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    Michel Antoine GARREAU, Maître Boulanger à Versailles est né à Versailles à

    la paroisse Saint-Louis le 17 janvier 1756 et s'est marié en 1786.

    Il était le fils d'Elie GARREAU, Boulanger et de Marie BEUVE, elle même décédée le 8 décembre 1784 à 71 ans " épouse d'Elie GARREAU, maître boulanger de la Reine, ancien administrateur de la Confrérie du Saint Sacrement".

     


    Michel Antoine GARREAU et son épouse ne se sont pas mariés à Versailles mais y ont eu des enfants sur la paroisse Saint-Louis entre 1748 et 1768. Il semblerait qu'il ait eu 9 enfants.

    A titre anecdotique, voici un extrait de la revue historique de Versailles (1922, p.111):

    " Le pain à Versailles pendant la Révolution ( 1789-an V). de F. Evrard à propos des journées d'octobre 1789:...A Sèvres, les femmes de Paris, conduites par Maillard, avaient enfoncé les portes des boulangeries,...on redoutait à Versailles des excès semblables...

      

      

    Dans l'après-midi du 5 octobre, le Comité municipal requit deux commissaires de police pour des visites domiciliaires en vue de vérifier quelles quantités de farine possédaient les boulangers.

      

    Lefève, commissaire du quartier Saint-Louis, engagea GARREAU, mieux pourvu que ses confrères, à céder quelques sacs, attendu que 5 ou 6 petits boulangers manquaient totalement de farine..."

    Michel Antoine GARREAU semblait être un commerçant avisé à la tête d'un commerce d'une certaine importance.



     

      

    Avoir tenu son livre entre les mains me paraît encore plus émouvant depuis que je connais son identité exacte et un peu de son histoire...

     

     

     

    Les pains mollets présentés sur la couche tels qu’ils figurent sur une planche de P.J.Malouin

    http://maria-antonia.justgoo.com/t561-monsieur-garreau-boulanger-de-la-reine-marie-antoinette

     

     

     

     

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    BAIN DE JOUVENCE A VERSAILLES

    Par Laurence Mouillefarine

    Article tiré de Madame Figaro N°1044, 28 août 2004

     Une leçon de natation dans une salle de bains! Son propriétaire se voulait en pleine forme. Chaque panneau a été démonté, nettoyé, remonté. Pour suggérer la beauté masculine, Les attributs du barbier.

      

    C'est une histoire d'eau et d'amour entre Louis XV et la Comtesse du Barry.

    En 1769, le roi, fort épris, fit installer sa favorite au château et déplaça son cabinet de toilette sous les appartements de la belle. Si l'on taira ici leurs ébats aquatiques, on s'étendra sur la beauté du lieu.

      

    Divines boiseries, dorures tout en nuances, délicieuses allégories…

     

     

     

     

     A contempler les chambranles, on distingue bien les trois tons révélés par les boiseries, une fois rafraîchies.Ils étaient propres comme un sou neuf au château de Versailles!

     

    À l'inverse des idées reçues, au milieu du XVIII siècle, on s'y lavait.

     

    Vers 1750, tous les membres de la famille royale

     

     

    disposaient d'une salle de bains. La baigneuse en joyeuse compagnie pourrait être Nausicaa, héroïne de "L'Odyssée"; à moins qu'il ne s'agisse de Vénus née de l'écume de la mer ?

     

    "S'il flottait des odeurs nauséabondes, s'insurge Christian Gaulez, conservateur en chef du Patrimoine, elles provenaient des visiteurs qui se laissaient aller à leurs besoins naturels derrière les piliers - comme aujourd'hui dans le RER ou bien des chevaux, mais pas du manque d'hygiène des courtisans ! "

      

    À preuve, dans quelques jours, on inaugure en grande pompe la salle de bains de Louis XV, fraîchement restaurée grâce au soutien de L'Oréal.

    Ainsi que son lieu "à l'anglaise".

      

    Ne vous attendez pas à découvrir un appartement grandiose tout de marbre revêtu. La pièce aux murs décorés de boiseries se révèle de petites dimensions et basse de plafond. N'est-ce pas le rêve de tout souverain ?

      

    Un lieu facile à chauffer et qui lui permette de se trouver seul alors que partout dans cette résidence de fonction il est accompagné.

    De l'intimité.

    Que demander de plus ?

    " Se rapprocher de sa maîtresse" En 1769, Louis XV commande l'aménagement d'un nouveau cabinet de bains qu'il fait installer au premier étage. Ce sera le sixième qu'il occupera. Pourquoi cette soudaine décision ? Christian Baulez, avec son humour délicat, replace l'affaire dans son contexte. "

      

    À la mort de la reine, en 1768 - pour les cancres en histoire que nous sommes, il s'agit de Marie Leszczyñska -, le roi est quelque peu neurasthénique.

      

    Il a perdu son fils trois ans auparavant, une année à peine après la disparition de la marquise de Pompadour, sa favorite.

    Pour parler clair, il a des idées noires. Comment le distraire ? Son entourage proche sait bien ce qu'if lui faut: une nouvelle maîtresse !

    On va quérir la comtesse Du Barry, née Jeanne Bécu,

    sur nommée "Mademoiselle l'Ange".

     

     

    La Duchesse du BarryLa belle dirige une maison de jeu ouverte par son époux. Blonde platine, pimpante, sorte de Marilyn Monroe aux petits pieds. Bref, un "morceau de roi". Elle est introduite à la Cour.

    C'est une professionnelle de l'amour.

    Le souverain en sera vite follement épris.

    Il la loge à Versailles.

    Louis XV le Bien-Aimé a découvert de nouveaux plaisirs.

     

    Au point que la Faculté s'inquiète. "Sire, il faut dételer!" conseillent ses médecins. Il n'écoute guère. Pis, il abuse de fortifiants.

    C'est donc à ce moment décisif qu'il déplace sa salle de bains, au-dessous

     

    des quartiers de Madame Du Barry. "

     

    Chaque scène sculptée dans un médaillon à motif de roseaux évoque les sports nautiques et autres jeux aquatiques.Une pièce confortable, chauffée par un poêle et qui, comble du luxe, bénéficiait de l'eau courante"

    Celle-ci provenait des réservoirs de Montbauron.

      

    Finie l'époque où les serviteurs remplissaient les cuves à la main!

    Elle présentait deux baignoires, en cuivre étamé, l'une pour se savonner, l'autre pour se rincer.

    Afin de l'alimenter, deux réservoirs sortes de grosses marmites disposées à l'entresol supérieur contenaient l'un l'eau froide, l'autre l'eau chaude. Toute l'installation a disparu, il faut le savoir.

     

    Des robinets en bronze doré, il n'y a plus guère qu'une vague trace dans le mur. Le visiteur qui s'attend à voir les grandes eaux couler dans la salle restaurée sera déçu. À la suite de son grand-père, Louis XV transforme à nouveau la pièce en cabinet de la Cassette, destiné à la gestion de ses finances personnelles.

    En 1777, le lieu de toutes les voluptés devient cabinet de travail.

    Chacun son tempérament.

    Or, la politique actuelle de restauration à Versailles veut que le château soit réhabilité tel qu'il était à la veille de la Révolution.

    Comme exemple d'une organisation monarchique.

    Aussi, si l'on espère une salle de bains c'est un bureau que l'on

     

     

    admire et sa majestueuse cheminée aux bronzes dorés modelés par le grand Gouthière.

      

    De la pièce où barbota Louis XV il ne reste que les boiseries.

    Mais quelles boiseries ! Exceptionnelles quant au travail de la sculpture, quant à la délicatesse de la dorure.

    Elles furent réalisées par l'atelier des frères Rousseau sous la direction de Gabriel, l'architecte du roi.

    Une fois démontés, puis nettoyés, les panneaux ont révélé un blanc délicat et trois tons d'or :

    or jaune, or vert, or citron.

     

     

    Des nuances rarissimes qui, sous la crasse, avaient disparu. Et quelle iconographie! Allégorie à la fonction du lieu, voici sculptés les attributs de la toilette : les instruments du coiffeur un sac à perruque, une houppe à poudrer, des peignes, des flacons pour les onguents - et ceux du barbier

     

     

     

     

    plat à barbe, serviette chaude pliée, rasoir, fer à friser. Pose de la feuille d'orDes dauphins et des cygnes, du corail et des éponges, les autres motifs évoquent, tous, la mer, les étangs ou les rivières.

      

    Des naïades font trempette, des gamins pêchent, d'autres chassent le canard, on célèbre les plaisirs de la baignade.

    Et celui du grand air.

      

    Jean-Jacques Rousseau (rien à voir avec les frères précédemment cités) est passé par là. Au plafond, dans le ciel étoilé, s'agitent des chauves-souris, symbole du bonheur et de l'amour chez les Orientaux.

    Le plus éblouissant ?

    Les scènes naturalistes.

    Dignes des Jeux olympiques.

    Un hymne à la bonne santé.

    Ainsi cette représentation d'un homme musclé qui prend une leçon de natation ou ces deux Chinois qui, sur une barque, se livrent à une joute.

    Hommes, femmes, enfants, dieux et déesses, tout ce petit monde est nu et potelé. On baigne dans la sensualité. Histoires d'eau.

      

    Histoire de France surtout.

     

     

    C'est au pinceau de martre que l'on applique la feuille d'or

     

     

     

    http://www.mrugala.net/Histoire/Grand%20Siecle/Monuments/Versailles%20-%20Bain%20de%20Jouvence/Versailles%20-%20Bain%20de%20Jouvence.htm

     

     

     

     

     

     

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    Joseph Ducreux (1735-1802) Premier peintre de la reine Marie Antoinette
     
     
     
    Son autoportrait au Louvre


    Joseph Ducreux, né à Nancy le 26 juin 1735 et mort le 24 juillet 1802 sur la route de Paris à Saint-Denis. C’est un portraitiste, pastelliste, miniaturiste et graveur lorrain, naturalisé français en 1766.
    Il a dû étudier son art d’abord avec son père, peintre également. Installé à Paris en 1760, il travaille avec Maurice Quentin de La Tour, spécialiste du portrait au pastel. Pour sa technique de peinture à l’huile, l’influence de Jean-Baptiste Greuze est importante.
    Spécialiste du portrait, Ducreux a pour modèles de ses premiers pastels : Pierre-Jean Mariette, le Comte de Caylus et Ange Laurent Lalive de Jully et son épouse.

     

    Ces premières œuvres sont probablement des copies d’après son maitre de La Tour.

     

     
    Portrait de Madame Lalive de Jully, 1764 Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer
     
     

     
    Portrait de Ange Laurent Lalive de Jully, 1765 Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer

     

     

    Marie-Antoinette n’a encore que treize ans lorsqu’on négocie son mariage avec le futur Louis XVI. En 1769, Joseph Ducreux est envoyé à Vienne pour réaliser son portrait avant qu’elle ne quitte son pays natal pour épouser le dauphin de France. Le peintre n’a alors que 24 ans.

     

     

     
     
    Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos (1741-1803), écrivain Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
     
     
     
     

    Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg (1755-1793), alors archiduchesse d'Autriche en 1769
    Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, acquisition : février 1998
     

    Il s’agit a priori du pastel que Louis XVI eut dans son appartement intérieurLouis XV présentant le portrait de Marie-Antoinette de Ducreux au Dauphin en avril 1770, en présence de Mesdames, des comtes de Provence et d'Artois, de Mesdames Clotilde et Elisabeth enfant Gravure d’après Jean-Baptiste-André Gautier d'Agoty (1740-1786) Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

    Marie-Antoinette ne fut sans doute pas déçue de l’ouvrage puisque, lorsqu’elle devint dauphine, elle fit de Joseph Ducreux son premier peintre et employa sa femme dans la Maison royale. Fait baron, il devient le premier peintre de la Reine en bien qu’il ne soit pas membre de l’Académie royale de peinture.

    Le peintre sera dès lors un portraitiste et pastelliste talentueux de la cour de France, avant de représenter Mirabeau, Robespierre, Saint-Just et lui-même à l’occasion. Il exposera ses tableaux au Salon de 1791 à 1801.

     


    Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg, archiduchesse d'Autriche, reine de France (1755-1793)
    représentée vers 1770, alors Dauphine de France
    (la figure reprise de son portrait peint au pastel exécuté à Vienne en 1769)
    Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon 

     

    La Révolution française le fait s’installer à Londres, où il dessine les derniers portraits de Louis XVI juste avant son exécution. De retour à Paris en 1793, Jacques Louis David s’associe à lui et l’aide à poursuivre une carrière officielle. La résidence de Ducreux devient un salon informel où les artistes se font portraiturer.

     

    Ducreux a joué aussi un rôle politique ; ses relations étaient considérables ; il a peint la cour d’Allemagne, celle d’Angleterre, celle de France ; il a connu tous les personnages marquants de son époque, dans tous les rangs ; il a laissés des documents précieux pour l’historien.
    Ducreux était également connu pour avoir le caractère le plus irascible du monde, il était toujours en colère ; Méhul a fait son portrait dans le personnage de l’Irato ou l’Emporté, dont les paroles sont de Marsollier.


    Marie-Clothide-Xavière de France (1759-1802), dite Madame Clotilde
    D’après Ducreux Joseph
    Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon  

    Joseph Ducreux a eu plusieurs enfants :

    Son fils ainé, Jules, était peintre de batailles ; capitaine d’infanterie à vingt-six ans, le général en chef Dumouriez auquel il fut attaché à en qualité d’officier historiographe de l’armée, faisait le plus grand cas de lui. Son caractère, son talent comme peintre, son travail assidu, ses vastes connaissances faisaient espérer pour lui un brillant avenir, lorsqu’il mourut des suites des fatigues de la bataille de Jemmapes.

     

    Dumouriez lui donna le sabre qu’il portait à cette bataille même. Ses plans, ses travaux, ses dessins finirent aux archives du ministère de la guerre.
    Son autre fils, Léon, filleul du duc et de la duchesse de Feltre, était soldat d’ordonnance sous les ordres immédiats de son frère.

     


    Portrait de Louis XVI, entre 1792 ou 1793
    Paris, musée Carnavalet 

    Peintre de fleurs, il mourut de langueur, à Strasbourg, chez sa marraine, épuisé par les fatigues de la guerre. Le dernier fils de Ducreux, Adrien, élève de son père et de Greuze, annonçait les plus heureuses dispositions pour la peinture lorsqu’il mourut à seize ans.
    Sa fille ainée Rose-Adélaïde s’illustra également en peinture mais mourut à trente-et-un ans.

     

    Une seule enfant a survécu à Joseph Ducreux, Antoinette-Clémence Ducreux, filleule de la reine Marie-Antoinette. Remarquablement jolie et aimable ; elle était peintre de fleurs, de miniature et de portrait au pastel ; elle a servi de modèle à Greuze à l’âge de 15 ans pour l’Accordée de village, qui est tout simplement son portrait.

    Elle épousa son cousin germain, Maignan Ducreux, filleul du duc d'Orléans.

     


    Louis Antoine, comte de Bougainville (1729-1811)
    Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon 

     

    Ducreux fut un portraitiste incisif, comme en témoignent ses Autoportraits, très expressifs, souvent grimaçants, où il se figure parfois moqueur, riant aux éclats, baillant ou se montrant du doigt. Comme son maître La Tour, il porte tout son intérêt sur le visage humain, qu'il veut vivant, voire spirituel  ; le refus des accessoires et un métier vigoureux lui permettent de rendre très émouvante l'effigie de ses modèles, même officiels. Ducreux exécuta aussi des miniatures pour des tabatières.

     

    Ses autoportraits bien connus de la fin des années 1780 montre son intention de rompre avec la tradition et son intérêt pour la physionomie. Cette pseudo-science se base sur le physique et plus particulièrement le visage de quelqu’un pour définir son caractère et sa personnalité. Ducreux tente de capturer et de rendre la personnalité de ses modèles.

     


    Etienne-Nicolas Méhul, compositeur (1763-1817) en 1795
    Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon 

     

    L’habitude qu’avait ce peintre de refaire souvent son propre portrait, dans des attitudes différentes, lui facilitait merveilleusement le talent d’atteindre la ressemblance et de saisir l’expression des physionomies.

    L’autoportrait connu sous le nom du Moqueur est le plus remarquable de cet artiste.

     

     
    Autoportrait dit Le moqueur Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

     

     

    Joseph Ducreux est mort d’une apoplexie foudroyante, sur la route de Paris à Saint-Denis, laissant, à Nancy, des descendants en ligne collatérale qui, pendant près d’un siècle, ont habité la maison dite des Adam, située 67, rue des Dominicains, remarquable par ses sculptures.

     

    Source : Wikipédia.
    Bibliographie Georgette Lyon, Joseph Ducreux. Premier peintre de Marie-Antoinette, Paris, 1958. Émilie-Juliette Gauby, Joseph Ducreux 1735-1802. Peintre de portraits, mémoire, Blaise Pascal Université de Clermont II, 2004.

     
     
     
     
     
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    Connaissances de Versailles se propose de faire découvrir à travers des notices détaillées, une œuvre conservée dans le Musée National.Ce mois ci découvrons la " salve"

    de toilette de Marie Antoinette


    Selon le dictionnaire de l’étiquette de Mme de Genlis et les «  Etats de la France », le plateau appelé la «  salve » était une soucoupe de vermeil sur laquelle les mouchoirs étaient présentés au Roi comme les «  honneurs » à la Reine.

    Selon l’édition de la Pléiade , « on appelle les  honneurs  :  outre la chemise et la serviette à laver, les mouchoirs , les gants, les coiffes, les boites , à déposer , à la fin de la toilette, sur une soucoupe garnie et recouverte d’un grand taffetas. C’est ce qui s’appelait la [i]«  salve » pareillement au verre et à la serviette s’il en est question hors et pendant les repas. ». [/i]

     

    Cette gestuelle d’étiquette avait pour but, probablement d’une part de glorifier le respect qui été du aux souverains en suivant un protocole très précis et réglementé qui interdisait de remettre quelque chose, directement aux personnes royales, et d’autre part, assurer un moyen de protection contre l’empoisonnement au même titre que les essais des «  couverts » ou les coffres fermants à clef dans les appartements.

    Nous disposons, depuis mai 2006 avec la sortie du film «  Marie Antoinette » de Soffia Coppola, d’un support filmé – très bien fait - qui nous restitue parfaitement les subtilités de l’étiquette du lever de  la reine, avec le rôle de la dame d’honneur, des dames du palais, des femmes de chambre ainsi que tous ces gestes protocolaires à propos notamment du lavage des mains, et de la présentation de la chemise, ponctués de multiples révérences. Dans ce film, Mme de Noailles, la dame d’honneur, indique à la jeune dauphine, qu’elle ne doit rien prendre directement des mains de ses femmes, mais de celles d’une princesse ou d’une dame.

    Cette salve était une gantière ou un plateau à gants, de matériaux variés mais très souvent précieux, plus ou moins creux sur un pied qui servait à présenter les gants et les bijoux. Ces gantières, généralement disposés en paire, faisaient partie de la garniture de la «  toilette ». On trouve ce terme de «  salve » dans l’inventaire général du mobilier du Roi pour désigner un plateau circulaire, servant, à la Cour,  à présenter mouchoirs, gants, lors  de la toilette de représentation du Roi et de la Reine.

     

    La salve de la Reine était une espèce de soucoupe de vermeil sur laquelle les boites, les étuis, la montre et l’éventail de la Reine lui était présentés, couvert d’un taffetas brodé qui ne se lève qu’en lui présentant. Toutes les reines en ont possédaient, Marie Antoinette en avait deux comme celle ci dans son nécessaire de toilette de vermeil ciselé par l’orfèvre Germain  héritée de la dauphine Marie Josèphe.  Les gantières sont ainsi décrites dans un devis lorsque l’on remis aux armes de la nouvelle dauphine :

     

    « Deux gantières à compartiments de fleurs de lys sur différent rouleaux d’ornements en rinceaux polis, avec des supports de dauphins en reliefs sur les quatre contours principaux sont des bas-reliefs representans différens attribus, sur les parquets de fleurs de lys étoient les bas reliefs d’attribus de Pologne qui ont été rechangés ainsy que la totalité du contour dont les oves ont été toutes repassées, refrapeés et recicizelées, les perles et larmes a été refaites, les guirlandes de fleurs d’argent à neuf, les anciennes etant toutes brisées et hors d’état de servir, regravé toutes les formes du dessous ainsy que les armes  repointillé les parquets de fleurs de lys ainsy que le parquet de deux guirlandes de laurier qui entourent le portrait de Monseigneur le dauphin , avoir repris partout pour oster les coups, poncé, charbonné et poly, mis en état à neuf pour pouvoir estre doré »

    Elle possédait également un autre plateau ovale en argent doré, émail et camée «  dans l’armoire des bains » selon l’inventaire de ses objets d’art, entreposés dans ses cabinets intérieurs, à la veille de la Révolution.

    D’autres plateaux, plus ordinaires et d’un usage courant, devait être en usage à l’intérieur de ses pièces , notamment dans la salle et la chambre des bains , la garde robe à chaise et le cabinet de toilette prés de la grande chambre de la Reine.

    Il est très rare qu’un objet si usuel soit parvenu jusqu’à nous, dans les collections nationales, car outre la préférence dans les carrosses et le service de la chemise et de la serviette, les dames d’honneur avaient également le service de la «  salve ». au décès des reines et des princesses.

     

    Elle en obtenaient la «  dépouille » c’est à dire qu’elle en héritait avec toute la garniture de toilette qui se trouvait dans la chambre au moment du décès, tout comme une partie du meuble de la chambre, d’un cabinet ou d’une partie de l’écrin privé des bijoux, des objets d’art décoratifs, ou de l’argenterie  etc…Ces objets usuels -  souvent très précieux – sortaient ainsi des collections royales , et cela explique parfois, que ces sortes d’objets – appartenant à des collections particulières – passent aujourd’hui en ventes publiques.

    Le catalogue de l’exposition Marie Antoinette qui s’est tenue en 1955 à Versailles la répertorie sous le n° 666
    « Présentoir aux armes de Louis XVI dauphin et de Marie Antoinette archiduchesse 1770
    Vermeil d’Augsbourg .
    Travail de L.W Dommans, exécuté par Rauner
    Sur le piedouche une inscription indique « Fait par Guillaume Michel Rauner Augsbourg »
    Poinçon de la marque Rauner
    Donné par l’impératrice à sa fille à l’occasion de son mariage
    Le grand sujet central représente, éclairés par Apolon deux personnages symbolisant la France et l’Autriche se serrant la main. Des amours soutiennent l’écu de France écartelés par des dauphins,  ainsi que celui d’Autriche.

    Vente de San Donato 1880
    Achat par le Baron Nathaniel de Rothschild
    Don du comte et de la comtesse Niel au Musée lors de l’exposition de 1955 »



    GDC



    Découvrir l'objet :
    Salve exposée sur une étagère du 1e suplement de biblitohéque de la reine

     

    sources

    http://www.connaissancesdeversailles.org/t328-la-salve-de-toilette-de-marie-antoinette

     

     

     

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    Les corps de Louis XVI et de Marie Antoinette
     
      
      
      
    Louis XVI et Marie Antoinette furent guillotinés dans les circonstances que l'on sait les 21 janvier et 16 octobre 1793. Les deux cadavres ont été enterrés en profondeur, recouverts de chaux vive, au cimetière de la Madeleine (emplacement de l'actuelle Chapelle expiatoire). Ils furent redécouvert 22 ans plus tard à la suite de recherches ordonnées par Louis XVIII, et portés par de solennelles funérailles en la basilique de Saint Denis où ils reposent aujourd'hui dans le caveau sous la crypte centrale. Il n'est pas ici question de revenir sur ces événements qui nécessiteraient une étude très détaillée, mais de répondre à une controverse.
    Il est en effet parfois dit que si le corps féminin reposant à Saint-Denis est bien celui de Marie Antoinette, il y aurait un doute pour celui de Louis XVI. On entend même certains commentaires des visites de la basilique être catégoriques : ce ne serait pas le corps de Louis XVI. Revenons aux faits.
    Etat de la crypte central de Saint-Denis (XIX° S. jusqu'en 1975) avant le nouvel aménagement de Formigé. Les cercueils de Louis XVIII et des siens, de Mesdames filles de Louis XV, de Louise de Lorraine (épouse d'Henri III), de Louis VII, de Louis XVI et de Marie Antoinette y étaient rassemblés en deux rangées sur des tréteaux. On les a descendus vers 1977 dans le caveau en dessous. A la place ont été déposées des dalles de marbre noire avec les noms des princes . On ne voit ici que la rangée de droite. Au fond de l'abside de la crypte, l'armoire des coeurs, aujourd'hui détruite. On aperçoit les deux cercueils contenant les restes supposés de Louis XVI et de Marie Antoinette juste au milieu Archives Photo
    La thèse des Girault de Coursac Paul et Pierrette Girault de Coursac sont célèbres pour leurs études consacrées à Louis XVI. Celles-ci, construites à partir de longues recherches dans les archives de plusieurs pays, ont fait considérablement avancer la connaissance de la personne du Roi et de sa politique. Elles sont aussi marquées par une objectivité légèrement dissymétrique en faveur du roi et au dépens de la reine, avec une tendance à surinterpréter certains documents dans le sens de complots permanents. La redécouverte des corps royaux suppliciés ne fait pas exception à ce travers dans leur analyse. C'est ainsi qu'a été lancé l'affirmation que l'on n'aurait pas retrouvé le corps de Louis XVI en 1815, révélation qui allait connaître une étonnante fortune. Selon P.et P. Girault de Coursac, on ne retrouva presque rien du corps du roi, que de la chaux et des débris de planches mêlés à de la terre - ce qui est un fait.  Pour satisfaire Louis XVIII qui croyait utile à sa cause les funérailles grandioses à Saint-Denis, on aurait improvisé un cadavre de Louis XVI avec un des nombreux squelettes de décapités, enterrés là pendant la Terreur. En effet, on n'a pas retrouvé de vêtement (la chaux ne les détruit pas) ni l'anneau du sacre. Or, expliquent les Coursac, il est impossible que l'on ait pris l'anneau après l'exécution; car le cadavre avait les mains gonflées par la corde et il aurait fallu lui couper le doigt pour enlever l'anneau, ce qui aurait été impossible sans attirer l'attention des soldats de l'escorte. Le bourreau s'est donc contenté de prendre ses souliers. On aurait donc bien retrouvé la reine - point sur lequel tout le monde est d'accord - mais pas le roi.
    Extrapolations Partant de cette analyse, certains esprits iconoclastes ont voulu en rajouter tout en versant dans l'approximation. Comme il y avait des cadavres de guillotinés partout on a dû se tromper de corps. De toutes façons on n'aurait jamais pu reconnaître celui de Louis XVI. Des corps avec la tête entre les jambes, il y en avait beaucoup dans le secteur. Ce sont ces idées lancées qui se répercutent jusqu'au commentaire de certains guides de la basilique. 
    Pourtant, la plupart des historiens, même s'ils restent prudents, croient en l'authenticité de ces restes.
    Retour aux sources Ce qui frappe lorsque l'on se penche sur les archives en question, c'est que l'enquête de 1815 a été faite avec sérieux et rigueur, sans sollicitation poussive. Le désir de Louis XVIII n'était pas de monter à tout prix un faux Louis XVI ou une Marie Antoinette de paille, mais bien de retrouver les restes de son frère et de sa belle soeur, et aussi de Louis XVII et de Madame Elisabeth (j'insiste sur ce point). Ce sont les mêmes noms d'enquêteurs qui seront plus tard chargés de retrouver les deux grandes fosses aux ossements royaux, au Nord de la basilique de St Denis, issues des profanations d'octobre 1793. La qualité de leur longue enquête, avec échecs, persévérance, puis succès, ne fait aucun doute. Voir un complot orchestré par Louis XVIII a d'autant moins de sens que celui-ci aurait eu davantage intérêt à ce que l'on retrouve le corps de Louis XVII, plutôt que ceux de ses parents ! Retrouver le corps de l'nfant du Temple permettait de couper court à toute contestation de légitimité de l'ancien comte de Provence, tout en évitant l'apparition d'imposteurs prétendant être e fils de Louis XVI ! Or, jamais le gouvernement royal n'a été tenté d'orchestrer une enquête bidon ou de falsifier des documents. Les recherches des policiers furent exhaustives mais lorsqu'on s'aperçut que l'on ne pourrait jamais retrouver le corps, on n'en a pas construit un fictif ! Les recherches furent arrêtées. De même pour Madame Elisabeth. Le lieu où la malheureuse princesse a été jetée, face contre le fond d'une fosse, les mains liées derrière le dos, a bien été circonscrit par les policiers. Mais il s'agissait d'une fosse commune où se trouvait de nombreux corps et les crânes étaient mélangés ; les corps n'ont donc pas été exhumés et Elisabeth se trouve aujourd'hui dans le sous-sol parisien ou aux Catacombes.
    A l'inverse, pour le roi et la reine, non seulement les documents d'archives étaient clairs, mais les témoins de l'inhumation ont pu être retrouvés en 1815. Il apparut vite que les circonstances de celle-ci permettaient d’être optimiste.
    Dès son retour en 1814, Louis XVIII chargea Henri d’Ambray, chancelier de France, de constater toutes les circonstances qui avaient précédé, accompagné, et suivi les inhumations de Louis XVI et de Marie Antoinette. Parmi les témoins directs de l’inhumation,  les plus importants, on retrouva : - L’abbé Renard , chargé le 21 janvier 1793 par les commissaires du département et de la Commune d’enterrer le corps du roi - Le juge de paix Lemaignière et son greffier - Eve-Vaudremont - le genre de Desclozeau (propriétaire du terrain), Danjou,  qui avait vu les deux inhumations. - Un ouvrier ayant participé à l’enterrement de la reine Leurs témoignages, pris séparément, correspondaient totalement.
    Le Conseil exécutif avait donné l’ordre suivant le 20 janvier 1792 : « Le corps de Louis Capet sera transféré dans le cimetière de la Madeleine, où il sera préparé une fosse à douze pieds de profondeur. »  Douze pieds, soit deux fois la profondeur légale, de façon à ce qu’aucun particulier nostalgique ne soit tenté de creuser en catimini sans être pris sur le vif.
    Le corps du roi, apporté au cimetière, reposait dans une bière ouverte, vêtu d’un gilet piqué blanc, d’une culotte de soie grise et de bas de la même couleur. La tête était placé entre les jambes. On jeta de la chaux vive au fond de la fosse, on fit descendre la bière toujours découverte dans la fosse, on la couvrit d’une seconde couche de chaux, très importante. Puis de la terre que l’on tassa à de multiples reprises.
    Neuf mois plus tard, le 16 octobre 1793, le corps de Marie Antoinette venait rejoindre celui de son époux.
    Desclozeau et Danjou, qui habitaient la propriété voisine, avaient pu assister aux deux inhumations et avaient méticuleusement noté les deux emplacements qu’ils pouvaient repérer depuis leurs fenêtres et qu’ils ont par la suite bien gardés en mémoire.
    En 1796, le cimetière de la Madeleine avait été mis en vente. Pierre-Louis-Olivier Desclozeau, ancien avocat au Parlement de Paris, resté fervent royaliste, s’en rendit donc acquéreur.  Afin d’écarter les curieux, il exhaussa les murs et entoura l’emplacement des deux fosses royales d’une haie de charmilles et d’arbustes. Il planta aussi à côté deux saules pleureurs.
     
     
    L'emplacement de la tombe de Louis XVI aménagée par Desclozeau Photo Josse-Lalance
    Les fouilles commencèrent donc, après 8 mois d’enquêtes, le 18 janvier 1815, en présence de l’abbé Renard, de Danjou et de Desclozeau.
    On creusa aux endroits précis indiqués par les témoins, sur huit pieds de long et huit de large. Arrivés à huit pieds de profondeur, les ouvriers rencontrèrent un lit de chaux de dix pouces d’épaisseur. Au-dessous apparaissait l’empreinte d’une bière de cinq pieds et demi de longueur. Plusieurs ébris intacts de planche s’y trouvaient. On trouve alors « un grand nombre d’ossements de femme » et le crâne entier. On relève également deux jarretières élastiques assez bien conservées (ce sont elles qui ont permis l’identification car la reine les avait elle-même confectionnées) qui seront remises à Louis XVIII en même temps que deux débris du cercueil.
      
    Les os encore intact sont placés dans une boîte. La chaux trouvée dans le cercueil est relevée et placée dans une autre boîte. Les deux boîtes sont portées dans le salon de Desclozeau, transformé en chapelle ardente.
     
      
    Puis, le lendemain,  on creuse à l’emplacement indiqué pour la fosse de Louis XVI, entre celle de la reine et le mur de la rue d’Anjou. On trouve à dix pieds de profondeur quelques débris de planche dans la terre mêlée de chaux et des ossements dont certains tombent en poussière. Des morceaux de chaux encore entiers adhèrent à certains os.
      
    La tête est placée entre les fémurs. Tous les débris qu’on peut sortir de cet amas de terre, de chaux, de bois et d’ossements sont enfermés dans deux boite, l’une aux ossements, l’autre contenant les restes qui n’ont pas pu être extraits de la chaux solidifiée, souvent –détail macabre – parce celle-ci avait « moulé » une partie du corps du défunt. Les deux boites furent, comme pour Marie Antoinette, placées dans un cercueil.
     
      
    Une découverte quasi-certaine Pour avoir la certitude que l’on avait bien retrouvé le corps du roi, on a fait creuser tout autour, à vingt-cinq pieds de distance et jusqu’à plus de treize pieds de profondeur : rien ! On est donc bien en présence des corps de Louis XVI et de Marie Antoinette. Les guillotinés de la Terreur, eux, n’ont pas été enterrés dans ce secteur du cimetière qui est resté isolé.
     
      
    Quant à la chemise, l’argument des Girault de Coursac tombe. Car si Louis XVI a bien été amené habillé, rien ne prouve qu’il le soit resté lorsque l'on a fait descendre la bière. Il en a été de même de beaucoup de corps de guillotinés (Robespierre par exemple, que l’on a déshabillé avant de le jeter dans la fosse commune du cimetière des Errancis).
      
    Quand bien même aurait-il été inhumé avec sa culotte de soie et sa chemise, les Girault de Coursac surestiment la résistance des tissus à la chaux vive, à l’humidité, et à un séjour de 22 ans à 10 pieds sous une terre bien tassée ! D’ailleurs, leur argument devrait se retourner contre eux s’agissant de la reine qui a été enterrée dans les mêmes conditions et dont ils ne contestent nullement l’identification !
      
    Or, on n’a retrouvé que les jarretières ! Aurait-elle été enterrée nue ... ?!
    Enfin, rien ne dit que Louis XVI a été enterré avec l’anneau du sacre. C’est une affirmation gratuite. L’histoire des doigts gonflés relève de la spéculation pure et simple et n’a rien de médical. Et même si le roi portait l’anneau, rien ne dit non plus qu’il ne se trouve pas dans le magma de paquets de chaux vives que l’on a récupérés bruts, sans les briser, mélangés à quelques ossements.
      
      
    Mais répétons-le, aucun document, aucun témoignage ne dit que le roi portait l’anneau du sacre au moment de son exécution. On sait même qu’il avait rendu son anneau de mariage à sa femme. Pourquoi aurait-il gardé celui du sacre et pas celui du mariage qui est aussi un sacrement ? D’autant que Louis XVI ne portait pas 36 anneaux aux doigts . Seulement son anneau de mariage.
     
      
    Au total, il apparait que la probabilité d’une découverte du corps de Louis XVI est trop élevée pour qu’on la remette de façon sérieuse en question. 
    .
     
     
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     http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t81-les-corps-de-louis-xvi-et-de-marie-antoinette

     

     

     

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     Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

    Pierre-Louis Dagoty, Autoportrait 

     

      

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840) est un peintre en porcelaine français.

     Parfaite illustration de l'âge d'or de la porcelaine de Paris au début du XIXe siècle, la production de la manufacture de Dagoty se caractérise par l'élégance des formes, l'emploi des couleurs et une grande richesse. L'impératrice Joséphine couronna l'entreprise en lui accordant le titre envié de « manufacture de S.M. l'Impératrice » comme la reine Marie Antoinette l'avait fait ailleurs en son temps.

     

     

     Pierre-Louis Dagoty est né à Paris, dans une famille de peintres et de sculpteurs, dont les plus connus sont : son père, Jean-Baptiste, André Dagoty (de son nom complet Gautier-Dagoty) qui fut un des nombreux peintres de la Reine Marie-Antoinette ; mais aussi et surtout Honoré, Louis Dagoty qui fut un graveur de renom et contribua au succès des premières planches en couleurs (cinq couleurs), dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, avec sa très célèbre série de planches anatomiques, qui servirent longtemps dans les écoles de médecine, et sont encore très recherchées, de nos jours, en raison de leur finesse et de la qualité des tirages en couleurs.

     

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

     Quant à Pierre-Louis Dagoty, avec l'aide de ses frères, Etienne et Isidore, il reprit en 1798 un petit atelier de porcelaine, et se spécialisa dans la peinture fine sur porcelaine. Très rapidement, leurs produits connurent une grande notoriété, surtout lorsqu'en décembre 1804, l'Impératrice Joséphine décida de leur accorder son soutien. Les Dagoty devinrent alors : « Manufacture de S.M. l'Impératrice, P.L. Dagoty à Paris » (de 1804 à 1814), puis après la chute du Premier Empire, « Manufacture de S.A.R. Madame la Duchesse d'Angoulême. P.L. Dagoty » (de 1815 à 1820).

     

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

     

    Ces vignettes qui étaient peintes « au cul » de chaque objet produit servaient, bien sûr, à la promotion des Dagoty et de leurs protecteurs, mais elles montrent aussi que les Régimes passaient, et que la qualité et la notoriété des porcelaines Dagoty n'étaient pas prises en défaut, sinon les agréments Impériaux ou Royaux auraient été retirés immédiatement, et sans discussion, comme il était d'usage à cette époque.

     

     

     

    Gravure représentant la Boutique Dagoty, 4 boulevard Poissonnière, à Paris, sous l'Empire.

     Après 1820, date de la fin de l'association entre P.L. Dagoty et Honoré qui dura de 1816 à 1820, la production de P.L. Dagoty, continua seule, avec ses propres ateliers, à Paris, et ce jusque dans les années 1835, ce qui explique la grande production de ces ateliers de qualité, pendant une période relativement longue, c'est-à-dire de 1798 à 1835.

     

      

    Les porcelaines Dagoty

     Les porcelaines Dagoty avaient une particularité que très peu de porcelainiers savaient faire, à savoir la technique dite de l'or épais qui consistait à recouvrir l'intérieur des objets (des tasses, généralement) d'une épaisse couverture d'or, tandis que les décors extérieurs étaient d'une extrême richesse et variété, alternant les coloris foncés, vert Empire, et les décors à plusieurs tons d'or (brillant et/ou mat) qui faisaient de ces porcelaines des objets immédiatement reconnaissables, et qui devinrent très vite les décors de tables Princières, comme la Maison de Russie, la Maison de Savoie, et plus tard, la Table du Président Américain Monroe, qui reçut le Service Présidentiel, dit « à aile amarante » (en 1817) et que les visiteurs contemporains peuvent toujours admirer, dans les vitrines de la Maison Blanche. Plus classiquement, à Paris, les frères Dagoty ouvrirent un Magasin de Ventes, Boulevard Poissonnière, où se pressait toute la bonne Société d'alors, car pour les cadeaux de naissance, ou autres événements, il était de bon ton d'offrir un Service Dagoty, ou un vase de chez Dihl...

     Une autre particularité de la Maison Dagoty est le catalogue exhaustif (dessiné et peint à la main) de tous les modèles qui furent exécutés par cette célèbre fabrique. Un exemplaire complet de ce catalogue est conservé au cabinet des dessins du Musée des Arts Décoratifs[1], à Paris.

     Cette production continua pendant des années, même après la chute du Premier Empire. En effet, sous la Restauration, ce fut la duchesse d'Angoulême qui accorda, ensuite, sa protection aux Dagoty.

     

     

     

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