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    L’énigme de la « comtesse des Ténèbres » est liée à la princesse Marie-Thérèse de France, fille aînée du roi de France Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette d’Autriche.

    La princesse royale Marie-Thérèse, prisonnière au Temple, fut remise le 26 décembre 1795 au gouvernement autrichien en échange de prisonniers français. Dès lors, retrouvant sa famille proche survivante à la cour en exil de Louis XVIII, elle se lie par les liens du mariage à son cousin Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême.

     

    Duchesse d’Angoulême (1814-1824), dauphine de France (1824-1830), éphémère reine de France et de Navarre (1830), « comtesse de Marnes » (après 1830), Marie-Thérèse vécut en exil au château de Frohsdorf, en Autriche jusqu’à sa mort, se consacrant à l’éducation de son neveu le comte de Chambord (futur « Henri V »).

      

    L’identité de Marie-Thérèse et de la duchesse d’Angoulême reste cependant discutée par quelques-uns, arguant que les deux facettes de la princesse seraient en réalité deux femmes différentes.

    Dès le XIXe siècle, dans des familles souveraines d'Allemagne, apparaît la rumeur selon laquelle une substitution aurait permis à Marie-Thérèse de se retirer du monde, tandis qu’une autre personne aurait pris sa place auprès de Louis XVIII et au sein de la famille royale.

     

    Marie-Antoinette et ses enfants,1787

    1787

    Marie-Thérèse aurait été placée sous la protection d’un diplomate hollandais, Leonardus Van der Valck dit « comte Vavel de Versay » et aurait vécu en sa compagnie, sous le surnom de « comtesse des Ténèbres », tout d’abord à Hildburghausen (duché de Saxe-Hildburghausen, puis au château d’Eishausen dans le duché de Saxe-Meiningen jusqu’à sa mort en 1837.

    Si de nombreux éléments viennent accréditer cette thèse, défendue par certains historiens, l’énigme n’a toujours pas, à ce jour, été résolue.

     

    Le mystère d’Hildburghausen

    En 1803, apparaît en Allemagne un couple étrange. La femme est totalement vêtue de noir, le visage dissimulé d’un épais voile noir, avec un compagnon et un cocher (nommé Scharre) qui lui témoignent un immense respect.

     

     Madame Royale en 1795

    Madame Royale en 1795

      

    L’homme, quant à lui, se fait appeler le « comte Vavel de Versay » mais il n’est pas allemand puisqu’il s’agit en réalité d’un hollandais du nom de Leonardus Cornelius Van der Valck, né le 22 septembre 1769 à Amsterdam, fils d’Adianus Van der Valck et de Maria Johanna van Moorsel, dont le cursus l’a emmené à être secrétaire à l’ambassade de Hollande à Paris de juillet 1798 à avril 1799.

      

    Mme Royale avec sa mère et son frère,1785

    1785

    La femme de chambre engagée, une certaine Fredericka, affirmera plus tard que le linge de la « dame » était brodé de fleurs de lis.

     

    Mme Royale et son frère Louis-Joseph,1784

    Madame Royal et son Frère, Louis-Joseph,1784

      

    Cette « dame » est habillée de vêtements noirs, de voiles sombres et de gants foncés, ce qui lui vaut — et aujourd’hui encore — le surnom de « comtesse des Ténèbres » (en langue allemande, Dunkelgräfin) donné par Karl Kühner, fils du pasteur Heinrich Kühner avec lequel le comte Vavel de Versay avait entretenu une correspondance fournie.

     

     

    Résidences itinérantes (des années 1790 à 1807)

    En juin 1803, le couple arrive à Ingelfingen, petite principauté des princes de Hohenlohe située dans le Wurtemberg auquel elle fut plus tard incorporée (des recherches menées par les historiens ont établi que le comte était très lié à la famille Hohenlohe-Bartenstein). Il reçoit un abondant courrier, entretenant notamment une correspondance nourrie avec la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, maîtresse du duc d’Enghien, qui demeure à Ettenheim (duché de Bade).

    Le 17 mars 1804, au lendemain de l’arrestation du duc d’Enghien, le couple quitte précipitamment Ingelfingen puis se réfugie en Wurtemberg. Le comte et la « dame » résideront quelque temps à Gerlingen, non loin de Stuttgart.

    En 1806, le couple séjourne dans un château isolé près de Leyde, en Hollande.

      

    Résidence à Hildburghausen (1807-1845)

    Le 7 février 1807, le mystérieux couple s’installe à Hildburghausen, en Thuringe, où il bénéficie de la protection des souverains locaux, le duc Frédéric Ier de Saxe-Hildburghausen et son épouse, Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, une amie d’enfance de Marie-Antoinette. La duchesse Charlotte s’intéresse personnellement au couple, facilitant leur logement successivement chez divers notables de la ville (« Hôtel d’Angleterre », pavillon ducal, maison Radefeld).

    La vie quotidienne du couple est organisée autour de la protection de la dame : nul ne doit l’approcher, ni tenter de voir son visage qu’elle dissimule sous d’épais voiles noirs. Johanna Weber, la cuisinière de l'« Hôtel d’Angleterre » dont tout le deuxième étage est réservé pour ces deux étrangers de haut rang, se voit interdire l’accès aux pièces de la maison autres que la cuisine. Aussi, le couple effectue de nombreuses promenades en voiture.

      

    Installation à Eishausen

    En 1810, la couronne d’Hildburghausen hérite des biens du baron de Hessberg, parmi lesquels figure le château d’Eishausen, situé à sept kilomètres d’Hildburghausen. Le 14 octobre 1810, ce château est loué, par l’administration des Domaines, au sénateur Andreae qui le sous-loue au comte Vavel de Versay. Le bail du château sera renouvelé chaque année jusqu’à la mort du comte en 1845, avec l’autorisation des souverains successifs.

    Ce château est alors vendu, par l’administration des Domaines, au conseiller Andrae qui le loue ensuite au comte Vavel de Versay.

    Le château ressemblait aux propriétés seigneuriales : une grande maison à trois niveaux, un bloc carré et massif auquel on pénètre par deux perrons. Il était situé près de la grand-route de Cobourg, au-delà de la rivière Rodach, à l’extrémité du village ; une allée de marronniers — qui existe encore — menait du château au presbytère.

      

    En 1873, lors de sa démolition, on découvrira un souterrain partant des caves du château et aboutissant à un bois, situé non loin de là… Ce souterrain, qui fut bouché lors des travaux de démolition, aurait permis à la famille ducale d’Hildburghausen de rendre anonymement visite au couple.

    Le couple résidera définitivement à Eishausen, pratiquement coupé du monde, et selon un train de vie princier avec par exemple des vins de grands crus, des liqueurs, des toilettes de Paris, de l’agneau pascal, des légumes de Bamberg).

    La dame loge au second étage du château, dans un appartement donnant à l’est et au sud tandis que le comte loge dans un autre appartement, ouvrant au nord et au sud ; elle ne sort presque jamais, sauf pour se promener dans le parc du château.

    En 1826, suite à la réorganisation des duchés saxons, le duché d’Hildburghausen est incorporé au duché de Saxe-Meiningen : les nouvelles autorités reprendront à leur compte les mêmes mesures de protection envers le comte Vavel de Versay et sa compagne que celles prises précédemment en s’abstennant, notamment, de vérifier leurs papiers.

      

    Décès de la « Dunkelgrafin »

    La dame décède le 25 novembre 1837, au château d’Eishausen, sans prêtre ni médecin, veillée seulement par Vavel de Versay. Elle est inhumée — civilement — trois jours plus tard au Jardin de la Montagne, petite colline surplombant Hildburghausen. La cause de son décès est inconnue[3].

    La tombe sera ouverte le 8 juillet 1891 et les restes seront identifiés comme étant ceux d’une femme. Le docteur Lommler, chargé d’établir le certificat de décès, affirma que la défunte devait avoir une soixantaine d’années et que son visage présentait une ressemblance frappante avec celui de la reine Marie-Antoinette. Grâce à une discrète intervention du duc Bernard Erich de Saxe-Meiningen-Hildburghausen, l’ensemble des biens de la succession, principalement des effets vestimentaires, fut remis au comte Vavel de Versay.

      

      

    Décès du « Dunkelgraf »

    Le comte Vavel de Versay décède le 8 avril 1845 et est inhumé au cimetière d’Eishausen.

    L’examen de ses papiers personnels, après son décès, révèlera l’identité de la « dame » : Sophie Botta, 58 ans, célibataire, ayant des origines westphaliennes ; en dépit des minutieuses recherches effectuées par les historiens français et allemands, il ne fut retrouvé aucune trace de Sophie Botta dans les registres de Westphalie.

    Une affaire d’identité

    Le mystère d’Hildburghausen repose sur une double question essentielle : Qui pouvait-être cette « dame » et pourquoi fut-elle volontairement recluse loin du monde dans ces conditions ? Sur ces points, les historiens qui ont étudié l’« affaire » tiennent pour acquis les éléments suivants :

    • l’énigme de Hildburghausen consiste en un secret de très grande importance et qui devait être gardé à tout prix ;
    • l’objet de ce secret était la « dame » qui était née vers 1778 ;
    • le couple ducal de Hildburghausen connaissait l’identité de l’étrangère et savait par conséquent les raisons de sa retraite ;
    • la dame n’était pas séquestrée contre sa volonté par son compagnon ;
    • les moyens employés pour garder ce secret sont si extraordinaires que l’importance en est soulignée.

    Hypothèses

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    • Sophie Botta

    Nom donné par le comte Vavel de Versay au décès de la « dame ». Malgré des recherches approfondies, il ne fut trouvé nulle trace d’une telle personne dans les registres de Westphalie. Aucune famille de Westphalie n’a d’ailleurs porté ce nom.

    •  
    •  
    • Agnès Berthélémy

    Il s’agissait d’une maîtresse de Van der Valck lors de son séjour à Paris.

    L’identité fut révélée par la reine Marie de Hanovre, (fille de Joseph Ier de Saxe-Altenbourg, petite-fille de Frédéric Ier de Saxe-Hildburghausen et de Charlotte de Mecklembourg-Strelitz) à sa dame de compagnie, Mme von Heimbruch.

    • fille inconnue de l'empereur Joseph II, frère de Marie-Antoinette d'Autriche, et de son épouse morganatique la Comtesse Wilhelmine von B.. Cette fille vivant coupée du monde à la Cour de Versailles était « le portrait frappant et calqué » de sa tante Marie-Antoinette selon les Mémoires de la baronne d'Oberkirch[4].

    Marie-Thérèse de France, « comtesse des Ténèbres » ?

      

    Faits et présomptions

    Selon certains historiens, plusieurs éléments tendent à accréditer la thèse selon laquelle cette mystérieuse femme serait Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI :

    •  
    • Physiquement

    Malgré l’épais voile noir qui le dissimulait, le visage de la comtesse fut aperçu à deux reprises, outre le fait qu’il fut exposé au regard de ceux qui assistèrent à ses obsèques. Tous ceux qui le virent, et qui furent ultérieurement mis en présence de portraits de la reine Marie-Antoinette ou de portraits de Marie-Thérèse peints avant 1795, jurèrent de bonne foi qu’ils reconnaissaient, en ces deux femmes, les traits de la mystérieuse comtesse.

    Les faits physiologiques sont en effet particulièrement troublants : autant Marie-Thérèse et la comtesse des Ténèbres présentaient de grandes similitudes physiologiques avec Marie-Antoinette, autant la duchesse d’Angoulême ressemblait indubitablement à Louis XVI et ne présentait aucune des caractéristiques physiques de Marie-Antoinette.[réf. nécessaire]

    •  
    • Psychologiquement

    La duchesse d’Angoulême adoptera, sous la Restauration, une attitude qui ne sera pas sans rebuter tous les anciens familiers de Versailles : rejetant systématiquement tout souvenir de Marie-Antoinette (dont elle refusera d’honorer la mémoire), elle exclut systématiquement de la Cour et de son entourage toutes les personnes qui, avant la Révolution, avaient fréquenté la famille royale. Son caractère s'inscrira en contradiction avec tous les principes d’éducation et de bonté inculqués par Louis XVI et Marie-Antoinette à leurs enfants.

    De nombreux graphologues ont comparé les lettres écrites par Marie-Thérèse pendant sa captivité au Temple, avec celles écrites ultérieurement par la duchesse d’Angoulême et ont conclu que ces lettres ne pouvaient émaner de la même personne.

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    • Matériellement

    De nombreux éléments de la vie de la comtesse, à Eishausen, indiquent son appartenance à une famille royale, voire sa proximité avec la maison de Bourbon : linge marqué de fleurs de lis, train de vie particulièrement élevé, et surtout protection systématique et pointilleuse des autorités : d’abord, de la part de la famille ducale de Saxe-Hildburghausen puis, à partir de 1826, de la part de la famille grand-ducale de Saxe-Meiningen-Hildburghausen).


    Un certain nombre d'éléments semblent donc indiquer que la duchesse d’Angoulême ne pouvait, ni physiquement ni psychologiquement, être Marie-Thérèse de France. En revanche, de lourdes présomptions pèsent sur l’identité de personnes entre cette dernière et la « comtesse des Ténèbres ». Ces présomptions sont accentuées par le contenu des correspondances entre les diverses maisons régnantes d’Allemagne (Saxe-Meiningen-Hildburghausen, Saxe-Altenbourg, Mecklembourg-Schwerin, Wurtemberg, Hanovre), la plupart de ces familles étant convaincues que la « comtesse des Ténèbres » était la fille légitime de Louis XVI et de Marie Antoinette. Si tous les documents ont été détruits avec soin, c’est que la révélation de la vérité aurait risqué de bouleverser l’Europe, en contrecarrant de trop grands intérêts. Cette position fut également confirmée par les descendants naturels du duc de Berry, fils de Charles X.

      

      

    Substitution de personnes ?

    L’identité de Marie-Thérèse de France et de la « comtesse des Ténèbres » ne peut se fonder que sur une substitution de personnes : avant d’être remise à l’Autriche en échange de prisonniers français, le 26 décembre 1795, Marie-Thérèse se serait vu substituer une autre personne sur le chemin entre Bâle et Vienne, qui aurait alors pris sa place à la cour d’Autriche, puis au sein de la famille royale de France.

    Le Registre des Enfants de France indique qu’une certaine « Ernestine Lambriquet » a été élevée avec Marie-Thérèse : les deux fillettes, nées à quelques mois d’intervalle, sont élevées comme des jumelles ; en toutes circonstances, Ernestine est aux côtés de Marie-Thérèse et bénéficie du même train de vie et des mêmes dépenses (pension, robes, appartement, éducation) que la princesse.

    Fille de Jean Lambriquet (guillotiné en 1793), valet de chambre de « Madame Élisabeth », sœur de Louis XVI, Ernestine Lambriquet serait une fille naturelle de Louis XVI et de Marie-Philippine Lambriquet : opéré de son phimosis Louis XVI aurait — avec l’accord de son épouse —, effectué un « essai hygiénique » qui aurait permis de constater qu’il n’était ni impuissant ni stérile…

      

    Cette hypothèse se heurte pourtant à un fait indiscutable et méconnu :

    le roi Louis XVI n’a jamais eu le moindre phimosis, malgré les cancans du parti lorrain, c’est-à-dire autrichien, désireux de mettre sur le compte du roi les appréhensions de Marie-Antoinette devant le préalable indispensable à toute maternité (voir à ce sujet : P. et P. Girault de Coursac, Louis XVI et Marie-Antoinette, vie conjugale, vie politique, passim).

      

    Les Archives nationales témoignent ainsi que Marie-Philippine Lambriquet recevra une pension annuelle, laquelle sera à sa mort reversée à sa fille. C’est Ernestine Lambriquet qui aurait été substituée à Marie-Thérèse, avant l’échange de Huningue, et serait devenue duchesse d’Angoulême. Louis XVIII et Charles X auraient été, bien entendu, informés et auraient joué le jeu, ce qui explique pourquoi la fausse Marie-Thérèse aurait été mariée à son cousin Louis-Antoine, futur Louis XIX, lequel était en outre incapable de procréer.

    Les raisons de la substitution sont aujourd’hui encore inconnues. Selon certains, Marie-Thérèse aurait voulu se retrancher du monde pour vivre dans le souvenir de ses parents. On peut également envisager une forme de neurasthénie plus ou moins aiguë, un délabrement nerveux, ou encore un déséquilibre psychologique grave, consécutif aux graves traumatismes subis pendant ses années d’emprisonnement et de terreur, vécus, rappelons le, en pleine adolescence.

      

    Selon d’autres, elle aurait été écartée du monde pour que l’on puisse s’assurer de son silence quant à l’évasion de Louis XVII.

      

    La sœur de Marie-Thérèse se prénommait Sophie, et mourut en bas-âge, de là découlerait probablement le prénom de la « comtesse des Ténèbres ».

     

     

    WIKIPEDA

     

     Isabelle d'Orléans-Bragance, « comtesse de Paris »

     

    Divers éléments viennent cependant réfuter la thèse de la substitution de personnes et écarter l’hypothèse selon laquelle la « comtesse des Ténèbres » et Madame Royale ne seraient qu’une seule et même personne :

     

    « Ah, qu’il est tentant de rêver à de si romanesques histoires ! Les heures sombres de la Révolution en sont nourries et le siècle suivant en a vu naître, particulièrement sur la famille royale. Mais j’ai effectivement entendu parler de cette « comtesse des Ténèbres », à l’intitulé délicieusement mystérieux ! Voici mon avis puisque vous me le demandez. L’on a beaucoup parlé d’un manque de ressemblance entre Madame Royale et la duchesse d’Angoulême. Mais vous savez comme moi que les portraits de l’époque étaient volontiers flatteurs et peu objectifs, alors les portraits d’une enfant…

      

    De même, l’écriture se modifie avec l’âge.

    Voyez la mienne aujourd’hui, ce n’est plus celle de la jeune fille que j’étais. Je ne fais personnellement que peu de cas de cette prétendue fille illégitime de Louis XVI dont on a également parlé, inutile de revenir sur les difficultés qu’a connues son couple pour lui infliger de surcroît des aventures extra-conjugales !

      

    Mais au-delà de ces considérations anecdotiques, pensez-vous un instant que la famille royale permette à une intrigante d’épouser le futur héritier du trône ? Dans quel but une telle substitution, un tel risque ? Madame Royale a connu un destin tragique qui lui a modelé une personnalité plus ombrageuse — on parlerait aujourd’hui de dépression — mais il est faux de dire qu’elle n’a jamais honoré la mémoire de ses parents.

      

      

    Cette épouse vertueuse et pieuse a simplement gardé un voile pudique sur les heures noires qu’elle a connues. Quant à cette dame vêtue de noir, son accoutrement devait avoir une raison qui nous échappe peut-être aujourd’hui : une blessure au visage… ou un goût certain pour le romanesque. Comme vous le mentionnez, les soi-disant documents qui nous auraient apportés une preuve irréfutable de cette substitution ont été malencontreusement détruits. […] »

    Isabelle d'Orléans-Bragance, « comtesse de Paris »


    Le comte de Fersen confirme et reconnaît bien Marie-Thérèse comme la fille de Louis XVI et Marie Antoinette.

    Monsieur Hue, fidèle serviteur de la famille royale confirma également l’identité de Marie-Thérèse, de même que Pauline de Tourzel, amie ’'enfance et sa mère , Madame de Tourzel, ancienne gouvernante royale à Versailles qui suivirent la famille royale de Versailles aux Tuileries.

    Aussi, l’attitude de la duchesse d’Angoulême sous le Consulat et le Premier Empire confirme son éducation royale. Une correspondance importante avec les différentes cours européennes mais aussi membres de la famille royale atteste de l’importance du rôle de la « Nouvelle Antigone » dans la politique de retour au trône des Bourbons.

      

      

    Tant son rôle mais aussi sa stratégie politique sous la restauration prouve l’origine de sa naissance. Pour des raisons politiques et d'expansion de la sphère d’influence de l’Autriche, l’empereur François II du Saint-Empire souhaitait marier l’archiduc Charles avec sa cousine Marie-Thérèse et l’empereur des Français, bien informé, aurait sans nul doute refusé un tel mariage.

    L’hypothèse selon laquelle Ernestine Lambriquet serait la fille de Louis XVI et de Marie-Philipine Lambriquet, choisie pour « tester » le bon résultat de l’opération du phimosis du roi, se heurte à un obstacle de taille : contrairement à une légende tenace, Louis XVI n’a jamais été opéré d’un phimosis, pour la bonne raison qu’il n’en était pas atteint. L’historienne Simone Bertière a définitivement prouvé le fait dans son Marie-Antoinette, l’insoumise.

      

      

    Le pieux Louis XVI n’avait donc aucune raison d’entreprendre une brève relation extra-conjugale de ce genre, ni de donner naissance à une quelconque fille naturelle.

    Ces arguments laissent toutefois sans réponse la question de la véritable identité de la « comtesse des Ténèbres ».

      

      

    Vers la résolution de l’énigme ?

    Ce n’est qu’en mai 2012 qu’une radio d’Allemagne centrale annonce la mise en place d’un projet pour la résolution définitive de l’énigme autour de la « comtesse des Ténèbres ». En effet, la radio Mitteldeutscher Rundfunk (MDR) de Thuringe (la MDR de Thuringe (de)), station d’émission du pays de Thuringe prépare actuellement un travail autour du cercle d’intérêts à « Madame Royale », Marie-Thérèse de France.

    Le projet scientifique interdisciplinaire a été initié à Hildburghausen dans le cadre de la résolution définitive de l’énigme autour de la « comtesse des Ténèbres » avec le même noyau d’auteurs et de scientifiques ayant travaillé sur le projet MDR « Le code de Schiller de Friedrich » afin de mettre un terme aux spéculations affirmant que la comtesse des Ténèbres serait en réalité la princesse française « Madame Royale », Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et de Marie Antoinette.

      

      

    À cet effet, les comparaisons de portrait anthropologiques ainsi que les analyses génétiques sont prévues par l’équipe scientifique sur les dépouilles de la duchesse d’Angoulême dans le cloître Kostanjevica à Nova Gorica (Slovénie) et de la comtesse des Ténèbres à Hildburghausen. Bien que le tombeau eût déjà été ouvert en 1887, la ville d’Hildburghausen avait exprimé jusqu’ici des scrupules à l’égard de tels examens. Elle a cependant été intégrée dans ce projet et après avoir levé une décision de 2004, s’est montrée disposée à coopérer le 27 juin 2012, et être d’accord avec l’exhumation des restes mortels pour un examen.

    Wir möchten die Geschichte der Dunkelgräfin aufklären: Ist sie wirklich Madame Royal oder irgend eine andere Frau[6].

    — Eva Hempel, rédactrice responsable à la MDR de Thuringe (de) dans In Südthüringen.

    « Nous voudrions éclaircir l’histoire de la comtesse des Ténèbres : s'agit-il bien de Madame Royale, ou d’une autre femme quelconque. »

    La comparaison ADN du frère de la princesse est présente.

    La promulgation des résultats se fera probablement en 2013 ; ils devraient être présentés dans le cadre de la nouvelle série d’émissions MDR « La trace des trésors ». Cependant, une des hypothèses, celle assez sérieuse de la baronne d’Oberkirch, retient Ernestine Lambriquet comme la fille de l'empereur Joseph II, le propre frère de Marie-Antoinette ; dans ce cas, les recherches ADN ne manqueront pas d'établir la parenté entre la reine de France et la comtesse des Ténèbres, et ne pourront donc pas distinguer si ladite comtesse est la fille ou la nièce de la malheureuse reine…

     

     

    wikipedia

     

     

     

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