des dirigeants arabes, en mai juin 1961.

    • Afin d’éviter toute méprise, il convient de préciser que nous consacrons cet article (et le précédent) à feu le comte de Paris et non à son fils, Henri, né en 1933, nouveau prétendant également « comte de Paris » « duc de France"

    « Coup de main » à la politique algérienne de De Gaulle

    Les positions prises sans ambiguïté par le comte, quant à l’indépendance de l’Algérie, furent la cause d’un plasticage commis par l’OAS chez lui à Louveciennes, le 3 novembre 1961. On soupçonna, sans preuves tangibles, son fils Jacques d’Orléans, fervent partisan de l’Algérie française, à l’époque des faits en permission chez son père.
    Le comte de Paris apporta « un coup de main » à la politique algérienne conduite par le général de Gaulle notamment à travers les prises de position de son Bulletin.
      
    Alain Peyrefitte a relaté dans ses ouvrages « C’était de Gaulle » (2) les conversations qu’il a eues avec le Général, le plus souvent après le Conseil des ministres. En juillet 1962, après l’indépendance de l’Algérie, le jugement de
    Charles de Gaulle sur le concours du comte de Paris est intéressant :

    « Le comte de Paris a donné un coup de main à la France. Il a placé le débat à sa véritable hauteur. Plus tard, on se rendra peut-être compte que le plus grand des services que j’ai pu rendre au pays, ce fut de détacher l’Algérie de la France ; et que de tous, c’est celui qui m’aura été le plus douloureux. Avec le recul on comprendra que ce cancer allait nous emporter. On reconnaîtra que « l’intégration », la faculté donnée à dix millions d’Arabes qui deviendraient vingt, puis quarante de s’installer en France comme chez eux, c’était la fin de la France. Le comte de Paris l’a compris tout de suite et a agi en conséquence.
      
    Pourtant, lui aussi, encore plus qu’à vous ou à moi, ça devait faire du chagrin de voir disparaître les drapeaux que son propre trisaïeul (Louis-Philippe) avait planté sur cette terre. (…) Ceux qui, dans les élites ou soi-disant telles, ont compris que le patriotisme commandait de me soutenir n’étaient pas foule. Le comte de Paris était l’un des rares à le dire ; et presque le seul à le dire si bien. C’est un patriote (…) Le soutien sans hésitation et sans faille qu’il m’a accordé par ses Bulletins était d’un grand prix. » (3)

    Une opportunité : l’élection du Président de la publique au suffrage universel

    1962, est également l’année où le général De Gaulle fit prendre un tournant à la Vème République en obtenant par référendum que le Président de la République fut dorénavant élu au suffrage universel et non plus par un collège restreint de « grands électeurs ». Cette bataille fut gagnée alors que la grande majorité de la classe politique et les principaux médias s’y opposèrent.
    Le nom d’Henri d’Orléans apparaît dans ce contexte ; Alain Peyrefitte et le général de Gaulle ont à ce propos un dialogue significatif :

    AP.- « On murmure que le comte de Paris voudrait se présenter à votre succession et que vous le soutiendriez. On prétend même que vous auriez modifié la Constitution pour lui permettre d’être élu. »
    CdG.- « Il est décidé à se présenter. Il me l’a dit. Pourquoi l’en empêcherais-je ? Tout Français peut être candidat. Il en est sûrement plus digne que beaucoup d’autres qui ne songent qu’à ça. De là à dire que je le soutiendrai, c’est une autre affaire. »
      
    Il ajouta également qu’il l’a entouré d’égard parce qu’ « il récapitule dans sa personne les quarante rois qui ont fait la France ».
    AP. – « S’il se présentait à l’élection présidentielle, ce serait pour rétablir la monarchie ?
    CdG.- Mais non ! Qui parle de ça ? Il s’agit de la présidence de la République, à laquelle chaque citoyen a le droit de postuler ; lui comme les autres, puisque la loi de bannissement a été abrogée. Un point, c’est tout. » (4)

    Une campagne de promotion

    Décidé à forcer le destin, le prétendant au trône de France tenta au printemps 1963 une opération médiatique d’ampleur. Il rencontra ainsi longuement Jean Ferniot, l’une des meilleures plumes de la presse nationale de cette époque, pour lui confier que si de Gaulle ne se présentait pas à l’élection présidentielle de 1965, celui-ci lui confierait, d’une manière ou d’une autre, les rênes du pouvoir. Il en résulta un substantiel article paru dans L'Express du 23 mai 1963 et intitulé :
      
    «Le successeur. Pourquoi de Gaulle a choisi le comte de Paris ».

    A l’hôtel Matignon, le Premier ministre, Georges Pompidou, interrogé à propos de cet article par Peyrefitte s’exclama : « Le comte de Paris ? Et pourquoi pas la reine des gitans ? Ça ne ressemble pas au Général d’avoir pris des engagements. Il lui aura donné de bonnes paroles. C’est sa manière. » (5) (6)

    Le général de Gaulle interrogé à son tour par Peyrefitte lui confia « Vous avez tort de lire L’Express, je vous l’ai déjà dit. Et ce qui compte en politique, ce ne sont pas les souhaits, ce sont les réalités. Le comte de Paris n’a aucune chance.
      
    Pas la moindre.
      
    On ne peut pas l’empêcher de songer à se présenter et on ne l’empêchera sans doute pas de le faire, car il le considère comme son devoir. Il me l’a dit plusieurs fois lui-même, il me le fait redire de temps à autre, il le fait dire à droite et à gauche. J’en prends acte, mais le fait que j’en prends acte ne lui donnera pas une chance de plus. (…) Mais ce n’est pas un candidat. Il ne correspond plus à ce siècle.
      
    Aujourd’hui les monarchies ne se font pas, elles se défont. Il ne s’agit pas de reconstruire la royauté héréditaire, il s’agit d’élire un Président de la République au suffrage universel. Et c’est tout différent. En tant que candidat à la présidence de la République, il n’existe pas et il a tort de se faire des illusions. » (6)

    Un déjeuner au manoir du Cœur Volant

    Poursuivant avec opiniâtreté son grand dessein, le comte de Paris convia à déjeuner dans son manoir du Cœur Volant, Alain Peyrefitte et le père Carré, leur ami commun. Avant d’accepter l’invitation, le ministre interrogea Georges Pompidou :
      
    « Mais bien sûr, allez-y, si vous avez du temps à perdre ! Il se voit déjà rétablissant la monarchie. Ça supposerait, seulement, une condition : c’est que le Général le désigne comme dauphin ! »
    A son tour, le général de Gaulle donna le feu vert : « Il n’y aucune espèce de raison pour que vous refusiez cette invitation. C’est un homme digne de la plus grande estime. C’est un patriote. Son appui ne m’a pas fait défaut depuis que je suis revenu aux affaires.
      
    Et puis, il est le chef de la maison de France, qui a régné mille ans sur le pays. On ne peut que lui marquer du respect. Mais vous y allez à titre privé, non ès qualités de ministre de la République. Et ne soyez pas trop engageant. » (6)

    CoeurVolant2 Le déjeuner eut bien lieu au Cœur Volant, le 17 juin 1963, et tout naturellement la conversation tourna autour du successeur du Général, que la plupart des commentateurs voyaient ne pas se représenter aux élections de 1965.

    Au café, le comte de Paris entraîna Peyrefitte seul sur un canapé et lui déclara : « Le prochain Président de la République sera celui que de Gaulle aura désigné. Tout dépend de lui. Il peut faire élire qui il veut. » Peyrefitte objecta : « Vous pensez, Monseigneur, qu’il suffirait qu’il vous désigne pour que la monarchie soit rétablie en France ? »
      
    à quoi le comte de Paris répondit « Je ne dis pas tout cela !
      
    Je dis que s’il décidait de me désigner comme dauphin, il n’aurait pas de peine à me faire élire. Je ne serai pas roi pour autant, président de tous les Français, comme mon aïeul Louis-Philippe était roi de tous les Français. Le fil de l’Histoire serait renoué. (…) Il ne s’agit pas de rétablir la monarchie, mais de préparer les voies pour une élection au suffrage universel. Les choses progressent. » (7)

    De cet échange, Alain Peyrefitte livra dans son ouvrage un commentaire sur l’état d’esprit du comte « Il croit tant à cette fantasmagorie qu’il serait cruel de la briser. Et pourtant, je ne peux pas lui laisser croire que je la partage. J’essaie de m’en tirer par des phrases courtoises et prudentes… ».

    En 1965, le général de Gaulle se représenta aux élections présidentielles pour un second mandat, gagné après ballottage.

    Déçu dans ses espoirs, le comte de Paris décida en 1967 de mettre fin à ses activités politiques et cessa la publication de son Bulletin.

    Lors des évènements de mai 1968, le comte de Paris appuya le général de Gaulle, alors en difficulté.

    Leur relation s’interrompit le 9 novembre 1969 à la mort du général de Gaulle à Colombey.

    Le comte de Paris, conclut dans ses mémoires (8) de la façon suivante ses relations avec le Général :

    « Durant près de quinze ans, nous avions poursuivi notre dialogue. Lorsque nous étions, lui et moi, dans l’exil français, hors des affaires du pays qui occupaient toutes nos pensées, nous semblions marcher, d’un même pas, au nom d’un même dessein

    Ensuite le général étant au pouvoir, c’est-à-dire en prise directe avec les évènements et les urgences, et moi ne relâchant ni mon action politique, ni mes voyages d’information, ni la parution de mon bulletin, nous avions maintenu à intervalles réguliers, l’analyse en commun que nous faisions de l’avenir national.

    A présent, le silence était tombé. De Gaulle le rompit, en m’envoyant, dédicacés, successivement, ses « Discours et Messages » puis le premier tome de ses « Mémoires d’espoir ». Le 9 novembre, il mourut. Notre long dialogue sur la France avait pris fin. Celui que j’ai, de naissance et de conviction, engagé avec les Français ne s’éteindra qu’avec moi. »

    Fin de partie

    Comtedeparis2 Il exprima encore par la suite quelques sympathies et détestations politiques. C’est ainsi qu’il soutint l’action de Sos-Racisme en 1986 (il y gagna le sobriquet de « roi des potes ») et se prononça pour François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1988 (fidèle en cela à sa réputation de « Prince rouge »).
      
    Déjà en 1987, François Mitterrand l'avait largement associé à l'année du millénaire de la France qui, en fait, célébrait l'anniversaire du couronnement de son ancêtre Hugues Capet.
    On relèvera une ultime « sortie politique », le 13 mars 1994, à l’occasion de la publication de son livre « Dialogue sur la France », qui réunit l’ensemble de la correspondance échangée avec le général de Gaulle, le comte de Paris participa, à l’âge de 86 ans, à la célèbre émission d’alors,
    « L’Heure de vérité » (9) animée par le grand journaliste, François-Henri de Virieu (devenu par la suite le maire très apprécié de Marly-le-Roi avant qu’un cancer foudroyant ne l’emportât).

    Le reste relève plus d’une chronique à la Stéphane Bern que de l’Histoire.

    Il subit deux attaques cardiaques. La seconde, pendant l'hiver 1968. Séparé de sa femme. il se retira après 1972 à la fondation Condé, une institution charitable située à Chantilly.
      
    C’est là qu'il va recruter en 1975 Monique Friesz, 52 ans, qui deviendra directrice de sa fondation, sa collaboratrice directe, et bientôt sa gouvernante, sa compagne (10).
      
      
    Le comte et la comtesse de Paris vivaient séparées.
     
    L’immense fortune des Orléans (des châteaux et des manoirs en France et à l’étranger, des terres et des bois, des tableaux de maîtres, de magnifiques bijoux, des avoirs financiers…) va fondre sous les effets d’une gestion financière calamiteuse (à laquelle a contribué un conseiller, Jean Jacobi, qui se révèlera être un aigrefin, un Madoff avant la lettre), et d’un train de vie élevé ; certes, deux fondations ont été créées à qui seront dévolues les « trésors historiques des Orléans » :
      
    le château d’Amboise, la chapelle royale de Dreux, des immeubles de rapport, des œuvres d’arts mais les recettes, tirées notamment des ventes du manoir du Cœur Volant de Louveciennes, de la résidence d’été de la Quinta au Portugal et de son mobilier, se sont évaporées.
      
    A sa mort, quatre de ses enfants feront mettre des scellés sur les derniers domiciles occupés par leur père, « aux Hespérides, à Levallois, il n’y a avait plus rien, même pas les douilles électriques », à Cherisy, au domicile de sa compagne, on retrouva comme objets ayant appartenu au comte de Paris « six mouchoirs monogrammés et une paire de pantoufles ».
     
      
    Au cours de ces dernières années, ses relations avec ses enfants devinrent difficiles ; « la mésalliance » du fils aîné, qui divorça puis épousa une roturière, conduisit Henri d’Orléans à désigner comme successeur son petit-fils à la place de l’héritier naturel ; un autre fils, Thibaut, fut condamné à la prison pour cambriolages et mourut accidentellement en Afrique en 1983. Jugement lapidaire, en fin de vie, sur ses fils et ses filles « Ils n’auront rien, ils m’ont déçu ».

    Il mourut le 19 juin 1999 à Cherisy, en Eure-et-Loir, au domicile de sa compagne. Il avait 91 ans.
    Avec lui disparaissaient les espoirs, largement chimériques, d’un retour à la monarchie constitutionnelle et « sociale ».
    _________________
    (1) La thèse la plus répandue est celle qui attribue la responsabilité de l’assassinat aux monarchistes mais le comte de Paris a démenti dans ses mémoires toute implication, sans toutefois totalement convaincre. Cf Jean Lacouture, De Gaulle, Tome 1, le Rebelle, Editions du Seuil, Paris, 1984, pages 621 à 625.

    (2) Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle », 3 tomes, Fayard.
    Ministre et porte-parole du général de Gaulle, Alain Peyrefitte a eu avec celui-ci entre 1959 et 1969 trois centaines d’entretiens en tête-à-tête. Il a pris des notes au jour le jour dont la transcription fidèle constitue un témoignage irremplaçable.

    (3) Conversation après le Conseil des ministres du 4 juillet 1962, qui suit l’indépendance de l’Algérie (Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle », Tome 1, Fayard, 1994)

    (4) Conversation à l’Elysée, Salon doré, le 19 décembre 1962 (Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle », Tome 1, Fayard 1994)

    (5) Ces mots ont été prêtés au général de Gaulle mais de nombreux historiens en doutaient ; pour sa part, le fils du Général, l’amiral Philippe de Gaulle a démenti ces propos. Selon Alain Peyrefitte qui est le meilleur mémorialiste de ces années-là, c’est bien une réflexion de Georges Pompidou, alors Premier ministre (Conversation du 10 juin 1963).

    (6) Conversations du 13 juin 1963 (Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle », Tome 2, Fayard 1997)

    (7) Relation du déjeuner du 17 juin 1963 (Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle », Tome 2, Fayard 1997)

    (8) Henri, Comte de Paris, « Mémoires d’exil et de combats », Atelier Marcel Jullian, 1967

    (9) L’enregistrement de l’émission est disponible sur le site de l’Institut national audiovisuel (INA), au prix de 4 euros.

    (10) Monique Friez fut décorée de la Légion d’honneur par François Mitterrand le 17 octobre 1987.
     
     
    Fichier:Henri, Comte de Paris (1980-1999) in 1987.jpg 
     
    sources
     
    http://louveciennestribune.typepad.com/media/2010/08/louveciennes-dans-lhistoire-contemporaine-5-henri-dorl%C3%A9ans-comte-de-paris.html
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  Fichier:Henri VI , comte de Paris.jpg

     

     

    Louveciennes dans l’histoire contemporaine (1) :

    Henri d’Orléans, comte de Paris

    Henri d’Orléans, comte de Paris, prétendant au trône de France dans le cas d’une très hypothétique restauration monarchique, a longuement séjourné à Louveciennes, de 1953 à 1972.
    Après l'abrogation de la loi d'exil, par l'Assemblée nationale en 1950, Henri d'Orléans rentra en France et s'installa au manoir « Le Cœur Volant » avec son épouse et ses 11 enfants.
     
    Il existe plusieurs manières de raconter ce séjour.
    On peut retenir la vie brillante menée par la famille princière sous l’œil des médias (« Paris Match », « Point de vue-Images du monde », ,…) avec ses joies et ses peines. Le mariage civil de trois de leurs filles en mairie de Louveciennes, Hélène en 1957, Isabelle en 1964. Anne en 1965. Le drame qui viendra endeuiller la famille : François, un des fils, tué le 11 octobre 1960 dans les Aurès lors de la guerre d'Algérie.
    On peut également s’attacher à l’action politique du comte de Paris. C’est ce que nous essaierons de faire.
    Mais avant cela, il s’agit de planter le décor.

    Le manoir du Cœur Volant

    Manoir-du-coeur-volant-louveciennes Le manoir se situe au n°12, route de Marly, à mi-pente de la côte du « Coeur Volant », face à la porte du Phare ouvrant sur le Parc de Marly.

    Il s’agit d’une gentilhommière d’un style anglo-normand, assez bâtard. Le manoir appartenait au début du 20ème siècle à l’ambassadeur argentin en France, Marcelo de Alvear, qui devint plus tard président de la République d’Argentine.

    La gentilhommière avait remplacé la propriété de Madame Aubernon qui inspira, dit-on, le personnage de Madame Verdurin dans l’oeuvre de Marcel Proust (« Un amour de Swann ») (1).

    Le comte de Paris acheta le domaine en 1952 et s’y installa avec sa famille en octobre 1953 après 20 mois de travaux.

    Le domaine comprenait un bâtiment principal, une annexe baptisée “Blanche Neige”, maison du 18ème siècle où était logé le personnel, des garages et deux serres et un très beau parc


     

     

     

    ProprieteComtedePari A l’époque, la « grande maison » se composait au rez-de-chaussée d’un immense hall d’entrée, d’un salon en rotonde donnant sur le jardin, une salle à manger donnant sur la route, un grand bureau faisant office de pièce de vie ainsi qu’une salle de jeux en prolongement. Le premier étage était consacré aux appartements privés du comte et de la comtesse de Paris. Le deuxième étage était habité par les princes Henri et François, les princesses Isabelle et Hélène ainsi que par le prince Michel de Grèce, neveu du comte de Paris.
    La seconde maison, genre fermette normande, dénommée « Blanche Neige » fut aménagée pour loger les cadets et leur gouvernante ainsi qu’une salle à manger. Le comte et comtesse de Paris venaient chaque matin y prendre le petit-déjeuner.
    Le domaine a été vendu au milieu des années 1970, le parc loti et le « manoir » cédé à une banque et à une ambassade.

    « Etre prétendant, c’est être commis voyageur »

    De retour en France, convaincu des chances d’une restauration, le comte déploya son action politique sous différentes formes : un secrétariat installé dans un magnifique hôtel particulier légué par une dame royaliste, à Paris rue de Constantine, un Bulletin mensuel d’information de 4 pages distribué aux élites et de nombreuses réceptions dans la demeure de Louveciennes dans la grande tradition de l’époque.

    Michel de Grèce, neveu du comte de Paris, qui dans son adolescence a vécu à Louveciennes, relate ces soirs de réception dans ses « Mémoires insolites » (2).

    « Les dîners de Louveciennes formaient un des pivots de l’action de mon oncle. Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, il réunissait environ une quarantaine de convives, des ministres, des politiciens de l’opposition, des chefs d’entreprise, des banquiers, des hauts fonctionnaires, des cardinaux, des académiciens, des ducs. (…) A leur descente de voiture, les invités étaient reçus par les chefs de bureau de mon oncle, MM Delongrès-Moutier et Longone.
      
    Ils traversaient le hall orné du fameux tableau d’Horace Vernet représentant Louis-Philippe et ses fils à cheval devant le château de Versailles, qui faisait face au Louis XIII en pied par Champaigne. On leur servait l’apéritif dans le grand salon sous le nez du duc d’Orléans par Ingres, de la princesse de Joinville par Winterhalter et de la duchesse de Mecklembourg. (…)
      
    Se trouvaient réunis par exemple pour un soir le nonce du pape, Mgr Marella ; Valéry Giscard d’Estaing ; Maurice Schumann ; le duc et la duchesse de Brissac ; un autre duc, académicien de surcroît, celui de Castries ; Albin Chalandon et sa femme, la superbe Salomé Murat, sculpturale dans une robe rose ; le président de la Shell et son épouse, cette illustre figure mondaine qu’était Lady Detterding ; le général Catroux et son épouse surnommée « la reine Margot ».
     
      
    Le dîner annoncé, nous passions dans la salle à manger où les invités admiraient alignés sur les murs, les gouaches de Carmontelle représentant le duc d’Orléans avec sa famille et les membres de la Cour, ainsi qu’un extraordinaire dessin colorié d’Angelika Kauffmann figurant Philippe Egalité sans sa perruque.
      
    Le service était dirigé par le maître d’hôtel, le grand et beau Roger, qui portait avec les autre membres du personnel la livrée Orléans : boutons d’argent aux armoiries et les trois couleurs bleu-blanc-rouge. Une légende accréditée par la famille soutenait que ces couleurs de la maison d’Orléans avaient inspiré le drapeau tricolore. »

    Michel de Grèce évoque également une autre soirée avec des convives comme Pierre et Hélène Lazareff, des voisins, les Bleustein-Blanchet, propriétaires de Publicis, Marcel Pagnol, Joseph Kessel…

    Il arriva également au cours de ces soirées, après le dîner, que le comte de Paris, lors d’une actualité politique brûlante, emmena les messieurs dans son bureau pour en discuter.
      
    Michel de Grèce ne nous fait malheureusement pas partager la teneur de ces entretiens, car encore adolescent, s’il lui était permis d’assister au dîner, ce qui fut pour lui « une école incomparable », il n’était pas convié à ces réunions restreintes. Les femmes en étaient également exclues.
      
    Ainsi la comtesse de Paris, si elle participait aux soupers, était cantonnée à un rôle purement ornemental ; si elle avait l’audace de manifester quelques velléités pour participer aux échanges, elle était rapidement rappelé à l’ordre par son mari, très mufle : «Bébelle, tais-toi, tu n'y connais rien. ».
      
    Vers minuit, rituellement, le comte se levait et, pour signifier que la séance était terminée, prononçait la phrase rituelle : « Mesdames, Messieurs, je ne vous retiens pas. »

    La répétition des réceptions ne devait pas toujours être passionnante, elle pouvait engendrer une certaine lassitude comme ce soir où, en remontant l’escalier, le comte avoua à son neveu : « Etre prétendant, c’est être commis voyageur. »

    Michel de Grèce fait également état d’une visite du roi du Maroc, Mohammed V, revenu d’exil après avoir été déposé et exilé à Madagascar. Le comte de Paris s’était dès le début démené en sa faveur. « Aussi, lorsqu’il passa à Paris, Mohammed V lui rendit visite.
      
    Ce déjeuner suscita une excitation extrême à Louveciennes. Toute la famille royale marocaine débarqua. Les tailleurs gris trop serrés et les talons hauts des princesses leur seyaient peu. Le prince héritier, futur Hassan II, apparut en treillis.
      
    Quant au sultan, il craignait le froid en cet automne pluvieux et avait demandé une chaufferette sous la table afin d’y poser ses pieds lorsqu’il quittait ses babouches blanches. Il mangeait délicatement, il parlait peu, il manifestait une courtoisie de grand seigneur d’un autre âge, mais sous la douceur perçait l’autorité.»

    Au printemps 1958, le régime de la IVème République, incapable de résoudre « la question algérienne », était à l’agonie. En mai, le soulèvement des généraux appuyé par la population européenne d’Alger se dressa contre le gouvernement.
      
    On craignit un débarquement des parachutistes à Paris. A Louveciennes, Henri d’Orléans « se montrait profondément inquiet, au point qu’il avait préparé un plan pour le faire sortir lui et la famille hors de France à peine les chars seraient-ils apparus dans les rues de Paris. » (2). La suite est connue. Le général de Gaulle arriva au pouvoir, le comte de Paris se proclama un « partisan inconditionnel ».

    Les dîners à Louveciennes se poursuivirent « mais désormais, plus question de recevoir des représentants de l’opposition. Mon oncle se limita à nourrir les gaullistes à tous crins. Les agapes en perdirent de leur saveur, car on n’entendit plus qu’un concert de louanges parfois assez fades monter vers le grand homme. » (2)

    Nous verrons dans un prochain article comment Henri d’Orléans, encore plein d’illusions, espéra succéder au Général de Gaulle.

    __________________
    (1) Lydie de Nerville (1825-1899), mariée puis séparée de Georges Aubernon, conseiller d'État, recevait à partir de 1874, chaque mercredi, Cité de Messine, ensuite rue d'Astorg, le gratin intellectuel, théâtral et musical de Paris. Se retrouvèrent Alexandre Dumas fils, Marcel Proust, Anatole France, Guy de Maupassant, Aristide Briand, Alfred de Vigny, Gabriel Fauré et Camille Saint-Saëns et bien d’autres. Madame Aubernon était appelée dans le tout Paris « la Précieuse Radicale ». Pour les repas, les sujets de conversation étaient strictement fixés et si la conversation déviait, la dame agitait vivement une délicate sonnette en porcelaine.
      
    L’été venu, Madame Aubernon recevait ses convives à souper dans sa propriété du « Coeur Volant ».
      
    A l’époque, comme le remarquent Jacques et Monique Laÿ dans leur ouvrage (« Louveciennes, mon village »), il fallait faire preuve de stoïcisme pour affronter le voyage de Louveciennes : « les invités, en grand habit, doivent prendre le train à la gare Saint-Lazare et nombre d’entre eux se sont plus à raconter les souffrances endurées par ces messieurs en habit noir et souliers vernis, col, manchettes et plastrons empesés, transpirant dans l’étuve des wagons en bois chauffés à blanc sous le soleil des Batignolles, n’osant ouvrir leur veste car devant les dames qui les accompagnent, cela ne se fait pas.
      
    Arrivés à destination, la voiture de Mme Aubernon les attend à la gare ; à la fin de l’interminable soirée, le même attelage les ramène au train, au pas lent d’un cheval fatigué. »
      
    Madame Aubernon est morte en son domicile du Cœur Volant le 2 septembre 1899 ; elle est enterrée dans le cimetière de Louveciennes, sous les Arches.

      
    (2) Michel de Grèce, Mémoires insolites, XO Editions, Paris, 2004
    Mémoiresinsolites

     

    Nous nous sommes pour l’essentiel appuyé sur cet ouvrage qui est plaisant à lire ; on regrettera toutefois que le neveu du comte de Paris privilégie trop souvent l’aspect anecdotique des évènements auquel il participe plutôt que d’en dégager, en historien, leur signification. Il eut pourtant à Sciences-Po, comme professeur, René Rémond, le grand analyste politique.


     


    (3) Françoise Laot, La Comtesse de Paris, Plon, 1992. Françoise Laot est une ancienne rédactrice en chef de « Point de vue-Images du monde ».

     

     

     http://louveciennestribune.typepad.com/media/2010/08/louveciennes-dans-lhistoire-contemporaine-4-henri-dorl%C3%A9ans-comte-de-paris.html

     

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires