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     Nationalité : France
    Né(e) à : Woluwe-Saint-Pierre (Belgique) , le 14-06-1933
    Mort(e) à : Cherisy (Eure-et-Loire) , le 19 06 1999

    Biographie :

    Henri d'Orléans — de son nom de naissance Henri Philippe Pierre Marie d'Orléans —, « comte de Paris », est né le 14 juin 1933 au manoir d’Anjou, à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique).

    Prétendant orléaniste au trône de France depuis le 19 juin 1999, il porte les titres de « comte de Paris » et « duc de France ». Il est, depuis la mort de son père, le « chef de la maison de France », de par sa position d’aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (fils de France, frère de Louis XIV, duc d’Anjou puis d’Orléans, père du Régent). De jure « Henri VII » pour les orléanistes, Henri d’Orléans fait usage des pleines armes de France (« d’azur à trois fleurs de lis d’or »).
     

     

    Henri d’Orléans, comte de Paris, prétendant au trône de France dans le cas d’une restauration monarchique, a longuement séjourné à Louveciennes, de 1953 à 1972.

    Monseigneur 1928

      

    Après l'abrogation de la loi d'exil, par l'Assemblée nationale en 1950, Henri d'Orléans rentra en France et s'installa au manoir « Le Cœur Volant » avec son épouse et ses 11 enfants. Il existe plusieurs manières de raconter ce séjour. On peut retenir la vie brillante menée par la famille princière sous l’œil des médias (« Paris Match »,

      

    « Point de vue-Images du monde », ,…) avec ses joies et ses peines.

      

    Le mariage civil de trois de leurs filles en mairie de Louveciennes, Hélène en 1957, Isabelle en 1964. Anne en 1965.

      

    Le drame qui viendra endeuiller la famille :

    François, un des fils, tué le 11 octobre 1960 dans les Aurès lors de la guerre d'Algérie.

    On peut également s’attacher à l’action politique du comte de Paris.

    C’est ce que nous essaierons de faire.

     

    « Etre prétendant, c’est être commis voyageur »

    De retour en France, convaincu des chances d’une restauration, le comte déploya son action politique sous différentes formes : un secrétariat installé dans un magnifique hôtel particulier légué par une dame royaliste, à Paris rue de Constantine, un Bulletin mensuel d’information de 4 pages distribué aux élites et de nombreuses réceptions dans la demeure de Louveciennes dans la grande tradition de l’époque.

    Michel de Grèce, neveu du comte de Paris, qui dans son adolescence a vécu à Louveciennes, relate ces soirs de réception dans ses « Mémoires insolites ». « Les dîners de Louveciennes formaient un des pivots de l’action de mon oncle.

      

    Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, il réunissait environ une quarantaine de convives, des ministres, des politiciens de l’opposition, des chefs d’entreprise, des banquiers, des hauts fonctionnaires, des cardinaux, des académiciens, des ducs. (…) A leur descente de voiture, les invités étaient reçus par les chefs de bureau de mon oncle, MM Delongrès-Moutier et Longone.

      

    Ils traversaient le hall orné du fameux tableau d’Horace Vernet représentant Louis-Philippe et ses fils à cheval devant le château de Versailles, qui faisait face au Louis XIII en pied par Champaigne.

      

    On leur servait l’apéritif dans le grand salon sous le nez du duc d’Orléans par Ingres, de la princesse de Joinville par Winterhalter et de la duchesse de Mecklembourg. (…)

      

    Se trouvaient réunis par exemple pour un soir le nonce du pape, Mgr Marella ; Valéry Giscard d’Estaing ; Maurice Schumann ; le duc et la duchesse de Brissac ; un autre duc, académicien de surcroît, celui de Castries ; Albin Chalandon et sa femme, la superbe Salomé Murat, sculpturale dans une robe rose ; le président de la Shell et son épouse, cette illustre figure mondaine qu’était Lady Detterding ; le général Catroux et son épouse surnommée « la reine Margot ».

     

    Le dîner annoncé, nous passions dans la salle à manger où les invités admiraient alignés sur les murs, les gouaches de Carmontelle représentant le duc d’Orléans avec sa famille et les membres de la Cour, ainsi qu’un extraordinaire dessin colorié d’Angelika Kauffmann figurant Philippe Egalité sans sa perruque.

      

    Le service était dirigé par le maître d’hôtel, le grand et beau Roger, qui portait avec les autre membres du personnel la livrée Orléans : boutons d’argent aux armoiries et les trois couleurs bleu-blanc-rouge.

      

    Une légende accréditée par la famille soutenait que ces couleurs de la maison d’Orléans avaient inspiré le drapeau tricolore. »

    Michel de Grèce évoque également une autre soirée avec des convives comme Pierre et Hélène Lazareff, des voisins, les Bleustein-Blanchet, propriétaires de Publicis, Marcel Pagnol, Joseph Kessel…

     

      

    Il arriva également au cours de ces soirées, après le dîner, que le comte de Paris, lors d’une actualité politique brûlante, emmena les messieurs dans son bureau pour en discuter.

      

    Michel de Grèce ne nous fait malheureusement pas partager la teneur de ces entretiens, car encore adolescent, s’il lui était permis d’assister au dîner, ce qui fut pour lui « une école incomparable », il n’était pas convié à ces réunions restreintes.

      

    Les femmes en étaient également exclues.

      

    Ainsi la comtesse de Paris, si elle participait aux soupers, était cantonnée à un rôle purement ornemental ; si elle avait l’audace de manifester quelques velléités pour participer aux échanges, elle était rapidement rappelé à l’ordre par son mari, très mufle :

      

    «Bébelle, tais-toi, tu n'y connais rien. ».

      

    Vers minuit, rituellement, le comte se levait et, pour signifier que la séance était terminée, prononçait la phrase rituelle :

      

    « Mesdames, Messieurs, je ne vous retiens pas. »

      

    La répétition des réceptions ne devait pas toujours être passionnante, elle pouvait engendrer une certaine lassitude comme ce soir où, en remontant l’escalier, le comte avoua à son neveu :

      

    « Etre prétendant, c’est être commis voyageur. »



    Michel de Grèce fait également état d’une visite du roi du Maroc, Mohammed V, revenu d’exil après avoir été déposé et exilé à Madagascar. Le comte de Paris s’était dès le début démené en sa faveur.

      

    « Aussi, lorsqu’il passa à Paris, Mohammed V lui rendit visite.

      

    Ce déjeuner suscita une excitation extrême à Louveciennes. Toute la famille royale marocaine débarqua. Les tailleurs gris trop serrés et les talons hauts des princesses leur seyaient peu. Le prince héritier, futur Hassan II, apparut en treillis.

      

    Quant au sultan, il craignait le froid en cet automne pluvieux et avait demandé une chaufferette sous la table afin d’y poser ses pieds lorsqu’il quittait ses babouches blanches. Il mangeait délicatement, il parlait peu, il manifestait une courtoisie de grand seigneur d’un autre âge, mais sous la douceur perçait l’autorité.»

    Au printemps 1958, le régime de la IVème République, incapable de résoudre « la question algérienne », était à l’agonie. En mai, le soulèvement des généraux appuyé par la population européenne d’Alger se dressa contre le gouvernement. On craignit un débarquement des parachutistes à Paris.

      

      

    A Louveciennes, Henri d’Orléans « se montrait profondément inquiet, au point qu’il avait préparé un plan pour le faire sortir lui et la famille hors de France à peine les chars seraient-ils apparus dans les rues de Paris. ».

      

    La suite est connue. Le général de Gaulle arriva au pouvoir, le comte de Paris se proclama un « partisan inconditionnel ».

      

    Les dîners à Louveciennes se poursuivirent « mais désormais, plus question de recevoir des représentants de l’opposition. Mon oncle se limita à nourrir les gaullistes à tous crins.

      

    Les agapes en perdirent de leur saveur, car on n’entendit plus qu’un concert de louanges parfois assez fades monter vers le grand homme. » ( source: louveciennestribune.typepad.com )

     

    http://www.la-couronne.org/blog/2/

     

     

     

     

     

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  • Varennes, 20-25 juin 1791.

     

    La fuite de la famille royale et la fin de la monarchie

    La fuite de Louis XVI et de sa famille dans la nuit du 20 au 21 juin 1791 n’est pas qu’un des multiples rebondissements de la période révolutionnaire. Ses conséquences en font un des épisodes cruciaux de la Révolution. Un événement charnière qui va ternir l’image du roi et contribuera au renversement de la monarchie.

    Après son installation forcée aux Tuileries, le 6 octobre 1789, la famille royale n’est plus vraiment libre de ses mouvements. Surveillée de près, ses sorties sont contrôlées.

    Le 19 février 1791, le départ pour Rome des tantes de Louis XVI, inquiètes des lois anti-religieuses, jettent la suspicion sur la famille royale.

     

    Comme l’année précédente, Louis XVI souhaite passer la Semaine Sainte puis la belle saison avec sa famille au château de Saint-Cloud. Il fixe le départ au 18 avril.

     

    Aussitôt connue la nouvelle de ce projet, les milieux révolutionnaires affirment que le Roi veut quitter Paris pour faire ses Pâques avec un prêtre non assermenté. Au moment du départ, une foule hostile entoure le carrosse et l’empêche de partir. La famille royale doit donc rentrer aux Tuileries. En montant les marches du perron, Marie-Antoinette lance aux grenadiers : «Vous avouerez à présent que nous ne sommes pas libres !»

     

     

     
     
    L’arrestation de Louis XVI et de sa famille à Varennes chez l’épicier et procureur Jean-Baptiste Sauce

     

    Comme le lui avait conseillé Mirabeau, décédé le 2 avril 1791, et encouragé par le comte suédois, Axel de Fersen, Louis XVI décide de rejoindre le quartier général du marquis de Bouillé, à Montmédy, près de la frontière du Luxembourg. Il sait que les troupes du marquis lui sont fidèles.

    Un plan est échafaudé : il consiste à se faire passer pour l’équipage de la baronne de Korff (la marquise Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel, gouvernante des enfants de France), veuve d’un colonel russe qui se rend à Francfort avec deux enfants (le Dauphin et Marie-Thérèse), une gouvernante, Mme Rochet (la reine), un valet de chambre (le roi) et trois domestiques (des gardes du corps du roi).

     

    Une berline est spécialement commandée pour cette équipée. La fuite est d’autant plus délicate qu’une domestique fait courir des rumeurs sur une éventuelle fuite de la famille royale. La surveillance est renforcée, des gardes dorment à même le sol devant les portes des appartements royaux. Malgré toutes ces précautions la famille royale parvient à sortir des Tuileries. La berline passe la Barrière Saint Martin (actuelle rotonde de la Villette) vers 1h20.

     

    Commence alors un voyage qui doit se conclure par la prise en charge de la famille par les troupes du marquis de Bouillé mais qui ne sera qu’une longue suite de contretemps et de malentendus. La berline royale prend beaucoup de retard sur l’horaire prévu.

     

     

    Dans la soirée, elle arrive à Sainte-Ménehould, en Champagne, où un détachement de hussards envoyé par le marquis de Bouillé doit assurer sa protection. La berline repart sans son escorte mais le maître de poste, Drouet, qui a reconnu Louis XVI, devance la berline par des chemins de traverse et parvient à l’étape suivante à Varennes-en-Argonne. Il alerte les habitants et le procureur de la commune, l’épicier Sauce. Ce sera la fin de l’équipée.

     

     

    La même nuit, le comte de Provence, futur Louis XVIII, quitte la France en suivant un autre itinéraire qui le conduit aux Pays-Bas autrichiens sans incident.

      

      

    La découverte du départ du roi à Paris

    Dès la découverte de la fuite du roi, c’est l’effervescence mais également l’inquiétude à Paris. Lafayette, Bailly et Alexandre de Beauharnais (le mari de Joséphine et président de l’Assemblée), se concertent et se mettent d’accord pour affirmer que le roi avait été «enlevé».

     

     

    L’annonce du départ de la famille royale est faite en début de séance. M. de Laporte, intendant de la liste civile, apporte à l’Assemblée un document (le «testament politique de Louis XVI», retrouvé en 2009) que le roi a rédigé et dans lequel il explique les raisons de son départ. Le 22 juin à 22 h, on apporte la nouvelle de l’arrestation du roi. Trois commissaires sont nommés pour ramener la famille royale à Paris : Barnave, Pétion et Latour-Maubourg.

     

    Le 23 juin, commence le retour de la famille royale à Paris. Un trajet long et difficile, ralenti ou interrompu par des manifestants qui lancent aux fugitifs injures et quolibets. A Paris, on avait affiché dans les rues : «Quiconque applaudira Louis XVI sera bâtonné ; quiconque l’insultera sera pendu». C’est donc dans un lourd silence que le roi retrouve la capitale dans la soirée du 25 juin. Le cortège passe au milieu d’une haie de gardes nationaux portant leurs crosses de fusils à l’envers.

     

     

     
    Le retour du roi à Paris

     

    Le prestige du roi ébranlé

    La fuite manquée du roi marque un tournant dans la Révolution. La confiance dans sa sincérité et son acceptation de la Révolution sont mises en doute. Cette situation pose un redoutable problème politique aux partisans de la monarchie constitutionnelle car l’on soupçonne le roi de collusion avec l’étranger, voire de trahison. Le roi est suspendu et l’Assemblée va admettre la théorie de l’«enlèvement» du roi pour sauver ce qui peut l’être. Mais l’histoire va s’emballer.

    Alors que la majorité de l’Assemblée tente de minimiser les conséquences du départ du roi, le principe monarchique commence à être remis en cause et certains parlent même ouvertement de République, une idée jusque-là très minoritaire. Mais les clubs commencent à s’agiter, sur fond d’agitation sociale engendrée par la loi le Chapelier du 14 juin interdisant toute association d’ouvriers et tout mouvement de grève.

    Le 16 juillet, suite à une pétition du Club des Cordeliers demandant la déchéance du roi, les modérés du club des Jacobins font une scission et fondent le club des Feuillants. Seule, une dizaine de députés, dont Robespierre, reste au club. Le 17 juillet alors que la foule afflue au Champs-de-Mars pour signer la pétition, un incident provoque une fusillade qui fera plusieurs dizaines de victimes. Le fossé entre les classes populaires et l’Assemblée ne fera, dès lors, que s’agrandir.

    La Constitution, discutée pendant tout l’été, est votée le 3 septembre et acceptée par le roi le 14, qui vient prêter serment devant l’Assemblée. L’Assemblée constituante considérant sa tâche comme achevée décide de se séparer le 30 septembre en précisant que ses membres seraient inéligibles à la nouvelle Assemblée législative. Pour beaucoup, la Révolution est terminée. La monarchie constitutionnelle semble bien installée, l’idée de République oubliée. Du moins le croit-on.

    La chute de la royauté

    Les mois qui suivent vont pourtant conduire à l’effondrement de la monarchie. La déclaration de guerre au «roi de Hongrie et de Bohême» (l’empereur d’Autriche), votée le 20 avril 1792, est souhaitée ouvertement par les Girondins, secrètement par le roi et combattue par Robespierre. Les défaites successives des armées françaises, les émigrés regroupés près des frontières, les rumeurs de trahison, vont créer une véritable ambiance de psychose.

     

    Une première journée insurrectionnelle a lieu le 20 juin. Les sans culottes parisiens investissent l’Assemblée législative et les Tuileries pour forcer le roi à retirer son veto sur la déportation des prêtres réfractaires et la formation d’un camp de fédérés à Paris. Louis XVI accepte de coiffer le bonnet phrygien et de boire à la santé de la nation mais ne cède pas.

     
     
     
     L’assaut des Tuileries

     

    Le 5 juillet, l’Assemblée déclare la nation «en danger». Les volontaires et fédérés affluent à Paris pour rejoindre l’armée. La Commune de Paris décide d’en finir avec la monarchie. Le palais des Tuileries est pris d’assaut dans la matinée du 10 août par 15 à 20 000 insurgés. 950 gardes suisse, 200 gentilshommes et 2000 gardes nationaux assurent sa défense.

     

    Le roi et sa famille se réfugient à l’Assemblée. Louis XVI ordonne le cessez-le-feu. 600 gardes suisses seront massacrés, le chef des gardes nationaux, Mandat, est assassiné par ses propres troupes.

    Le roi est suspendu, la famille royale est installée au palais du Luxembourg puis transférée au Temple le 13 août. Début septembre, sans-culottes et populace massacrent plus de mille détenus à Paris, des centaines en province. Une nouvelle Assemblée, la Convention, est élue au suffrage universel masculin à deux degrés. Elle proclame la République le 21 septembre. C’est la fin de la monarchie.

     

     

    Bibliographie :

    Mona OZOUF. Varennes. La mort de la royauté. 21 juin 1791. Trente journées qui ont fait la France, Gallimard, 2005.
    Marcel REINHARD, La Chute de la Royauté. 10 août 1792. Ces journées qui ont fait la France, Gallimard, 1969.
    Timothy TACKETT, Le Roi s’enfuit. Varennes et l’origine de la Terreur, La Découverte, 2004

     

    http://histoire.fdesouche.com/2311-varennes-20-25-juin-1791-la-fuite-de-la-famille-royale-et-la-fin-de-la-monarchie-2

     

     

     

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    Photos 1 et 2 : pièce des Bains de Marie-Antoinette mise en scène par l'artiste belge Isabelle Borchgrave. Entièrement réalisés en papier, les tentures et les personnages évoquant un moment d'intimité de la Reine sont inspirés de gravures d'époque. Photo 3 : le cabinet de chaise de Louis XV. Photos 4 et 5 : escaliers menant à l'entresol où se trouvent les réservoirs d'eau.

     
      
    A l'occasion de la conférence intitulée "L'art de vivre à Versailles au XVIIIe siècle", les élèves ont pu pénétrer dans l'intimité des rois. Il y a tant de portes du Château qui restent fermées au grand public, tant de portes qui font rêver les visiteurs qui ont entendu parler des escaliers secrets qu'elles dissimulent.

    C'est une de ces portes donnant sur le Cabinet du Conseil qui s'est ouverte pour eux, laissant apparaître la sixième salle de bain de Louis XV. Très confortable pour l'époque, elle présente une tuyauterie en cuivre encastrée derrière les lambris, amenant l'eau contenue dans des réservoirs à l'entresol, chauffés par un brasier et munis d'une bouche d'aération évacuant la vapeur !
     

    Poursuivant leur parcours, ils ont découvert la Pièce des Bains réalisée pour Marie-Antoinette en 1782. Située dans le Petit Appartement de la Reine, au rez-de-chaussée du corps central, cette pièce vient d'être restaurée. Inaugurée quelques jours auparavant, les élèves ont pu découvrir ce lieu qui a fait l'objet d'une restauration d'un tout nouveau genre dont la presse locale et nationale s'est fait l'écho. Attention cependant, la nouvelle mise en scène financée par la Société des amis de Versailles n'est accessible à la visite que par le biais de visites-conférences.
     
     


     
    L'art de vivre, s'exprime aussi à travers le mobilier, qui prend alors un véritable essor, à un moment où le roi et ses proches recherchent le confort et l'intimité. Ce fut l'autre versant de cette conférence passionnante.

     
     

    HYGIENE A LA COUR

    Contrairement aux idées reçues, l'hygiène n'est pas absente à Versailles. La reine Marie-Antoinette par exemple prenait un bain quotidien. Dans ses Mémoires, Mme Campan, première femme de chambre de la reine, nous donne de précieux renseignements. Comme toutes les femmes de son époque, elle se baignait habillée :
      
    "La reine se plongeait dans le bain avec une grande chemise de flanelle boutonnée jusqu’au bas et dont les manches, à l’extrémité ainsi que le collet, était doublés de linge. [...] Lorsqu’elle sortait du bain, la première femme de chambre tendait un drap élevé pour la séparer entièrement de la vue de ses femmes, elle le jetait sur ses épaules. Les baigneuses l’en enveloppaient et l’essuyaient complètement.
      
    Elle passait une très grande et très longue chemise ouverte et entièrement garnie de dentelles, de plus un manteau de lit en taffetas blanc qui lui recouvrait les épaules. On lui apportait ses pantoufles de basin garni de dentelles."
     
     


    "Au XVII siècle, on avait peur des bains car on croyait qu'ils apportaient des maladies. Le roi en prenait rarement, après la chasse ou la guerre. Cependant Louis XIV était propre : on lui frottait le corps avec une toile parfumée et il changeait de chemise cinq fois par jour. Les domestiques lui apportaient sa chaise percée. Il y faisait ses besoins en public, comme toutes les cérémonies"
    Achille Baucher 4°6

    "Les bains étaient plutôt rares jusqu'à la fin du XVII. Le roi se parfumait beaucoup pour cacher son odeur corporelle. On pensait que l'eau chaude ramollissait la peau et laissait entrer les bactéries. Les salles de bain sont toutes carrelées et basses de plafond pour laisser la place aux réservoirs d'eau et au réseau de tuyaux."
    Julie Stonina 4°6

    "On n'aimait pas le contact froid du métal et un léger drap de bain recouvrait toute la baignoire. On se lavait habillé d'une chemise. Après le bain, il était recommandé de s'allonger sur un lit de repos comme on peut le voir dans la salle de bain récemment reconstituée de Marie-Antoinette."
    Mathilde Bachelier 4°6

     
     
     

    MOBILIER

    "Au XVIII siècle, le mobilier est conçu en harmonie avec la pièce. Le confort du siège dépend du rang. Sur les sièges destinés aux femmes, on place un coussin pour qu'ils soient plus confortables. Les femmes s'installent aussi sur des sortes de prie-Dieu pour regarder les hommes jouer."
    Paul Réardon Lépine 4°6

    Les sièges ne sont pas les seuls concernés par cet essor du mobilier. Commodes et bureaux connaissent également un grand développement : on en connaît de célèbres exemples comme le bureau à cylindre de Louis XV ou le bureau sur lequel fut signé le Traité de Versailles que les élèves ont pu voir exposé dans la Galerie des Glaces à l'occasion de l'Exposition sur le mobilier national. On voit aussi apparaître de nouveaux types de meubles qui répondent à de nouveaux besoins : mobilier de toilette ou mobilier pour le jeu.*
     
     
     
     http://www.clg-jprameau-versailles.fr/index.php?post/2012/01/30/L-art-de-vivre-%C3%A0-Versailles-au-XVIII-si%C3%A8cle
     
     
     
     
     
     
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    Si la marche et la lecture solitaire sont des marqueurs de la recherche d’un épanouissement personnel, qui n’a plus que faire d’attitudes démonstratives, ce ne sont pas les seuls.

    Depuis la Renaissance, les manuels dits de civilité (de savoir-vivre) ont de plus en plus insisté sur le positionnement du corps dans l’espace. L’essentiel étant de dérober son corps au toucher et au regard des autres, on a ainsi progressivement banni les embrassades et les courbettes excessives, le but étant certes de ne pas se faire oublier, mais sans s’imposer. Cette nouvelle approche du corps, conçu comme à soi, induit la grande innovation du siècle qu’est la toilette faite dans le secret d’une pièce privée.

    Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’eau était considérée comme dangereuse. Elle l'était certes sous l’influence des religieux, qui redoutaient une auto complaisance érotique dans le bain, mais aussi sous celle des scientifiques qui étaient également très réticents devant un usage inconsidéré de l’eau, dans les ablutions, mais plus encore dans les bains. Bordeu, un médecin du XVIIIe siècle, disait en effet avoir connu des individus vigoureux, détruits par l’hygiène :

    « La peau s’était nettoyée, les émanations et la transpiration fortes s’étaient détruites, mais tout ce qui caractérise le sexe était éteint. »

    On ignorait donc l’usage de l’eau, sauf pour le visage et les mains, et on lui préférait la toilette sèche, qui consistait en un essuyage avec de l’alcool ou du parfum. Le linge de corps, qu’on ne changeait pas, avait du reste cette fonction d’essuyage. La netteté se concentrait en revanche sur les parties visibles : on secouait de temps en temps les vêtements pour en ôter la poussière, mais col et poignets devaient être impeccables.

     

     

    Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les choses évoluent : le docteur Tronchin recommande, outre la marche et des repas frugaux, la toilette à l’eau froide. Or Nicolas Le Floch suit cette règle, lui qui a coutume de se laver tous les matins à grande eau, si possible à la fontaine de la cour et « dans sa natureté ».

    Il devient aussi de bon ton d'avoir son propre cabinet de toilette, voire sa propre salle de bains. Certes le moment du bain n’est pas forcément intime pour autant : Louis XV, qui possédait une salle de bain avec deux baignoires – l'une pour se savonner, l'autre pour se rincer (cf. L’Affaire Nicolas Le Floch) – prenait encore son bain en public. Mais les particuliers se dotent peu à peu du même confort dans un espace privé donnant sur leur chambre, ce que ne manque pas de souligner Jean-François Parot lorsqu'il mentionne, dans Le Crime de l'hôtel Saint-Florentin, qu'une salle de bain est attenante à la chambre à coucher du duc de La Vrillière.

      

    Portrait du célèbre docteur genevois Théodore Tronchin (1709-1781), gravé par Robert Gaillard, d'après Jean-Étienne Liotard.

    Quand on ne dispose pas de ce confort, il y a les bains flottants avec leurs cabines individuelles, ceux-là mêmes dont il est question dans Le Crime de l'hôtel Saint-florentin. On y offre aux clients des serviettes, du savon à la bergamote et des mules.

    « On y disposait d’une baignoire en cuivre, d’un banc, d’un guéridon où une bouteille attendait dans un rafraîchissoir, d’une toilette et d’une chaise longue », écrit Jean-François Parot.

     

    Bien qu'ils datent du XIXe siècle, ces dessins – de S. Frisch et de Civeton – peuvent donner
    une idée des barges de bains flottants qui sont au centre
    de l'énigme du Crime de l'Hôtel Saint-Florentin.

     

    La toilette intime, dont on ne parlait pas jusque là, devient dès lors le sujet de peintures.

    On voit ci-contre deux tableaux mettant en scène cette toilette. Le premier est de Watteau (1717-1718). Le second – que vous verrez apparaître en survolant le premier avec la souris – est de Boucher (1742 ?).

    Chez Watteau, la toilette se fait avec l'aide d'une domestique alors que chez Boucher, la posture est plus individualisée.

    Le bidet, appelé grivoisement " pièce d’eau des cuisses", est du reste une invention du XVIIIe siècle. Il est utilisé par les courtisanes dans les maisons closes raffinées, comme celle de la Gourdan, mais aussi par les aristocrates (Mme de Maintenon, la du Barry, Marie-Antoinette). Lié à l’intime, il ne doit pas se voir : d’où la nécessité d’une pièce spécifique comme le cabinet, la garde-robe ou, à défaut, la chambre.

    On assiste à la même mutation pour la chaise percée qui sera reléguée dans le secret d’une pièce, les retraits.

    Le souci de ne pas s’exhiber conduit aussi à l’utilisation de nouveaux parfums, plus discrets. Le parfum devait jusque là être fort pour masquer les odeurs corporelles, comme l’encens masque l’odeur des morts dans les cryptes. On préférait d’ailleurs les odeurs animales, qui entêtaient, comme le musc, l’ambre ou la civette. Au milieu du XVIIIe siècle, on recherche, là comme ailleurs, le naturel.

    Comme le souligne Jean-François Parot, les vers de Voltaire sur Richelieu faisaient le bonheur du tout Paris :

    « On doit quand Richelieu paraît dans une chambre / Bien défendre son cœur et bien boucher son nez. »

    Dans la série, l'odeur de Richelieu devient d'ailleurs un leitmotiv. Elle dérange Nicolas dans Le Crime de l’hôtel Saint-Florentin comme elle avait irrité La Borde dans L'Affaire Nicolas Le Floch :

     

     

    « Au moment d’entrer dans la salle […] une odeur acre et douceâtre à la fois de musc, parfum et poudre saisit [Nicolas] aux narines avant qu’une main griffue ne lui enserre l’épaule. À ce fumet, il reconnut le maréchal de Richelieu. »

      

    L’article « Parfum », dans l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d’Alembert, est clair :

    « Autrefois les parfums où entraient le musc, l’ambre gris et la civette, étaient recherchés en France, mais ils sont tombés de mode, depuis que nos nerfs sont devenus plus délicats. »

    La senteur animale dénonce l’homme du peuple ou la personne sans savoir-vivre. "L’élégant n’exhale point l’ambre", note Mercier et Casanova manque de défaillir à l’apparition de la vieille duchesse nymphomane qui sentait le musc à vingt pas :

    « Une odeur infecte de musc qui me parut cadavéreuse faillit me faire trouver mal. »

    La mode est donc aux parfums végétaux, frais, subtils et discrets, comme le bois de rose et de cèdre, l'iris, la fleur d'oranger, la rose, le jasmin, la jonquille, la tubéreuse, et autres fleurs odorantes, mais aussi des senteurs aux fruits. Or, dans L’Affaire Nicolas Le Floch, Julie de Lastérieux use « d’essences particulières, bergamote ou cédrat, dissoutes dans l’alcool ».

    Ci-dessus, un nécessaire à parfums du XVIIIe siècle
    contenant deux flacons en verre et un entonnoir.

    On n’utilise pas non plus le parfum à profusion. Julie de Lastérieux est encore l’illustration même de cette mutation, qui s’opère dans le XVIIIe siècle finissant : elle use en effet du parfum avec parcimonie afin – écrit Jean-François Parot – de « laisser percer l’atmosphère individuelle, révélatrice de l’unicité du moi ». Exhaler un puissant parfum, c’est en effet laisser supposer une propreté douteuse : le musc engendre le soupçon. Il faut, dans l'usage du parfum comme dans les gestes, signaler sa présence sans l’imposer.

    On opte aussi, dans l'intimité, pour des vêtements plus confortables, telles la robe de chambre en perse fleurie de M. de Noblecourt ou celle d’indienne de La Borde. Dans Le Cadavre anglais, la reine elle-même reçoit Nicolas « en chenille et décoiffée ».

     

    http://www.nicolaslefloch.fr/Vie-Paris/l-intimite-au-18e-siecle-3.html

     

      

      

      

      

     

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  • La chasse aux mauvais propos

     

    Au XVIIIè siècle, avant la Révolution française, le peuple effraie.

      

    Cette masse mouvante, inculte et misérable qui sillonne la France d'une ville à l'autre, d'une campagne à l'autre, à la recherche d'emplois saisonniers est soupçonnée d'être la cause de tous les troubles et de tous les dangers.

      

    Dans cette société extrèmement hierarchisée, point trop de salut pour le pauvre; son seul recours est Dieu, mais dans la mesure ou Dieu a décidé de sa condition...?

      


    Le peuple, au bord de la misère, souvent taxé "d'imbécillité", est sous surveillance constante.

      

    On craint son effervescence, ses humeurs, ses colères, "pour les contemporains, la foule est femelle, donc basse, passionnelle et dépourvue de pensée" (Arlette Farge).

      

      

    Le peuple, lui, craint, à juste titre, la justice: pas d'avocats pour sa défense, pas de code national pour déterminer les délits et la nature des peines.

      


    La France est régie par des coutumes, des juridictions seigneuriales, ec

      

      

    clésiastiques ou parlementaires, qui varient d'une province à l'autre. Un pays sans droit unique .

      

      

    L'arbitraire est roi, et pourtant, des philosophes, des hommes éclairés réflechissent à la justice et à son fonctionnement, d'abord timidement, par peur de la censure et de l'embastillement, puis parleront bientôt d'égalité, de liberté, mais sans vraiment repenser le système pénal, sauf dans les dernières années du siècle.

    En attendant, la population, objet de toutes les craintes royales, est sous contrôle. Paris, plus particulièrement, est surveillé. Pour l' "assainir", on piste les prostituées, mais aussi les juifs, les étrangers, les livres suspects. Des officiers de police assermentés ou des "mouches"
      
    (mouchards payés par la police et souvent connus de la population) se placent dans des endroits clés (églises, tavernes) écoutent les propos de la populace et les consignent par écrit.
     
     
    Critiquer dans une taverne ou sur une place publique le roi, ses ministres, pester contre les fermiers généraux, contre la vie chère ou le prix de pain est considéré comme des "mauvais propos", leurs auteurs sont pourchassés, arrêtés et internés soit à la Bastille, soit à Bicêtre pour les hommes ou à la Salpétrière pour les femmes "lieux d'horreur et de misère (Sébastien Mercier), où les déments côtoient les prostituées, les mendiants..
      

    Une façon pour le roi d'humer l'air du temps et de se tenir au courant de l'état de "santé" de sa nation...

    A lire , "Condamnés au XVIIIè siècle" d'Arlette Farge paru aux Editions Thierry Magnier.
    Un livre passionnant (dont je n'ai donné ici qu'un tout petit aperçu) qui analyse avec rigueur et sensibilité cette "justice" et cette société du XVIIIème.

     

     

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  • Intimité et XVIIIème

     

     

     

      
      
    Au XVIIIe siècle, vie mondaine oblige, on se couche tard, quelquefois à l'aube. Récite-t-on comme au siècle précédent ses prières, son Pater, son Ave et son Credo, suivies d'un examen de conscience ? Sûrement.
      

     
    En tout cas, au XVIIIe, on se lave. Plus question de faire une toilette "sèche" (s'essuyer simplement le corps avec un linge blanc) ou de se laver seulement les mains avec de l'eau parfumée
     
    ( (des mains sales manquant de distinction).
     
    Au XVIIIe, avant de se coucher, on fait une toilette du soir. On se lave le visage avec de l'eau afin de "déhâler le teint ", on peut "écraser quelques fraises sur ses joues, les laisser sécher pendant la nuit et le lendemain se laver avec de l'eau de cerfeuil. Alors la peau devient belle, fraîche et luisante".
     
    Plus question comme au XVIIe, afin de préserver sa coiffure si compliquée, de dormir avec une coiffe de taffetas graissé, doux repaire des poux et du prurit.
    Après s'être longuement brossé les cheveux, on les enroule dans des papillotes que l'on enserre dans un bonnet appelé "dormeuse". Et l'on prend l'habitude de porter une chemise de nuit.
     
     
     
    Ou plutôt une "chemise conjugale" percée d'un petit trou judicieux permettant aux époux de remplir leur devoir.
     
    Puis, après s'être assuré qu'une collation, en cas de fringale nocturne, en général du bouillon, est posée sur la petite table de chevet et que le vase de nuit, appelé "bourdaloue" *, se trouve à disposition, on se glisse dans le lit, souvent encastré dans une alcôve qui retient la chaleur.
     
     

    Ci-dessus, un nécessaire à parfums du XVIIIe siècle
    contenant deux flacons en verre et un entonnoir.

     
     
    Un lit confortable et sophistiqué : pas moins de trois matelas de laine et de plume, des draps, des traversins, des oreillers, des couvertures et une courtepointe.
     
    Ensuite, on éteint la bougie avec les mouchettes, petites pinces en ciseaux permettant d'écraser la mèche ou avec un éteignoir de forme conique qui étouffe la flamme.
    Et ensuite... on rêve.
     
    Au XVIIe, on masquait la crasse du visage considérée comme protectrice sous des couches de fards , on inondait de parfums violents le corps, après l'avoir purgé et abondamment saigné et surtout on fuyait l'eau qui " en dilatant les pores de la peau", était perçue comme le vecteur de toutes les épidémies.
     
    La seule hygiène, au XVIIe, consistait finalement en l'épouillage (tant la vermine abondait).
     
    La propreté commence dans la seconde moitié du XVIIIe. L'eau n'effraie plus, on s'interroge même sur ses vertus thérapeutiques (pour soigner, par exemple, l'hystérie féminine... On prend un bain, et par là, on se repose...).
     
     
      
      
    C'est sous Louis XVI qu'arrive le règne de la baignoire, considérée comme un meuble de luxe.
     
    En marbre, en cuivre, en bois ou en tôle , en forme de cuve, de sabot ou en méridienne, la baignoire trône au milieu de la salle de bains.
      
      
    On peut prendre son bain seul et recevoir ses intimes pour y tenir conversation telle la Princesse de Genlis qui tenait des "bains salons"
      
    (tout en prenant soin de verser du lait dans l'eau afin de la rendre opaque.)
     
    On pouvait aussi prendre le bain à plusieurs, certaines baignoires étant assez grandes pour y recevoir quatre personnes. Inutile de dire que le thème du bain inspira maints peintres du XVIIIe...
     
    Et c'est aussi au XVIIIe que le bidet fit son apparition.. Mais là, c'est une toute autre histoire...

      
      
    * Bourdaloue : du nom du prédicateur de Louis XIV dont les sermons étaient tellement longs que les dames emportaient par précaution ce petit vase à la messe.
     
     
     
     
    Sources
    http://instants.over-blog.com/tag/Vie%20au%20quotidien/
     
     
     
     
     
     
     
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  • Ecole de Rosalba CARRIERA (XVIIIe siècle)

    Portrait de jeune femme au singe

     

      

    Pourquoi le XVIIIe siècle ?

    Siècle des Lumières, le XVIIIe siècle affirme une ouverture des esprits et un engouement pour la réflexion philosophique.

     

    C’est également un siècle fondamental pour la peinture française qui s’articule autour de trois courants picturaux : le rococo, le néo-classicisme et le romantisme.  

     

    roslin

    Femme ornant la statue de l’Amour – Ecole d’Alexandre Roslin : Galerie Clostermann

    Le rococo : l’illusion d’une société légère, gaie et décomplexée

    Alliance du style rocaille français et du baroque italien, le rococo se détache de l’austérité du classicisme pour plus de légèreté, de fantaisie et de gaieté. Dans un contexte incertain où la société fuit une réalité dérangeante, le rococo joue le maître de l’illusion. Fortement inspirée du théâtre, la peinture met en scène une société qui s’adonne aux plaisirs du corps et de l’esprit. Les fêtes galantes de Versailles font partie des thèmes de prédilection des peintres français. Watteau, Boucher, Fragonard théâtralisent un monde non pas réel mais idéalisé. L’Arcadie, les sujets galants, érotiques et libertins sont typiques du rococo imaginaire et fantaisiste.

     

     

     

    Le XVIIIe siècle est, selon l'expression consacrée, le "siècle des Lumières".

      Afficher l'image d'origine

    Ces belles lumières éclairent l'entendement humain depuis l'Antiquité et ne sont jamais aussi brillantes qu'au temps de Louis XV.

    Michelet aurait ouvert un cours au Collège de France par ces paroles :

      

    "Le Grand Siècle, messieurs, je veux dire le XVIIIe..."

    Afficher l'image d'origine  

    Tout au long de son existence, l'humanité s'est principalement occupée de son esprit et de son âme. D'où la place que tiennent les lettres, les arts et la religion, instruments majeurs de la connaissance spirituelle.

     

    Afficher l'image d'origine

     

    A la fin du siècle des Lumières, l'Europe parle français, sachant ou sentant que cette langue est la plus apte à explorer l'inconnu.

    Certes, le XVIIIe siècle se tourne également vers les sciences et découvre avec enthousiasme la notion de progrès, tant dans le domaine de la science que de la technique.

     

      

    Mais il restera pour toujours ce siècle de "la douceur de vivre" dont parle Talleyrand, douceur de vivre à laquelle contribuent maintes femmes, célèbres ou non, qui dansent, sans le savoir, au bord d'un volcan.

     

     

    Personne ne peut rester neutre face au règne de Louis XV car on y voit poindre la Révolution, dont la France est aujourd'hui l'héritière. D'où par exemple le contraste très vif entre les jugements portés depuis plus de deux siècles sur Louis XV et Louis XVI, sur Mme de Pompadour et Marie-Antoinette.

    Siècle intéressant qui, en dépit de son apparence aimable et frivole, est traversé de tensions violentes, de rancoeurs et de haines.

      

    Les témoignages d'époque sont marqués, plus fortement que jamais, par des préventions, et certains Mémoires sentent parfois le règlement de comptes. Les pamphlets, utilisés comme moyen de déstabiliser l'autorité royale, multiplient les accusations invérifiables, souvent calomnieuses.

     

      

      

    On peut donc trouver dans les textes tout ce qu'on veut et son contraire, le meilleur comme le pire et il est malaisé de faire le tri, d'autant que sur le XVIIIe siècle, les documents abondent, les travaux des historiens aussi.

    Ces textes fournissent en tout cas une mine de détails pour celui ou celle qui cherche à retrouver les façons de penser, de sentir et de vivre d'autrefois.

      

    Vie quotidienne anecdotique, dirait l'Histoire majuscule. Voire…

    "L'Histoire se sert de tout, d'une note de marchand, d'un livre de cuisine, d'un mémoire de blanchisseuse" écrit George Sand dans Histoire de ma vie.

      

    Et Taine regrettait que l'Histoire entrât trop dans les salons et pas assez dans les cuisines. Rien n'est insignifiant, ni la mode, ni les anciennes recettes de beauté, ni les us et coutumes.

      

    Mais, comme le dit si bien Daniel Roche, "nous ne pouvons juger alors qu'avec les yeux d'alors"...

      

      

    Remarque : les textes anciens font partie du domaine public.

     

     

    Il en est des même des illustrations.

      

    Si vous jugez toutefois que l'une d’entre elles ressort du domaine privé, je vous prie de m’en informer.

    Les citations d’ouvrages récents sont données avec leurs sources.

      

    Nul n’est censé ignorer le code de la propriété intellectuelle.

      

    Si vous remarquez une faute de frappe, merci de me le signaler.

    Ceci dit, je vous souhaite une belle promenade dans les bois de naguère...

     

     

    http://femmedeslumieres.canalblog.com/

     

     

     

     

     

     

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  •  

     

    Un procès en infâmie

    rubans et larmesEn janvier 1779, un quartier parisien, entre la Seine et Notre-Dame, est en émoi. C'est un quartier populaire où se côtoient domestiques, artisans, apprentis, où tout se sait, tout s'entend. La rue voit, la rue parle.

      

    Et en ce mois de janvier,elle parle surtout de la conduite scandaleuse d'Anne-Sophie, épouse Branchu, qui, de l'avis de tous, se comporte comme une débauchée.
     

      

    Bien que les époux soient séparés de corps et de biens depuis cinq ans, Branchu, marchand-ferblantier de son état, tient à sa réputation et à son honneur.

      

    Il tient aussi beaucoup à son commerce. Et à ce titre là, " Anne-Sophie est un danger économique pour son époux" (Arlette Farge).

    Excédé par ce libertinage effréné et fort de 17 témoignages, tous accablants et tous - étrangement- concordants, Branchu intente à sa femme un procès en adultère, crime très grave et "chose rare à l'époque" selon Arlette Farge, qui s'est plongée, avec un plaisir non dissimulé, dans les archives de ce procès, et dont l'étonnement grandit au fur et à mesure qu'elle feuillette "ces folios, écorchés, abîmés par le temps".

      

    Car les pièces d'accusation tracent non le portrait d'une ferblantière dévergondée mais celui d'une aristocrate libertine.

      

    Les témoins parlent de rubans, de bijoux, de goût du luxe, de débordement des sens, de volupté, de lits de roses, de liqueurs, de baisers reçus et donnés à la hâte. Anne-Sophie Branchu... une marquise de Merteuil, une madame de Parabère ?

      

    Arlette Farge mène avec gourmandise son enquête, je n'en dévoilerai donc pas la fin (étonnante), sachez seulement qu'Anne-Sophie fut un temps enfermée au couvent Saint-Michel puis dans la prison du Grand Châtelet où elle tomba très malade.

    Ce livre interpelle. Sur la condition de la femme mariée bien sûr, mais aussi sur le libertinage : était-il, au XVIIIe siècle, uniquement le fait du prince ou aussi celui du manant ?


    Si l'on en croit les écrits de plusieurs témoins de l'époque, que ce soit Casanova (relisons ses Mémoires!) ou Mercier (qui dénonce la généralisation de l’adultère à la veille de la Révolution), cette liberté des mœurs ne se limita pas à la classe dirigeante; elle se diffusa aussi dans les milieux bourgeois, dans le monde ouvrier des grandes villes et même dans le monde rural qui rivalisait plus fréquemment qu'on ne le croit avec la paillardise ou la licence nobiliaire.

      

    A cela, on peut hasarder quelques explications: outre "l'air du temps", la faute à ces mariages de convenance et d'intérêt dans lesquels l'amour n'était pas vraiment de mise, au nomadisme des travailleurs (quelquefois bigames) obligés pour des raisons économiques de se déplacer de ville en ville.


    Toutefois, la femme du peuple obéissait en général aux règles morales et évitait de transgresser les interdits religieux, car pour l'Église, l'adultère qu'il fut noble ou bourgeois, restait un crime capital, surtout pour la femme qui, "souillant de ce fait l'honneur du mari", était soit emprisonnée, soit, comme l'écrit en 1779, Claude Joseph de la Ferrière dans son "Dictionnaire de droit et de pratique ", perdait sa dot et ses conventions matrimoniales et devait être mise dans un couvent pour deux ans pendant lesquels il était permis à un mari de la reprendre.

      

    Ledit temps passé, elle devait y demeurer enfermée à perpétuité".

      

    La Ferrière ajoute: " on voit assez que cette punition est "pour la satisfaction du mari"...

      

    Car, que les accusations ou les arguments soient vrais ou faux, la rumeur, l'argent et la réputation jouaient un rôle essentiel dans ces procès longs et douloureux et qui, en effet, se terminaient la plupart du temps par la victoire du mari.


     

    Un ruban et des larmes

    Arlette Farge

    Editions des Busclats

      

      

    Superbe BLOG de Madame ARLETTE FARGE - Auteur

    http://instants.over-blog.com/tag/Vie%20au%20quotidien/

      

      

     

     

     

     

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