• 20120509-160521.jpeg 

     Images © Corbis

      

    ... Il y a deux ans du côté de Pigalle, un appartement parisien a été réouvert pour la première fois... après 70 ans.

    Capsule  temporelle vers le passé, cet écrin hermétique appartenait à Madame de Florian qui l'avait quitté précipitemment pour aller se réfugier dans le sud alors que les troupes d'Adolf Hitler avançaient sur Paris.

      

    Et jamais elle ne revint.

              

    Ce n'est qu'à sa mort à 91 ans en    2010 qu'il fut fait un état des lieux de ses possessions et que sa famille découvrit l'existence de cet appartement à deux pas de l'église de la    Trinité à Paris.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.23

          

    Sous une épaisse couche de poussière attendait patiemment un trésor.

      

      

    appart19423

     

    Œuvres d'art, jouets d'époque, témoignages intacts d'une vie figée en un instant dans l'éternité, mis sous cloche, en sommeil.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.18.jpeg

          

    140 mètres carrés restés figés dans leur jus. Et le plus étonnant est que bien qu'elle ne soit jamais revenue dans cet appartement,  on découvrit plus tard que chaque mois,

    Madame de Florian payait ses charges consciencieusement.

    Depuis 70 ans.

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.20.jpeg

          

          

    screenshot-2012-05-09-at-16.21.jpeg

          

    Mais l'une des découvertes majeures fut un tableau encore inconnu de Giovanni Boldini,

    peintre italien du XIXe, souvent comparé à  Sargent pour la grande qualité de ses portraits.

     

      

      screenshot-2012-05-09-at-16.22.jpeg

        

    L'un des maîtres de la Belle Epoque.

    En robe de mousseline rose pose une femme superbe, feignant la timidité tout en dénudant une épaule,   

    doigts balladeurs et graciles, buste avancé dans une posture à mi-chemin

    entre l'offrande et le retrait.

      

    Un portrait de Marthe de Florian, de son vrai nom Mathilde Baugiron, quel joli nom,   

    née en 1875 et grand-mère de la propriétaire décédée.

      

     

    appart19425

     

    Marthe de Florian était actrice, courtisane, bref une "demi-mondaine" comme on les appelait et fut un temps muse de l'artiste puis de nombreux autres hommes de l'époque dont un ministre et futur "Tigre" :

    Georges Clemenceau.

    L'expert en charge pensa immédiatement à Boldoni mais ce tableau n'ayant jamais été exposé, il n'était    répertorié nulle part dans le catalogue de l'artiste.

    En poursuivant son exploration dans l'appartement, il découvrit un mot d'amour manuscrit du peintre, le confortant dans l'idée qu'il tenait    un tableau inédit de Boldoni.

    Ce n'est qu'après de longues recherches qu'il trouva une référence dans un livre publié en 1951 par la veuve de l'artiste, indiquant qu'il avait été peint en 1898  alors que Marthe de Florian avait 24 ans.

          

     

      appart19424    

    Bien avant sa petite-fille, Marthe de Florian habita cet appartement toute sa vie. On y retrouva toutes les correspondances  enflammées de ses courtisans de l'époque gardées bien précieusement, entourées de rubans de couleurs différentes pour chacun.

      

    Le tableau de la belle endormie fut finalement vendu par la famille  quelque temps plus tard.

    Mise à prix à 300 000 euros, il s'envola à 2,1 millions d'euros, nouveau record pour un Boldini. Mais le plus fabuleux trésor, c'est cette bulle restée intacte, un retour vers le futur dans le passé comme il en existe peu.

      

    Et une bien jolie histoire.

      

    sources

    http://www.apreslapub.fr/article-70-ans-de-reflexion-107447727.html

      

     

        

    DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique