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    Fichier:Madame Dubarry1.jpg

     
     
    Le château de Versailles ouvre les portes des appartements de la comtesse Du Barry, dernière maîtresse royale et présente une approche du style Louis XV.

    La société des amis de Versailles a pour but de réunir des admirateurs inconditionnels du château et de généreux donateurs permettant de redonner son éclat d'antan à cette œuvre magistrale voulue par Louis XIV.

    Les membres ont la possibilité de visiter des lieux, généralement inconnus du grand public, avec un conférencier.

    L'appartement de la "belle" Du Barry a été entièrement rénové et meublé dans l'esprit du XVIIIe siècle avec du mobilier d'époque. Quelques pièces rares, tant par leur nombre que par leur esthétique, ont pu être réunies. Elles ont appartenu à la célèbre Comtesse.


    Robe à la Française Date: 1750–75 Culture: French Medium: silk; embellishment detail

     

    Jeanne Bécu et le Roi

     

    Louis XV ne se trompe pas lorsqu'il croise, dans un des grands escaliers de Versailles, une jeune femme d'une grande beauté dont il tombe éperdument amoureux. Agé de 58 ans, c'est un éternel neurasthénique. L'apparition de Jeanne va transformer sa vie.

    Pour être présentée à la cour, Mademoiselle Bécu doit être titrée, elle épouse donc le Comte Guillaume Du Barry avec lequel elle contracte un mariage blanc. Rien ne s'oppose plus, dès lors, à ce qu'elle vive à Versailles auprès de son royal amant.

     

     

     

    Louise Ebel Pandora Versailles Intime.

     

    L'installation

     

    Sous les attiques du château, donnant sur la cour de marbre, se trouvent les cabinets privés du souverain. Très vite, ce dernier octroie à sa favorite une partie de ceux-ci. Le premier architecte du roi, Ange Jacques Gabriel est mandé pour donner une nouvelle fraîcheur à cet endroit.

    En ne s'adressant qu'à des artistes, pour ne citer que les plus prestigieux, tels que Fragonard, Madame Vigée Lebrun, Watteau et Van Loo pour la peinture, Carlin pour les commodes, boîtes à bijoux et secrétaires, Germain pour l'orfèvrerie ou encore Verbeck et Desgoulon pour les boiseries et les stucs, la jeune Du Barry va réunir tous les talents particulièrement prisés à la cour en matière d'arts décoratifs.

     



     

     

     

    Visite d'un chef-d'œuvre du XVIIIe siècle

    Après avoir "grimpé" par l'escalier intérieur du Roi, on accède enfin à ce lieu si particulier. Les plafonds sont bas et l'appartement n'a rien de comparable avec ceux que l'on visite habituellement. Cependant, bien que situé juste sous les toits, il se dégage de ce lieu mythique un charme incontestable.

    L'antichambre

    Sitôt la porte d'entrée passée, on accède à la première antichambre où se trouvent des armoires. En leur temps, elles contenaient le linge de table, l'argenterie et la vaisselle.

    Un magnifique service de table dit "le service aux rubans bleus" trône derrière une vitrine, il est composé de 37 pièces dont certaines au chiffre de la propriétaire. Elles sont en pâte tendre, sortent tout droit de la manufacture royale de Sèvres; elles furent acquises par Madame Du Barry le 1er septembre 1770.

     

    La bibliothèque

    Dans le même lieu se trouve un petit escalier menant à une ravissante pièce aux dimensions réduites mais merveilleusement décorée, la bibliothèque.

    Les portes des armoires en verre, raffinement inouï pour le siècle, sont ornées de motifs d'or dans le goût de l'époque. Dans le fond, une petite alcôve en glace avec un canapé recouvert d'un éclatant tissu fleuri, sur la droite, face à la fenêtre, une cage (aux armes de Jeanne) où se trouvait son perroquet favori auquel on apprenait des airs d'opéra et sur la gauche l'inévitable cheminée en marbre griotte, symbole, s'il en est, du château.

     

     

    Les grands salons

    Le salon d'angle donne sur la cour de marbre et la cour royale, la clarté atteint un maximum apportée par des fenêtres en renfoncement, détail d'architecture visant à faire paraître plus grandes les ouvertures. Ces dernières sont richement ornées de motifs "royaux" tels que la fleur de Lys ou les initiales du roi, mais l'artiste ne dédaigne pas les feuilles et les fruits également très appréciés. Quelques meubles d'époque et un portrait du monarque peint par Van Loo se trouvent ici ainsi que les deux fameuses chaises à châssis recouvertes de soie blanche et de motifs fleuris que l'on doit au menuisier Louis Delanois (1769). Elles faisaient partie du mobilier de la jeune femme.

     

    Un amusant détail, dans le mur derrière une porte, on peut apercevoir le minuscule réduit dans lequel, paraît-il, le Roi faisait réchauffer son café…

     

    Puis vient le salon de compagnie qui possède une cheminée de belle facture surmontée d'un buste de Pajou, des chenêts de Caffieri, des sièges recouverts de leur soie d'origine (un must) et deux commodes de style Transition.

    La salle à manger et la salle des buffets

    On se dirige, ensuite, vers la salle à manger aux murs blancs, parsemés de motifs turquoise du plus bel effet. Pas de table dans cet endroit puisqu'à l'époque, l'on mettait des tréteaux sur lesquels étaient posés une simple planche. Néanmoins, une nappe damassée donnait au tout une allure royale convenant au premier invité de la Comtesse. Tout autour, se trouvaient les chaises, celle du roi avait un dossier plus haut que celui des autres, noblesse oblige!. A côté, la salle des buffets. Les verres et les bouteilles qui ne figuraient jamais sur la table de la salle à manger étaient rangés ici et sortis à la demande des convives. Les servantes et valets s'occupaient également des nombreux plats en attente.

     

     

    L'alcôve

    Enfin, on rentre dans la pièce privée où règne comme un parfum de scandale à peine voilé: la chambre. Elle se trouve exactement au-dessus de celle de Louis XV.

     

    Les APPARTEMENTS de MADAME du BARRY

     

    On remarque une belle cheminée en marbre blanc finement taillée, une commode Transition, une somptueuse table de Martin Carlin en marqueterie, un petit bureau et une boîte à bijoux du même auteur.

     

    Louise Ebel Pandora Versailles Intime.

     

    Le lit se trouvait, au XVIIIe siècle, en face des fenêtres sur la droite, il était surmonté d'une impériale, sorte de baldaquin avec de lourdes tentures. Une autre porte, ouverte, celle-ci, montre un escalier qui rejoint les toits du château et qui, sous Louis XVI, permettait l'accès à sa bibliothèque.

     

     

    Les communs

    La salle de bains spacieuse laisse apercevoir la place où se trouvaient les deux baignoires en cuivre épais, la première servant à se laver et la seconde à se prélasser dans une eau parfumée.

    L'appartement se termine par une pièce attribuée à la femme de chambre, un cabinet de la chaise et l'immense garde robe aux habits.

    La comtesse Du Barry quitte Versailles en mai 1774, le roi se meurt. Elle n'y reviendra jamais…


    Fichier:PavDuBarry1.jpg

    Louveciennes

     

     

     

    Sources :

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    La dernière reine de France fût aussi la plus critiquée

    Du trottoir parisien aux couloirs de Versailles, tous ont détesté celles qui, dès son arrivée en France, fût surnommée l'Autrichienne.

    Comme beaucoup de mariages royaux, celui de Louis Auguste, dauphin de France et de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, est un mariage d'Etat, visant à réconcilier deux grandes maisons d'Europe, ici les Habsbourgs et les Bourbons. Il n'y a pas d'amour dans ce mariage et la future dauphine ne recevra justement aucun amour dans ce pays étranger qui, pourtant, pouvait lui donner de grands espoirs.

    Un jour... une histoire... 16 mai 1770

     

    L'arrivée de l'archiduchesse en France

    Lorsque Marie-Antoinette arrive en France, elle doit abandonner tous ses biens autrichiens. Elle va jusqu'à renoncer à ses gens et à son petit chien, Mops. A même pas quinze ans, il est normal que l'adolescente se raccroche à sa nouvelle famille et à ce roi , Louis XV, qu'elle juge noble et bon et quel nomme affectueusement son royal grand-père.

    Mais elle se rend vite compte que le roi est débauché et sa relation avec la comtesse du Barry la dégoûte. Elle se rapproche de « Mesdames Tantes », les soeurs du roi qui, comme elle, ne peuvent supporter la du Barry. Elles manipulent cependant la jeune autrichienne. Madame du Barry ne l'épargne pas non plus, voyant dans cette future reine de France une rivale qui, de plus, refuse de lui adresser la parole. Louis XV doit contraindre la dauphine de parler à la favorite. Marie-Antoinette s'exécute mais elle restera profondément humilier de s'être abaissée devant une roturière sans scrupule.


    Fichier:Marie Antoinette Young3.jpg

    Surveillée par sa mère, la reine Marie-Thérèse, qui entretient une grande correspondance avec le comte Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche en France, manipulée par la cour la plus cruelle d'Europe, qui utilise contre elle son amour pour son pays et sa famille, Marie-Antoinette est propulsée dauphine sans être préparée, ni armée.

     

     

    Une dauphine adulée par le peuple et critiquée à la cour

    Marie-Antoinette est une dauphine mal entourée. Elle entretient peu de relation avec son époux qui lui est très mal assorti. Ses compagnes, les bonnes dames de la société, l'ennuient. Elle ne fait pas de vague, reste aimable et discrète. Elle est jolie et gracieuse. Pourtant, personne ne l'apprécie à la cour. Trop jeune, elle ne possède pas encore la gorge très en vogue en France. On juge aussi son front trop haut. Derrière ce jugement esthétique se cache en réalité une attaque directe à ses origines : Marie-Antoinette possède le front des Habsbourgs...

     

     

    Dès son arrivée en France, le jour même de son mariage, on murmure déjà contre elle. Favorisant les princesses de Lorraine de par leur lien de parenté, elle leur permet de danser avant les duchesses. La cour murmure alors contre celle que l'on surnomme déjà l'Autrichienne.

    Le peuple apprécie, lui, cette jouvencelle, promesse d'un avenir heureux. Taxé par le roi vieillissant, il voit en elle le salut.

    Une reine de plus en plus contestée

    A la mort de Louis XV, Marie-Antoinette devient reine de France et de Navarre. Une liberté nouvelle s'offre à elle. Elle se détache de plus en plus des contraintes de la cour, allant jusqu'à se faire offrir le château du petit Trianon où elle va séjourner de plus en plus souvent fuyant la cour.

    La rupture est alors certaine entre la reine qui s'entoure de jeunes gens et la noblesse vieillissante. Il est inconcevable que la reine préfère des petites noblesses et se désintéresse complètement des plus grands. Pourtant, peut-on lui en vouloir d'avoir écouté son coeur et cherché à s'étourdir avec sa coterie pour oublier les manipulations et les soucis alors qu'elle n'a que vingt ans?

     

    Ses séjours à Trianon ne dérangent plus que la Cour. Le peuple commence à gronder. L'avènement de Louis XVI n'a pas apporté le salut tant attendu et on commence à en vouloir à cette reine frivole qui dépense des fortunes pour ses toilettes. C'est pourtant bien peu de chose si l'on regarde les dépenses globales de l'Etat.

    La reine est la cible de tous. Peut-être qu'une maîtresse royale aurait détournée l'attention. Mais Louis n'a pas de favorite, la chose l'intéresse peu. Il n'a d'ailleurs pas encore mis la reine enceinte mais c'est à elle qu'on en veut. On lui reproche de sortir toute la nuit à Paris, à l'Opéra, de s'éloigner du roi et bientôt on la soupçonne de le tromper. Le peuple gronde et la cour se gausse.

     

    De reine honnie à reine de tragédie

    Face à la haine de plus en plus féroce qu'on lui porte, la reine s'exile à Trianon, son petit paradis, son hameau irréaliste. De ce lieu de replis, le peuple fait un lieu de débauche. Les pamphlets et autres caricatures inondent les pavés parisiens. On n'hésite plus à critiquer la reine publiquement, à la traîner dans la boue comme une catin. Il n'y a plus de respect pour la reine.

    L'affaire du Collier finit de la perdre. Même si elle est innocente, elle est jugée coupable par le peuple et par une partie de la noblesse. Lorsque le peuple marche sur Versailles et envahit le château, c'est pour tuer la reine. C'est elle qui a poussé le roi à fuir à Varenne, c'est elle encore qu'on accuse d'inceste lors de son procès parce qu'au fond, qu'a-t-on à lui reprocher?

     

     

    Aucun coup ne fût épargné à Marie-Antoinette. Elle fût la reine d'une tragédie trop grande pour elle, une femme moderne ayant vécu à l'époque sombre de la Révolution. Pourtant, debout sur la charrette qui l'emmène à l'échafaud, c'est en reine qu'elle traverse la foule, une foule qui demeure sans voix sur son passage, qui fait même preuve de respect. A l'orée de sa mort, Marie-Antoinette devient la reine martyre adulée depuis par des générations.



     

     

     

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  • Marie-Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun
    (1755-1842)

     Fichier:Lebrun, Self-portrait.jpg

    1755-1773 (18 ans)
    Enfance et apprentissage

    Marie, Louise, Élisabeth Vigée est née le 16 Avril 1755, à Paris, rue de la Coquillère. Son père, Louis Vigée (1715-1767), était un peintre portraitiste, membre de l'Académie de St. Luc et sa mère, Jeanne Maissin, coiffeuse de profession.

      

      


    Elle est mise en nourrice à l'age de trois mois dans une ferme à Épernon, et à 5 ans devient pensionnaire au couvent de la Trinité, rue de Charonne dans

    le Fauboutg St. Antoine, où elle fait montre d'un talent précoce pour le dessin.

     

      


    En 1767 après sa première communion, elle retourne chez ses parents.

      

    Elle prend des leçons de dessin auprès de son père, leçons qui ne durent que quelques mois car son père meurt le 9 mai dans son appartement rue de Cléry.

     

      

    La même année sa mère se remarie avec Jacques François Le Sèvre (1724-1810), orfèvre et individu assez peu recommandable.

      

    La famille emménage dans un appartement

    rue de St. Honoré, en face du Palais Royal.

     


    Élisabeth prend des leçons de dessin et peinture avec Mme Blaise Bocquet puis avec un peintre médiocre, Gabriel Briard.

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842)

    Mademoiselle Brongniart

      

    Chaperonnée par sa mère, elle accède à des collection privées de tableaux de vieux maîtres, dont elle fait des copies.

     

      

      Madame de Polignac

     

    Dès 1770 elle est peintre professionnel.

      

    En 1774, son atelier est saisi par les officiers du Châtelet, pour cause de pratique sans licence de son art. Elle postule immédiatement pour l'Académie de St. Luc, où elle est reçue officiellement le 25 octobre 1774.

     

    1774-1789 (19 ans à 34 ans) Jeune gloire sous le règne de Louis XVI

      

      

    En 1775, son beau-père prend sa retraite, et la famille s'installe dans un appartement de l'Hôtel de Lubert, où vit le peintre et marchand d'art Jean Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813).

      

    Le Brun s'intéresse à la jeune et belle artiste, et lui permet de copier les tableaux de maîtres de sa collection.

      

      

    Elle présente en 1775 à l'Académie Française les portraits du Cardinal de Fleury et de Jean de La Bruyère, et cet évènement est largement commenté par la société parisienne. Le 11 Janvier 1776 Élisabeth épouse Jean Baptiste Pierre Le Brun.

      

    La première commande royale passée à Vigée-Lebrun est en 1776 une série de portraits du Comte de Provence, frère du roi et futur Louis XVIII .

     

      

    De 1778 à 1788, elle peindra une trentaine de tableaux ayant pour sujet la reine Marie-Antoinette, dont « L'Innocence trouvant refuge dans les bras de la justice », aujourdh'ui au musée d'Angers.

      

    Élisabeth devient l'amie et la confidente de la reine, qui a le même age qu'elle.

      


    En 1781 Élisabeth Vigée-Lebrun vient à Louveciennes

      

    peindre la Comtesse du Barry, « en buste, en peignoir avec un chapeau de paille » ; elle peindra à nouveau la comtesse en 1782, 1787 et 1789.

     

     

    Lebrun et son épouse achètent en 1778 l'Hôtel de Lubert, dont le salon devient l'un des endroits les plus à la mode du Paris pré-révolutionnaire. C'est là que se tint en 1788 le fameux « souper grec », un évènement mondain du règne de Louis XVI.

     

     

    Sa fille Jeanne Louise Julie nait en 1780.

      

    Les portraits de Julie et d'Élisabeth avec sa fille Julie sont parmi les plus réussis et touchants des tableaux de Vigée-Lebrun.

      

    Julie demeurera fille unique, après un fausse couche d'Elisabeth en 1784.

     

    En mai-juin 1781, Élisabeth accompagne son mari dans une tounée des Flandres et des Pays-Bas. Elle y approfondit sa connaissance des maîtres flamands (son « autoportrait au chapeau de paille » est un hommage direct à Rubens).
     

    Vigée-Lebrun est admise à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1783, grâce à une intervention de la reine Marie-Antoinette.

      

    Elle y présente « La Paix ramenant l'Abondance », aujourd'hui au musée du Louvre. Elle exposera régulièrement au Salon de l'Académie.

     

     

     

    Dès 1783 et jusqu'à la Révolution, Élisabeth Vigée-Lebrun est la cible d'attaques calomnieuses : elle serait la maîtresse du Ministre des Finances Calonne, dont elle réalise le portrait en 1785, du Comte de Vaudreuil, et du peintre François Guillaume Ménageot, dont on dit qu'il serait le véritable auteur des tableaux de Vigée-Lebrun.

      

      

    En 1789 est publiée une fausse correspondance entre Calonne, maintenant exilé, et la peintre. L'Hotel Lebrun est l'objet d'attaques de la part de bandes de maraudeurs. Élisabeth se réfugie chez son ami l'architecte Brongniart aux Invalides, puis chez la famille Rivière, Chaussée d'Antin.

      

    En Octobre 1789, après l'invasion de Versailles par les foules révolutionnaires, elle part pour l'Italie en diligence publique, accompagnée de sa fille et d'une gouvernante. Son intention était de revenir à Paris dès l'ordre rétabli, mais son exil durera en fait douze ans.

     

    1790-1801 (35 ans à 46 ans)
    Exil doré pendant la révolution et la terreur

      

    Après de cours séjours en chemin à Lyon, Turin, Parme et Florence, elle s'installe à Rome fin Novembre 1789 à l'Académie de France. Elle connait de grands succès lors de ses expositions et devient membre en1790 de l'Académie de San Luca.

      

    Elle effectuera à partir de Rome plusieurs voyages à Naples.

      

    Elle réalise son autoportrait pour la Galerie des Offices à Florence.

     

    En 1791, elle est autorisée en dépit de ses opinions politiques à exposer au Salon de Paris et en 1792 elle part de Rome vers le Nord, espérant pouvoir revenir à Paris, faisant de courtes haltes à Spoleto, Foligno, Florence, Sienne, Parme, Mantoue, Venise, Verone, Turin, où la rejoint Auguste Louis Jean Baptiste-Riviere, qui demeurera son compagnon d'exil .

      

      

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Marquise de Aguessenau wearing a robe a la turque 1789

     

    À Paris son nom est ajouté à la liste des émigrés et elle perd ses droits de citoyenneté. En 1793, Le Brun publie une longue plaidoirie en faveur de son épouse et fait appel pour sa réintégration.

      

      

    Son appel est rejeté et Le Brun sera même incarcéré plusieurs mois.

      

    Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés en 1793.

      

    En 1794 Le Brun, pour se protéger, demande le divorce, qui est prononcé.

     

     

     

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Genevieve-Sophie le Coulteux du Molay 1788

    En 1792 à Milan l'ambassadeur d'Autriche la persuade d'aller à Vienne, où elle restera deux ans, peignant essentiellement des portaits de nobles autrichiens et polonais, avant de partir pour St Petersbourg, via Prague, Dresde et Berlin.

      

    À St Petersbourg, où elle restera six ans, fêtée et recommandée par la famille impériale, elle amassera une fortune considérable.

      

    En 1798, elle envoie de St Petersbourg deux tableaux pour le Salon de Paris.

      

    En 1799 à une session du Directoire, une délégation de huit artistes présentent une pétition signée par 255 artistes, écrivains et savants, et en Juin 1800 son nom est rayé de la liste des émigrés.

      

    En 1800 sa fille Julie épouse, contre la volonté de sa mère, Gaetan Bernard Nigris, Secrétaire des Théâtres Impériaux de St Petersburg, et dépitée, Élisabeth part pour Moscou.

     

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842)

    Elizabeth Alexeievna 1795 

     

    Elle retourna brièvement à St Petersbourg au printemps 1801, avant de prendre le chemin du retour définitif à Paris, via Berlin où elle restera six mois sous la protection des Hohenzolern.

     

     

     

    1802-1808 (47 ans à 53 ans)
    Retour en France Napoléonienne et séjour à Londres

      

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun arrive à Paris en Janvier 1801 et s'installe à l'hôtel Le Brun, malgré son divorce.

      

    Elle louera plus tard une maison à Meudon où elle termine des tableaux commencés en Russie et en Allemagne.

      

    Au Salon, elle expose son premier portrait de Stanislas II , roi de Pologne et en décembre 1801 elle demande à Le Brun le remboursement de sa dot. Pendant un certain nombre d'années, elle utilisera son nom de jeune fille.

      

    En 1803, après la signature du traité de paix d'Amiens, Élisabeth s'installe à Londres. Elle prend un appartement à Leicester Square, puis une maison au 61 Baker Street. Elle peint des portraits du Prince de Galles, du jeune Lord Byron et de Mrs. William Chinnery.


    En 1804, Julie Nigris revient à Paris avec son mari, qui la quittera bientôt pour rentrer à St. Petersbourg. À Londres Élisabeth déménage dans une maison de ville à Portman Square, puis dans Maddox Street.

      

    Le médiocre peintre anglais John Hoppner publie un volume de poésies dont la préface est une charge contre Vigée-Lebrun et son art du portrait.

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun retourne à Paris en 1805, après un voyage en Hollande et Belgique ; elle s'installe à nouveau à l'hôtel Le Brun.

      

    Les relations avec sa fille Julie restent tendues.


    En 1807, Élisabeth Vigée-Lebrun exécutera un portrait de Caroline Murat, la sœur de Napoléon : ce sera la seule commande de la part du gouvernement impérial. 

     

     

     

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842)

    Guiseppina Grassini 1804 

      

    Elle règle de nombreuses dettes de son mari et accepte en échange des hypothèques sur les propriétés de celui-ci. Elle lui achètera en 1807 l'hôtel de Lubert.

      

    Elle effectue aussi en 1807 un séjour en Suisse à Coppet avec Mme de Staël et est est faite membre honoraire de la Société pour l'Avancement des Beaux-Arts de Genève.

      

    1809-1842 (54 ans à 87 ans)
    Vieillesse sous l'Empire puis la restauration

    Élisabeth Vigée-Lebrun rentre définitivement en France en 1809 et s'installe l'été à Louveciennes, au Château des Sources (aujourd'hui résidence Dauphine).

      

      

    "Séduite par cette vue si étendue que l'oeil peut y suivre pendant longtemps le cours de la Seine, par ces magnifiques bois de Marly, par ces vergers si délicieux, si bien cultivés qu'on se croit dans la terre promise ; enfin, par tout ce qui fait de Louveciennes l'un des plus charmants environs de Paris".

     

      

      

    Elle y vécut 33 ans, entourée de nombreux amis, après avoir eu la douleur de perdre sa fille unique Julie en 1819. En son souvenir, elle offrit à l'Eglise de Louveciennes le portrait de Julie, représentée en Sainte Geneviève, tableau qui est maintenant exposé au Musée-Promenade de Marly-Louveciennes.

     

    En 1834-35, elle écrit ses mémoires avec l'aide de ses nièces Caroline Rivière and Eugénie Le Franc.

    Elle mourra en 1842 dans son appartement parisien de l'hôtel Le Coq , rue St Lazare, affaiblie depuis un an par une attaque cérébrale.

     


    Élisabeth Vigée-Lebrun laisse 660 portraits et 200 tableaux de paysages. Selon son désir, sa tombe au cimetière de Louveciennes porte cette épitaphe

      

    "Ici, enfin, je repose ..."

     

     

    Autoportrait - 1790
    Huile sur toile, 100cm x 81 cm,
    Galerie des Offices, Florence.

    En 1789, Vigée-Lebrun fuit la France pour sauver sa tête. Elle s'arrêta d'abord à Florence, où elle fut accueillie comme un chef d'État.

      

    On lui demanda à Florence de peindre son propre portrait pour la célèbre collection d'autoportraits de la Galerie des Offices.

      

    Vigée-Lebrun a commencé son autoportrait à Florence, mais l'a terminé à Rome. Nombreux sont ceux qui pense qu'elle a peint là son meilleur visage, lumineux, souriant, juvénile et heureux.

    Le sujet de la peinture est Marie-Antoinette.

     

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