• Marie-Anne de Coislin, petite maitresse de Louis XV

     

     

    Marie-Anne de Coislin, petite maitresse de Louis XV

      

      

    Née Marie-Anne-Louise-Adélaïde de Mailly,de la branche de Rubempré et de Nesle, était née à la Borde-au-Vicomte, près de Melun, le 17 septembre 1732.

      

    Elle était la fille de Louis de Mailly (vers 1696-1767), comte de Rubempré, chevalier de Saint-Lazare en 1721, lieutenant-général des armés en 1748, chevalier du Saint-Esprit en 1749, et de son épouse Anne-Françoise-Élisabeth l’Arbaleste de La Borde.

      

    Le comte de Rubempré, père de Marie-Anne était aussi le frère cadet de Louis-Alexandre de Mailly, celui-là même qui épousa sa cousine Louise-Julie de Nesle, aînée des cinq "Soeurs Nesle". Mariés en 1731, Marie-Anne devenait par conséquence la fille aînée du couple Mailly-Rubempré.

      

    Après Marie-Anne, le comte et la comtesse de Rubempré auront encore deux filles : Françoise-Parfaite-Thaïs née en 1737, mariée au prince de Montbarrey et Angélique-Adélaide-Sophie mariée au marquis d'Avaray, ainsi qu'un fils : Louis-Joseph-Augustin né en 1744 et qui sera marié plus tard Camille-Françoise-Gabrielle de Hautefort.

      

    Elle épouse à ses dix-huit ans, le 8 Avril 1850, en premières noces, Charles-Georges-René de Cambout, marquis de Coislin avec qui elle eut deux enfants : une fille et un garçon qui moururent au berceau.

      

    Depuis, le couple est resté sans postérité. Le mariage du marquis et de la marquise de Coislin ne mettra pas longtemps avant de battre de l’aile : ne s’entendant pas avec son époux, la marquise de Coislin se sépara de lui.

      

    La marquise de Coislin était la cousine avec les cinq célèbres sœurs de Nesle (Louise-Julie, comtesse de Mailly ; Pauline, comtesse de Vintimille ; Diane-Adélaïde, duchesse de Lauraguais ; Hortense, marquise de Flavacourt ; et enfin Marie-Anne, marquise de La Tournelle et puis duchesse de Châteauroux) dont quatre furent maîtresses du roi.

      

    Comme ses cousines, la marquise de Coislin fut l’une des nombreuses et petites maîtresses de Louis XV. Car voilà ce qui se passa en 1757 : alors que la France était en pleine guerre et qu’elle perdait plusieurs batailles dont celle de Rossbach, la cour se distrayait des malheurs de la guerre en regardant le duel que menait deux femmes :

    la marquise de Pompadour, maitresse-en-titre et la marquise de Coislin.

      

    La favorite royale étant l’amie du roi depuis sept ans (car depuis 1750, elle avait cessé toute relation charnelle avec son amant), craignait la nouvelle liaison du roi et de Mme de Coislin.

      

    Un soir à Marly, celle-ci alors qu’elle se trouvait au jeu à une table de brelan avec la favorite, elle lui aurait lancé trois fois « Va tout », de la manière la plus insultante et lorsqu’elle crut se trouver mal, elle lui dit d’un ton triomphant « J’ai brelan des rois ».

      

    Mme de Pompadour plus désespérée que jamais, écrivit une lettre au roi lui demandant la permission de se retirer de la cour. Mais la réponse se fit attendre. Un jour, Bernis la voyant accablée, lui demanda la raison pour laquelle elle était si triste.

      

    Et lorsque la marquise la lui dit, l’abbé fut indigné et écrivit à son tour au souverain pour lui faire voir comme une nouvelle maîtresse pouvait nuire à sa réputation (qui était déjà ternie à l’époque) et gâter aussi l’alliance entre la France et l’Autriche.

      

    Il le menaçait qu’il renoncerait aussi à sa charge de Ministre parce qu’il ne pouvait pas travailler avec une autre femme que la marquise de Pompadour. Lorsqu’il finit d’écrire sa lettre, il la montra à son amie qui la lut. Après avoir lu la lettre de l’abbé, la marquise frissonna, elle fut choquée par la décision du ministre.

      

    Bernis cacheta la lettre et la donna au roi devant Mme de Pompadour.

    Celle-ci au comble de l’angoisse, fondit en larmes. Le lendemain, le roi remit un long billet à l’abbé, qui le porta cacheté à la marquise. Mme de Pompadour l’ouvrit en tremblant :

      

    « Louis XV y parlait avec la plus grande bonté et franchise ; il détaillait les qualités et les défauts de la marquise et promettait de renoncer au goût qu’il éprouvait pour sa jeune rivale, parce qu’il sentait le danger pour ses affaires et sa réputation. » Une fois de plus, Madame de Pompadour l’emportait.

     

    Tombe de Mme de Coislin                     La tombe de Mme de Coislin au cimitière de Père-Lachaise

    Après sa disgrâce, la marquise de Coislin demeura néanmoins à la cour, où elle vécut paisiblement. En 1771, elle perdit son mari, le marquis de Coislin, maréchal de camp.

      

    Après vingt-deux ans de veuvage, en 1793 à soixante et un ans, elle épousa en secondes noces, un cousin éloigné de douze années sa cadette, Louis-Marie, duc de Mailly, qui la laissa derechef veuve en 1795. Ce second mariage fut d’ailleurs illégal puisque Marie-Anne devenue duchesse de Mailly par son mariage, continua à être appelée marquise de Coislin.

      

    Après la révolution, elle se retira dans son hôtel rue de Miromesnil où elle mena une existence paisible et solitaire. En 1805, elle eut l'honneur de recevoir en son hôtel le jeune Châteaubriand à qui elle loua l’attique de son hôtel, place Louis XV.  Mme de Chateaubriand relate dans ses Souvenirs :

    « Au printemps de l’année 1805, nous prîmes un appartement sur la place Louis XV. Cette maison appartenait à la marquise de Coislin. » — C’est la maison qui fait angle sur la rue Royale, en face de l’ancien Garde-Meuble de la Couronne, aujourd’hui ministère de la Marine. Octogénaire, Mme de Coislin mourut le 13 Février 1817.

    D’après Madame de Pompadour d’Evelyne Lever

     

     

     

     

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