• Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

     Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

    Pierre-Louis Dagoty, Autoportrait 

     

      

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840) est un peintre en porcelaine français.

     Parfaite illustration de l'âge d'or de la porcelaine de Paris au début du XIXe siècle, la production de la manufacture de Dagoty se caractérise par l'élégance des formes, l'emploi des couleurs et une grande richesse. L'impératrice Joséphine couronna l'entreprise en lui accordant le titre envié de « manufacture de S.M. l'Impératrice » comme la reine Marie Antoinette l'avait fait ailleurs en son temps.

     

     

     Pierre-Louis Dagoty est né à Paris, dans une famille de peintres et de sculpteurs, dont les plus connus sont : son père, Jean-Baptiste, André Dagoty (de son nom complet Gautier-Dagoty) qui fut un des nombreux peintres de la Reine Marie-Antoinette ; mais aussi et surtout Honoré, Louis Dagoty qui fut un graveur de renom et contribua au succès des premières planches en couleurs (cinq couleurs), dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, avec sa très célèbre série de planches anatomiques, qui servirent longtemps dans les écoles de médecine, et sont encore très recherchées, de nos jours, en raison de leur finesse et de la qualité des tirages en couleurs.

     

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

     Quant à Pierre-Louis Dagoty, avec l'aide de ses frères, Etienne et Isidore, il reprit en 1798 un petit atelier de porcelaine, et se spécialisa dans la peinture fine sur porcelaine. Très rapidement, leurs produits connurent une grande notoriété, surtout lorsqu'en décembre 1804, l'Impératrice Joséphine décida de leur accorder son soutien. Les Dagoty devinrent alors : « Manufacture de S.M. l'Impératrice, P.L. Dagoty à Paris » (de 1804 à 1814), puis après la chute du Premier Empire, « Manufacture de S.A.R. Madame la Duchesse d'Angoulême. P.L. Dagoty » (de 1815 à 1820).

     

    Pierre-Louis Dagoty (1771-1840)

     

     

    Ces vignettes qui étaient peintes « au cul » de chaque objet produit servaient, bien sûr, à la promotion des Dagoty et de leurs protecteurs, mais elles montrent aussi que les Régimes passaient, et que la qualité et la notoriété des porcelaines Dagoty n'étaient pas prises en défaut, sinon les agréments Impériaux ou Royaux auraient été retirés immédiatement, et sans discussion, comme il était d'usage à cette époque.

     

     

     

    Gravure représentant la Boutique Dagoty, 4 boulevard Poissonnière, à Paris, sous l'Empire.

     Après 1820, date de la fin de l'association entre P.L. Dagoty et Honoré qui dura de 1816 à 1820, la production de P.L. Dagoty, continua seule, avec ses propres ateliers, à Paris, et ce jusque dans les années 1835, ce qui explique la grande production de ces ateliers de qualité, pendant une période relativement longue, c'est-à-dire de 1798 à 1835.

     

      

    Les porcelaines Dagoty

     Les porcelaines Dagoty avaient une particularité que très peu de porcelainiers savaient faire, à savoir la technique dite de l'or épais qui consistait à recouvrir l'intérieur des objets (des tasses, généralement) d'une épaisse couverture d'or, tandis que les décors extérieurs étaient d'une extrême richesse et variété, alternant les coloris foncés, vert Empire, et les décors à plusieurs tons d'or (brillant et/ou mat) qui faisaient de ces porcelaines des objets immédiatement reconnaissables, et qui devinrent très vite les décors de tables Princières, comme la Maison de Russie, la Maison de Savoie, et plus tard, la Table du Président Américain Monroe, qui reçut le Service Présidentiel, dit « à aile amarante » (en 1817) et que les visiteurs contemporains peuvent toujours admirer, dans les vitrines de la Maison Blanche. Plus classiquement, à Paris, les frères Dagoty ouvrirent un Magasin de Ventes, Boulevard Poissonnière, où se pressait toute la bonne Société d'alors, car pour les cadeaux de naissance, ou autres événements, il était de bon ton d'offrir un Service Dagoty, ou un vase de chez Dihl...

     Une autre particularité de la Maison Dagoty est le catalogue exhaustif (dessiné et peint à la main) de tous les modèles qui furent exécutés par cette célèbre fabrique. Un exemplaire complet de ce catalogue est conservé au cabinet des dessins du Musée des Arts Décoratifs[1], à Paris.

     Cette production continua pendant des années, même après la chute du Premier Empire. En effet, sous la Restauration, ce fut la duchesse d'Angoulême qui accorda, ensuite, sa protection aux Dagoty.

     

     

     

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