•  

     

    Un jour... une histoire... 16 mai 1770

     

     

    16 mai 1770

    Mariage de Louis et Marie-Antoinette
     
     
     

    Le mercredi 16 mai 1770, Marie-Antoinette (14 ans) épouse Louis (16 ans), petit-fils du roi de France Louis XV. L'archiduchesse Marie-Antoinette est la quatrième fille de Marie-Thérèse de Habsbourg, impératrice d'Allemagne, et de son mari François 1er de Lorraine.

     

    Le duc de Choiseul, ministre du roi Louis XV et favori de la Pompadour, a désiré l'unir à l'héritier de la couronne de France pour contrer l'influence anglaise après la guerre de Sept ans. Louis XV, de son côté, se réjouit d'une alliance matrimoniale qui réconcilie la France et l'Autriche et permet de contenir l'agressivité croissante de la Prusse et la puissance montante de l'Angleterre.

     

     

    Festivités endeuillées

     

    La petite archiduchesse, qui n'a jamais montré de disposition pour l'étude et le travail, a été préparée à la hâte à ses futures responsabilités de souveraine avant de quitter enfin Vienne pour Paris. Le 7 mai 1770, elle arrive à la frontière française. À ce moment-là, selon un pénible rituel, elle doit se dépouiller de tout ce qui lui vient de son pays natal pour ne plus se vêtir que d'habits français.

    On consent seulement à lui conserver son petit chien !...

     

    Le futur marié, qui porte le titre de duc de Berry, est le troisième fils du dauphin Louis, mort cinq ans plus tôt, et de Marie-Josèphe de Saxe. C'est un garçon doux et maladivement timide. La mort prématurée de ses deux aînés en a fait l'héritier de la couronne sans y avoir été préparé.

     

     

    Le Dauphin Louis en 1769

    (Louis-Michel Van Loo -

    Musée de Versailles)

     

     

    Arrive le grand jour. Le sacrement du mariage est conféré à Louis et Marie-Antoinette dans la chapelle de Versailles par l'archevêque de Reims, grand aumônier du roi. Ensuite viennent les festivités. Un feu d'artifice, retardé pour cause de mauvais temps, est tiré le samedi 19 mai au-dessus des jardins de Versailles. Le lundi 21, bal masqué dans les appartements du palais. Le mercredi 23, le roi assiste à une représentation d'Athalie, de Racine. Le mardi 29, bal masqué avec 6.000 participants chez l'ambassadeur de Vienne, qui représente le couple impérial, les parents de la mariée...

     

     

    La dauphine marie Antoinette en 1770

    (JB Charpentier, musée de Versailles)

     

     

    Le lendemain, mercredi 30 mai, la ville de Paris fait tirer un feu d'artifice sur la place Louis Quinze (l'actuelle place de la Concorde), en face de la promenade des Champs-Élysées. Hélas, un drame vient ternir la fête populaire.

     

    Le secrétaire du roi le décrit ainsi dans son compte-rendu aux ambassadeurs :«La ville de Paris fit tirer un très beau feu d'artifice dans la place de Louis Quinze, en face des deux colonnades... Sur les neuf heures et demie, l'on tira le feu, après lequel il y eut dans toute la place une superbe illumination ; tout Paris s'étant trouvé à cette fête, elle fut malheureusement troublée par un malheur inconcevable et qui s'oubliera difficilement, c'est que la police ayant été si mal faite par la garde de la ville et l'affluence du monde étant si prodigieuse, il y eut plus de 300 personnes de différents États qui furent étouffées dans la presse et qui moururent sous les pieds des uns et des autres, sans compter celles qui moururent quelques jours après de leurs blessures. Ce désastre jeta une si grande consternation le lendemain à la cour et à la ville que le Roy et la famille royalle envoya au lieutenant de police cent cinquante mille livres pour secourir les familles indigentes qui avoient perdu leurs parents dans cette bagarre».

     

     

    Rancoeurs contre l'Autrichienne
       

    Dans les premiers temps du mariage, la beauté de la nouvelle dauphine comble d'aise le peuple français mais cet état de grâce ne dure pas...

     

     

    Marie Antoinette par A-U  Wertmüller

    (1788, chteau de Versailles)

     

     

    La dauphine souffre de l'indifférence de son mari à son égard. C'est seulement dix mois après leur union que Louis consent à la rejoindre dans son lit. Encore n'est-ce que pour y dormir ! Dans le langage ampoulé de l'époque, Marie-Antoinette écrit à sa mère «qu'il n'en [est] pas encore résulté les suites qu'on aurait pu s'enpromettre».

     

    C'est que le jeune homme serait empêché de remplir son devoir conjugal à cause d'une malformation bénigne du pénis ! Il résistera pendant sept ans à l'idée de se faire opérer et ne s'y résoudra qu'au nom de la raison d'État... Selon une autre interprétation, il aurait seulement manqué de savoir-faire et n'aurait réussi à consommer le mariage qu'après que son beau-frère, le futur empereur Joseph II, lui eut expliqué dans les détails la manière de s'y prendre !

     

    De l'insouciance à la tragédie    

    En attendant, la fille de l'impératrice, qui n'a pas été préparée à son rôle, se console en goûtant dans l'insouciance à tous les plaisirs de la cour...

     

    Devenue reine en 1774, à la mort de Louis XV, Marie-Antoinette s'écarte des recommandations épistolaires de sa mère l'impératrice, prend des libertés avec l'étiquette et ne dissimule plus son goût des frivolités et des diamants.

     

    Sa femme de chambre, Mme Campan, la dit résolue à se procurer «sur le trône les plaisirs de la société privée». Elle entretient des liaisons très amicales avec le duc de Lauzun et un beau Suédois, Axel de Fersen, qui, plus tard, organisera la fuite de Varennes par amour pour elle.

     

     

    Axel de Fersen

     

     

    Très vite, les vieilles rancoeurs anti-autrichiennes reprennent le dessus.

     

    Victime candide des ragots et des cabales, la reine est bientôt fustigée sous l'appellation de l'Autrichienne et calomniée dans l'Affaire du collier avant d'être envoyée à l'échafaud.

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    2 commentaires

  •     Par Gautier-Dagoty le duc de Chartres avant de devenir le duc d'Orléans, avant de devenir Philippe Egalité. Et la duchesse, une Bourbon-Penthièvre, dont le père fut le mécène de Florian. Ses cheveux blonds dénoués la récouvraient jusqu'aux pieds. 

     

     

     

     

    Philippe-Egalité a-t-il échangé sa fille pour un fils ?

     

     

     

    En juillet 1823, une certaine Maria-Stella, baronne de Sternberg entame en France une série de démarches afin de prouver qu'elle est de sang royal et la fille de Philippe-Egalité.

    On pourrait penser qu'il s'agit là d'une aventurière. Après tout, combien de personnes se sont présentées comme étant Louis XVII ?

      

    Or, il apparaît bien vite que la baronne est une dame de haut rang.

      

    Née le 16 avril 1773, elle est civilement la fille de Lorenzo Chippini, geôlier d'une prison en Italie. Elle a épousé un vieil aristocrate Anglais, lord Newborough qui lui laisse une grande fortune à sa mort. Maria-Stella devient ensuite la femme du baron de Sternberg.

      

    A sa mort en 1820, Chiappini laisse une lettre à Maria-Stella dans laquelle il avoue qu’il n'est pas son vrai père.

    Il confesse avoir échangé son fils qui venait de naître avec la fille d'une personne de haute naissance sans dévoiler son identité. Maria commence ses recherches et fini par trouver la trace d’un couple nommé Joinville qui était de passage dans sa ville natale Modigliana.

      

      

    En 1824, Maria-Stella est reconnue officiellement comme étant la fille de Mr de Joiville mais qui était cet homme ? Pour Maria-Stella il est certain que Mr Joinville est Louis-Philippe-Joseph d'Orléans.

      

    La jeune femme avance plusieurs arguments : la confrontation entre des descriptions de l'époque faite par des personnes qui ont vu ce Mr Joinville et les portraits

    de Philippe-Egalité montrent une certaine ressemblance.

      

      

    Le duc et la duchesse d'Orléans avaient voyagé plusieurs fois son le nom d’emprunt de Joinville.

    Et l'un des fils de Louis-Philippe d'Orléans porte le titre de prince de Joinville.

     

     

     

     

     

    Philippe Egalité

     

     

     

     

     

    Maria Stella

     

     

     

    Maria-Stella avance qu'en 1773, Marie-Adélaïde de Penthièvre aurait mis au monde une fille. Le duc d'Orléans, alors duc de Chartres, aurait échangé sa fille avec le fils de l'épouse de Chiappini qu'elle venait de mettre au monde.
      
      
    En effet, en 1771, la duchesse de Chartes avait accouché avant terme d'une fille morte-née et on doutait quelque peu qu'elle puisse de nouveau porter un enfant.
      
    La seconde grossesse de 1773 était vue comme un miracle et le duc de Chartres désirait un garçon pour que la dynastie des Bourbon-Orléans ne s’éteigne pas.
      
      
      
    Avoir une fille l'aurait bien contrarié et moyennant finances comme Chiappini le disait dans sa lettre, il aurait pris le fils du geôlier à qui il aurait confié sa fille.
      
    Tout cela voudrait donc dire que Louis-Philippe Ier était un usurpateur et n'aurait jamais dû régner.
      
      
    La principale objection aux dires de la baronne c'est que Louis-Philippe est né en octobre 1773 et non en avril 1733 à l'inverse de Maria-Stella. Donc lors de la naissance de Maria-Stella, le futur roi des français était encore dans le ventre de sa mère.
      
    Et lors de la naissance de l'enfant du duc de Chartres le 6 octobre 1773, des dizaines de personnes étaient témoins de l'accouchement. Difficile par la suite de substituer une fille avec un garçon.
      
    Mais ses « preuves » lui suffirent et Maria-Stella s'en contenta jusqu'à sa mort le 23 décembre 1843 ne cessant de proclamer qu'elle est princesse d'Orléans et rassemblant des partisans.
      
    Elle décéda d’ailleurs en léger état de trouble mental.
      
    Aujourd'hui des historiens évoquent bien la probable substitution de Maria-Stella mais font de son père un souverain local (Este, Parme, Modène, Deux-Siciles, Toscane). Maria-Stella pourrait également être la fille d'un membre d'une famille princière italienne, qui aurait utilisé le nom de comte de Joinville pour dissimuler sa véritable identité - laquelle était connue des autorités locales.
      
    Probablement un membre d'une importante famille régnante, soucieux de sa succession.
      
      
    Il est donc fort possible que la baronne de Sternberg soit de sang royal mais pas de celui des Bourbon-Orléans.
     
     
     
     
    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  • 16 Octobre 1793, Assassinat de Marie-Antoinette

     

     

     

    16 Octobre 1793, Assassinat de Marie-Antoinette :

    Acte fondateur des Totalitarismes modernes, scène II....

     

    marie-antoinette,napoléon,voltaire,carnot Comme Louis XVI, le 21 janvier, la Reine n'est pas assassinée pour ce qu'elle a fait, mais pour ce qu'elle est.

    Elle l'est au cri de "Mort à l'Autrichienne", dans un déferlement de xénophobie indéniable, que l'on peut considérer comme étant l'une des sources lointaines du racisme.

    Les mêmes xénophobes, par ailleurs, n'hésitant pas à souhaiter "qu'un sang impur" abreuve leurs sillons, on est bien là dans ce qui est peut-être la première manifestation "moderne" du racisme authentique...

    Xénophobie et racisme dûment condamnés et flétris par les héritiers de la Révolution aujourd'hui, alors que leurs "grands ancêtres" en sont donc, pour une bonne part, à l'origine !.....

    Il est vrai que la République idéologique n'en est plus à un paradoxe près : elle accueille, dans le Panthéon ("Aux grands hommes, la patrie reconnaissante"), Lazare Carnot, l'organisateur du Génocide vendéen, et Voltaire, furieusement antisémite et joyeusement raciste; et elle laisse Napoléon aux Invalides, dans son monument d'orgueil, à l'admiration des foules, lui qui déclarait les juifs "des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France"....

    marie-antoinette,napoléon,voltaire,carnot

    Âgée de trente-huit ans (Louis XVI en avait 39, le 21 janvier), la Reine en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs.....

    Un témoin oculaire, un nommé Lapierre, écrit à la société populaire de Carentan que la reine, qu’il appelle d’une injure qui ne déshonore que lui et que nous ne répéterons pas ici

    "a été à l’échafaud avec une fermeté incroyable, sans broncher".

     

     

    sources

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2011/10/12/x.html

     

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    1789-1799

    La Révolution française

     


    1789
    Du tiers état à la Nation

     

    Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI et Necker ouvrent solennellement les états généraux. Louis XVI n'a plus d'argent en caisse et a besoin de l'accord des représentants des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) pour lever de nouveaux impôts et réformer ceux existants.

     

     

    Dès l'ouverture des débats, les représentants du tiers état dénoncent la division de l'assemblée en trois ordres qui les met automatiquement en minorité lors des votes, face aux représentants des ordres privilégiés, le clergé et la noblesse. Ces deux ordres ne représentent qu'une toute petite partie de la population française et souhaitent maintenir les privilèges leur permettant de ne pas payer d'impôts.

    Le 17 juin, les députés du tiers état, ainsi que quelques membres du clergé et de la noblesse proches du peuple et des idées nouvelles du siècle des Lumières, se réunissent à part. Sur proposition de

    l'abbé Sieyès, qui constate que le tiers état représente à lui seul les «quatre-vingt-seize centièmes de la Nation», ils s'autoproclament Assemblée nationale, représentante du peuple français.

    Le 20 juin, bafouant la volonté du roi qui leur a interdit de se réunir, l'Assemblée nationale se rassemble dans la salle du Jeu de Paume, près du palais de Versailles, et fait serment de ne pas se séparer tant qu'elle n'aura pas donné une constitution à la France.

     

     

    Trois jours plus tard, les députés des trois ordres se réunissent en présence du roi. À la fin de la séance, celui-ci ordonne aux ordres de siéger séparément. Toutefois, les représentants de la toute nouvelle Assemblée nationale refusent de se diviser et de quitter la salle.

    Mandaté par Louis XVI, le marquis de Dreux-Brézé leur demande d'obéir aux ordres. Bailly, le président de l'assemblée lui rétorque : «Je crois, monsieur, que la Nation assemblée n'a d'ordre à recevoir de personne» et Mirabeau aurait même ajouté : «Nous sommes là par la volonté du peuple et n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes ! » Acte grave par lequel l'Assemblée désobéit ouvertement au roi.

     

    Conscients de leur force et constatant que les maux du gouvernement appellent davantage qu'une réforme de l'impôt, les députés projettent de remettre à plat les institutions et de se déclarer Assemblée nationale constituante afin d'établir de nouvelles règles de fonctionnement, selon l'exemple américain. Ils souhaitent ainsi mettre un terme à l'autoritarisme royal et d'établir une monarchie parlementaire.

    Le 11 juillet 1789, face à cette rébellion ouverte des députés, Louis XVI décide de renvoyer son ministre Necker, jugé trop proche des idées de l'Assemblée nationale. Ce renvoi est très impopulaire car le ministre reste admiré par une grande partie du peuple, voyant en lui un de ses plus grands défenseurs.

      
     Camille Desmoulins (1760-1794), « l’homme du 14 juillet », l’ami de Danton et de Robespierre. À la fin de 1793, il veut, avec Danton et ceux qui le soutiennent, les Indulgents, arrêter la Terreur et négocier la paix.
    Il écrit dans son journal (Vieux Cordelier, no 4) : « Ouvrez les prisons à 200 000 citoyens que vous appelez suspects, car, dans la Déclaration des Droits, il n’y a point de maisons de suspicion… Vous voulez exterminer tous vos ennemis par la guillotine ! Mais y eut-il jamais plus grande folie ! … Croyez-moi, la liberté serait consolidée et l’Europe vaincue si vous aviez un Comité de Clémence ! ». Portrait posthume par Jean-Sébastien Rouillard
     
      
    Le peuple entre dans la partie

    À Paris, le peuple s'irrite et s'inquiète. La rumeur court que le roi, indigné par la désobéissance des députés, souhaite mettre fin à leur rébellion. Des rumeurs font craindre une intervention des troupes contre la capitale.

    Le 12 juillet, au Palais-Royal, un orateur, Camille Desmoulins, harangue la foule. Deux jours plus tard, pour se défendre face aux soldats du roi, les émeutiers s'attroupent, pillent une armurerie et s'en vont prendre d'assaut la Bastille, une vieille forteresse royale de la guerre de Cent Ans - et ne détenant que sept prisonniers (quatre faussaires, deux fous et un délinquant sexuel) ! Surplombant de sa masse sombre le quartier populaire de Saint-Antoine, elle n'est gardée que par 82 invalides et 32 gardes suisses et symbolise le pouvoir arbitraire du roi aux yeux des parisiens.

    Des troupes du roi se rallient aux insurgés qui prennent d'assaut la citadelle. L'attaque est sanglante et se termine par le massacre des défenseurs de la Bastille et de son gouverneur, dont la tête est mise au bout d'une pique et promenée à travers les rues de Paris.

     

     

     

     

    Face aux troubles qui s'étendent, le roi reste passif. Son frère, le comte d'Artois, futur Charles X, prend quant à lui la mesure de l'événement et quitte la France sans attendre. Il est suivi dans l'émigration par d'autres nobles, dont le prince de Condé et Mme de Polignac.

    À Paris, le comité des électeurs désigne un maire, Bailly, et un commandant de la garde nationale, La Fayette, en remplacement de l'administration royale. Les autres villes imitent la capitale.

    Dans le reste du pays, une «Grande peur» s'étend dans les campagnes. Les paysans craignent que les seigneurs ne mènent une répression face aux événements révolutionnaires agitant l'ensemble du pays. Sans manquer d'afficher leur loyauté à la monarchie, ils pillent les châteaux et brûlent les «terriers», les documents qui contiennent les droits seigneuriaux. Quelques familles de hobereaux (petits seigneurs) sont battues, voire massacrées. Pour apaiser les campagnes, dans la nuit historique du 4 août, les députés votent l'abolition des privilèges, mettant ainsi fin à des siècles de domination seigneuriale.

    Le 26 août 1789 est votée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. C'est l'acte le plus remarquable de la Révolution. Les députés, inspirés par les grands philosophes français et anglais des siècles précédents (Hobbes, Locke, Montesquieu, Rousseau...) votent dans l'enthousiasme cette Déclaration de 17 articles commençant par cette phrase mémorable et impensable sous l'Ancien Régime : «Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits...».

    L'espérance de voir le roi accepter ces bouleversements ne dure pas. À Paris, le peuple s'indigne de l'opposition royale à l'abolition des privilèges. À son mécontentement, s'ajoute la disette dont souffre une grande partie du peuple en raison des mauvaises récoltes des années précédentes.

    Afin de protester, le 5 octobre, une foule de Parisiennes prend le chemin de Versailles pour rencontrer le roi. Louis XVI accepte de recevoir une délégation de ces femmes et leur promet de faire tout son possible afin de ravitailler au mieux la capitale. Le peuple n'est pas pour autant satisfait. Il investit alors le château au cours de la nuit obligeant le roi à quitter Versailles pour s'installer à Paris.

    Le lendemain, le 6 octobre, la famille royale quitte Versailles pour le palais des Tuileries, au coeur de la capitale. L'Assemblée se rappelle là-dessus qu'elle doit résoudre la crise fiscale. Les caisses de l'État sont vides. Alors, le 10 octobre 1789, les députés ont l'idée de saisir les terres et les biens qui appartiennent à l'Église catholique afin de renflouer le trésor public.

    Le 15 octobre, après une ultime séance à l'hôtel des Menus Plaisirs de Versailles, les députés s'installent à Paris, dans la salle du Manège, à côté des Tuileries. À partir de ce jour, l'autorité royale et celle de l'Assemblée nationale seront à la merci des Parisiens et de la pression populaire.

      
      
    1790
    Une France nouvelle
     

     

    Au cours de cette année, les Parisiens se prennent de passion pour les affaires politiques et la capitale devient un foyer foisonnant d'idées et d'agitation.

    Les journaux se multiplient ainsi que les clubs où débattent avec passion les sans-culottes (on appelle ainsi les gens des quartiers populaires, révolutionnaires intransigeant qui portent un pantalon et non une culotte de soie comme les bourgeois et les aristocrates). Le plus célèbre est le club des Jacobins, dont un certain Robespierre devient président le 31 mars 1790.

    L'Assemblée constituante ne se contente pas de préparer une Constitution. Elle réforme en profondeur les institutions du pays.

     

    C'est ainsi qu'elle crée les départements pour remédier à la confusion des anciennes provinces. Elle unifie les poids et mesures et crée une nouvelle unité de longueur appelée à un grand succès mondial : le mètre. Elle instaure l'état civil, introduit le divorce et le mariage civil, supprime le privilège d'aînesse dans les héritages...

    Le 12 juillet 1790, les députés votent la Constitution civile du clergé en contrepartie de la nationalisation des biens de l'Église : ils garantissent un revenu aux membres du clergé et décident aussi qu'ils seront désormais élus par les citoyens et devront prêter serment à la Nation, au roi et à la constitution. À partir de cette date, l'Église va se diviser violemment entre les prêtes «jureurs» (ceux qui acceptent de prêter serment et adhérent aux idées de la Révolution) et les prêtres «réfractaires» (ceux qui refusent le serment et rejettent les idées révolutionnaires).

      
      
    1791

    Le 2 mars 1791, le décret d'Allarde abolit les corporations au nom de la liberté d'entreprendre et, dans un souci de cohérence, la loi Le Chapelier interdit le 14 juin 1791 la reconstitution de toute association professionnelle tant de patrons que de salariés (cette loi entravera au XIXe siècle la création de syndicats).

    Cependant, le roi et le clergé attendent l'avis du pape avant d'approuver la Constitution civile du clergé. L'avis tarde à venir et quand il arrive enfin, le 13 avril 1791, il est négatif. Le pape condamne le texte qu'il considère comme hérétique et schismatique. Il ne menace rien moins que de suspendre les prêtres «jureurs». Le roi, très pieux et fidèle à la volonté du pape, se met dès lors en retrait de la Révolution et utilise son droit de veto afin de paralyser le travail législatif de l'assemblée.

    Le 21 juin 1791, Louis XVI tente avec sa famille de rejoindre des troupes fidèles afin de rétablir son autorité. Mais il est reconnu dans une auberge, arrêté à Varennes et ramené à Paris. Dès lors, la ferveur monarchiste des Français commence à s'effriter et nombreux sont ceux à l'accuser de trahison. Le 17 juillet 1791, sur le Champ de Mars, à Paris, les gardes de La Fayette fusillent des républicains qui demandaient la déposition du roi.

      
      
    L'Assemblée législative et la chute du roi

     

    Le 1er octobre 1791, la première Constitution française entre en application. Elle inaugure une monarchie constitutionnelle à l'anglaise où le pouvoir législatif (rédiger les lois) est confié à une Assemblée du même nom.

    Louis XVI troque son titre de roi de France pour celui, plus humble, de roi des Français. Il dispose du pouvoir exécutif et continue d'exercer son droit de veto qui lui permet de repousser ou retarder les textes de l'Assemblée.

      
      
    1792

    Cette opposition creuse le fossé entre le roi et l'Assemblée législative mais Louis XVI a le soutien d'une bonne partie du clergé qui refuse de prêter serment sur la Constitution.

     

     

     

    Par ailleurs, les députés de la Constituante n'ayant pas été autorisés à se faire élire et à siéger à la Législative, beaucoup choisissent de militer dans les clubs révolutionnaires de Paris. Ils entretiennent l'agitation révolutionnaire.

    Le 23 mars 1792, Louis XVI appelle au gouvernement les Girondins. Comme le roi mais pour des raisons opposées, ceux-ci aspirent à la guerre contre l'Autriche. Ils souhaitent exporter les idées révolutionnaires à travers l'Europe; quant au roi, il souhaite secrètement la défaite des armées françaises afin de rétablir son pouvoir absolu avec l'appui des armées étrangères.

    L'hostilité envers Louis XVI devient extrêmement forte au sein de la population de Paris. Le 20 juin 1792, le peuple envahit le palais des Tuileries et oblige le roi à porter le bonnet phrygien et à boire à la santé de la nation.

    Le 10 août 1792, la foule envahit à nouveau les Tuileries et en massacre ses défenseurs. Le roi et sa famille sont alors enfermés dans la prison du Temple.

     

    C'est la fin d'une monarchie millénaire ! Le 2 septembre, plus d'un millier de prisonniers soupçonnés d'être monarchistes sont massacrés par les sans-culottes à l'instigation de Marat, un journaliste intransigeant et hystérique de la cause révolutionnaire.

     

     

      
      
    La Convention à l'ombre de la guillotine

     

    Une nouvelle assemblée est élue au suffrage universel (à l'exclusion des femmes) et non plus comme précédemment au suffrage censitaire (seuls ont le droit de voter et de se faire élire les hommes assez aisés pour payer un minimum d'impôt).

    Le 20 septembre 1792, l'assemblée de la Convention (un nom emprunté aux Américains) se réunit pour la première fois. Le lendemain, les députés proclament l'abolition de la monarchie et le 22 septembre 1792, ils décident sur une proposition de Georges Danton, que désormais, les actes publics seront datés de «l'An 1 de la République». C'est de cette manière «furtive», selon le mot de Robespierre, que la France se découvre en République.

     

     File:Danton-mandat d'arrêt.jpg

    Mandat d'arrêt de Danton et de ses amis par le Comité de Salut public et

    le Comité de sûreté générale.
    On a l’impression que ces quelques lignes raturées et surchargées ont été écrites au cours d’une discussion dans un certain désarroi. Barère aurait tenu la plume. Billaud-Varenne signe fermement le premier. Carnot aurait dit en mettant sa signature :

    « Songez-y bien, une tête comme celle de Danton en entraîne beaucoup d’autres. »

    Robespierre signe tout en bas un des derniers.

    Du Comité de Salut public, seul Lindet refuse de signer.

     

    Anecdote -

     

    Le 10 février 1793, alors que Danton est en mission en Belgique, Antoinette Gabrielle Danton meurt à Paris en mettant au monde son quatrième fils, qui ne vit pas. De retour à Paris le 17 février 1793, Georges Danton trouve un artiste du faubourg Saint-Marceau, le sculpteur Claude André Deseine, sourd et muet, il l'entraîne avec lui, en échange d'une liasse d'assignats, au cimetière Sainte-Catherine où est inhumée sa femme.

    File:Antoinette-Garbielle Charpentier--Claude-André Deseine IMG 2306.JPG

    En pleine nuit, avec l'aide du gardien du cimetière, Georges Danton fait déterrer son épouse, Antoinette Gabrielle, ouvre le cercueil, la couvre de baisers en l'implorant de lui pardonner pour ses nombreuses frivolités sexuelles et pratique un moulage du visage de la morte.

    Le buste mortuaire de Antoinette Gabrielle Danton, exposé l'année même de sa mort au prix d'un scandale rapidement étouffé, est aujourd'hui présenté au musée de Troyes dans l'Aube.

    Georges Jacques Danton se remarie dès le 1er juillet 1793 à Louise Gély (1776-1856), amie du couple qui s'occupait de leurs enfants.

     

    --------------------------------

     

    L'assemblée met sans tarder le roi en accusation. Le procès se déroule à la Convention même. Il réveille l'opposition entre deux clans politiques :


    - les Girondins ou Brissotins (ainsi nommés parce que leur chef de file est le député Brissot et beaucoup viennent du département de la Gironde) : ils veulent maintenir les institutions décentralisées mises en place en 1789,


    - les Montagnards (ainsi nommés parce qu'ils siègent dans les travées les plus élevées de l'Assemblée !) : ils sont menés par Robespierre, Danton, Saint-Just, Marat... Ils veulent un pouvoir fort et centralisé et des mesures radicales pour sauver les acquis de la Révolution et chasser définitivement les armées étrangères menaçant la France. Ils s'appuient sur les sans-culottes parisiens, toujours prêts à déclencher une émeute.

      
      
    Affaires étrangères : la Révolution face à l'Europe des rois

     

    Les souverains étrangers voyaient au départ la Révolution sans déplaisir, escomptant un affaiblissement de la France sur la scène internationale. Mais après les dérapages du printemps 1792, ils s'inquiètent pour le roi et craignent une contagion révolutionnaire. Louis XVI, son entourage et les émigrés français les poussent à intervenir. De leur côté, les révolutionnaires se prennent à espérer une guerre victorieuse qui exporterait les principes de la Révolution en Europe.

     

    Valmy,oeuvre de JB Mauzaisse, d'après Horace Vernet (RMN)

     

    Sur la base de ces très mauvais calculs, le 20 avril 1792, l'Assemblée législative et le roi Louis XVI déclarent la guerre au «roi de Bohême et de Hongrie», en fait le puissant archiduc d'Autriche, futur empereur d'Allemagne.

    Dès l'été, la France est envahie par les armées prussiennes et autrichiennes. Parallèlement le duc de Brunswick, le chef des armées prussiennes, menace les Parisiens d'une répression féroce s'ils attentent à la vie de la famille royale.

    Cependant, le 20 septembre 1792, à Valmy, en Argonne, les Prussiens sont repoussés de manière inattendue par les Français, au chant de la Marseillaise. Ils repassent la frontière sans attendre. Les armées révolutionnaires confirment ce premier succès quelques semaines plus tard par leur victoire à Jemmapes, en Belgique (une possession autrichienne).

      
      
    1793
    Politique intérieure : la Révolution se déchire
     

     

    Les Montagnards obtiennent en définitive la condamnation à mort du roi.

    Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné en place publique.

    La Convention proclame la «patrie en danger» et annonce la levée de 300.000 hommes pour renforcer les armées. Cette mesure entraîne une révolte paysanne dans tout l'ouest de la France. Le 11 mars 1793 débute la guerre de Vendée, la plus impitoyable guerre civile qu'ait connue la France.

    Le 28 mars est constitué un Tribunal révolutionnaire pour juger les traîtres à la patrie et les opposants au nouveau régime républicain. Enfin, le 6 avril 1793, la Convention confie le gouvernement à un Comité de salut public dominé par Maximilien de Robespierre.

     

     

     

    C'est le début de la dictature jacobine (les membres du comité viennent du club des Jacobins). À la guerre extérieure s'ajoutent les oppositions intérieures de monarchistes et de républicains modérés qui ne supportent pas la dictature qui se met alors en place.

    Les 31 mai et 2 juin 1793, les Girondins sont arrêtés puis guillotinés quelques mois plus tard après un procès expéditif. Le 13 juillet, Marat, l'un des révolutionnaires les plus violents, est lui-même assassiné par une jeune exaltée, Charlotte Corday.

    En réaction, le 17 septembre 1793, la Convention vote la loi des | suspects qui permet d'arrêter, de juger et de guillotiner à peu près n'importe qui. La Terreur s'accélère et la guillotine tourne à plein régime. Elle fera, jusqu'à l'exécution de Robespierre, 20.000 victimes environ.

    Robespierre et les conventionnels profitent de la Terreur pour mener tambour battant la déchristianisation du pays. Les prêtres réfractaires et les religieux qui restent fidèles au pape et à leur religion sont pourchassés et guillotinés.

    Le 16 octobre 1793, c'est au tour de la reine Marie-Antoinette d'être guillotinée. Le lendemain, les Vendéens sont défaits à Cholet. Les Montagnards paraissent triompher. Le 24 novembre 1793, ils imposent un changement de calendrier afin de montrer la rupture définitive avec l'ordre ancien.

      
      
    Affaires étrangères : l'embrasement de l'Europe

     

    Avec la mort de Louis XVI, les souverains étrangers commencent à voir d'un autre oeil la Révolution française ! L'Angleterre n'accepte pas la domination de la France sur la Belgique , où passe une grande partie de son commerce avec l'Europe. Dès février 1793, elle monte une première coalition militaire contre la France avec l'Autriche, la Prusse, l'Espagne...

    Dès le mois suivant, en mars 1793, les Français sont battus à Neerwinden et les armées étrangères menacent à nouveau la France. Lazare Carnot, l'un des membres du Comité de salut public, organise avec énergie la lutte contre la coalition étrangère. Ses efforts portent leurs fruits.

      
      
    1794

    Le 26 juin 1794, la victoire de Fleurus sauve une nouvelle fois la Révolution... mais elle enlève du coup toute justification à la dictature jacobine et à la Terreur.

      
      
      
    Politique intérieure : la chute de Robespierre

     

    Au début de l'année 1794, la France est déchirée par les guerres extérieures et intérieures ainsi que par les divisions entre les différentes factions. Après avoir fait guillotiner les Girondins, les Montagnards s'entretuent également. Robespierre et le Comité de salut public décident de faire exécuter Danton, Camille Desmoulins et leurs partisans car ils sont considérés comme trop indulgents et souhaitent la fin de la Terreur.

    Économiquement, la France est à bout de souffle, son économie est ruinée par les guerres, la Terreur et par la mise en place des «assignats» (une monnaie mise en place en 1791, gagée sur les biens nationaux, issus de la saisie des biens de l'Église en 1790). Cette nouvelle monnaie censée renflouer les caisses de l'État est un échec complet car elle perd très rapidement sa valeur et les Français préfèrent continuer à utiliser l'ancienne monnaie.

    Dans le but d'affaiblir l'Église, toujours hostile à la Révolution, tout en satisfaisant le besoin de religion au sein de la population, le Comité de salut public met en place le culte de l'Être suprême. Le 8 juin 1794 est célébré une fête en son honneur, sous l'égide de Robespierre, marquant l'apogée de sa puissance.

    Sa chute n'est pourtant pas loin... Lassés par sa dictature et par la Terreur, de nombreux députés de la Convention se liguent en effet contre Robespierre et ses proches, comme Saint-Just.

     

    Le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II selon le calendrier républicain), ils sont encerclés par la troupe dans l'Hôtel de ville et sont arrêtés. À la grande joie des Parisiens, ils sont guillotinés dès le lendemain.

      
      
      
      
    Les thermidoriens et le Directoire

     

    Les vainqueurs de Robespierre, surnommés les «Thermidoriens», libèrent les suspects et mettent fin à la Terreur. C'est le soulagement dans tout le pays. Mais il est de courte durée. Les nouveaux dirigeants n'ont abattu Robespierre que pour éviter d'être eux-mêmes abattus. Ils tiennent par-dessus tout à empêcher la restauration de la monarchie qui les priverait de leurs richesses mal acquises, voire de leur liberté ou leur vie.

      
      
    1795

     

    Aussitôt se multiplient les revendications. Les royalistes, majoritaires dans le pays, se prennent à rêver à la restauration d'un roi cependant que le malheureux Louis XVII (le jeune fils de Louis XVI) meurt au Temple le 8 juin 1795. Les Jacobins, de leur côté, ne désespèrent pas de revenir au pouvoir.

    Les «Thermidoriens» font front aux complots royalistes et jacobins. Ils préparent une nouvelle Constitution avec non plus une mais deux assemblées, les Cinq Cents et les Anciens. Elles comprendront au minimum deux tiers d'anciens députés de la Convention, une façon de prévenir la victoire électorale probable des royalistes ! Ces derniers projettent un soulèvement. Il est réprimé avec énergie le 5 octobre 1795 (13 Vendémiaire An IV) par un jeune général inconnu de 26 ans, ancien partisan de Robespierre. Il a nom Napoléon Buonaparte. Il fera à nouveau parler de lui...

    Le danger monarchiste ayant été écarté, la nouvelle Constitution entre en vigueur le 26 octobre 1795. Elle met en place un nouveau régime, le Directoire.

      
      
    1796

     

    Le pouvoir législatif est partagé entre les conseils des Cinq-Cents et des Anciens. Le pouvoir exécutif est quant à lui confié à un Directoire de cinq Directeurs, des révolutionnaires convaincus qui souhaitent affermir la République tout en mettant fin aux excès des Jacobins.

     

    Le régime poursuit activement les réformes engagées par les Thermidoriens :


    – rédaction d'un Code civil qui regroupe les lois et les coutumes dans un ensemble cohérent et clair (il appartiendra au Premier Consul Napoléon Bonaparte d'y mettre la dernière touche),


    – banqueroute des deux tiers, éradication des assignats et lancement d'une nouvelle monnaie, le franc, pour remédier à la crise monétaire,


    – rénovation de l'enseignement et création des grandes écoles d'ingénieurs,


    –...

     

    En dépit de ces réformes, l'économie tarde à se relever de l'abîme où l'a plongée l'agitation révolutionnaire. La misère est immense dans les campagnes, où réapparaît le troc. La criminalité fait des ravages. Les administrations, démunies de tout, sont vouées à l'impuissance.

    Les bourgeois prennent leur revanche sur la Terreur. Ils affichent avec ostentation une fortune souvent mal acquise, par le trafic de biens nationaux ou le ravitaillement à prix d'or des armées de la République.

    C'est la période des «incroyables» et des «merveilleuses». Ces jeunes citadins se pavanent dans des tenues excentriques contrastant avec la tristesse de la période jacobine (et très déshabillées, à l'exemple de Mme Tallien).

    Le régime apparaît comme corrompu à l'image d'un de ses hommes forts, Barras, considéré comme un homme «sans foi comme sans mœurs» par de nombreux Français.

    File:Robespierre.jpg 
    Robespierre 
      
    1797

    Comme le gouvernement du Directoire éprouve les plus grandes difficultés à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État, il encourage ses généraux victorieux à rançonner les pays conquis...

      
      
    Affaires étrangères

     

    Le général le plus efficace dans cette tâche est Napoléon Bonaparte à la tête de son armée d'Italie. À la tête de ses armées, il conquiert en 1796 l'Italie du nord et l'Italie centrale, qui regorgent de richesses. Le 18 octobre 1797, Bonaparte impose la paix à l'Autriche par le traité de Campo-Formio, mettant fin à la première coalition.

      
      
    1798

    Malgré une politique intérieure modérée, le Directoire ne peut renoncer à la poursuite de la guerre. Non seulement il compte sur les tributs prélevés dans les pays conquis mais il veut aussi à tout prix conserver les principales conquêtes de la Révolution : la Belgique et la rive gauche du Rhin.

    Fort de ses premières victoires, le Directoire exporte la Révolution dans les pays conquis. Il crée des républiques-soeurs en Italie, en Suisse... sur le modèle de la république française.

    Or, l'Angleterre, dirigée par l'énergique William Pitt le Jeune, ne peut tolérer à aucun prix que la France, sa grande rivale, demeure en Belgique. Aussi fomente-t-elle une deuxième coalition contre la France. Les frontières de la France sont une nouvelle fois menacées.

      
      
      
    Politique intérieure : le régime aux abois

     

    La République française aborde l'année 1799 en position désespérée. Le régime est aux abois, ses ennemis de la deuxième coalition croient déjà triompher et les Bourbons sont persuadés de reprendre bientôt le pouvoir...

    Pour pallier au manque de volontaires, le gouvernement instaure la conscription obligatoire par la loi Jourdan du 5 septembre 1798

    (elle sera abolie deux siècles plus tard par le président Chirac).

      
      
      
    La déchéance du Directoire
    1799

    Les Directeurs, qui ont voté la mort de Louis XVI, sont prêts à toutes les compromissions pour éviter la restauration monarchique qui signerait leur perte. Sur une idée de l'abbé Sieyès, tête pensante des révolutionnaires modérés, un complot se monte afin de préparer un coup d'état pour renverser le régime instable du Directoire et assurer la stabilité de la République.

     

     

     

    Pour cela, le complot a besoin d'un général populaire et glorieux afin d'établir ce coup de force. Justement, Bonaparte a débarqué à Fréjus le 8 octobre 1799 à Fréjus, de retour d'Égypte où il a mené une campagne militaire désastreuse mais remplie d'exotisme et embellie par la propagande. Les conspirateurs se tournent vers lui.

    Par le coup d'État des 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 Brumaire an VIII selon le calendrier révolutionnaire), Napoléon Bonaparte renverse le Directoire et établit un nouveau régime dans lequel il exerce un pouvoir dictatorial : le Consulat.

    On peut à ce moment considérer que la Révolution française est terminée. Malheureusement, la poursuite de la guerre pendant quinze années de plus va entraîner la France et l'Europe dans des bouleversements et des tragédies dont elles se seraient volontiers passées.

      
      
      
      
    Fabienne Manière
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Mgr le comte de Paris et Duc de France, de jure Henri VII

     

    Dans La Famille Royale

    4.jpeg

      

    Mgr le comte de Paris est le Prétendant au trône de France depuis le 19 juin 1999. Il est, depuis la mort de son père, le « chef de la maison de France », de par sa position d’aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (fils de France, frère de Louis XIV, duc d’Anjou puis d’Orléans, père du Régent). De jure « Henri VII » pour les Royalistes, Henri d’Orléans fait usage des pleines armes de France (« d’azur à trois fleurs de lis d’or »).

    Le Prince Henri de France est né le 14 juin 1933 en Belgique, au Manoir d’Anjou près de Bruxelles. A partir de1886, jusqu'en 1950, le Chef de la Maison de France et son fils aîné ont été frappés par la « Loi d’Exil ». De ce fait, la Famille Royale de France a dû vivre hors de France. Le premier Comte de Paris (dès 1886) et sa Famille vécurent en Angleterre, puis le grand-père du Prince, le Duc de Guise, ayant quitté le Maroc, s’installe en Belgique. En 1939, feu le Comte de Paris envoie sa Famille au Brésil chez les parents de la Comtesse de Paris, les Orléans Bragance, issus de la dernière Impératrice du Brésil, Dona Isabel. La Famille séjourne de 1940 à 1943 au Maroc, à Rabat et à Larache.

    En 1943, feu le Comte de Paris est interdit de séjour au Maroc par les autorités anglo-saxonnes. Force lui est donc de s’installer à Pampelune, en Espagne, où la Famille réside jusqu’en 1946, puis au Portugal, à Sintra.  En 1947, par décret spécial du Président Vincent Auriol, et à titre personnel, le jeune Prince Henri est autorisé à séjourner sur le territoire français pour faire ses études à Bordeaux.  La Loi d’Exil est abolie en 1950 grâce à l’intervention et à la persévérance du député, Monsieur Hutin Desgrée.  En 1953, le Prince Henri s’installe à Paris et poursuit durant quatre ans ses études en Sciences Politiques. Jacques Chirac, préparant l’ENA, fut l’un de ses répétiteurs.  Le 5 juillet 1957, à Dreux, le Prince Henri est marié à la Duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg, dont il se séparera en 1974.

      

    Le Général de Gaulle félicite feu le Comte de Paris pour ce mariage qui préfigure sa propre vision du rapprochement franco-allemand. 

      

    Quelques mois après, le Prince s’engage dans la guerre d’Algérie. Il est décoré pour faits d’armes à Aïn-Mlila.

      

    Puis il signe un contrat avec l’armée pour y faire carrière.  Convoqué à Paris par le Général de Gaulle en 1959, le Prince Henri est Chargé de Mission au Secrétariat Général de la Défense Nationale. Il rencontre régulièrement le Chef de l’Etat, soit dans le cadre de ses missions, soit au cours de chasses à Rambouillet ou Marly.

      

    Il intervient également comme estafette entre le Général de Gaulle et feu le Comte de Paris.

    En 1960, près de Tizi Ouzou, son frère cadet, le Prince François, est tué dans une embuscade. Après les accords d’Evian, en 1962, accords mettant fin à l’intervention armée de la France en Algérie, le Prince est affecté au 4ème Hussard en Allemagne.

      

    Par deux fois, il est détaché avec son peloton auprès du 11ème Cavalerie US à Passaü, sur la frontière tchécoslovaque.

      

    De 1963 à 1968, le Prince Henri est officier instructeur à la Légion Etrangère (1er REC), à laquelle il demeure très attaché. Au retour définitif des régiments français de Mers El-Kébir, le Prince quitte l’armée, non sans y laisser de nombreux amis. Il est d’ailleurs régulièrement convié à la grande fête de Camerone, fête de la Légion.

    La séparation du Prince et de la Duchesse de Wurtemberg crée une tension sérieuse avec sa Famille, laquelle génère des retombées momentanément difficiles.

      

    A partir de 1974, le Prince change d’orientation. Il quitte la fonction publique et décide de s’intéresser aux PME-PMI désireuses d’exporter. Il participe dans ce cadre à une mission économique en Argentine qui permet notamment à la société William Saurin d’implanter une usine clé en main en Terre de Feu. 

      

    En 1981, le Prince Henri lance une association Loi 1901, le « Centre d’Etudes et de Recherches sur la France Contemporaine » (C.E.R.F.C.) qu’il transforme en 1999 en « Institut de la Maison Royale de France » (IMRF). Cette association a pour but principal de réunir des personnes de toutes sensibilités, de toutes situations, de toutes confessions, dans une volonté de tolérance de l’expérience d’autrui et dans le respect de l’identité de chacun. 

      

    Il se remarie à Bordeaux en 1984 avec Micaela Cousino Quinones de Leon, fille de la Marquise de San Carlos, Grande d’Espagne, et de Luis Maximiliano Cousino, descendant des pionniers qui fondèrent le Chili.

    Dans le cadre de ses activités au sein de son association, le Prince et son épouse se déplacent partout en France. Ces voyages d’études sont organisés bénévolement par les bureaux de province de l’IMRF. Rencontres avec les Français, visites aux agriculteurs, aux ouvriers et leurs cadres dirigeants, aux artisans et commerçants, qui donnent lieu parfois à des colloques ou conférences, réception des maires de toutes tendances, de toutes sensibilités.

    424px-grand-royal-coat-of-arms-of-france-svg-1.png

     
     
     
    sources
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Pour apprécier les vidéos

    supprimer le son de RADIONOMY

    Cliquer sur le logo central, le fond musical sera supprimé.

     

    Robespierre, bourreau de la Vendée ? / France 3 / L'ombre d'un doute

     

    Entre 1793 et 1796, la Vendée fut le théâtre d'affrontements d'une rare violence entre des paysans insurgés et le pouvoir révolutionnaire, en particulier lors de l'envoi des colonnes infernales en 1794.

      

    Massacre de patriotes, massacres de royalistes :

    170 000 Vendéens périrent.

      

    En 1794, Robespierre est exécuté, et la situation commence lentement à s'apaiser, mais il faudra attendre 1796 pour que la guerre cesse.

      

    Que s'est-il réellement passé durant ces trois années de combat ?

      

    Franck Ferrand, entouré de Clémentine Portier-Kaltenbach, Christophe Bourseiller et Stéphanie Coudurier, revient sur la tragédie vendéenne à la fin du XVIIIe siècle.

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     

     3 septembre 1792, L'effroyable dépeçage de la princesse de Lamballe par les égorgeurs sans-culottes.

      

    Non seulement sa tête est promenée dans Paris sur une pique, mais son sexe sert de moustache à un de ses bourreaux.

     

    Sur les 8 heures du matin, le 3 septembre 1792, deux gardes nationaux pénètrent dans la chambre de la princesse de Lamballe à la prison de la Force. Sans égard pour son air défait, ils lui intiment l'ordre de les suivre pour être transférée à la prison de l'Abbaye.

     

    Arrêtée le 10 août précédent aux Tuileries avec le couple royal, la surintendante de Marie-Antoinette a une mine de déterrée.

      

    Celle de NKM apprenant le retour de Sarko...

      

    Elle n'a pas dormi de la nuit. Ou si peu.

     

    Elle a rêvé que Marat l'égorgeait sur un monceau de cadavres avant de lui dévorer le coeur. Elle ne veut pas quitter sa cellule.

    Les rumeurs des massacres opérés depuis la veille dans les prisons parisiennes sont parvenues jusqu'à elle. Toute la nuit, elle a entendu les cris, les hurlements, les roulements de tambours, les injures et les râles.

      

    La tuerie aurait été provoquée par la folle rumeur d'un complot aristocratique.

    Il se murmure que des royalistes auraient planqué des armes dans les prisons pour fomenter une contre-révolution.

      

      

    Le peuple mené par de sanguinaires sans-culottes égorge des centaines de nobles, mais aussi de prêtres, de femmes et d'enfants.

    Ils sont éventrés, démembrés, hachés, piétinés, désossés et même bouffés !

    Ce matin-là, le soleil hésite à se lever, répugnant à illuminer un Paris rougi par les massacres...

     

     

     

    Les détenus égorgés à la chaîne

     

    Les deux gardes nationaux se sont retirés pour aller chercher des ordres.

    Pendant ce temps, la foule rassemblée autour de la prison commence à scander le nom de Lamballe pour réclamer sa mort.

    Celle-ci tombe évanouie. Sa femme de chambre, qui n'a pas voulu la quitter, la fait revenir à elle. Elle délire.

    Vers 11 heures, la porte s'ouvre avec fracas, poussée par les deux mêmes gardes nationaux qui lui ordonnent de venir à l'instant parler à des commissaires de la commune l'attendant au greffe.

     

    BOUDON

    Portrait presume de Madame de Lamballe, 1790

    Miniature signee et datee en bas a droite H 8.2 cm

    Dans un cadre en bronze dore ancien

       

      

    Il ne fait pas bon faire attendre le citoyen Mélenchon...

      

    Le temps de passer une robe blanche toute simple et d'enfermer sa magnifique chevelure blonde dans un bonnet de coton, elle les suit. Comme elle hésite encore, ils l'empoignent sans ménagement par le bras.

     

    Dans le greffe, plusieurs sinistres membres du comité de surveillance de la Commune du 10 août, ceints de leur écharpe, jugent les détenus à la chaîne. Aussitôt condamnés à mort, ils sont égorgés par des hommes couverts de sang.

    Voilà qui plaît à Manuel Valls...

      

    À la vue des cadavres et du sang, la princesse de Lamballe s'évanouit de nouveau. Sa femme de chambre la relève.

      

    Les menaces reprennent de plus belle. Elle perd de nouveau connaissance. Elle se tord sur le sol.

    Enfin, la voilà en état de répondre.

     

    "Si vous ne jurez pas, vous êtes morte"

     

    Un juge brandit trois lettres qui ont été trouvées dans son bonnet, dont une de Marie-Antoinette.

    L'interrogatoire débute :

     

    - Qui êtes-vous ?

     

    - Marie-Louise, princesse de Savoie.

     

    - Votre qualité ?

     

    - Surintendante de la maison de la reine.

     

    - Aviez-vous connaissance des complots de la cour au 10 août ?

     

    - Je ne sais pas s'il y avait des complots au 10 août, mais je sais que je n'en avais aucune connaissance.

     

    - Jurez la liberté, l'égalité, la haine du roi, de la reine et de la royauté.

     

    - Je jurerai facilement les deux premiers, je ne puis jurer le dernier, il n'est pas dans mon coeur.

     

    Entendant cette réponse, un ancien valet de chambre de la princesse mêlée à la foule se penche vers elle. "Jurez donc, si vous ne jurez pas, vous êtes morte." La princesse se tait. Alors, le juge prononce la phrase : "Qu'on élargisse madame."

     

    "Je suis perdue"

     

    Comment faut-il interpréter cet ordre ? Certains le prennent au premier degré : le tribunal fait relâcher la princesse. Celle-ci sort donc par le guichet. Voyant les cadavres des détenus assassinés, elle aurait été prise d'un malaise. D'où la méprise des tueurs, qui, la croyant déjà frappée, abattent leurs armes sur elle. Pour d'autres, la phrase du juge est un code arrêté avec les tueurs pour les appeler à frapper. Madame de Lamballe sort donc dans la cour de la prison. Quelqu'un lui recommande de crier "vive la nation".

    Mais la vue des cadavres lui fait dire :

     

    " Fi ! L'horreur !" Elle ajoute : "Je suis perdue."

      

    Aussitôt, un garçon perruquier ivre tente de lui enlever sa perruque à la pointe de son sabre. Il fend le front de la malheureuse, qui s'effondre en sang.

      

    Deux hommes grimaçant de haine la saisissent sous les bras pour l'obliger à marcher sur les cadavres. Elle est au bord de la syncope.

      

    Dans la foule, des voix crient " grâce, grâce !". De La Villardière leur répond : "Pas question, laissez-moi achever mon reportage d'abord." Les assassins hésitent quelques secondes, mais un certain Charlat, tambour de son état, lui porte un terrible coup de bûche à la tête qui l'étend raide. De multiples coups de pique l'achèvent.

     

     

      

    Le nègre Delorme, ramené de Saint-Domingue par Fournier l'Américain, s'empare du cadavre pour le déshabiller et éponger le sang afin d'en faire admirer la blancheur aristocratique. Ses gros doigts violent la morte. Il est hilare.

      

    La foule s'époumone. Les yeux brillent d'une fureur incontrôlable, les gorges hurlent des insanités, les bras dessinent des obscénités. Un garçon boucher nommé Allaigre s'empare de la tête de la princesse, qu'il sectionne adroitement avec un long couteau de boucher. C'est atroce. L'homme s'enfuit avec son butin sous le bras, bientôt il plantera la tête sur une pique. Pendant ce temps, on continue de profaner le corps dénudé de la princesse.

      

    On lui découpe les mamelles.

     

     

      

      

    Le même Charlat déchire les entrailles et arrache le coeur.

      

    Plus horrible, un inconnu découpe le sexe, qu'il porte à sa bouche pour en faire une moustache.

      

    Certains rapportent des scènes d'anthropophagie.

      

    Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est fantasmé ? On ne le sait pas, mais ce qui est certain, c'est que la princesse de Lamballe rêvait d'une cérémonie mortuaire moins agitée.

     

    Insulter le couple royal

     

    Pendant ce temps, la troupe qui s'est emparée de la tête et du coeur entreprend une tournée de Paris pour montrer son trophée. Premier arrêt chez un marchand de vin, rue du cul-de-sac des Prêtres. Les égorgeurs déposent madame de Lamballe sur le comptoir pendant qu'ils vident des pichets de vin. Celle-ci les regarde avec désapprobation. "L'alcool est dangereux pour la santé", leur souffle-t-elle.

      

    Après avoir obligé le tenancier à boire, la troupe repart. Deuxième arrêt chez un perruquier pour qu'il "accommode la tête de madame de Lamballe". Menacé de mort, il lui faut obéir. Il lave la longue chevelure blonde collée par le sang, la tresse et la poudre. "Au moins, maintenant, Antoinette peut la reconnaître", lance malicieusement quelqu'un.

     

    Le cortège prend la direction de l'abbaye de Saint-Antoine pour présenter la tête et le coeur à l'abbesse, ancienne amie de la princesse. Cette politesse effectuée, Charlat, qui tient toujours la pique, prend la direction de l'hôtel de Toulouse, demeure de la princesse, pour "faire baiser à cette... ses beaux meubles", mais il y renonce pour se rendre aux Tuileries. Comme on ne les laisse pas entrer avec leur sanglant trophée, ils font demi-tour.

      

    C'est alors que surgit l'idée de se rendre à la prison du Temple pour insulter et effrayer le couple royal.

    -------------------------------------------------- 

    J'aime cette gravure, dont le dessin est de Danloux, et la gravure de Ruotte, conservée à la Bibliothèque Nationale au cabinet des estampes. Comme le dessin montré au début du fil des images, celui-ci date aussi de 1791. On y voit une princesse vivante, charmante, un peu anxieuse aussi, car cette année 1791 la princesse de Lamballe a fui en Angleterre quand elle recevait le billet de la reine qu'elle et sa famille avaient pris la fuite vers Montmédy, puis, apprenant l'arrestation de la famille royale, elle s'embarquait pour Ostende, ensuite en passant par Bruxelles elle continuait sa route en direction de Spa pour débarquer finalement à Aix-la-Chapelle. De cet endroit où tout le beau monde des émigrés jouait aux cartes comme si rien d'important n'avait eu lieu, où l'ancien régime perdurait encore un peu, la princesse était hésitante, péniblement indécise, regrettant d'être partie depuis des mois, souhaitant de revenir aux Tuileries où son amie l'attendait sûrement, mais attachée aussi à cette douceur de vivre loin du tumulte et les tensions de Paris...


    _________________
    « elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »

      

      

    La tête récupérée par un proche

     

    Trois heures viennent de sonner. Sortant de table, Louis XVI et Marie-Antoinette font une partie de trictrac. Ils entendent une rumeur enfler.

    Des tambours battent.

    Bientôt le cortège est sous leur fenêtre.

    Des hurlements.

    Que se passe-t-il ? Un garde municipal, qui découvre le spectacle hideux, referme aussitôt les fenêtres et les rideaux pour épargner le couple royal.

    L'agitation s'accroît dans la rue.

      

    On prend peur. Stéphane Bern va faire pipi. "Oh que j'ai peur! Oh que j'ai peur !"

    Plusieurs officiers accourent dans la pièce en demandant au roi de se montrer à la fenêtre pour calmer la foule. Louis XVI exige de savoir ce qui se passe.

      

    Un jeune officier répond : "Eh bien, Monsieur, puisque vous voulez le savoir, c'est la tête de madame de Lamballe qu'on veut vous montrer."

      

    Ces mots glacent d'horreur la reine, qui s'évanouit.

    Ses enfants fondent en larmes.

      

    Dehors, les cris se font plus menaçants.

    On injurie la reine.

    Les gardes municipaux empêchent l'horrible cortège de pénétrer dans la prison du Temple en plaquant un ruban tricolore sur la porte d'entrée.

    Colère des tueurs.

    Finalement, on négocie. Les assassins de la princesse sont autorisés à faire le tour de la tour du Temple, où loge la famille du roi.

     

    La balade n'est pas achevée.

      

    Madame de Lamballe va maintenant se promener sous les fenêtres du Palais-Royal pour faire un petit coucou au duc d'Orléans, son beau-frère, qui déjeune. Il en perd l'appétit.

    Direction les Halles, où un boucher s'empare du coeur, le hache et offre à la foule de le manger.

    Le steak tartare ne faisant pas encore partie de la gastronomie française, tout le monde refuse.

      

    Les chiens se régalent.

      

    Enfin, la tête et même le corps que les barbares traînaient avec eux sont jetés sur un tas de cadavres devant le Châtelet.

    Un proche de la famille de Lamballe, qui avait suivi les assassins toute la journée, parvient à récupérer la tête pour la remettre à monsieur le duc de Penthièvre, beau-père de la princesse de Lamballe, qui la fait enterrer à Vernon.

     

    À Moscou, Poutine s'exclame :

     

    " Et c'est ce pays qui veut me donner une leçon d'humanité..."

     

     

    http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/3-septembre-1792-l-effroyable-depecage-de-la-princesse-de-lamballe-par-les-egorgeurs-sans-culottes-03-09-2013-1720457_494.php

     

     

     

    L’historiographie révolutionnaire, très développée au XIXe siècle bien qu’elle prît souvent la forme des opinions professées par ses auteurs, qu’ils soient de gauche (Michelet) ou de droite (Taine), passa rapidement dans l’iconographie sous forme d’événements extraits de leur contexte.

      

    Les sujets de Mademoiselle Cazotte et de la princesse de Lamballe en sont des exemples bien connus.

    Ils se situent au moment de la chute de la monarchie (10 août 1792) et des terribles massacres de septembre.

     

    Les élections à la Convention se sont soldées par la proclamation de la République, le 21 septembre, au lendemain de la victoire de Valmy. Le peuple de Paris poussait à la refonte totale des structures politiques de la France, accusant, non sans raison, la monarchie d’avoir profité de la guerre, pourtant déclarée par les Girondins :

    « Les imbéciles ! Ils ne voient pas que c’est nous servir », avait dit la reine.

    Les deux événements représentés révèlent les graves tensions sociales de cette période, où les opposants à la Révolution et les aristocrates étaient accusés de tous les maux. Les massacres de septembre furent le point de départ de l’éradication de la noblesse en France.

     

    Ils anticipaient sur la Terreur, véritable lutte à outrance contre une noblesse ennemie de la Révolution. Les dérives en sont bien connues : ce furent en effet les sans-culottes qui payèrent le plus lourd tribut à la guillotine.

    Analyse des images

    Elisabeth de Cazotte sauve la vie de son père à la prison de

    l’Abbaye de Claude-Noël Thévenin

    Jacques Cazotte (1719-1792), littérateur préromantique maître du fantastique

    (Le Diable amoureux, 1772), était hostile à la Révolution.

      

    Enfermé à la prison de l’Abbaye à Paris, il évita de justesse l’exécution sommaire, grâce à l’intervention de sa fille qui accepta de boire du sang. Ce qui ne l’empêcha pas de mourir guillotiné deux jours après, officiellement condamné par le Tribunal révolutionnaire. La scène a été relatée en particulier par Gérard de Nerval dans Les Illuminés (1852). Mais le tableau est antérieur à cette publication.

     

    Thévenin oppose les figures lumineuses de Cazotte et de sa fille à celles de leurs bourreaux. L’œuvre se veut à la fois réaliste et religieuse, ainsi que le montre le regard tourné vers le ciel de l’écrivain. La mort en Dieu – la jeune fille apparaît comme l’image matérialisée de la pureté – arrête la main des assassins : l’hésitation des sans-culottes de droite s’oppose à l’ordre donné à gauche.

     

    La liaison entre les deux parties du tableau se fait autour du regard du vieillard qui entraîne la main d’un sans-culotte brisant l’élan d’une hache. Ce nœud de gestuelle et de regards est le dernier reste des registres de la peinture classique, registres qui partaient de la réalité située dans le bas des tableaux jusqu’au niveau divin situé dans le haut. Œuvre romantique, le tableau marque encore l’idée de la supériorité de Dieu sur la réalité.

     

    C'est le plus authentique portrait qu'on puisse avoir de la Princesse qui est celle dont le visage est le moins certainement bien reporté sur les représentations. Aucune ne ressemble aux autres...
    Le profil du nez n'est cependant pas sans rappeler le portrait de Callet :



      

    Mort de la princesse de Lamballe de Léon-Maxime Faivre

    Tout cela se trouve très estompé dans l’œuvre de Faivre, inspirée d’un passage de l’Histoire de la Révolution de Michelet, ainsi que le rappelle le livret du Salon de 1908. Le tableau représente une scène plutôt violente, alors que Michelet, très littéraire, ménage le peuple exécuteur, qu’il soutient, tout en magnifiant la princesse, « nue comme Dieu l’avait faite ».

     

    Faivre, simple illustrateur du texte de l’historien, accentue cependant le clivage entre les protagonistes, que Michelet au contraire s’applique à minimiser. Cette scène réaliste, objective, montre dans toute sa violence l’après-exécution, la foule assemblée autour du cadavre dévêtu ; ce n’est que dans le fond que surgissent les sabres des tortionnaires. Faivre évite soigneusement de montrer la décapitation elle-même, trop dure, et qui aurait dévalorisé le peuple dans son combat de justice.

     

    L’œuvre date de 1908, c’est-à-dire de l’époque de la république victorieuse. Si l’esprit diffère de Michelet à Faivre, c’est aussi que le premier est un romantique, tandis que Faivre est un homme de la démocratie capitaliste et du matérialisme triomphants. Pourtant, l’artiste oppose la pureté d’un corps de femme dévêtue (elle est nue dans l’esquisse du musée de Vizille) transcendée par la mort à la rusticité du petit peuple de Paris.

     

     

    Interprétation

    Ces deux œuvres s’inspirent de drames vécus par des femmes lors des événements de septembre 1792. Mais ces femmes sont opposées à la Révolution. L’une passive, assassinée pour avoir été l’amie de la reine, l’autre, active, tentant de sauver son père dans une attitude empreinte d’honneur et de religiosité. Deux tableaux, deux époques. Si celui de Thévenin se présente de façon classique, mettant en lumière des héros transfigurés par l’amour filial alors qu’ils sont environnés de sans-culottes déchaînés, symboles de mort, celui de Faivre est totalement objectif dans sa représentation.

     

    S’il ménage un peuple prenant conscience de ses excès, il transfigure aussi la princesse de Lamballe, figure irradiée de lumière par la mort. Thévenin est sans doute critique à l’égard des révolutionnaires les plus durs parce que l’artiste réalise son œuvre sous Louis-Philippe, souverain du juste milieu. Avec Faivre, la République entame son autocritique : elle ne condamne pas le peuple, dont le combat est jugé légitime, mais elle observe ses excès et reconnaît ses erreurs.

     

    C’est le sens conféré par le peintre aux figures des poissardes et des enfants, ceux-ci symbolisant l’avenir. La démocratie ne peut se contenter de crimes, ce qu’exprime le geste accusateur de la vieille femme qui indique le corps nu de la princesse à un commissaire politique. La république ne peut se fonder sur l’assassinat. En ce sens, Thévenin et Faivre se rejoignent.

    Auteur : Jérémie BENOÎT


    Bibliographie

    • Michel de DECKER, La Princesse de Lamballe, Paris, Pygmalion, 1999.
    • Georges DECOTE, L’Itinéraire de Jacques Cazotte (1719-1792), De la fiction littéraire au mysticisme politique, Genève, Droz, 1984.
    • Patrice GUENIFFEY, « Terreur » in François FURET et Mona OZOUF (dir.), Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, rééd. coll. « Champs », 1992.
    • Patrice GUENIFFEY, La Politique de la Terreur, essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794, Paris, Fayard, 2000.
    • Alain VIRCONDELET, Madame de Lamballe, Paris, Perrin, 2001.

    http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=497&oe_zoom=825&id_sel=825

     

     un détail sur la FAMILLE ROULLEAU DE LA ROUSSIERE concernant la sœur du

    chevalier MARIE CLAUDE JULIE née en 1759 qui jouait remarquablement de la harpe et le fit souvent avec la Reine car......Elle était l'amie intime de MADAME DE LAMBALLE et la secrétaire générale de la loge maçonnique dont Mme DE LAMBALLE était le grand maître.

    En 1778 elle devient par mariage MADAME DE BIETRIX , commissaire général des guerres et meurt de la petite vérole en 1791.

     

    -----------------------------------

     

     

    C'est le dernier portrait de MADAME DE LAMBALLE le jour de sa mort et

    c'est le plus vrai, le plus beau...
    elle est croquée dans la plus grande simplicité et l'on voit qu'elle était encore

    fort belle avec grande allure.
    On comprend comment les tueurs l'on saisie par le chignon !!!!

     

     

     

     

     

     

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires